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mercredi 1 mai 2024

Le Fleuve de l'Éternité – Le Noir Dessein


Le Fleuve de l'Éternité – Le Noir Dessein
 
Long de trente millions de kilomètres, le Fleuve de l'éternité serpente sur une planète qui semble avoir été spécialement conçue pour accueillir les quarante milliards d'humains - célèbres ou obscurs - tous ressuscités aujourd'hui. Qui les a fait revivre et dans quel dessein ? Des esprits curieux s'interrogent, notamment Ulysse, Mark Twain, Cyrano de Bergerac... Apparaît alors à quelques-uns des ressuscités un mystérieux inconnu. Selon lui, la clé de l'énigme se trouve dans une tour géante, au pôle Nord. C'est là que les maîtres de la planète préparent leur effrayant projet... Décidés, intrépides, les hommes partent à l'assaut de la tour, remontant le fleuve sans fin. Parviendront-ils à empêcher la mise en œuvre du noir dessein ?
 

Le Fleuve de l'Éternité – Le Noir Dessein
Auteur : Philip José Farmer
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 1977
Edition Française : 01 janvier 1992
Titre en vo : Riverworld – The Dark Design
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Guy Abadia
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 537
 
Mon avis :
 Attention ! Que tous ceux qui, dans Le Bateau Fabuleux, avaient été surpris par la multiplication des intrigues et l’arrivée massive de nouveaux protagonistes venus remplacer les anciens se préparent car une fois de plus, Farmer complexifie son intrigue et c’est donc à une véritable avalanche de nouveaux protagonistes et d’histoires secondaires liées à celles ci que le lecteur fera face. Au point que, bien souvent, la trame narrative s’écarte du fil principal pour se perdre, parfois, dans des sujets un peu trop éloignés du départ, ce qui, indéniablement, pourrait en rebuter certains, attirés par le postulat de base du cycle, mais qui, a force de voir de nouveaux personnages faire leur apparition et reléguer dans un quasi anonymat les anciens, pourraient commencer à avoir un certain sentiment de lassitude. Surtout que, pour ce qui est des réponses aux questions posées depuis les toutes premières lignes du début de la saga, il faut avouer que ce troisième tome n’apporte guère d’éclaircissements, au contraire, si certaines petites avancées dans la résolutions de quelques énigmes mineures ont lieux, de nouveaux mystères font leurs apparitions, comme, par exemple, le fait que les résurrections n’aient plus lieux et l’on ressort au final avec davantage de questions que de solutions à ces diverses énigmes. Bref, vous l’aurez compris, le Noir Dessein, troisième tome du Fleuve de l’Éternité, est un petit pavé qui complexifie l’intrigue de façon peu commune entre ces nouveaux protagonistes, le retour des anciens, les rebondissements littéralement inattendus qui laissent pantois le lecteur ainsi que de nombreuses digressions et de longs passages qui n’ont parfois pas grand-chose à voir avec l’intrigue principal. Alors, est ce que tout cela signifierait que le Noir Dessein marque un coup d’arrêt dans la qualité intrinsèque de la saga ? Franchement, à mes yeux, ce n’est pas mon avis. Certes, je conçois que de nombreux lecteurs pourront trouver lassant toutes ces multiplications de protagonistes à n’en plus finir et d’histoires secondaires, surtout que, du coup, l’on n’avance pas des masses dans l’intrigue principal. Cependant, passé un petit tant d’adaptation dans le tome deux, où Clemens remplaçait Burton comme tète d’affiche, ce fut donc le tout naturellement du monde que je ne fut pas surpris de voir arriver de nouvelles têtes d’affiches, et ce, en grand nombre d’ailleurs. Et qui dit nouvelles tètes, dit forcement nouvelles intrigues, nouveaux buts, nouvelles idées pour essayer de parvenir a cette fameuse et mystérieuse Tour Noire : désormais, c’est par la voie des airs, par le biais d’un dirigeable que certains vont se lancer dans ce voyage digne des Argonautes... Et c’est là qu’a mon avis, s’opère une sélection parmi les lecteurs de la saga : soit l’on accepte cela et l’on accroche, soit l’on commence à trouver que l’on tourne un peu trop en rond et l’on commence à trouver toute la chose fort lassante, ce qui est dommage mais fort possible… Alors, comme dans ma critique du volume précédant, tout n’est pas parfait et l’on retrouve certaines imperfections déjà entraperçues auparavant dans ce Noir Dessein : quelques lapsus de l’auteur, certains événements trop rapidement expédiés alors qu’ils méritaient que l’on s’y attarde davantage tandis que d’autres sont un peu longs. Mais tout ceci n’entache en rien l’excellente qualité du cycle, indéniablement, la plus belle création de Farmer. D’ailleurs, ce qui me gène le plus dans tout ceci est d’un tout autre ordre et est plus lié a l’égocentrisme habituel du peuple américain qui ont un peu trop l’habitude de ne voir que par leur propre histoire personnelle, un peu comme si le reste du monde était négligeable. Alors certes, il y a Burton ou Cyrano de Bergerac, cependant, parmi les protagonistes principaux, combien de citoyens américains ou nord américains ? Clemens, Jack London, Firebass, un cowboy, un trappeur, Frigate et bien autres sont un peu trop omniprésents a mon goût, alors que, en étant objectif une minute, l’on se rend compte que la très longue Histoire de l’Humanité aurait put nous proposer une flopé de protagonistes autrement plus intéressants qu’un homme des bois canadien ou qu’un acteur de western du début du siècle. Ce petit défaut, propre à bon nombres d’œuvres américaines n’enlève rien à la qualité du cycle de Farmer, mais me laisse, néanmoins, un petit goût amer… Enfin, malgré ces quelques petits défauts, le lecteur pourra se rattraper en se passionnant pour une intrigue, certes de plus en plus complexe mais toujours aussi bonne, et sera heureux d’apprendre que Burton et ses compagnons seront de retour tandis que Clemens et les siens, désormais séparés, seront toujours présents. Entre ces derniers et les petits nouveaux, certes, l’équilibre n’est pas toujours respecté mais pour ce qui est des rebondissements et des moments de bravoure, soyez rassurez car ils seront légions. De plus, que le lecteur se prépare à sortir son mouchoir car les premiers drames vont faire leurs apparitions – alors que désormais, apparemment, nul ne peut plus renaître à la vie ?! Alors, entre sous intrigues multiples mais qui s’emboîtent finalement diablement bien, des coups de théâtres en tout genres, des trahisons, le lecteur ne restera pas insensible au charme de cette saga, qui voit, avec ce troisième volet, l’annonce d’alléchantes et futures révélations tant attendues. Et pour ceux qui aiment les moments épiques, qu’ils relisent donc l’arrivée du dirigeable à la Tour Noire et les événements qui s’ensuivent, ou bien, l’action commando de Cyrano dans le navire du Prince Jean : deux points d’orgue d’un tome riche, complexe et qui fait honneur à la série et qui ne donne qu’une seule et unique envie, de s’attaquer le plus rapidement possible à la suite, afin que les mystères du Monde du fleuve nous soient enfin dévoilés…
 

