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vendredi 12 avril 2024

Les Cantos d'Hypérion – La Chute d’Hypérion


Les Cantos d'Hypérion – La Chute d’Hypérion
 
L'Hégémonie gouverne plus de trois cents mondes. Quant aux Extros, ils ont pris le large après l'Hégire. Reviendront-ils ? Un de leurs essaims, depuis trois cents ans, se rapproche d'Hypérion. Les habitants de cette planète ont fini par devenir nerveux ; ils réclament l'évacuation. Pour l'Hégémonie, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Mais, sur la même planète, on annonce l'ouverture prochaine des Tombeaux du temps. Le Techno-Centre n'arrive pas à produire des prévisions fiables à ce sujet. Alors, l'Hégémonie agit : elle envoie sept pèlerins sur Hypérion. Drôles de pèlerins ! Celui-ci n'arrive pas à se débarrasser d'un parasite de résurrection ; celui-là écrit un poème qui, selon lui, infléchira le cours des événements. Deux d'entre eux veulent tuer le Gritche ; un autre hésite à lui sacrifier sa propre fille, qui naîtra dans trois jours. Et le dernier semble trahir tout le monde, ce qui étrangement ne trouble personne. Bref, l'Hégémonie en fait le minimum ; qu'est-ce qui se cache là-dessous ?
 

Les Cantos d'Hypérion – La Chute d’Hypérion
Auteur : Dan Simmons
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 10 mai 1990
Edition Poche : 03 avril 2018
Titre en vo : The Hyperion Cantos – The Fall of Hyperion
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Traduction : Guy Abadia
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 727
 
Mon avis :
 Comme je vous l’avais dit dans ma critique précédente, Les Cantos d’Hypérion est un cycle de science-fiction divisé en deux parties distingues, chacune composée de deux tomes : ainsi, dans les deux premiers volumes, le lecteur suit les pérégrinations des sept pèlerins qui partent sur la lointaine planète Hypérion où vit le terrifiant Gritche tandis que les deux derniers volumes de la saga, eux, se dérouleront quelques siècles plus tard et que les protagonistes principaux seront Endymion et une certaine Énée – mais chut, n’en disons pas plus, chaque chose en son temps. Cependant, si les différences entre les deux parties des Cantos sont, assez naturellement, nombreuses et flagrantes, cela se comprend aisément : après tout, cette « suite » fut écrite quelques années plus tard, l’action se déroule alors que les protagonistes des deux premiers tomes sont morts (enfin…) tandis que le contexte, lui-même, a considérablement changé. Par contre, ce qui a surpris bien des lecteurs – y compris moi-même – c’est que, entre Hypérion et La Chute d’Hypérion, on a parfois l’impression de lire un roman différent ; oh, certes, pas complètement puisque l’intrigue générale, les personnages, les lieux sont plus ou moins les mêmes, cependant, entre une flopée de nouvelles têtes qui prennent une importance capitale, une action qui se déroule un peu partout sur les divers mondes de l’Hégémonie, et même, du côté du Techno-Centre, des allers retour dans le passé, le futur et surtout, le fait que l’on voit beaucoup moins les pèlerins du premier volume (même si ceux-ci sont toujours actifs, rassurez-vous, sauf qu’ils doivent partager la vedette cette fois ci), nul doute que tous ses changements en auront perturber plus d’un. Mais ce n’est pas tout puisque, la plus grande différence, à mes yeux, entre Hypérion et La Chute d’Hypérion, c’est le style qui passe d’un récit intimiste, où la principale action est de voyager d’un point A (L’Arbre-Monde des Templiers) à un point B (Les Tombeaux du Temps) en quelques jours tout en se racontant tranquillement sa vie, son passé, le pourquoi du comment de s’être trouver sélectionner pour participer à ce pèlerinage – et ce qui a permis à ce malin de Dan Simmons, de nous offrir par ce biais un condensé de tous les genres de SF, réalisant un superbe melting-pot – dans le premier tome, a quelque chose de complètement différent dans le second. En effet, ici, l’action prend le pas sur tout le reste, et si, bien entendu, les moments plus calmes, les pauses dans le récit, sont toujours présents, nul doute que la structure narrative de La Chute d’Hypérion se déroule a cent à l’heures, qu’elle fourmille d’événements et que, sincèrement, il est très difficile de poser son bouquin tellement les événements se succèdent aux révélations et celles-ci aux coups de théâtre. Et comme, en plus, par le biais de nouveaux protagonistes comme, principalement, la présidente de l’Hégémonie, Meina Gladstone, ainsi que le cybride Joseph Severn, second essai de personnalité récupéré du poète John Keats, le lecteur découvre une nouvelle vision des choses, d’autres points de vus et d’autres préoccupations, La Chute d’Hypérion, du coup, lorgne beaucoup plus du côté du Space Opéra et une dimension cosmique que son prédécesseur, lui, n’avait pas. Ici, en effet, en plus des préoccupations de chaque protagoniste, des envies et des doutes des pèlerins, c’est l’avenir de l’Hégémonie, et donc, de centaines de milliards d’êtres humains, qui est en jeu. Du coup, les passages avec Gladstone et ses collaborateurs – conseillers, sénateurs, militaires – sont un pur régal. Et si l’on ajoute à cela toute la dimension philosophique déjà présente dans Hypérion et qui se trouve renforcée ici par la présence de Joseph Severn, des passages tout simplement exceptionnels et qui marqueront a jamais les lecteurs (quand Sol offre sa fille au Gritche… Martin Silenus empalé sur l’Arbre du Gritche, les derniers jours de Severn, qui meurt une seconde fois, de la même manière que Keats, quelques siècles plus tôt, de la description de l’apocalypse final et de Meina Gladstone face à une foule en colère composée d’un millions de personnes), nul doute que si, déjà, Hypérion était un chef d’œuvre, sa suite, La Chute d’Hypérion, dans un style à la fois proche et tellement différent, en est un aussi. Si j’avais les connaissances nécessaires en poésie, je me serais probablement attardé sur la construction du récit faite par Simmons autour des œuvres de John Keats, tant une grande partie de celles-ci transparaissent dans les Cantos. De même, si j’en avais le talent, tout simplement – mais aussi le temps, et l’envie – j’aurais abordé, car ils les méritent, chacun des personnages, avec leurs problématiques personnelles et leurs implications et places respectives dans l’intrigue. Pour finir, et toujours pour les mêmes raisons, j’aurais pu vous parler de tout le coté religieux qui transparait de cette œuvre, de ce besoin de créer, être en relation avec une entité supérieure, mais aussi, du rapport entre l’homme et la nature et de la destruction de toute espèce pouvant rivaliser avec lui et même, quelque part, de la vision de Dan Simmons qui, avec l’Infosphère, créa l’Internet avant Internet. Mais bon, je le reconnais, je ne suis ni suffisamment doué, ni très courageux pour tout cela. Ainsi, je me contenterais, en guise de conclusion, de rappeler, une fois de plus, tout le bien que je pense de ce cycle, de son importance même dans l’histoire de la science-fiction. Et comme je vous l’ai dit, si Hypérion était un chef d’œuvre, La Chute d’Hypérion l’est également, et les deux récits forment, sans nul doute, l’un des ouvrages de SF les plus réussis de l’histoire. Mais bon, rappelez-vous, tout cela n’est pas finie puisque, quelques siècles vont s’écouler, un certain poète fera des siennes tandis que le Gritche pourrait bien repointer le bout de son nez (qu’il doit avoir forcément piquant), mais l’on se retrouvera, pour cela, dans Endymion
 

