Pages

Affichage des articles dont le libellé est Cinéma. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Cinéma. Afficher tous les articles

dimanche 1 décembre 2024

Babylon


Babylon
 
En 1926 à Los Angeles, le cinéma muet bat son plein. Manuel Torres, un immigré d'origine mexicaine, homme à tout faire pour le studio Kinoscope, qui rêve de devenir assistant réalisateur doit ramener un éléphant pour ses employeurs. Lors d'une soirée orgiaque, Manuel rencontre Nellie LaRoy, une jeune femme qui rêve d'être actrice. Tandis qu'ils sniffent tous deux de la cocaïne, Manuel lui avoue vouloir lui aussi entrer dans le monde du cinéma pour faire partie de quelque chose de plus grand. Peu après, alors que Nellie participe à une danse endiablée, il réalise qu'il vient de tomber amoureux d'elle. Sont également présents à la soirée, Lady Fay Zhu, une danseuse de cabaret s'occupant des intertitres et Sidney Palmer, un trompettiste noir. Au cours de la fête, l'actrice Jane Thornton fait une overdose lors d'une séance d'ondinisme et Manny propose de faire entrer l'éléphant dans la maison pour créer une diversion et emmener discrètement l'actrice à l'hôpital. Le directeur de Kinoscope, se retrouvant sans actrice pour tourner le lendemain, propose à Nellie de la remplacer au pied levé. La jeune femme accepte sans hésiter. De son côté, Manuel doit ramener Jack Conrad, la star du studio, chez lui. Complètement ivre, Jack lui explique qu'il attend un événement qui changera la face du cinéma. Se liant d'amitié avec Manuel, Jack lui propose de l'accompagner sur un tournage, où Manuel sauve une séquence en allant chercher une caméra, toutes les autres ayant été détruites.
 

Babylon
Réalisation : Damien Chazelle
Scénario : Damien Chazelle
Musique : Justin Hurwitz
Production : Marc Platt Productions, Material Pictures
Genre : Comédie dramatique
Titre en vo : Babylon
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais, espagnol
Date de sortie : 23 décembre 2022
Durée : 189 mn
 
Casting :
Margot Robbie : Nellie LaRoy
Brad Pitt : Jack Conrad
Diego Calva : Manuel « Manny » Torres
Jean Smart : Elinor St. John
Jovan Adepo : Sidney Palmer
Li Jun Li : Lady Fay Zu
Olivia Hamilton : Ruth Adler
P. J. Byrne : Max
Lukas Haas : George Munn
Max Minghella : Irving Thalberg
Rory Scovel : le Comte
Katherine Waterston : Estelle Conrad
Tobey Maguire : James McKay
Flea : Bob Levine
Jeff Garlin : Don Wallach
Eric Roberts : Robert Roy
Ethan Suplee : Wilson
Samara Weaving : Constance Moore
Olivia Wilde : Ina Conrad
Spike Jonze : Otto « Cheeseburger » von Strassberger, le réalisateur allemand
Telvin Griffin : Reggie
Chloe Fineman : Marion Davies
Phoebe Tonkin : Jane Thornton
Troy Metcalf : Orville Pickwick
Jennifer Grant : Mildred Yates
Patrick Fugit : officier Elwood
Pat Skipper : William Randolph Hearst
Kaia Gerber : une starlette
Karen Bethzabe : Silvia Torres
Sarah Ramos : Harriet Rothschild
Alexandre Chen : James Wong Howe
Taylor Marie Hill : Rebecca
Albert Hammond Jr. : l'invité à la poule
Joe Dallesandro : Charlie le photographe
Marc Platt : un producteur
 