Points Positifs
 :
- Malgré l’arrivée, une fois de plus, de nouveaux protagonistes qui occupent ici une place importante dans l’intrigue, Le Noir Dessein reste une suite plus qu’acceptable de cet excellent cycle de Science-Fiction qu’est Le Fleuve de l’Éternité. Il faut dire que Philip José Farmer n’a pas son pareil pour nous tenir en haleine, ce, même s’il multiplie à loisir son casting et ses sous-intrigues. Cependant, si vous appréciez cette saga depuis ses débuts, il est difficile de ne pas être captiver par ce troisième volet haut en couleur.
- Malgré les petits nouveaux qui font ici leur apparition, le lecteur retrouvera avec plaisir l’intégralité du casting apparu depuis le début de l’histoire, ce qui est une bonne nouvelle, surtout pour ce qui est de l’inimitable Richard Francis Burton.
- Indéniablement, Farmer nous bouscule dans nos certitudes et quelques révélations quand à certains protagonistes ont de quoi en surprendre plus d’un !
- Nous avons enfin un personnage féminin qui occupe un rôle de premier plan dans l’histoire. Ma foi, il était temps !
 
Points Négatifs :
- On n’échappe malheureusement pas à quelques longueurs par moments. De plus, si l’on retrouve tous les protagonistes apparus dans les deux premiers volumes – en plus des nouveaux – tout le monde n’a pas droit à la même mise en avant, ce qui est dommage.
- Certaines révélations tombent un peu comme un cheveu dans la soupe et sont pour le moins peu crédibles.
- Certes, il y a enfin un personnage féminin intéressant, mais bon, ne vous leurrez pas, la place de la femme, dans cette saga, est décidément réduite, la plupart du temps, à, au mieux, simple potiche, au pire, dévidoir sexuel pour ces males… Franchement, un des gros défauts de cette œuvre !
- Comme je l’avais déjà souligné lors de mes critiques précédentes, cette œuvre accuse un peu son âge, ce en raison d’un style d’écriture un peu vieillot et d’une simplicité qui n’est plus de mise de nos jours…
 
Ma note : 7,5/10

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