Points Positifs
 :
- Le second volet de ce qui est, incontestablement, un des plus grands chefs d’œuvres de la science-fiction. Avec La Chute d’Hypérion, Dan Simmons conclut avec maestria la première partie de son cycle majeur en nous livrant ce qu’il faut bel et bien appeler être un chef d’œuvre, tout simplement !
- La structure narrative change complètement vis-à-vis du premier tome, cependant, cela ne nuit absolument pas au plaisir de la lecture, surtout que, ici, nous sommes davantage dans un récit pur et dur de space opéra où l’action prime sur la réflexion, bien que cette dernière soit toujours présente.
- Le plaisir, bien entendu, de retrouver les pèlerins, de découvrir quels seront leur sort, mais aussi, de découvrir de nouveaux protagonistes dont, certains – comme Joseph Severn ou Meina Gladstone – occupent une place majeure au sein du récit.
- Le coté grandiloquent de l’ensemble : il faut dire que, avec Les Cantos D’Hypérion, Dan Simmons nous offre plus qu’une simple œuvre de SF : poésie, étude des religions, conquête spatiale, problématique des intelligences artificielles, comportement des humains vis-à-vis des autres espèces, etc.
- Certains passages sont tout simplement exceptionnels et marquent les esprits.
- Le Gritche, les Tombeaux du Temps, les Templiers, le Techno-Centre… mais où Simmons a-t-il été cherché tout cela ?!
 
Points Négatifs :
- Si la structure narrative est plus simple dans La Chute d’Hypérion que dans Hypérion, force est de constater que ce roman reste, dans l’ensemble, assez complexe et risque de déplaire a un certain public qui ne souhaiterait guère se prendre la tête…
 
Ma note : 9,5/10

Les Cantos d'Hypérion – Hypérion


Les Cantos d'Hypérion – Hypérion
 
Quand les sept pèlerins se posent à Hypérion, le port spatial offre un grand spectacle de fin du monde. Des millions de personnes s'entassent derrière les grilles : les habitants de la planète sont sûrs que le Gritche va venir les prendre et ils veulent fuir. Mais l'Hégémonie ne veut rien savoir : une guerre s'annonce et les routes du ciel doivent être dégagées. Et tout ce que le gouvernement a trouvé, c'est d'envoyer les sept pèlerins. La présidente le leur a dit d'emblée : « Il est essentiel que les secrets des Tombeaux du Temps soient percés. C'est notre dernière chance. » Mais les pèlerins n'y comprennent rien : c'est tout simple, ils ne se connaissent même pas entre eux ! Heureusement, le voyage leur permettra de se rapprocher. Chacun raconte son histoire, et l'on s'aperçoit vite que nul n'a été pris au hasard. Celui qui a fait la sélection, au fils des confidences, paraît bien avoir fait preuve de lucidité... diabolique. Et d'une cruauté... raffinée !
 

