Les
Cantos d'Hypérion – La Chute d’Hypérion
L'Hégémonie
gouverne plus de trois cents mondes. Quant aux Extros, ils ont pris le large
après l'Hégire. Reviendront-ils ? Un de leurs essaims, depuis trois cents ans,
se rapproche d'Hypérion. Les habitants de cette planète ont fini par devenir
nerveux ; ils réclament l'évacuation. Pour l'Hégémonie, le jeu n'en vaut pas la
chandelle. Mais, sur la même planète, on annonce l'ouverture prochaine des
Tombeaux du temps. Le Techno-Centre n'arrive pas à produire des prévisions
fiables à ce sujet. Alors, l'Hégémonie agit : elle envoie sept pèlerins sur
Hypérion. Drôles de pèlerins ! Celui-ci n'arrive pas à se débarrasser d'un
parasite de résurrection ; celui-là écrit un poème qui, selon lui, infléchira
le cours des événements. Deux d'entre eux veulent tuer le Gritche ; un autre
hésite à lui sacrifier sa propre fille, qui naîtra dans trois jours. Et le
dernier semble trahir tout le monde, ce qui étrangement ne trouble personne.
Bref, l'Hégémonie en fait le minimum ; qu'est-ce qui se cache là-dessous ?
Les Cantos d'Hypérion – La Chute d’Hypérion
Auteur
: Dan Simmons
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 10 mai 1990
Edition
Poche : 03 avril 2018
Titre
en vo : The Hyperion Cantos – The Fall of
Hyperion
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Guy
Abadia
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 727
Mon
avis : Comme je vous l’avais dit dans ma critique précédente, Les
Cantos d’Hypérion est un cycle de science-fiction divisé en deux
parties distingues, chacune composée de deux tomes : ainsi, dans les deux
premiers volumes, le lecteur suit les pérégrinations des sept pèlerins qui
partent sur la lointaine planète Hypérion où vit le terrifiant Gritche tandis
que les deux derniers volumes de la saga, eux, se dérouleront quelques siècles
plus tard et que les protagonistes principaux seront Endymion et une certaine
Énée – mais chut, n’en disons pas plus, chaque chose en son temps. Cependant,
si les différences entre les deux parties des Cantos sont,
assez naturellement, nombreuses et flagrantes, cela se comprend aisément :
après tout, cette « suite » fut écrite quelques
années plus tard, l’action se déroule alors que les protagonistes des deux
premiers tomes sont morts (enfin…) tandis que le contexte, lui-même, a
considérablement changé. Par contre, ce qui a surpris bien des lecteurs – y
compris moi-même – c’est que, entre Hypérion et La
Chute d’Hypérion, on a parfois l’impression de lire un roman
différent ; oh, certes, pas complètement puisque l’intrigue générale, les
personnages, les lieux sont plus ou moins les mêmes, cependant, entre une
flopée de nouvelles têtes qui prennent une importance capitale, une action qui
se déroule un peu partout sur les divers mondes de l’Hégémonie, et même, du
côté du Techno-Centre, des allers retour dans le passé, le futur et surtout, le
fait que l’on voit beaucoup moins les pèlerins du premier volume (même si
ceux-ci sont toujours actifs, rassurez-vous, sauf qu’ils doivent partager la
vedette cette fois ci), nul doute que tous ses changements en auront perturber
plus d’un. Mais ce n’est pas tout puisque, la plus grande différence, à mes
yeux, entre Hypérion et La Chute d’Hypérion, c’est
le style qui passe d’un récit intimiste, où la principale action est de voyager
d’un point A (L’Arbre-Monde des Templiers) à un point B (Les Tombeaux du Temps)
en quelques jours tout en se racontant tranquillement sa vie, son passé, le
pourquoi du comment de s’être trouver sélectionner pour participer à ce
pèlerinage – et ce qui a permis à ce malin de Dan Simmons, de nous offrir par
ce biais un condensé de tous les genres de SF, réalisant un superbe melting-pot
– dans le premier tome, a quelque chose de complètement différent dans le
second. En effet, ici, l’action prend le pas sur tout le reste, et si, bien
entendu, les moments plus calmes, les pauses dans le récit, sont toujours
présents, nul doute que la structure narrative de La Chute d’Hypérion se
déroule a cent à l’heures, qu’elle fourmille d’événements et que, sincèrement,
il est très difficile de poser son bouquin tellement les événements se
succèdent aux révélations et celles-ci aux coups de théâtre. Et comme, en plus,
par le biais de nouveaux protagonistes comme, principalement, la présidente de
l’Hégémonie, Meina Gladstone, ainsi que le cybride Joseph Severn, second essai
de personnalité récupéré du poète John Keats, le lecteur découvre une nouvelle
vision des choses, d’autres points de vus et d’autres préoccupations, La
Chute d’Hypérion, du coup, lorgne beaucoup plus du côté du Space Opéra et
une dimension cosmique que son prédécesseur, lui, n’avait pas. Ici, en effet,
en plus des préoccupations de chaque protagoniste, des envies et des doutes des
pèlerins, c’est l’avenir de l’Hégémonie, et donc, de centaines de milliards
d’êtres humains, qui est en jeu. Du coup, les passages avec Gladstone et ses
collaborateurs – conseillers, sénateurs, militaires – sont un pur régal. Et si
