Le Fleuve de l'Éternité – Le Noir Dessein
Le
Fleuve de l'Éternité – Le Noir Dessein
Long
de trente millions de kilomètres, le Fleuve de l'éternité serpente sur une
planète qui semble avoir été spécialement conçue pour accueillir les quarante
milliards d'humains - célèbres ou obscurs - tous ressuscités aujourd'hui. Qui
les a fait revivre et dans quel dessein ? Des esprits curieux s'interrogent,
notamment Ulysse, Mark Twain, Cyrano de Bergerac... Apparaît alors à
quelques-uns des ressuscités un mystérieux inconnu. Selon lui, la clé de
l'énigme se trouve dans une tour géante, au pôle Nord. C'est là que les maîtres
de la planète préparent leur effrayant projet... Décidés, intrépides, les
hommes partent à l'assaut de la tour, remontant le fleuve sans fin.
Parviendront-ils à empêcher la mise en œuvre du noir dessein ?
Le Fleuve de l'Éternité – Le Noir Dessein
Auteur
: Philip
José Farmer
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 1977
Edition
Française : 01 janvier 1992
Titre en
vo : Riverworld
– The Dark Design
Pays
d’origine : États-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Guy
Abadia
Éditeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 537
Mon
avis : Attention ! Que tous ceux qui,
dans Le
Bateau Fabuleux, avaient été surpris par la multiplication des
intrigues et l’arrivée massive de nouveaux protagonistes venus remplacer les
anciens se préparent car une fois de plus, Farmer complexifie son intrigue et
c’est donc à une véritable avalanche de nouveaux protagonistes et d’histoires
secondaires liées à celles ci que le lecteur fera face. Au point que, bien
souvent, la trame narrative s’écarte du fil principal pour se perdre, parfois,
dans des sujets un peu trop éloignés du départ, ce qui, indéniablement,
pourrait en rebuter certains, attirés par le postulat de base du cycle, mais
qui, a force de voir de nouveaux personnages faire leur apparition et reléguer
dans un quasi anonymat les anciens, pourraient commencer à avoir un certain
sentiment de lassitude. Surtout que, pour ce qui est des réponses aux questions
posées depuis les toutes premières lignes du début de la saga, il faut avouer
que ce troisième tome n’apporte guère d’éclaircissements, au contraire, si
certaines petites avancées dans la résolutions de quelques énigmes mineures ont
lieux, de nouveaux mystères font leurs apparitions, comme, par exemple, le fait
que les résurrections n’aient plus lieux et l’on ressort au final avec
davantage de questions que de solutions à ces diverses énigmes. Bref, vous
l’aurez compris, le Noir Dessein, troisième tome du Fleuve
de l’Éternité, est un petit pavé qui complexifie l’intrigue de façon
peu commune entre ces nouveaux protagonistes, le retour des anciens, les
rebondissements littéralement inattendus qui laissent pantois le lecteur ainsi
que de nombreuses digressions et de longs passages qui n’ont parfois pas
grand-chose à voir avec l’intrigue principal. Alors, est ce que tout cela
signifierait que le Noir Dessein marque un coup d’arrêt dans
la qualité intrinsèque de la saga ? Franchement, à mes yeux, ce n’est pas mon
avis. Certes, je conçois que de nombreux lecteurs pourront trouver lassant
toutes ces multiplications de protagonistes à n’en plus finir et d’histoires
secondaires, surtout que, du coup, l’on n’avance pas des masses dans l’intrigue
principal. Cependant, passé un petit tant d’adaptation dans le tome deux, où
Clemens remplaçait Burton comme tète d’affiche, ce fut donc le tout
naturellement du monde que je ne fut pas surpris de voir arriver de nouvelles
têtes d’affiches, et ce, en grand nombre d’ailleurs. Et qui dit nouvelles
tètes, dit forcement nouvelles intrigues, nouveaux buts, nouvelles idées pour
essayer de parvenir a cette fameuse et mystérieuse Tour Noire : désormais,
c’est par la voie des airs, par le biais d’un dirigeable que certains vont se
lancer dans ce voyage digne des Argonautes... Et c’est là qu’a mon avis,
s’opère une sélection parmi les lecteurs de la saga : soit l’on accepte cela et
l’on accroche, soit l’on commence à trouver que l’on tourne un peu trop en rond
et l’on commence à trouver toute la chose fort lassante, ce qui est dommage
mais fort possible… Alors, comme dans ma critique du volume précédant, tout
n’est pas parfait et l’on retrouve certaines imperfections déjà entraperçues
auparavant dans ce Noir Dessein : quelques lapsus de l’auteur,
certains événements trop rapidement expédiés alors qu’ils méritaient que l’on
s’y attarde davantage tandis que d’autres sont un peu longs. Mais tout ceci