Les Cantos d'Hypérion – Hypérion
Auteur : Dan Simmons
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 30 mars 1989
Edition Poche : 11 septembre 2014
Titre en vo : The Hyperion Cantos – Hyperion
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Traduction : Guy Abadia
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 637
 
Mon avis :
 Si l’on peut aimer ou détester le sieur Dan Simmons, il y a au moins une chose sur laquelle tout le monde, ou presque, est d’accord, c’est la place qu’occupe Les Cantos d’Hypérion dans son œuvre : tout simplement la première. Après, on peut apprécier ou non, mais si l’histoire de la littérature fantastique ne devait retenir qu’un seul titre parmi les nombreux écrits par Simmons, cela serait celui-ci. Œuvre colossale et archi-connue des amateurs de SF depuis sa parution il y a un peu plus de trois décennies déjà, Les Cantos d’Hypérion, moult fois récompensés, ont très longtemps trôné tout en haut des divers classements SF. Bien entendu, c’était une autre époque et cela se passait bien avant la célèbre adaptation du Seigneur des Anneaux, qui entraina un regain d’intérêt pour la Fantasy, reléguant la SF au second plan, et depuis, ça ne s’est pas arrangé, la mode étant aux films de super-héros, alors, forcément, un titre comme Les Cantos d’Hypérion, s’il n’est pas complètement oublié, n’a plus, depuis longtemps, les faveurs d’un public plus jeune et possédant d’autres centres d’intérêts et d’autres œuvres cultes. Et si une telle chose peut, au regard de l’immense qualité de cette œuvre, paraitre comme fortement dommageable – car bon, que voulez-vous, quand on aime à ce point une œuvre, on souhaiterait que le plus grand nombre la découvre – et si l’on peut pester indéfiniment contre ses effets de mode parfois stupides, rien ne dit que, dans l’avenir, Les Cantos d’Hypérion ne retrouvent la place qu’ils méritent, c’est-à-dire, l’une des toutes premières – personnellement, pour ce qui est de la SF pur et dur, je ne vois que Fondation qui puisse véritablement rivaliser avec ce classique de Dan Simmons. Mais dans le fond, tout cela importe peu, et il est temps, véritablement, de s’intéresser au premier volume de cette œuvre, je veux bien entendu parler d’Hypérion… Ici, Dan Simmons nous entraine très loin dans le futur, en une époque où l’humanité, forcée de quitter la Terre, à créer un véritable Empire Galactique et à coloniser une multitude de mondes. Certes, tout cela n’a pas l’air franchement original mais la grande force de Simmons, justement, c’est d’utiliser tous les poncifs du genre, de les assembler dans un délicieux mélange et de les sublimer de façon plus que réussie. Mais cette domination humaine est bien plus fragile qu’il n’y parait puisque, d’un côté, il y a les Extros, descendants de terriens ayant, au fil des siècles, appris à évoluer dans l’espace, et véritable Némésis de la civilisation humaine, et, de l’autre, les Intelligences Artificielles qui, de leur étrange et mystérieux Technocentre, conseillent et guident les humains qui, en fait, leur doivent tout, ou presque. Et, c’est sur la lointaine planète Hypérion, un monde étrange aux confins du Retz et où les premiers colons ont découvert des édifices monumentaux et inexplicables qui viennent du futur, allant à l’envers du temps, que va se dérouler le récit : en effet, ceux-ci vont bientôt s’ouvrir et cela semble intéresser à la fois les Extros, prêts a envahir Hypérion, mais aussi les IA, dont certains d’entre eux ne semblent pas vraiment porter l’humanité dans leurs cœurs, du coup, le seul moyen trouvé par les dirigeants humains est d’envoyer… sept hommes et femmes, sept pèlerins, participer au pèlerinage gritchèque, un curieux culte qui loue les louanges d’une étrange créature métallique, le Gritche, tueur implacable et insaisissable qui vit sur Hypérion. Tout cela semble insensé ? En fait, et comme on le verra par la suite, pas vraiment puisque tout, en fait, est lié, mais le postulat de base est posé, et franchement, il est excellent. La première fois que j’ai lu Hypérion, j’ai été frappé par la structure de celui-ci et je dois avouer que je m’attendais à tout sauf à cela : en effet, dans ce premier volume des Cantos, si Dan Simmons nous narre bien entendu le cheminement des sept pèlerins jusqu’aux Tombeaux du Temps, la quasi majeure du texte est consacrée aux récits de ceux-ci ; ainsi, sur environ six cent pages, le lecteur va découvrir le passé du Père Hoyt et de son cruciforme de résurrection (l’un de mes passages préférés), la quête d’une femme énigmatique, par le plus grand soldat du Retz, Fedmahn Kassad, l’œuvre inachevée, les fameux Cantos, du souvent détestable et tout le temps torché, poète, Martin Silenus, le terrible drame personnel de Sol Weintraub et de sa fille qui rajeunie au lieu de vieillir et qui n’en a plus que pour quelques jours (avant de ???), les mystères qui entourent la Voix de l’Arbre authentique, Het Masteen le Templier, l’histoire d’amour entre une femme détective, la pétillante Brawne Lamia, et un cyborg du Technocentre, constitué des souvenirs d’un poète anglais, John Keats (personnage réel qui, pour la petite histoire, écrivit une œuvre intitulé… Hypérion) ainsi que le mystérieux passé du Consul, dont la planète fut, autrefois, annexée par l’Hégémonie avec tout le mal que cela entraina pour les locaux. Et, du coup, si le lecteur s’attendait à un habituel  et finalement banal récit de SF comme tant d’autres, à la place, il en a six (car un pèlerin ne racontera pas le sien), tous aussi passionnants les uns que les autres, variés, formidables miroirs des multiples genres de la Science-Fiction et qui, chacun à leur manière, apportent une pierre à l’édifice final : celui de la compréhension de la place de ces pèlerins sur Hypérion. Alors, chaque lecteur aura ses préférences suivant les récits, et, pour moi, ceux du prêtre et de Sol Weintraub furent ceux qui me captivèrent le plus ; mais attention, les autres sont tout aussi bons et apportent chacun une pierre importante a la qualité de l’ensemble. Bien évidemment, je reconnais que cette façon de faire, ce choix narratif, finalement assez étonnant pour ne pas dire osé, a plus en étonner, voir surprendre plus d’un… d’ailleurs, probablement que ce fut l’une des raisons qui firent que certains n’ont jamais accroché a Hypérion : entre cet assemblage de récits hétéroclites, la complexité de l’ensemble mais aussi, ne le nions pas, le fait qu’il ne se passe pas grand-chose (l’intrigue ne décollera vraiment que dans la suite, La Chute d’Hypérion), je conçois qu’il n’est pas évidant d’accrocher a Hypérion. Mais si c’est le cas, alors là, quel bonheur : entre des récits captivants, des personnages hauts en couleur auquel l’on s’attache très vite, un ton intimiste d’où ressort une certaine tristesse mais aussi, ne l’oublions pas, un univers futuriste d’une crédibilité étonnante après coup avec l’infosphère  – Internet, en 1989, était à mille lieux de ce qu’il est aujourd’hui, hors, Simmons nous en donne une version acceptable et améliorée de ce qu’il pourrait devenir – des voyages spatiaux et un déficit de temps d’une logique implacable et une dépendance humaine envers les machines plausible, on ne peut que constater, lorsque l’on arrive à la dernière page du roman, que Dan Simmons nous a pondu là un sacré chef d’œuvre, l’un de ses livres rares qui ne sortent qu’une fois, ou presque, par décennie. Mais bien entendu, aussi excellent qu’est Hypérion, celui-ci n’est que le premier volume d’un cycle et je reviendrais donc dessus, du coup, je vous donne donc rendez-vous, bientôt je l’espère, pour voir si la suite est à la hauteur et, quelque chose me dit (mon petit doigt) que cela sera le cas !
 