l’on ajoute à cela toute la dimension philosophique déjà présente dans Hypérion et
qui se trouve renforcée ici par la présence de Joseph Severn, des passages tout
simplement exceptionnels et qui marqueront a jamais les lecteurs (quand Sol
offre sa fille au Gritche… Martin Silenus empalé sur l’Arbre du Gritche, les
derniers jours de Severn, qui meurt une seconde fois, de la même manière que
Keats, quelques siècles plus tôt, de la description de l’apocalypse final et de
Meina Gladstone face à une foule en colère composée d’un millions de
personnes), nul doute que si, déjà, Hypérion était un chef
d’œuvre, sa suite, La Chute d’Hypérion, dans un style à la fois
proche et tellement différent, en est un aussi. Si j’avais les connaissances
nécessaires en poésie, je me serais probablement attardé sur la construction du
récit faite par Simmons autour des œuvres de John Keats, tant une grande partie
de celles-ci transparaissent dans les Cantos. De même, si j’en
avais le talent, tout simplement – mais aussi le temps, et l’envie – j’aurais
abordé, car ils les méritent, chacun des personnages, avec leurs problématiques
personnelles et leurs implications et places respectives dans l’intrigue. Pour
finir, et toujours pour les mêmes raisons, j’aurais pu vous parler de tout le
coté religieux qui transparait de cette œuvre, de ce besoin de créer, être en
relation avec une entité supérieure, mais aussi, du rapport entre l’homme et la
nature et de la destruction de toute espèce pouvant rivaliser avec lui et même,
quelque part, de la vision de Dan Simmons qui, avec l’Infosphère, créa
l’Internet avant Internet. Mais bon, je le reconnais, je ne suis ni
suffisamment doué, ni très courageux pour tout cela. Ainsi, je me contenterais,
en guise de conclusion, de rappeler, une fois de plus, tout le bien que je
pense de ce cycle, de son importance même dans l’histoire de la
science-fiction. Et comme je vous l’ai dit, si Hypérion était
un chef d’œuvre, La Chute d’Hypérion l’est également, et les
deux récits forment, sans nul doute, l’un des ouvrages de SF les plus réussis
de l’histoire. Mais bon, rappelez-vous, tout cela n’est pas finie puisque,
quelques siècles vont s’écouler, un certain poète fera des siennes tandis que le
Gritche pourrait bien repointer le bout de son nez (qu’il doit avoir forcément
piquant), mais l’on se retrouvera, pour cela, dans Endymion.
Points
Positifs :
-
Le second volet de ce qui est, incontestablement, un des plus grands chefs
d’œuvres de la science-fiction. Avec La Chute d’Hypérion, Dan
Simmons conclut avec maestria la première partie de son cycle majeur en nous
livrant ce qu’il faut bel et bien appeler être un chef d’œuvre, tout
simplement !
-
La structure narrative change complètement vis-à-vis du premier tome,
cependant, cela ne nuit absolument pas au plaisir de la lecture, surtout que,
ici, nous sommes davantage dans un récit pur et dur de space opéra où l’action
prime sur la réflexion, bien que cette dernière soit toujours présente.
-
Le plaisir, bien entendu, de retrouver les pèlerins, de découvrir quels seront
leur sort, mais aussi, de découvrir de nouveaux protagonistes dont, certains –
comme Joseph Severn ou Meina Gladstone – occupent une place majeure au sein du
récit.
-
Le coté grandiloquent de l’ensemble : il faut dire que, avec Les
Cantos D’Hypérion, Dan Simmons nous offre plus qu’une simple œuvre de
SF : poésie, étude des religions, conquête spatiale, problématique des
intelligences artificielles, comportement des humains vis-à-vis des autres
espèces, etc.
-
Certains passages sont tout simplement exceptionnels et marquent les esprits.
-
Le Gritche, les Tombeaux du Temps, les Templiers, le Techno-Centre… mais où
Simmons a-t-il été cherché tout cela ?!
Points
Négatifs :
-
Si la structure narrative est plus simple dans La Chute d’Hypérion que
dans Hypérion, force est de constater que ce roman reste, dans
l’ensemble, assez complexe et risque de déplaire a un certain public qui ne
souhaiterait guère se prendre la tête…
Ma
note : 9,5/10
Les
Cantos d'Hypérion – Hypérion
Quand
les sept pèlerins se posent à Hypérion, le port spatial offre un grand
spectacle de fin du monde. Des millions de personnes s'entassent derrière les
grilles : les habitants de la planète sont sûrs que le Gritche va venir les
prendre et ils veulent fuir. Mais l'Hégémonie ne veut rien savoir : une guerre
s'annonce et les routes du ciel doivent être dégagées. Et tout ce que le
gouvernement a trouvé, c'est d'envoyer les sept pèlerins. La présidente le leur
a dit d'emblée : « Il est essentiel que les secrets des Tombeaux
du Temps soient percés. C'est notre dernière chance. » Mais les
pèlerins n'y comprennent rien : c'est tout simple, ils ne se connaissent même
pas entre eux ! Heureusement, le voyage leur permettra de se rapprocher. Chacun
raconte son histoire, et l'on s'aperçoit vite que nul n'a été pris au hasard.
Celui qui a fait la sélection, au fils des confidences, paraît bien avoir fait
preuve de lucidité... diabolique. Et d'une cruauté... raffinée !