Mon avis :
 Comment ne pas reconnaitre que dans le petit monde du Septième Art, il existe des œuvres qui réussissent la gageure de mettre tout le monde d’accord, chacun reconnaissant, sans le moindre problème, que celles-ci tiennent du chef d’œuvre, que d’autres, elles, brillent particulièrement par leur médiocrité pour le moins évidente, et que certaines, plus nombreuses, peuvent être qualifiées de passables ou, du moins, de suffisamment correctes. Et puis, il existe également une autre catégorie que l’on retrouve bien plus rarement, une catégorie que l’on peut qualifier de particulière et où l’on retrouve des longs métrages que l’on considère comme étant clivant, des œuvres que certains vont porter aux nues tandis que d’autres, eux, vont qualifier comme étant de purs navets. Vous l’avez, bien entendu, compris, Babylon fait partie de cette fameuse catégorie et force est de constater que si, depuis sa sortie dans les salles obscures, fin 2022, le dernier long métrage en date du sieur Damien Chazelle, a beaucoup fait parler de lui, ce n’est pas uniquement pour de bonnes raisons, bien au contraire. Pourtant, a bien y regarder, comment ne pas reconnaitre que nous avons affaire, ici, a un véritable petit bijou du Septième Art, comment ne pas admettre que si oui, définitivement oui, Babylon divise, il n’en reste pas moins comme étant une œuvre qui marque les esprits, de par sa folie, son jusqu’au boutisme mais aussi, ne le nions pas, pour la simple et bonne raison que, malgré toute son esbroufe visuelle, ce film qui est fort beau mélange entre Once Upon a Time in… Hollywood pour son hommage à Hollywood et au Loup de Wall Street pour sa folie, n’en reste pas moins comme étant une fresque magnifique et délirante sur le cinéma hollywoodien des années 20. Grandiose dans sa démesure, excentrique, drôle, provocateur, surprenant, complètement barré, profond, Babylon représente, de mon point de vu, tout le cinéma que j’aime et d’ailleurs, sur ce point, je préfère mille fois celui-ci au pourtant sympathique The Fabelmans. Mais là où Steven Spielberg nous propose une œuvre terriblement conventionnelle et sans surprise, Damien Chazelle, dans sa démesure totalement folle, prend des risques et ose à la fois choquer le spectateur et les critiques. Le résultat peut plaire ou non et justement, c’est probablement cela le plus intéressant : Babylon, on adore ou on déteste, il ne peut pas y avoir de demi-mesure mais au moins, on s’en souviendra ce qui, il faut le reconnaitre, n’est pas donné à tous les films, bien au contraire… Bref, vous l’avez compris, j’ai été totalement conquis par Babylon, œuvre grandiose s’il en est, totalement folle mais qui, de mon point de vu, aura été une véritable claque cinématographique comme j’aimerais en recevoir plus souvent. Faisant fit de toutes les conventions, Damien Chazelle aura sut prendre des risques et nous aura offert une œuvre peu commune qui, fatalement, n’aura probablement pas été reconnue a sa juste valeur. C’est bien entendu dommageable et, naturellement, cela ne poussera pas certains réalisateurs à sortir des sentiers battus et du cinéma conventionnel et grand public, mais bon, ceci est une autre histoire…
 

Points Positifs
 :
- Malgré son coté terriblement clivant, Babylon est, à mes yeux, un chef d’œuvre absolu, tout simplement ! Il faut dire que, malgré son coté totalement outrancier et excentrique, le long métrage du sieur Damien Chazelle est une pure merveille qui marque grandement les esprits tout en rendant, de fort belle manière, un somptueux hommage au cinéma hollywoodien des années 20.
- Œuvre totalement barrée qui sort des sentiers battus, grandiose, jusqu’au boutiste, terriblement drôle par moments, choquante, stupéfiante, visuellement incroyable mais aussi d’une profondeur peu commune. Bref, les superlatifs se bousculent dans Babylon, faisant de ce film une œuvre qui restera dans les annales…
- Un casting de folie qui est, bien évidement, pour la réussite de ce film et, dans le lot, comment ne pas reconnaitre que Margot Robbie brille une fois de plus de mille feux, que Brad Pitt fait l’étalage de sa prestance habituelle et que le méconnu Diego Calva livre une fort belle prestation.
- Un fort bel hommage au cinéma hollywoodien des années 20 et 30, au passage du muet au parlant, au sort des anciennes stars qui n’auront pas réussi à se renouveler et qui auront disparus des écrans, au traitement des minorités et a la folie de l’époque.
- La scène orgiaque du début qui dure près d’une demi-heure est un véritablement monument de folie visuelle peu commune au cinéma.
- Malgré ses près de trois heures et demi, Babylon est une œuvre captivante de bout en bout, ce qui est rarissime pour un film aussi long.
- Une bande originale du tonnerre, œuvre du sieur Justin Hurwitz, et qui est un des grands points positifs de ce film.
- La scène du combat contre le serpent dans le désert est un grand moment d’humour ubuesque !
- Les fans des Red Hot Chili Peppers apprécieront la prestation de Flea dans un second rôle qui lui va plutôt à ravir.
- L’HumanitéLe MondeLibération et Les Inrockuptibles ont descendu en flèche Babylon, ce qui, de mon point de vu, est un gage de qualité vis-à-vis de celui-ci !
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, Babylon est un film terriblement clivant et je comprends parfaitement qu’il n’est pas fait pour tout le monde. Il faut dire que nous avons affaire a une œuvre qui a de quoi en choquer plus d’un et qui peut déplaire de par son jusqu’au boutisme.
- Les amateurs d’un cinéma plus conventionnel et plus sage préféreront The Fabelmans de Steven Spielberg.
 