Points Positifs
 :
- Le premier volet de ce qui est, sans nul doute, un des plus grands chefs d’œuvres de la science-fiction – d’ailleurs, depuis sa parution, dans le genre, on n’a plus jamais fait aussi bien, c’est pour dire. Avec Hypérion, Dan Simmons nous entraine dans les prémices d’un cycle monumental et que l’on peut qualifier d’exceptionnel, un véritable classique du genre, a lire absolument !
- La structure narrative de ce roman peut paraitre singulière de prime abord puisque l’on croirait presque avoir a faire a un assemblage de nouvelles, cependant, ces divers récits des pèlerins, aussi différents soient-ils, sont tout simplement nécessaires pour la compréhension de l’ensemble et, accessoirement, de la suite. Qui plus est, chaque récit est l’occasion, pour Simmons, de nous proposer un sous-genre de la SF : cyberpunk, space-opéra, etc.
- Des protagonistes charismatiques, un univers d’une richesse impressionnante, une histoire du futur de l’humanité que l’on peut qualifier de crédible et un travail de fond, de la part de l’auteur, sur les relations entre les personnages, la place de la religion, la guerre, la colonisation, la poésie, le danger de l’intelligence artificielle, les voyages spatiaux, etc.
- Certains des récits des pèlerins sont tout simplement exceptionnels et, dans le cas présent, j’ai une nette préférence pour celui de Sol Weintraub, d’une telle tristesse au vu de la malédiction qui touche sa fille qui, jour après jour, se voit rajeunir…
- Le Gritche, figure incontournable du cycle.
- Les Tombeaux du Temps, crées dans le futur et qui remontent en arrière dans le passé ; une idée incroyable mais géniale ! Mais où Simmons va-t-il chercher tout cela ?
- Un Dan Simmons au sommet de son art, ce qui peut laisser dubitatif vis-à-vis de l’auteur au vu de certaines de ses autres créations.
 
Points Négatifs :
- La structure narrative d’Hypérion est, bien entendu, ce qui en fait l’une de ses grandes forces, cependant, celle-ci peut déplaire a pas mal de lecteurs qui se demandent pourquoi tellement de monde voue un culte a un tel assemblage de nouvelles ? Eh oui, on peut parfaitement ne pas accrocher à Hypérion !
- L’action ne décollera véritablement que dans le second tome.
 
Ma note : 9,5/10

jeudi 11 avril 2024

L’Histoire Secrète – L’Ange Paon


L’Histoire Secrète – L’Ange Paon
 
La guerre entre l’Iran et l’Irak fait rage, en ce mois de janvier 1987. L’issue du conflit semble autant tenir de la chance que de la stratégie. Trois ans plus tard, alors que Reka règle ses comptes avec un certain Noriega, l’invasion du Koweït se prépare. Or, contrairement à ce que l’histoire a retenu, la mainmise sur les richesses pétrolières de cet émirat n’a pas été la motivation première de cette invasion longuement préparée par… les américains. Dans l’ombre, l’enjeu du conflit est toujours et encore, la possession des cartes de la ville mythique de Kor !
 

L'Histoire Secrète – L'Ange Paon
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 07 mars 2012
Nombre de pages : 54
 