Les Cantos d'Hypérion – Hypérion
Auteur
: Dan Simmons
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 30 mars 1989
Edition
Poche : 11 septembre 2014
Titre
en vo : The Hyperion Cantos – Hyperion
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Guy
Abadia
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 637
Mon
avis : Si l’on peut aimer ou détester le
sieur Dan Simmons, il y a au moins une chose sur laquelle tout le monde, ou
presque, est d’accord, c’est la place qu’occupe Les Cantos d’Hypérion dans
son œuvre : tout simplement la première. Après, on peut apprécier ou non,
mais si l’histoire de la littérature fantastique ne devait retenir qu’un seul
titre parmi les nombreux écrits par Simmons, cela serait celui-ci. Œuvre
colossale et archi-connue des amateurs de SF depuis sa parution il y a un peu plus de trois décennies déjà, Les Cantos d’Hypérion, moult fois récompensés,
ont très longtemps trôné tout en haut des divers classements SF. Bien
entendu, c’était une autre époque et cela se passait bien avant la célèbre adaptation du Seigneur
des Anneaux, qui entraina un regain d’intérêt pour la Fantasy,
reléguant la SF au second plan, et depuis, ça ne s’est pas arrangé, la mode
étant aux films de super-héros, alors, forcément, un titre comme Les
Cantos d’Hypérion, s’il n’est pas complètement oublié, n’a plus, depuis
longtemps, les faveurs d’un public plus jeune et possédant d’autres centres
d’intérêts et d’autres œuvres cultes. Et si une telle chose peut, au regard de
l’immense qualité de cette œuvre, paraitre comme fortement dommageable – car
bon, que voulez-vous, quand on aime à ce point une œuvre, on souhaiterait que
le plus grand nombre la découvre – et si l’on peut pester indéfiniment contre
ses effets de mode parfois stupides, rien ne dit que, dans l’avenir, Les
Cantos d’Hypérion ne retrouvent la place qu’ils méritent,
c’est-à-dire, l’une des toutes premières – personnellement, pour ce qui est de
la SF pur et dur, je ne vois que Fondation qui puisse
véritablement rivaliser avec ce classique de Dan Simmons. Mais dans le fond,
tout cela importe peu, et il est temps, véritablement, de s’intéresser au
premier volume de cette œuvre, je veux bien entendu parler d’Hypérion…
Ici, Dan Simmons nous entraine très loin dans le futur, en une époque où
l’humanité, forcée de quitter la Terre, à créer un véritable Empire Galactique
et à coloniser une multitude de mondes. Certes, tout cela n’a pas l’air
franchement original mais la grande force de Simmons, justement, c’est
d’utiliser tous les poncifs du genre, de les assembler dans un délicieux
mélange et de les sublimer de façon plus que réussie. Mais cette domination
humaine est bien plus fragile qu’il n’y parait puisque, d’un côté, il y a les
Extros, descendants de terriens ayant, au fil des siècles, appris à évoluer
dans l’espace, et véritable Némésis de la civilisation humaine, et, de l’autre,
les Intelligences Artificielles qui, de leur étrange et mystérieux
Technocentre, conseillent et guident les humains qui, en
fait, leur doivent tout, ou presque. Et, c’est sur la lointaine planète
Hypérion, un monde étrange aux confins du Retz et où les premiers colons ont
découvert des édifices monumentaux et inexplicables qui viennent du futur,
allant à l’envers du temps, que va se dérouler le récit : en effet,
ceux-ci vont bientôt s’ouvrir et cela semble intéresser à la fois les Extros,
prêts a envahir Hypérion, mais aussi les IA, dont certains d’entre eux ne
semblent pas vraiment porter l’humanité dans leurs cœurs, du coup, le seul
moyen trouvé par les dirigeants humains est d’envoyer… sept hommes et femmes,
sept pèlerins, participer au pèlerinage gritchèque, un curieux culte qui loue
les louanges d’une étrange créature métallique, le Gritche, tueur implacable et
insaisissable qui vit sur Hypérion. Tout cela semble insensé ? En fait, et
comme on le verra par la suite, pas vraiment puisque tout, en fait, est lié,
mais le postulat de base est posé, et franchement, il est excellent. La
première fois que j’ai lu Hypérion, j’ai été frappé par la
structure de celui-ci et je dois avouer que je m’attendais à tout sauf à
cela : en effet, dans ce premier volume des Cantos, si Dan
Simmons nous narre bien entendu le cheminement des sept pèlerins jusqu’aux
Tombeaux du Temps, la quasi majeure du texte est consacrée aux récits de
ceux-ci ; ainsi, sur environ six cent pages, le lecteur va découvrir le
passé du Père Hoyt et de son cruciforme de résurrection (l’un de mes passages
préférés), la quête d’une femme énigmatique, par le plus grand soldat du Retz,
Fedmahn Kassad, l’œuvre inachevée, les fameux Cantos, du souvent
détestable et tout le temps torché, poète, Martin Silenus, le terrible drame
personnel de Sol Weintraub et de sa fille qui rajeunie au lieu de vieillir et
qui n’en a plus que pour quelques jours (avant de ???), les mystères qui
entourent la Voix de l’Arbre authentique, Het Masteen le Templier, l’histoire
d’amour entre une femme détective, la pétillante Brawne Lamia, et un cyborg du
Technocentre, constitué des souvenirs d’un poète anglais, John Keats
(personnage réel qui, pour la petite histoire, écrivit une œuvre
intitulé… Hypérion) ainsi que le mystérieux passé du Consul, dont
la planète fut, autrefois, annexée par l’Hégémonie avec tout le mal que cela
entraina pour les locaux. Et, du coup, si le lecteur s’attendait à un habituel
et finalement banal récit de SF comme tant d’autres, à la place, il en a
six (car un pèlerin ne racontera pas le sien), tous aussi passionnants les uns
que les autres, variés, formidables miroirs des multiples genres de la
Science-Fiction et qui, chacun à leur manière, apportent une pierre à l’édifice
final : celui de la compréhension de la place de ces pèlerins sur
Hypérion. Alors, chaque lecteur aura ses préférences suivant les récits, et,
pour moi, ceux du prêtre et de Sol Weintraub furent ceux qui me captivèrent le
plus ; mais attention, les autres sont tout aussi bons et apportent chacun
une pierre importante a la qualité de l’ensemble. Bien évidemment, je reconnais
que cette façon de faire, ce choix narratif, finalement assez étonnant pour ne
pas dire osé, a plus en étonner, voir surprendre plus d’un… d’ailleurs,
probablement que ce fut l’une des raisons qui firent que certains n’ont jamais
accroché a Hypérion : entre cet assemblage de récits hétéroclites,
la complexité de l’ensemble mais aussi, ne le nions pas, le fait qu’il ne se
passe pas grand-chose (l’intrigue ne décollera vraiment que dans la
suite, La Chute d’Hypérion), je conçois qu’il n’est pas évidant
d’accrocher a Hypérion. Mais si c’est le cas, alors là, quel
bonheur : entre des récits captivants, des personnages hauts en couleur
auquel l’on s’attache très vite, un ton intimiste d’où ressort une certaine
tristesse mais aussi, ne l’oublions pas, un univers futuriste d’une crédibilité
étonnante après coup avec l’infosphère – Internet, en 1989, était à mille
lieux de ce qu’il est aujourd’hui, hors, Simmons nous en donne une version
acceptable et améliorée de ce qu’il pourrait devenir – des voyages spatiaux et
un déficit de temps d’une logique implacable et une dépendance humaine envers
les machines plausible, on ne peut que constater, lorsque l’on arrive à la
dernière page du roman, que Dan Simmons nous a pondu là un sacré chef d’œuvre,
l’un de ses livres rares qui ne sortent qu’une fois, ou presque, par décennie.