n’entache en rien l’excellente qualité du cycle, indéniablement, la plus belle
création de Farmer. D’ailleurs, ce qui me gène le plus dans tout ceci est d’un
tout autre ordre et est plus lié a l’égocentrisme habituel du peuple américain
qui ont un peu trop l’habitude de ne voir que par leur propre histoire
personnelle, un peu comme si le reste du monde était négligeable. Alors certes,
il y a Burton ou Cyrano de Bergerac, cependant, parmi les protagonistes
principaux, combien de citoyens américains ou nord américains ? Clemens, Jack London,
Firebass, un cowboy, un trappeur, Frigate et bien autres sont un peu trop
omniprésents a mon goût, alors que, en étant objectif une minute, l’on se rend
compte que la très longue Histoire de l’Humanité aurait put nous proposer une
flopé de protagonistes autrement plus intéressants qu’un homme des bois
canadien ou qu’un acteur de western du début du siècle. Ce petit défaut, propre
à bon nombres d’œuvres américaines n’enlève rien à la qualité du cycle de
Farmer, mais me laisse, néanmoins, un petit goût amer… Enfin, malgré ces
quelques petits défauts, le lecteur pourra se rattraper en se passionnant pour
une intrigue, certes de plus en plus complexe mais toujours aussi bonne, et
sera heureux d’apprendre que Burton et ses compagnons seront de retour tandis
que Clemens et les siens, désormais séparés, seront toujours présents. Entre
ces derniers et les petits nouveaux, certes, l’équilibre n’est pas toujours
respecté mais pour ce qui est des rebondissements et des moments de bravoure,
soyez rassurez car ils seront légions. De plus, que le lecteur se prépare à
sortir son mouchoir car les premiers drames vont faire leurs apparitions –
alors que désormais, apparemment, nul ne peut plus renaître à la vie ?! Alors,
entre sous intrigues multiples mais qui s’emboîtent finalement diablement bien,
des coups de théâtres en tout genres, des trahisons, le lecteur ne restera pas
insensible au charme de cette saga, qui voit, avec ce troisième volet,
l’annonce d’alléchantes et futures révélations tant attendues. Et pour ceux qui
aiment les moments épiques, qu’ils relisent donc l’arrivée du dirigeable à la
Tour Noire et les événements qui s’ensuivent, ou bien, l’action commando de
Cyrano dans le navire du Prince Jean : deux points d’orgue d’un tome riche,
complexe et qui fait honneur à la série et qui ne donne qu’une seule et unique
envie, de s’attaquer le plus rapidement possible à la suite, afin que les
mystères du Monde du fleuve nous soient enfin dévoilés…
Points
Positifs :
-
Malgré l’arrivée, une fois de plus, de nouveaux protagonistes qui occupent ici
une place importante dans l’intrigue, Le Noir Dessein reste
une suite plus qu’acceptable de cet excellent cycle de Science-Fiction
qu’est Le Fleuve de l’Éternité. Il faut dire que Philip José Farmer
n’a pas son pareil pour nous tenir en haleine, ce, même s’il multiplie à loisir
son casting et ses sous-intrigues. Cependant, si vous appréciez cette saga
depuis ses débuts, il est difficile de ne pas être captiver par ce troisième
volet haut en couleur.
-
Malgré les petits nouveaux qui font ici leur apparition, le lecteur retrouvera
avec plaisir l’intégralité du casting apparu depuis le début de l’histoire, ce
qui est une bonne nouvelle, surtout pour ce qui est de l’inimitable Richard
Francis Burton.
-
Indéniablement, Farmer nous bouscule dans nos certitudes et quelques
révélations quand à certains protagonistes ont de quoi en surprendre plus
d’un !
-
Nous avons enfin un personnage féminin qui occupe un rôle de premier plan dans
l’histoire. Ma foi, il était temps !
Points
Négatifs :
- On
n’échappe malheureusement pas à quelques longueurs par moments. De plus, si
l’on retrouve tous les protagonistes apparus dans les deux premiers volumes –
en plus des nouveaux – tout le monde n’a pas droit à la même mise en avant, ce
qui est dommage.
-
Certaines révélations tombent un peu comme un cheveu dans la soupe et sont pour
le moins peu crédibles.
-
Certes, il y a enfin un personnage féminin intéressant, mais bon, ne vous
leurrez pas, la place de la femme, dans cette saga, est décidément réduite, la
plupart du temps, à, au mieux, simple potiche, au pire, dévidoir sexuel pour
ces males… Franchement, un des gros défauts de cette œuvre !
- Comme
je l’avais déjà souligné lors de mes critiques précédentes, cette œuvre accuse
un peu son âge, ce en raison d’un style d’écriture un peu vieillot et d’une
simplicité qui n’est plus de mise de nos jours…
Ma
note : 7,5/10
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