Mon avis : 
Après La Guerre Inconnue, énième volet de cette interminable saga qu’est L’Histoire Secrète, abordons à présent L’Ange Paon, un album qui, comme vous allez le voir, est dans la lignée de son prédécesseur immédiat, c’est-à-dire que, dans l’ensemble, il est plutôt bon. En effet, si l’œuvre du duo Pécau/Kordey n’a jamais briller par sa constance, force est de constater qu’après un départ pour le moins chaotique, au fil des tomes, celle-ci a sut monter en puissance jusqu’à atteindre un niveau pour le moins correct voir excellent par moments. Bien entendu, avec L’Histoire Secrète, nous ne sommes jamais a l’abri d’une petite défaillance, bref, d’un tome un peu moins réussis, mais, dans l’ensemble, ce que l’on a put remarquer c’est que, plus on approche de la période moderne, plus l’intrigue devient passionnante. Et donc, après s’être intéresser au conflit libanais, a l’occupation de l’Afghanistan par les troupes soviétiques, les histoires pas très claires entre l’administration américaine et les narcotrafiquants et l’apparition d’un certain Oussama Ben Laden, tout cela dans La Guerre Inconnue, dans L’Ange Paon, c’est tout bonnement la première Guerre d’Irak qui est mise a l’honneur – un conflit récent (trois décennies environ) et qui aura marquer tous ceux de ma génération. Du coup, je dois avouer que ce fut un véritable plaisir que de lire cet album, surtout pour voir des protagonistes aussi connus que Saddam Hussein, Tarek Aziz, Georges Bush Sr ou le Général Schwarzkopf, plus connu sous le pseudonyme de l’Ours. Bien évidement, une fois de plus, Jean-Pierre Pécau mêle ce pan d’Histoire moderne à son intrigue et lie le tout a cette lutte de pouvoirs entre les différentes familles et les Archontes – bien entendu, après tant d’années, on connait les ficelles de l’auteur, mais il est toujours appréciable de constater que celui-ci se débrouille fort bien, surtout qu’il ne modifie pas vraiment l’Histoire, disons qu’il l’explique autrement. Bref, une fois de plus, nous avons a faire a un tome plutôt bon, où la cité mystérieuse de Kor est toujours recherchée, où ce ne sera toujours pas pour cette fois ci où on en apprendra davantage sur les Moines Noirs, où de nouvelles énigmes se font jour – mais qu’est ce que c’est cet Ange Paon – et, pendant qu’un nouveau protagoniste commence a prendre de l’importance, on a même droit a un clin d’œil sympathique a X-Files, avec la présence d’une certaine Dana Scully. Très bon tome, donc, que cet Ange Paon, et qui confirme définitivement ce que je pensais : qu’au final, il ne fallait pas désespérer de cette série…
 

Points Positifs
 :
- Etant plus axé sur la période moderne, grosso modo, les trois dernières décennies, ce quatrième cycle parlera bien plus a bon nombre de ceux et celles qui apprécient L’Histoire Secrète, et ce, pour avoir vécu ses événements au cours de leur vie. Après tout, quel plaisir que la série aborde désormais la première Guerre d’Irak et qu’on y retrouve des figures historiques qui nous sont proches.
- Comme a chaque fois, Jean-Pierre Pécau fait preuve de sa maitrise des connaissances historiques en général et possède indéniablement un talent certain pour lier celles-ci à son univers. Du coup, les causes de l’envahissement du Koweït par l’Irak, entre faits réels et explications plus « fantaisistes » (recherche de Kor)  sont plutôt bien trouvées.
- Un nombre de protagonistes historiques qui sont familier du grand public.
- Si la première Guerre du Golf a droit aux honneurs de cet album, n’oublions pas que celui-ci démarre avec l’envahissement du Nicaragua par les troupes américaines et, forcément, l’explication de celui-ci.
- Sympathique le petit clin d’œil aux fans de X-Files avec la présence de Dana Scully.
- Après une toute petite baisse de régime dans le tome précédant, on retrouve un Igor Kordey tout bonnement impérial dans ce vingt-cinquième tome.
 
Points Négatifs :
- Encore une fois, certains pesterons contre le trop grand éparpillement de l’intrigue, quoi que, dans cet Ange Paon, la chose est moins notable qu’en certaines occasions, bien au contraire.
- Igor Kordey livre une prestation remarquable, on ne peut pas en douter, de même, sa représentation des personnages réels ou imaginaires comme Scully – Gillian Anderson – est superbe, cependant, je trouve que son Saddam Hussein n’est pas une grande réussite ; hum, un peu trop affuté peut-être ?
- Ce n’est pas encore cette fois ci qu’on en saura davantage sur les Moines Noirs, ces espèces d’Archontes qui vivraient dans le plus grand secret depuis la nuit des temps ; a la place, de nouvelles questions, ce qui pourra en frustrer plus d’un.
 
Ma note : 7,5/10

L’Histoire Secrète – La Guerre Inconnue


L’Histoire Secrète – La Guerre Inconnue
 
Deux attentats ensanglantent Beyrouth en cette année 1983. La violence anormale des déflagrations fait craindre à Erlin l’intervention de joueurs jusqu'ici inconnus et c’est pourquoi il se lance – accompagné d’un agent de la CIA – sur les traces de mystérieux glyphes dans la plaine de la Bekaa. A des milliers de kilomètres de là, Reka s’adonne aux joies du commerce international en trafiquant armes et drogues pour le plus grand bonheur de la CIA. Ses pérégrinations commerciales l’amèneront des hauts plateaux afghans où règne le commandant Massoud, aux ruelles de Peshawar, afin de régler un petit différend avec un certain Oussama Ben Laden. Mais le hasard n’est pas de mise pour les Archontes et le frère et la sœur se retrouvent finalement à Berlin, pour affronter un nouvel ennemi qui veut enfin sortir de l’ombre.
 