Mais bien entendu, aussi excellent qu’est Hypérion, celui-ci n’est
que le premier volume d’un cycle et je reviendrais donc dessus, du coup, je
vous donne donc rendez-vous, bientôt je l’espère, pour voir si la suite est à
la hauteur et, quelque chose me dit (mon petit doigt) que cela sera le
cas !
Points
Positifs :
-
Le premier volet de ce qui est, sans nul doute, un des plus grands chefs
d’œuvres de la science-fiction – d’ailleurs, depuis sa parution, dans le genre,
on n’a plus jamais fait aussi bien, c’est pour dire. Avec Hypérion,
Dan Simmons nous entraine dans les prémices d’un cycle monumental et que l’on
peut qualifier d’exceptionnel, un véritable classique du genre, a lire
absolument !
-
La structure narrative de ce roman peut paraitre singulière de prime abord
puisque l’on croirait presque avoir a faire a un assemblage de nouvelles,
cependant, ces divers récits des pèlerins, aussi différents soient-ils, sont
tout simplement nécessaires pour la compréhension de l’ensemble et,
accessoirement, de la suite. Qui plus est, chaque récit est l’occasion, pour
Simmons, de nous proposer un sous-genre de la SF : cyberpunk, space-opéra,
etc.
-
Des protagonistes charismatiques, un univers d’une richesse impressionnante,
une histoire du futur de l’humanité que l’on peut qualifier de crédible et un
travail de fond, de la part de l’auteur, sur les relations entre les
personnages, la place de la religion, la guerre, la colonisation, la poésie, le
danger de l’intelligence artificielle, les voyages spatiaux, etc.
-
Certains des récits des pèlerins sont tout simplement exceptionnels et, dans le
cas présent, j’ai une nette préférence pour celui de Sol Weintraub, d’une telle
tristesse au vu de la malédiction qui touche sa fille qui, jour après jour, se
voit rajeunir…
-
Le Gritche, figure incontournable du cycle.
-
Les Tombeaux du Temps, crées dans le futur et qui remontent en arrière dans le
passé ; une idée incroyable mais géniale ! Mais où Simmons va-t-il
chercher tout cela ?
-
Un Dan Simmons au sommet de son art, ce qui peut laisser dubitatif vis-à-vis de
l’auteur au vu de certaines de ses autres créations.
Points
Négatifs :
-
La structure narrative d’Hypérion est, bien entendu, ce qui en fait
l’une de ses grandes forces, cependant, celle-ci peut déplaire a pas mal de
lecteurs qui se demandent pourquoi tellement de monde voue un culte a un tel
assemblage de nouvelles ? Eh oui, on peut parfaitement ne pas accrocher
à Hypérion !
-
L’action ne décollera véritablement que dans le second tome.
Ma
note : 9,5/10
L’Histoire
Secrète – L’Ange Paon
La
guerre entre l’Iran et l’Irak fait rage, en ce mois de janvier 1987. L’issue du
conflit semble autant tenir de la chance que de la stratégie. Trois ans plus
tard, alors que Reka règle ses comptes avec un certain Noriega, l’invasion du
Koweït se prépare. Or, contrairement à ce que l’histoire a retenu, la mainmise
sur les richesses pétrolières de cet émirat n’a pas été la motivation première
de cette invasion longuement préparée par… les américains. Dans l’ombre,
l’enjeu du conflit est toujours et encore, la possession des cartes de la ville
mythique de Kor !
L'Histoire Secrète – L'Ange Paon
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Len
O'Grady
Couverture : Manchu,
Igor Kordey
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 07
mars 2012
Nombre
de pages : 54
Mon
avis : Après La
Guerre Inconnue, énième volet de cette interminable saga qu’est L’Histoire
Secrète, abordons à présent L’Ange Paon, un album qui,
comme vous allez le voir, est dans la lignée de son prédécesseur immédiat,
c’est-à-dire que, dans l’ensemble, il est plutôt bon. En effet, si l’œuvre du
duo Pécau/Kordey n’a jamais briller par sa constance, force est de constater
qu’après un départ pour le moins chaotique, au fil des tomes, celle-ci a sut
monter en puissance jusqu’à atteindre un niveau pour le moins correct voir
excellent par moments. Bien entendu, avec L’Histoire Secrète, nous
ne sommes jamais a l’abri d’une petite défaillance, bref, d’un tome un peu
moins réussis, mais, dans l’ensemble, ce que l’on a put remarquer c’est que,
plus on approche de la période moderne, plus l’intrigue devient passionnante.