Ma note : 9/10

mardi 26 novembre 2024

Sans Filtre


Sans Filtre
 
Un couple de mannequins et influenceurs, Carl et Yaya, dîne au restaurant. Carl fait remarquer à Yaya qu'elle était censée payer la note. Yaya n'y attache aucune importance. Le ton monte, et Carl s'énerve en remarquant que dans un des seuls milieux sociaux où les femmes gagnent plus que les hommes, elle reproduit les stéréotypes de genre en trouvant normal qu'un homme paye le restaurant à une femme. Le couple se retrouve embarqué sur un navire de croisière de luxe, et découvre un monde de parvenus enrichis par la vente d'armes ou d'engrais, et où les femmes entretenues par les milliardaires tiennent un rôle décoratif.
 

Sans Filtre
Réalisation : Ruben Östlund
Scénario : Gabriel de Knoop, Daphne Koutra
Musique : Mikkel Maltha, Leslie Ming
Production : 30West, Arte France Cinéma, BBC Films, Bord Cadre Films
Genre : Comédie satirique
Titre en vo : Triangle of Sadness
Pays d'origine : Suède, France, Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis
Langue d'origine : anglais, suédois, allemand, français, grec, tagalog, akan
Date de sortie : 28 septembre 2022
Durée : 149 mn
 
Casting :
Harris Dickinson : Carl
Charlbi Dean : Yaya
Dolly de Leon : Abigail
Zlatko Burić : Dimitry
Woody Harrelson : le capitaine Thomas Smith
Iris Berben : Therese
Vicki Berlin : Paula, commandante de bord
Henrik Dorsin : Jormo Björkman
Mia Benson : la cliente qui se plaint des voiles sales
Arvin Kananian : Darius, second du capitaine
Jean-Christophe Folly : Nelson, alias « Pirate »
Amanda Walker : Clementine, une de clientes fortunées
Oliver Ford Davies : Winston, le mari de Clementine, fabricant d'armes
Carolina Gynning : Ludmilla
Sunnyi Melles : Vera, une fortunée russe
Alicia Eriksson : Alicia, une des hôtesses du yacht
Thobias Thorwid : Lewis
Camilla Läckberg : elle-même
 