L'Histoire Secrète – La Guerre Inconnue
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 30 novembre 2011
Nombre de pages : 54
 
Mon avis :
 Abordons à présent la critique du vingt-quatrième tome de ce qui fut, à mes yeux, l’une des bande dessinées qui m’aura le plus marquer, en bien comme en mal, au court de la dernière décennie, je veux, bien évidement, parler de L’Histoire Secrète. Une série interminable, qui aura connu des hauts et des bas mais que je n’ai jamais abandonné, ne serais-ce que par la simple curiosité de découvrir comment tout cela allait s’achever. Et donc, dans La Guerre Inconnue, vingt-quatrième volet de L’Histoire Secrète, force est de constater que le sieur Jean-Pierre Pécau est toujours aussi excellent pour ce qui est de sa maitrise des connaissances historiques, surtout de la période moderne, de plus, ici, nous allons en savoir enfin davantage sur ces fameux Moines Noirs, ces biens curieux individus existant dans l’ombre depuis des milliers d’années, sans oublier que l’on y retrouvera le charismatique Erlin mais aussi la sulfureuse Reka. Et, je l’admets, je n’ai pas été déçu, bien au contraire : débutant par l’attentat, a Beyrouth, de l’ambassade américaine en 1983, ce vingt-quatrième tome nous entraine par monts et par vaut du coté de l’Afghanistan, du Pakistan, de Berlin, des arcanes du pouvoir de la Maison Blanche, les méandres du trafic de drogue international, et ce, tout en mettant en scène des figures historiques comme Georges Bush sénior, le Commandant Massoud et un certain… Oussama Ben Laden du temps de ses débuts. Bref, un album assez bon dans l’ensemble et que l’on peut qualifier, sans problèmes, comme faisant partit des plus réussis de la saga, surtout que, dans ce dernier, l’on en apprend de plus en plus au sujet de ces fameux Moines Noirs, sans nul doute les protagonistes principaux de cette dernière partie de cette longue, très longue saga qu’est L’Histoire Secrète
 

Points Positifs
 :
- Si on regarde l’ensemble de la saga depuis ses débuts, il apparait comme étant évidant que cet opus, La Guerre Inconnue, est un nouveau tournant puisque, Dyo ayant disparu et Guillaume étant aux abonnés absents depuis belle lurette, désormais, il va falloir se coltiner ses fameux Moines Noirs, ces mystérieux êtres qui vivraient dans l’ombre depuis des milliers d’années. Jusqu’à alors, on en savait fort peu sur eux, juste des rumeurs, mais désormais, ils commencent à se montrer…
- Les années ont passer mais ce fut avec le même plaisir qu’autrefois que j’ai put retrouver les scénarii toujours aussi complexes du sieur Pécau, et puis, comment ne pas reconnaitre, pour la énième fois, ces superbes connaissances historiques et la manière qu’il a de tout lier a son intrigue principale – surtout que le bougre ne lésine pas pour aborder des points de détails de l’Histoire moins connus.
- Vu que l’intrigue approche de plus en plus de notre époque moderne, vu que certains personnages historiques sont familiers du plus grand nombre, le plaisir est décuplé… et puis, intéressant les débuts de Ben Laden selon Pécau.
- Bigre, on a même droit à Alexandre le Grand dans cet album !
- On a déjà connu Igor Kordey plus en forme, certes, mais dans l’ensemble, c’est une fois de plus un fort bon travail du croate.
 
Points Négatifs :
- Je ne peux pas nier que ce qui faisait les défauts de la saga et que je pointais du doigt il y a quelques années est toujours au rendez vous, c’est-à-dire, une certaine complexité du scénario, le fait qu’il faille presque posséder soi-même de bonnes connaissances historiques pour apprécier l’ensemble et ne pas passer a coté des multiples références.
- Je pense que L’Histoire Secrète est tout de même une œuvre fort particulière et qu’il faut être légèrement cintré pour l’apprécier – bref, c’est mon cas. La plupart des gens n’y comprendront rien et fuiront en pestant…
- Un Igor Kordey quasiment parfait… quasiment car quelques planches sont très légèrement en-dessous de ce a quoi il nous avait habitué dans les tomes précédents, mais bon, c’est vraiment minime.
 
Ma note : 7,5/10

L’Histoire Secrète – Absynthe


L’Histoire Secrète – Absynthe
 
En mars 1984, à Cambridge, Pandora, plus communément appelée la Dame de Prague, élimine, sous les yeux des services secrets de sa gracieuse Majesté, le professeur Blunt. Cette tueuse pour le moins énigmatique n’est pas une inconnue pour les dirigeants du MI5 et du MI6 britannique, puisque leurs routes se sont déjà croisées en juin 1968 sur l’aéroport d’Heathrow. En Inde, Dyo – Maître de la maison des Coupes – retrouve la trace d’une très ancienne main découverte par un ex-nazi dénommé Schäfer ; afin de s’assurer de sa puissance, il la teste : 6000 personnes périront ce jour-là à Bhopal. Dans le même temps, les agents britanniques reconstituent patiemment les liens qui unissaient l’universitaire anglais et l’ancien SS et acquièrent la conviction que Blunt était entré en possession d’un fragment d’une mystérieuse carte. Sans connaître la puissance de cette dernière, ils savent cependant que Pandora doit en assurer la livraison dans une petite localité d’Ukraine dénommée Tchernobyl ! Toutefois, la redoutable tueuse sert un tout autre maître et permet à la maison du Bouclier d’éviter le pire, une fois encore. Mais au-delà de la destruction de Dyo, la Dame de Prague a un vieux différent à régler avec un certain Philby habitant à Moscou…
 

L'Histoire Secrète – Absynthe
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Olivier Vatine
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 31 août 2011
Nombre de pages : 54
 