Et donc, après s’être intéresser au conflit libanais, a l’occupation de
l’Afghanistan par les troupes soviétiques, les histoires pas très claires entre
l’administration américaine et les narcotrafiquants et l’apparition d’un
certain Oussama Ben Laden, tout cela dans La Guerre Inconnue,
dans L’Ange Paon, c’est tout bonnement la première Guerre d’Irak
qui est mise a l’honneur – un conflit récent (trois décennies environ) et qui
aura marquer tous ceux de ma génération. Du coup, je dois avouer que ce fut un
véritable plaisir que de lire cet album, surtout pour voir des protagonistes
aussi connus que Saddam Hussein, Tarek Aziz, Georges Bush Sr ou le Général
Schwarzkopf, plus connu sous le pseudonyme de l’Ours. Bien évidement, une fois
de plus, Jean-Pierre Pécau mêle ce pan d’Histoire moderne à son intrigue et lie
le tout a cette lutte de pouvoirs entre les différentes familles et les
Archontes – bien entendu, après tant d’années, on connait les ficelles de
l’auteur, mais il est toujours appréciable de constater que celui-ci se
débrouille fort bien, surtout qu’il ne modifie pas vraiment l’Histoire, disons
qu’il l’explique autrement. Bref, une fois de plus, nous avons a faire a un
tome plutôt bon, où la cité mystérieuse de Kor est toujours recherchée, où ce
ne sera toujours pas pour cette fois ci où on en apprendra davantage sur les
Moines Noirs, où de nouvelles énigmes se font jour – mais qu’est ce que c’est
cet Ange Paon – et, pendant qu’un nouveau protagoniste commence a prendre de
l’importance, on a même droit a un clin d’œil sympathique a X-Files,
avec la présence d’une certaine Dana Scully. Très bon tome, donc, que cet Ange
Paon, et qui confirme définitivement ce que je pensais : qu’au final,
il ne fallait pas désespérer de cette série…
Points
Positifs :
- Etant
plus axé sur la période moderne, grosso modo, les trois dernières décennies, ce
quatrième cycle parlera bien plus a bon nombre de ceux et celles qui
apprécient L’Histoire Secrète, et ce, pour avoir vécu ses
événements au cours de leur vie. Après tout, quel plaisir que la série aborde
désormais la première Guerre d’Irak et qu’on y retrouve des figures historiques
qui nous sont proches.
-
Comme a chaque fois, Jean-Pierre Pécau fait preuve de sa maitrise des
connaissances historiques en général et possède indéniablement un talent
certain pour lier celles-ci à son univers. Du coup, les causes de
l’envahissement du Koweït par l’Irak, entre faits réels et explications
plus « fantaisistes » (recherche de Kor) sont
plutôt bien trouvées.
-
Un nombre de protagonistes historiques qui sont familier du grand public.
-
Si la première Guerre du Golf a droit aux honneurs de cet album, n’oublions pas
que celui-ci démarre avec l’envahissement du Nicaragua par les troupes
américaines et, forcément, l’explication de celui-ci.
-
Sympathique le petit clin d’œil aux fans de X-Files avec la
présence de Dana Scully.
-
Après une toute petite baisse de régime dans le tome précédant, on retrouve un
Igor Kordey tout bonnement impérial dans ce vingt-cinquième tome.
Points
Négatifs :
-
Encore une fois, certains pesterons contre le trop grand éparpillement de
l’intrigue, quoi que, dans cet Ange Paon, la chose est moins
notable qu’en certaines occasions, bien au contraire.
-
Igor Kordey livre une prestation remarquable, on ne peut pas en douter, de
même, sa représentation des personnages réels ou imaginaires comme Scully –
Gillian Anderson – est superbe, cependant, je trouve que son Saddam Hussein
n’est pas une grande réussite ; hum, un peu trop affuté peut-être ?
-
Ce n’est pas encore cette fois ci qu’on en saura davantage sur les Moines
Noirs, ces espèces d’Archontes qui vivraient dans le plus grand secret depuis
la nuit des temps ; a la place, de nouvelles questions, ce qui pourra en
frustrer plus d’un.
Ma
note : 7,5/10
L’Histoire
Secrète – La Guerre Inconnue
Deux
attentats ensanglantent Beyrouth en cette année 1983. La violence anormale des
déflagrations fait craindre à Erlin l’intervention de joueurs jusqu'ici
inconnus et c’est pourquoi il se lance – accompagné d’un agent de la CIA – sur
les traces de mystérieux glyphes dans la plaine de la Bekaa. A des milliers de
kilomètres de là, Reka s’adonne aux joies du commerce international en
trafiquant armes et drogues pour le plus grand bonheur de la CIA. Ses
pérégrinations commerciales l’amèneront des hauts plateaux afghans où règne le
commandant Massoud, aux ruelles de Peshawar, afin de régler un petit différend
avec un certain Oussama Ben Laden. Mais le hasard n’est pas de mise pour les
Archontes et le frère et la sœur se retrouvent finalement à Berlin, pour affronter
un nouvel ennemi qui veut enfin sortir de l’ombre.