Mon avis :
 Les amateurs les plus éclairés du Septième Art le savent bien, Ruben Ôstlund, suédois de son état, est, depuis quelques années, un des réalisateurs les plus intéressants du milieu, même si, il faut le reconnaitre, ses longs métrages, de par leurs spécificités, sont loin d’être destinés au grand public, loin de là. Cependant, n’allez pas croire que le sieur Ôstlund fasse partie de ces réalisateurs ennuyeux qui ne savent que nous pondre des œuvres prétentieuses, non, le suédois possède non seulement un talent pour le moins certain mais, surtout, sait en user pour nous proposer de fort belles critiques sociales, le tout, avec une certaine dose d’humour. Ainsi, prenons donc ce Sans Filtre (traduction pour le moins contestable de Triangle of Sadness), Palme d’Or du Festival de Cannes 2022 et qui est une fort belle charge envers la nature humaine, surtout lorsque cette dernière est vue à travers ses bassesses et sa médiocrité. Ici, tout le monde en prend pour son grade, ou presque, de ce couple de mannequins influenceurs qui pinaillent sur qui devrait payer l’adition au restaurant, ce, dans un microcosme où, pour une fois, les femmes gagnent nettement plus d’argent que les hommes, jusqu’à ce vieux couple de fabriquant d’armes qui ont fait leur fortune sur la mort de milliers de victimes de par le monde en passant par ce vieux chef d’entreprise russe anticommuniste, ce milieu où les femmes ne sont que des objets mais aussi cette femme de ménage philippine qui va, par la force des choses, devenir indispensable et qui va, elle aussi, le pouvoir aidant, tomber en quelque sorte dans le coté obscur, force est de constater que le monde décrit par Ruben Ôstlund n’est pas très joli. Cependant, a bien y regarder, celui-ci est le notre et avec ce film, nous sommes nettement plus loin que dans une simple charge envers le capitalisme, loin de là : disons plutôt que Sans Filtre nous démontre, avec humour et justesse, que l’homme est un salaud pour l’homme et que la femme, et bien, comment dire, disons qu’elle ne vaut guère mieux ! Naturellement, de par ses nombreux excès ou alors, probablement par ce que ce film n’est guère tendre envers une certaine intelligentsia donneuse de leçons – le fameux camp du bien – Sans Filtre n’est pas une œuvre qui plaira à tout le monde et certaines scènes, complètement folles, qui surviennent pendant le fameux diner du capitaine, n’arrangeront pas les choses. Cependant, si vous accrochez au concept, si vous ne vous sentez pas spécialement visé par le propos du film ou bien, pourquoi pas, si vous ne vous faites guères d’illusion sur vous-même, ce long métrage de Ruben Ôstlund, oh combien jubilatoire, vous ravira grandement. Provoquant, sans concessions, terriblement drôle et peu amène sur l’humanité en général, Sans Filtre est une véritable petite merveille qui pointe du doigt toute la bassesse de l’âme humaine et ce, de fort belle manière. Certains, outrés, passeront leur chemins, ce, probablement de peur de se reconnaitre, les autres, eux, d’une manière jubilatoire, y prendront leur pied tout en louant le talent d’un réalisateur décidément pas comme les autres…
 

Points Positifs
 :
- Magnifique charge envers toute la bassesse de l’âme humaine, Sans Filtre est un excellent long métrage, franchement barré, qui ose, de fort belle manière, pointer du doigt tous les défauts des puissants mais aussi de ceux qui, par les aléas de la vie, pourraient le devenir. Un véritable petit brulot comme Ruben Ôstlund sait nous en offrir.
- Influenceurs, fabriquant d’armes, monde de la mode, nouveaux riches russes mais aussi employés qui ne rêvent que d’un beau pourboire et même une femme de ménage qui, subitement, prend le pouvoir en devenant indispensable, tout le monde en prend pour son grade dans ce film décidément guère tendre pour le genre humain.
- La scène du diner du commandant est un grand moment de n’importe quoi qui mérite presque, a elle toute seule, le visionnage de ce film !
- Le commandant du navire, parlons en : alcoolique finit, communiste primaire, celui-ci est grandiose dans sa médiocrité.
- Un casting peu connu dans l’ensemble, en dehors de quelques noms, mais qui fait parfaitement le job.
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, Sans Filtre est un film qui ne plaira pas à tout le monde et qui n’est absolument pas grand public pour un sou.
- Certaines scènes, comme l’épidémie de vomie et l’explosion de caca, ne sont pas faites pour tout le monde…
- Certains risquent de tiquer en se reconnaissant dans les personnages ou le microcosme pointé du doigt dans ce long métrage et, naturellement, je ne parle par des ultra-riches qui, de toute façon, ont d’autres chats à fouetter que de regarder un film de Ruben Ôstlund.
 