Mon avis :
 Avec Absynthe, vingt-troisième tome de L’Histoire Secrète, nous atteignons, une fois de plus, ce qui aurait dut être la fin de la série, du moins, c’était ce que l’on nous avais plus ou moins laisser entendre, sauf que, vu que ce diable de Jean-Pierre Pécau nous avait déjà fait le coup a deux reprises puisque, pour rappel, Notre-Dame des Ténèbres mais aussi Le Crépuscule des Dieux étaient, au départ, annoncés comme étant la fin de la saga, ce n’est même plus une surprise de découvrir qu’en fait, non, la conclusion, ce ne sera pas encore pour cette fois ci, et qu’en tout, cette série comportera une trentaine de tomes, voir davantage. Bref, ce qui aurait put faire une bonne fin puisque, après tout, cet album se conclut avec la catastrophe de Tchernobyl – j’y aurai bien vu les Archontes y perdre tous la vie – ne sera, au final, qu’un énième tome d’une saga qui risque de nous accompagner encore un certain temps. Bien évidement, au vu du développement scénaristique des derniers volumes, je m’en doutais fortement, mais quelque part, attention a ne pas lasser même les plus fidèles lecteurs, car, que l’on apprécie ou non cette Histoire Secrète, ça commence à faire beaucoup. Surtout que, d’entré de jeu, cet Absynthe démarrait de fort mauvaise manière avec l’introduction de nouveaux protagonistes qui prennent une place prépondérante dans cet album – deux agents secrets britanniques – et qui sont sur les traces d’une certaine Dame de Prague. Bien entendu, les lecteurs des séries sœurs de L’Histoire Secrète, c’est-à-dire, Arcanes et Arcanes Majeurs, connaissant son identité, retrouveront avec plaisir un protagoniste majeur de cet univers, dans mon cas, il m’aura fallut un certain temps pour découvrir qu’il s’agissait de… Pandora, la fille de Curtis et Nimue. Et, arrivé à ce point là, sensiblement aux deux tiers de cet album, une fois que j’ai put relier tous les fils scénaristiques tissés par Pécau, qui manipulait qui dans l’ombre, eh ben, ma foi, j’ai vu cet Absynthe d’un œil nouveau : ainsi, moi qui me disait que j’allais allègrement déglinguer cet album dans ma critique, j’ai complètement changé d’avis, même si ce n’est pas passé loin. Mais bon, il faut dire que aussi tordu soit le plan de Erlin et ses complices, Pandora et T Chance, il n’en accouche pas moins d’un final tout bonnement cataclysmique a Tchernobyl, et ce, tandis qu’une très vieille connaissance refait une apparition – Itzak – et que des êtres singuliers – les Moines Noirs – semblent agir dans l’ombre depuis la nuit des temps, c’est Dyo qui fait les frais de son plan audacieux, le tout, avec une petite note d’humour d’Erlin quand au nuage de Tchernobyl et la frontière française… Bref, et alors que je ne m’y attendais pas, Absynthe s’avère être un excellent album, certes bigrement tordu, mais qui justifie, en quelque sorte, une suite a cette saga, ne serais ce que pour connaitre l’identité et les buts des Moines Noirs mais aussi, pour voir comment Jean-Pierre Pécau va se débrouiller lorsque son œuvre coïncidera avec notre époque, car on y approche a grand pas…
 

Points Positifs
 :
- Scénaristiquement, c’est très fort de la part de Jean-Pierre Pécau qui nous embrouille pendant plus de la moitié de cet album avec deux nouveaux protagonistes sortis de nulle part avant que toutes les pièces du puzzle se mettent finalement en place et qu’on se dise : « ah, ouais, mais c’est bien sur ! » Mais je reconnais que c’était osé.
- Une excellente conclusion pour ce qui devait être la fin de la série mais qui ne sera que la fin de ce troisième cycle, si on peut encore parler de cycle, bien entendu : la catastrophe de Tchernobyl, la disparition de Dyo, Kim Philby qui passe enfin l’arme à gauche…
- Pour la énième fois, les connaissances historiques de Pécau sont indéniables pour ne pas dire impressionnantes ! Bien sur, ce n’est pas une nouveauté mais il ne faut pas hésiter à le rappeler vu que c’est l’un des points forts de cette série.
- Excellente piste pour la suite de la saga avec ces biens étranges Moines Noirs qui semblent exister depuis la nuit des temps et qui nous renvoient au mythe de l’Agartha.  
- Enfin, Pandora pointe le bout de son nez.
- Une fois de plus, travail excellent du duo Kordey/ O'Grady.
 
Points Négatifs :
- Même si une fois que l’on a compris où Pécau veut en venir, le synopsis de cet album prend toute sa valeur, force est de constater que l’on passe beaucoup trop de temps avec le duo d’agents secrets britanniques, surtout que cela se fait au détriment du final a Tchernobyl que l’on était en droit d’espérer être plus grandiose.
- Du coup, cela fait deux fois qu’un Archonte disparait – voir Aker dans Nadja – et que ce n’est pas aussi spectaculaire qu’on pouvait l’espérer…
- Je reconnais que c’est tout de même vachement complexe a suivre par moments et qu’il est très facile de décrocher. Il faudrait quasiment relire l’intégralité de la saga avant de se plonger dans un nouveau tome histoire de tout bien saisir, et encore, si vous ne connaissez pas Arcanes et Arcanes Majeur, ce qui est mon cas, des tas de choses vous échapperont.
- Trois fois que l’on nous fait le coup : cette série aura-t-elle une fin un jour !?
 