L'Histoire Secrète – La Guerre Inconnue
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Len
O'Grady
Couverture : Manchu,
Igor Kordey
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 30
novembre 2011
Nombre
de pages : 54
Mon
avis : Abordons à présent la critique du
vingt-quatrième tome de ce qui fut, à mes yeux, l’une des bande dessinées qui
m’aura le plus marquer, en bien comme en mal, au court de la dernière décennie,
je veux, bien évidement, parler de L’Histoire
Secrète. Une série interminable, qui aura connu des hauts et des bas
mais que je n’ai jamais abandonné, ne serais-ce que par la simple curiosité de
découvrir comment tout cela allait s’achever. Et donc, dans La Guerre
Inconnue, vingt-quatrième volet de L’Histoire Secrète, force
est de constater que le sieur Jean-Pierre Pécau est toujours aussi excellent
pour ce qui est de sa maitrise des connaissances historiques, surtout de la
période moderne, de plus, ici, nous allons en savoir enfin davantage sur ces
fameux Moines Noirs, ces biens curieux individus existant dans l’ombre depuis
des milliers d’années, sans oublier que l’on y retrouvera le charismatique
Erlin mais aussi la sulfureuse Reka. Et, je l’admets, je n’ai pas été déçu,
bien au contraire : débutant par l’attentat, a Beyrouth, de l’ambassade
américaine en 1983, ce vingt-quatrième tome nous entraine par monts et par vaut
du coté de l’Afghanistan, du Pakistan, de Berlin, des arcanes du pouvoir de la
Maison Blanche, les méandres du trafic de drogue international, et ce, tout en
mettant en scène des figures historiques comme Georges Bush sénior, le
Commandant Massoud et un certain… Oussama Ben Laden du temps de ses débuts.
Bref, un album assez bon dans l’ensemble et que l’on peut qualifier, sans
problèmes, comme faisant partit des plus réussis de la saga, surtout que, dans
ce dernier, l’on en apprend de plus en plus au sujet de ces fameux Moines
Noirs, sans nul doute les protagonistes principaux de cette dernière partie de
cette longue, très longue saga qu’est L’Histoire Secrète…
Points
Positifs :
- Si
on regarde l’ensemble de la saga depuis ses débuts, il apparait comme étant
évidant que cet opus, La Guerre Inconnue, est un nouveau tournant
puisque, Dyo ayant disparu et Guillaume étant aux abonnés absents depuis belle
lurette, désormais, il va falloir se coltiner ses fameux Moines Noirs, ces
mystérieux êtres qui vivraient dans l’ombre depuis des milliers d’années.
Jusqu’à alors, on en savait fort peu sur eux, juste des rumeurs, mais
désormais, ils commencent à se montrer…
-
Les années ont passer mais ce fut avec le même plaisir qu’autrefois que j’ai
put retrouver les scénarii toujours aussi complexes du sieur Pécau, et puis,
comment ne pas reconnaitre, pour la énième fois, ces superbes connaissances
historiques et la manière qu’il a de tout lier a son intrigue principale –
surtout que le bougre ne lésine pas pour aborder des points de détails de
l’Histoire moins connus.
-
Vu que l’intrigue approche de plus en plus de notre époque moderne, vu que
certains personnages historiques sont familiers du plus grand nombre, le
plaisir est décuplé… et puis, intéressant les débuts de Ben Laden selon Pécau.
-
Bigre, on a même droit à Alexandre le Grand dans cet album !
-
On a déjà connu Igor Kordey plus en forme, certes, mais dans l’ensemble, c’est
une fois de plus un fort bon travail du croate.
Points
Négatifs :
-
Je ne peux pas nier que ce qui faisait les défauts de la saga et que je
pointais du doigt il y a quelques années est toujours au rendez vous,
c’est-à-dire, une certaine complexité du scénario, le fait qu’il faille presque
posséder soi-même de bonnes connaissances historiques pour apprécier l’ensemble
et ne pas passer a coté des multiples références.
-
Je pense que L’Histoire Secrète est tout de même une œuvre
fort particulière et qu’il faut être légèrement cintré pour l’apprécier – bref,
c’est mon cas. La plupart des gens n’y comprendront rien et fuiront en pestant…
-
Un Igor Kordey quasiment parfait… quasiment car quelques planches sont très
légèrement en-dessous de ce a quoi il nous avait habitué dans les tomes
précédents, mais bon, c’est vraiment minime.
Ma
note : 7,5/10
L’Histoire
Secrète – Absynthe
En
mars 1984, à Cambridge, Pandora, plus communément appelée la Dame de Prague,
élimine, sous les yeux des services secrets de sa gracieuse Majesté, le
professeur Blunt. Cette tueuse pour le moins énigmatique n’est pas une inconnue
pour les dirigeants du MI5 et du MI6 britannique, puisque leurs routes se sont
déjà croisées en juin 1968 sur l’aéroport d’Heathrow. En Inde, Dyo – Maître de
la maison des Coupes – retrouve la trace d’une très ancienne main découverte
par un ex-nazi dénommé Schäfer ; afin de s’assurer de sa puissance, il la teste
: 6000 personnes périront ce jour-là à Bhopal. Dans le même temps, les agents
britanniques reconstituent patiemment les liens qui unissaient l’universitaire
anglais et l’ancien SS et acquièrent la conviction que Blunt était entré en
possession d’un fragment d’une mystérieuse carte. Sans connaître la puissance
de cette dernière, ils savent cependant que Pandora doit en assurer la
livraison dans une petite localité d’Ukraine dénommée Tchernobyl ! Toutefois,
la redoutable tueuse sert un tout autre maître et permet à la maison du
Bouclier d’éviter le pire, une fois encore. Mais au-delà de la destruction de
Dyo, la Dame de Prague a un vieux différent à régler avec un certain Philby
habitant à Moscou…
L'Histoire Secrète – Absynthe
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Len
O'Grady
Couverture : Manchu,
Olivier Vatine
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 31
août 2011
Nombre
de pages : 54
Mon
avis : Avec Absynthe,
vingt-troisième tome de L’Histoire
Secrète, nous atteignons, une fois de plus, ce qui aurait dut être la
fin de la série, du moins, c’était ce que l’on nous avais plus ou moins laisser
entendre, sauf que, vu que ce diable de Jean-Pierre Pécau nous avait déjà fait
le coup a deux reprises puisque, pour rappel, Notre-Dame
des Ténèbres mais aussi Le
Crépuscule des Dieux étaient, au départ, annoncés comme étant la fin de la saga, ce n’est même plus une surprise de découvrir
qu’en fait, non, la conclusion, ce ne sera pas encore pour cette fois ci, et
qu’en tout, cette série comportera une trentaine de tomes, voir davantage.