Ma note : 8/10

dimanche 24 novembre 2024

Maria


Maria
 
À quinze ans, Maria Schneider est chassée de son domicile par sa mère, Marie-Christine Schneider, après qu'elle a pris contact avec son père biologique, Daniel Gélin, qui lui fait découvrir le monde du cinéma. À dix-neuf ans, elle est approchée, en 1969, par Bernardo Bertolucci, qui lui propose le rôle de Jeanne dans son prochain film, Le Dernier Tango à Paris. La jeune femme rencontre alors Marlon Brando, plus âgé qu'elle, et qui est déjà une star. Le tournage est dur et intense. Au départ, les scènes de nu ne semblent pas gêner Maria, jusqu'au moment où Bertolucci et Brando la piègent dans la scène du beurre qui va durablement l'affecter. Le film est un succès, notamment par le scandale qu'il déclenche dès sa sortie en 1972. Maria est confrontée à la célébrité et au scandale suscité par le film ainsi qu'à l'opprobre de personnes anonymes.
 

Maria
Réalisation : Jessica Palud
Scénario : Jessica Palud, Laurette Polmanss
Musique : Benjamin Biolay
Production : Les Films de Mina, Cinema Inutile, StudioCanal
Genre : Drame biographique
Titre en vo : Maria
Pays d'origine : France
Langue d'origine : français, anglais
Date de sortie : 19 juin 2024
Durée : 102 mn
 
Casting :
Anamaria Vartolomei : Maria Schneider
Matt Dillon : Marlon Brando
Céleste Brunnquell : Noor
Giuseppe Maggio : Bernardo Bertolucci
Yvan Attal : Daniel Gélin
Charlotte Jiminez Schaff : Fiona Gélin (8 ans)
Léo Jiminez Schaff : Manuel Gélin (11 ans)
Marie Gillain : Marie-Christine Schneider
Jonathan Couzinié : Michel Schneider
Judith Henry : Judith
Mélissa Barraud : Rose Schneider
Capucine Brunet : Vanessa Schneider
Laetitia Fourcade : Sylvie
Vincent Bramoullé : Vincent
Anne Suarez : Hélène
Jean-Jacques Marnier : Jacques
Patrice Tepasso : Vittorio Storaro
Hugo Becker : Marc, le réalisateur
Laurent Jumeaucourt : André, le producteur
Manuel Severi : le comédien dans la scène de la salle de bain
Stanislas Merhar : Berhmann, l’agent
Camille Archambeaud : la secrétaire de Berhmann
Hugues Gemignani : le machiniste (Dernier Tango)
Aurélie Garault : la maquilleuse
Swann Dupont : la scripte
Jérémy Charvet : le pointeur
Annaig Briand : la femme qui insulte Maria dans la brasserie
Alexis Corso : Boris Szulzinger, le réalisateur de Mama Dracula
Jean-Baptiste Le Vaillant : le partenaire vampire
Jean-Marie Mendiant : Luis Buñuel
Yann Denécé : Fernando Rey
Fabienne Rocaboy : la scripte de Buñuel
Christophe Grégoire : le médecin de la clinique psychiatrique
Eugénie Gaudel : l'infirmière de la clinique
Elisa Sommet : l'attachée de presse
Clément Bertani : le journaliste de l'interview du film de Rivette
 