Ma note : 7,5/10

mercredi 10 avril 2024

L’Histoire Secrète – Le Roi du Monde


L’Histoire Secrète – Le Roi du Monde
 
En janvier 1980, dans un coin de campagne tranquille de Georgie (USA), l'archonte Erlin dépense une petite fortune pour l'édification d'un curieux monument composé de blocs de granits gravés de diverses runes. Le 13 mai 1981, il se trouve sur la place Saint Pierre de Rome, aux côtés de son ami James T.Chance, au moment où un fanatique turc tente d'assassiner le Pape Jean-Paul II. Erlin était au courant que cette tentative de meurtre allait avoir lieu. Cependant, malgré son grand pouvoir, il peut juste agir avec l'aide d'une lame et d'un maximum de concentration pour en atténuer les effets. Sur la route qui la mène à l'hôpital, l'ambulance du Pape tombe dans des bouchons. Erlin sent aussitôt qu'un autre joueur influe dans les parages pour concourir à sa perte. Lui et Chance le repèrent et se lancent dans une course-poursuite, moto contre voiture, dans les rues de Rome. Un accident plus tard et ils repèrent Yaponchik, l'âme damnée de l'archonte Dyo, qui se sauve. Ils en déduisent que c'est la maison des coupes qui a fomenté cet attentat. Erlin pense qu'il cherche à précipiter le présent. En effet, selon la prophétie des papes, ou le Katechon dans L'épitre de Paul aux Thessaloniciens, Jean-Paul II serait l'avant-avant-dernier qui précède l'apocalypse...
 

L'Histoire Secrète – Le Roi du Monde
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Olivier Vatine
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 20 avril 2011
Nombre de pages : 54
 
Mon avis :
 Pour être tout à fait franc, Le Roi du Monde, vingt-deuxième tome de L’Histoire Secrète promettait énormément et ce, dès sa couverture, cette dernière, comme vous pouvez le constater, nous montrant le Pape Jean-Paul II blessé suite a la tentative d’assassinat dont il fut victime le 13 mai 1981. Et, pour une fois, force est de constater que cet album aura tenu plus ou moins ses promesses, ce qui, ma foi, est une bonne nouvelle. Ainsi, après un petit passage à vide dut à un synopsis qui partait un peu dans tous les sens dans les deux volumes précédant, Jean-Pierre Pécau nous offre ici un album un peu plus facile a suivre et au synopsis mieux ficelé ; certes, il serait facile de s’y perdre puisque, grosso modo, dans ce Roi du Monde, on retrouve pêle-mêle des événements aussi disparates que l’attentat contre Jean-Paul II, la création du fameux Georgia Guidestones, monument oh combien énigmatique, Tchernobyl, la mort singulière de Roberto Calvi, la culture du pavot en Afghanistan, Oussama Ben Laden, la guerre entre l’URSS et les seigneurs de la guerre afghans, les liens entre Bush père et ces derniers, l’opérations de la CIA au Tibet dans les années 50, Gog et Magog (non, ne rigolez pas) et les liens ésotériques entre le régime nazi et le Tibet, la destruction du vol de la Korean Airlines par l’aviation soviétique, la mort d’Andropov et l’arrivé au pouvoir de Tchernenko a la tête de l’URSS. Bref, une véritable avalanche d’événements joyeusement assénés aux lecteurs par un Pécau complètement déchainé. Pourtant, si parfois, la mayonnaise a du mal à prendre, ici, ça passe plutôt bien, même s’il faut reconnaitre que pris individuellement, la plupart de ces événements cités n’ont strictement rien à voir les uns avec les autres… enfin, je le pense !? Qui plus est, le fait que l’on ait enfin droit a un tome où ce sympathique (façon de parler) Dyo soit mis en avant est plutôt une bonne chose, ne serais-ce que pour son implication dans les luttes intestines des méandres du pouvoir du Politburo. Ajoutons à cela une Reka décidément en pilotage automatique et un sympathique petit hommage au film Le Village des Damnés et vous comprendrez que ce vingt-deuxième tome de L’Histoire Secrète fut, selon moi, un bon cru. Après, comme il est de coutume de la dire avec cette série, il faut s’attendre a tout…
 

Points Positifs
 :
- Un nombre pour le moins conséquent de références qui pourraient donner une migraine carabinée a nombre de lecteurs mais qui, pour une fois, marche plutôt bien ; il faut dire que, quelque part, le lien de la quasi-totalité de celles-ci avec le régime soviétique est un plus non négligeable.
- Cela faisait belle lurette que l’on ne voyait pas Dyo aussi présent, et, franchement, c’est une bonne nouvelle, surtout pour le voir agir dans l’ombre du pouvoir soviétique.
- Ben Laden, l’Afghanistan, le pavot… Mouais, tout cela risque de nous amener vers une certaine date bien connue de tous.
- Hum, mais que ce passe t-il donc du coté du Tibet et de l’Afghanistan ?! Après Kor, aurions nous droit a une autre cité mythique voir même a une autre Famille ? Cela se pourrait bien…
- Sympa le petit hommage au film Le Village des Damnés.
- Le duo Kordey/ O'Grady livre une fois de plus un travail tout bonnement excellent.
 
Points Négatifs :
- Certes, les références sont plutôt bien trouvées mais d’un autre coté, je reconnais qu’elles sont nombreuses et que le manque de lien entre bon nombre d’entre elles ne facilite pas les choses. Une fois de plus, il est facile de s’y perdre…
- J’ai conscience que n’ayant jamais lu Arcanes et Arcanes Majeur, je loupe une partie de l’intrigue mais bon, qu’est donc devenu Lisbeth ? Et Philby, déjà que je le croyais mort dans L'Âge du Verseau des mains de Curtis, voilà qu’on nous dit depuis qu’il n’en est rien sauf qu’on ne le voit jamais !?
 
Ma note : 7/10