Bref, ce qui aurait put faire une bonne fin puisque, après tout, cet album se
conclut avec la catastrophe de Tchernobyl – j’y aurai bien vu les Archontes y
perdre tous la vie – ne sera, au final, qu’un énième tome d’une saga qui risque
de nous accompagner encore un certain temps. Bien évidement, au vu du
développement scénaristique des derniers volumes, je m’en doutais fortement,
mais quelque part, attention a ne pas lasser même les plus fidèles lecteurs,
car, que l’on apprécie ou non cette Histoire Secrète, ça commence à
faire beaucoup. Surtout que, d’entré de jeu, cet Absynthe démarrait
de fort mauvaise manière avec l’introduction de nouveaux protagonistes qui
prennent une place prépondérante dans cet album – deux agents secrets
britanniques – et qui sont sur les traces d’une certaine Dame de Prague. Bien entendu,
les lecteurs des séries sœurs de L’Histoire Secrète, c’est-à-dire, Arcanes et Arcanes
Majeurs, connaissant son identité, retrouveront avec plaisir un
protagoniste majeur de cet univers, dans mon cas, il m’aura fallut un certain
temps pour découvrir qu’il s’agissait de… Pandora, la fille de Curtis et Nimue.
Et, arrivé à ce point là, sensiblement aux deux tiers de cet album, une fois
que j’ai put relier tous les fils scénaristiques tissés par Pécau, qui
manipulait qui dans l’ombre, eh ben, ma foi, j’ai vu cet Absynthe d’un
œil nouveau : ainsi, moi qui me disait que j’allais allègrement déglinguer
cet album dans ma critique, j’ai complètement changé d’avis, même si ce n’est
pas passé loin. Mais bon, il faut dire que aussi tordu soit le plan de Erlin et
ses complices, Pandora et T Chance, il n’en accouche pas moins d’un final tout
bonnement cataclysmique a Tchernobyl, et ce, tandis qu’une très vieille
connaissance refait une apparition – Itzak – et que des êtres singuliers – les
Moines Noirs – semblent agir dans l’ombre depuis la nuit des temps, c’est Dyo
qui fait les frais de son plan audacieux, le tout, avec une petite note
d’humour d’Erlin quand au nuage de Tchernobyl et la frontière française… Bref,
et alors que je ne m’y attendais pas, Absynthe s’avère être un
excellent album, certes bigrement tordu, mais qui justifie, en quelque sorte,
une suite a cette saga, ne serais ce que pour connaitre l’identité et les buts
des Moines Noirs mais aussi, pour voir comment Jean-Pierre Pécau va se
débrouiller lorsque son œuvre coïncidera avec notre époque, car on y approche a
grand pas…
Points
Positifs :
- Scénaristiquement,
c’est très fort de la part de Jean-Pierre Pécau qui nous embrouille pendant
plus de la moitié de cet album avec deux nouveaux protagonistes sortis de nulle
part avant que toutes les pièces du puzzle se mettent finalement en place et
qu’on se dise : « ah, ouais, mais c’est bien
sur ! » Mais je reconnais que c’était osé.
-
Une excellente conclusion pour ce qui devait être la fin de la série mais qui
ne sera que la fin de ce troisième cycle, si on peut encore parler de cycle,
bien entendu : la catastrophe de Tchernobyl, la disparition de Dyo, Kim
Philby qui passe enfin l’arme à gauche…
-
Pour la énième fois, les connaissances historiques de Pécau sont indéniables
pour ne pas dire impressionnantes ! Bien sur, ce n’est pas une nouveauté
mais il ne faut pas hésiter à le rappeler vu que c’est l’un des points forts de
cette série.
-
Excellente piste pour la suite de la saga avec ces biens étranges Moines Noirs
qui semblent exister depuis la nuit des temps et qui nous renvoient au mythe de
l’Agartha.
-
Enfin, Pandora pointe le bout de son nez.
-
Une fois de plus, travail excellent du duo Kordey/ O'Grady.
Points
Négatifs :
-
Même si une fois que l’on a compris où Pécau veut en venir, le synopsis de cet
album prend toute sa valeur, force est de constater que l’on passe beaucoup
trop de temps avec le duo d’agents secrets britanniques, surtout que cela se
fait au détriment du final a Tchernobyl que l’on était en droit d’espérer être
plus grandiose.
-
Du coup, cela fait deux fois qu’un Archonte disparait – voir Aker dans Nadja –
et que ce n’est pas aussi spectaculaire qu’on pouvait l’espérer…
-
Je reconnais que c’est tout de même vachement complexe a suivre par moments et
qu’il est très facile de décrocher. Il faudrait quasiment relire l’intégralité
de la saga avant de se plonger dans un nouveau tome histoire de tout bien
saisir, et encore, si vous ne connaissez pas Arcanes et Arcanes
Majeur, ce qui est mon cas, des tas de choses vous échapperont.
-
Trois fois que l’on nous fait le coup : cette série aura-t-elle une fin un
jour !?
Ma
note : 7,5/10
L’Histoire
Secrète – Le Roi du Monde
En
janvier 1980, dans un coin de campagne tranquille de Georgie (USA), l'archonte
Erlin dépense une petite fortune pour l'édification d'un curieux monument
composé de blocs de granits gravés de diverses runes. Le 13 mai 1981, il se
trouve sur la place Saint Pierre de Rome, aux côtés de son ami James T.Chance,
au moment où un fanatique turc tente d'assassiner le Pape Jean-Paul II. Erlin
était au courant que cette tentative de meurtre allait avoir lieu. Cependant,
malgré son grand pouvoir, il peut juste agir avec l'aide d'une lame et d'un
maximum de concentration pour en atténuer les effets. Sur la route qui la mène
à l'hôpital, l'ambulance du Pape tombe dans des bouchons. Erlin sent aussitôt
qu'un autre joueur influe dans les parages pour concourir à sa perte. Lui et
Chance le repèrent et se lancent dans une course-poursuite, moto contre
voiture, dans les rues de Rome. Un accident plus tard et ils repèrent
Yaponchik, l'âme damnée de l'archonte Dyo, qui se sauve. Ils en déduisent que
c'est la maison des coupes qui a fomenté cet attentat. Erlin pense qu'il
cherche à précipiter le présent. En effet, selon la prophétie des papes, ou
le Katechon dans L'épitre de Paul aux Thessaloniciens,
Jean-Paul II serait l'avant-avant-dernier qui précède l'apocalypse...
L'Histoire Secrète – Le Roi du Monde
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Len
O'Grady
Couverture : Manchu,
Olivier Vatine
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 20
avril 2011
Nombre
de pages : 54
Mon
avis : Pour être tout à fait franc, Le
Roi du Monde, vingt-deuxième tome de L’Histoire
Secrète promettait énormément et ce, dès sa couverture, cette
dernière, comme vous pouvez le constater, nous montrant le Pape Jean-Paul II
blessé suite a la tentative d’assassinat dont il fut victime le 13 mai 1981. Et,
pour une fois, force est de constater que cet album aura tenu plus ou moins ses
promesses, ce qui, ma foi, est une bonne nouvelle. Ainsi, après un petit
passage à vide dut à un synopsis qui partait un peu dans tous les sens dans les
deux volumes précédant, Jean-Pierre Pécau nous offre ici un album un peu plus
facile a suivre et au synopsis mieux ficelé ; certes, il serait facile de
s’y perdre puisque, grosso modo, dans ce Roi du Monde, on retrouve
pêle-mêle des événements aussi disparates que l’attentat contre Jean-Paul II,
la création du fameux Georgia Guidestones, monument oh combien énigmatique,
Tchernobyl, la mort singulière de Roberto Calvi, la culture du pavot en
Afghanistan, Oussama Ben Laden, la guerre entre l’URSS et les seigneurs de la
guerre afghans, les liens entre Bush père et ces derniers, l’opérations de la
CIA au Tibet dans les années 50, Gog et Magog (non, ne rigolez pas) et les
liens ésotériques entre le régime nazi et le Tibet, la destruction du vol de
la Korean Airlines par l’aviation soviétique, la mort
d’Andropov et l’arrivé au pouvoir de Tchernenko a la tête de l’URSS. Bref, une
véritable avalanche d’événements joyeusement assénés aux lecteurs par un Pécau
complètement déchainé. Pourtant, si parfois, la mayonnaise a du mal à prendre,
ici, ça passe plutôt bien, même s’il faut reconnaitre que pris
individuellement, la plupart de ces événements cités n’ont strictement rien à
voir les uns avec les autres… enfin, je le pense !? Qui plus est, le fait
que l’on ait enfin droit a un tome où ce sympathique (façon de parler) Dyo soit
mis en avant est plutôt une bonne chose, ne serais-ce que pour son implication
dans les luttes intestines des méandres du pouvoir du Politburo. Ajoutons à
cela une Reka décidément en pilotage automatique et un sympathique petit
hommage au film Le Village des Damnés et vous comprendrez que
ce vingt-deuxième tome de L’Histoire Secrète fut, selon moi,
un bon cru. Après, comme il est de coutume de la dire avec cette série, il faut
s’attendre a tout…
Points
Positifs :
- Un
nombre pour le moins conséquent de références qui pourraient donner une
migraine carabinée a nombre de lecteurs mais qui, pour une fois, marche plutôt
bien ; il faut dire que, quelque part, le lien de la quasi-totalité de
celles-ci avec le régime soviétique est un plus non négligeable.
-
Cela faisait belle lurette que l’on ne voyait pas Dyo aussi présent, et,
franchement, c’est une bonne nouvelle, surtout pour le voir agir dans l’ombre
du pouvoir soviétique.
-
Ben Laden, l’Afghanistan, le pavot… Mouais, tout cela risque de nous amener
vers une certaine date bien connue de tous.
-
Hum, mais que ce passe t-il donc du coté du Tibet et de l’Afghanistan ?!
Après Kor, aurions nous droit a une autre cité mythique voir même a une autre
Famille ? Cela se pourrait bien…
-
Sympa le petit hommage au film Le Village des Damnés.
-
Le duo Kordey/ O'Grady livre une fois de plus un travail tout bonnement
excellent.
Points
Négatifs :
-
Certes, les références sont plutôt bien trouvées mais d’un autre coté, je
reconnais qu’elles sont nombreuses et que le manque de lien entre bon nombre
d’entre elles ne facilite pas les choses. Une fois de plus, il est facile de
s’y perdre…
-
J’ai conscience que n’ayant jamais lu Arcanes et Arcanes
Majeur, je loupe une partie de l’intrigue mais bon, qu’est donc devenu
Lisbeth ? Et Philby, déjà que je le croyais mort dans L'Âge
du Verseau des mains de Curtis, voilà qu’on nous dit depuis qu’il
n’en est rien sauf qu’on ne le voit jamais !?
Ma
note : 7/10