Mon avis :
 Je dois reconnaitre que j’étais loin d’être très enthousiaste vis-à-vis de ce film et que, quelque part, j’avais un peu peur que celui-ci ne soit un peu trop dans l’air du temps, c’est-à-dire, qu’il allait terriblement pointer du doigt le male blanc de plus de cinquante ans, terrible symbole de ce fameux patriarcat, qui, fatalement, traiterait comme le dernier des salauds une pauvre actrice débitante, marquant celle-ci à jamais du sceau de l’infamie par le biais de manipulations et de faits pour le moins libidineux. D’un autre coté, il fallait tout de même reconnaitre que le sort fait à Maria Schneider lors de ce fameux tournage du Dernier Tango à Paris du sieur Bernardo Bertolucci était pour le moins peu enviable pour ne pas dire immonde : ainsi, que dire de ce que Marlon Brando avait fait à la jeune actrice lors de cette fameuse scène du beurre si ce n’est que nous pouvons parler, sans exagération aucune, de viol. Bref, il y avait tout de même matière à ce que ce Maria éveille ma curiosité et, ma foi, dans l’ensemble, on peut dire que le pari est plus ou moins réussi et que oui, toute la première partie du film où l’on suit les débuts de la jeune actrice jusqu’au fameux tournage et la sortie du Dernier Tango à Paris avec les conséquences que l’on sait mérite largement le détour. Ainsi, des espoirs de la jeune Maria Schneider et de sa joie d’être choisie par un grand réalisateur et de tourner avec une légende absolue du septième art jusqu’à la désillusion finale, Bertolucci et Brando ayant bel et bien agis comme de véritables salauds vis-à-vis d’elle, la première partie de Maria frôle avec l’excellence, c’est un fait. Le souci, cependant, c’est la seconde partie du film qui, en toute franchise, est loin, mais alors très loin d’être du même acabit : bourré de multiples ellipses temporelles, occultant le fait, indéniable, que l’actrice a tout de même tournée dans près de soixante films par la suite ce qui fait que sa carrière n’a pas été freinée par ses envies de libertés artistiques et que, pour la petite histoire, celle-ci a plutôt été très fière de jouer dans Profession Reporter de Michelangelo Antonioni certes moins sulfureux que Le Dernier Tango à Paris mais assez spécial tout de même et l’on est en droit de se demander si la vision proposée par ce film de la vie de Maria Schneider n’est pas un peu biaisée pour ne pas dire exagérée ? Afin de nous narrer la belle histoire d’une femme forte lutant contre le patriarcat blanc ? Ma foi, sans défendre le moins du monde Bernardo Bertolucci et Marlon Brando, je pense que c’est bel et bien le cas…
 

Points Positifs
 :
- Un film loin d’être une réussite absolue et qui est sans nul doute critiquable par certains aspects mais qui n’en reste pas moins plutôt intéressant pour ne pas dire réussi par moments surtout qu’il revient de fort belle manière sur une période bien sombre du septième art où le sort des jeunes actrices était pour le moins peu enviable, surtout lorsque celles-ci étaient sous l’emprise de ces réalisateurs ou acteurs bien plus agés et libidineux.
- La première partie qui nous présente le tournage du Dernier Tango à Paris est excellente et mérite à elle seule le visionnage de ce film.
- Un casting de qualité dans l’ensemble et reconnaissons que Anamaria Vartolomei est plutôt crédible en une Maria Schneider plus vraie que nature.
 
Points Négatifs :
- En regardant Maria, on croirait que Maria Schneider à complètement ratée sa carrière suite a la sortie du Dernier Tango à Paris et a sa volonté, louable à l’écran, de ne plus apparaitre uniquement comme étant un objet sexuel. Le problème est que la réalité est un poil différente, surtout que l’actrice nous a pondu presque soixante films ensuite et que cette dernière a plutôt été fière de certains que l’on peut qualifier de discutables…
- La seconde partie du film est nettement moins intéressante et dessert totalement l’impression finale que l’on peut se faire de celui-ci, ce qui est, convenons en, dommage.
- Trop d’ellipses temporelles nuisent, elles aussi, a la seconde partie du film.
 
Ma note : 7/10

jeudi 21 novembre 2024

Pupille


Pupille
 
Clara est une jeune femme de 21 ans. Après une grossesse non désirée et déniée, elle accouche sous le secret d’un petit garçon, Théo, qu’elle rejette totalement. Elle est brièvement accompagnée après son accouchement par Mathilde François, assistante sociale. Alice Langlois est une femme au parcours de vie douloureux qui a su rebondir en persévérant dans des démarches pour l'adoption d'un enfant. Jean est un père affectueux, assistant familial depuis plusieurs années, il est chargé d'offrir un accueil familial transitoire aux enfants en attente d'adoption. S'il exprime des doutes quant à sa vocation c’est parce qu’il est épuisé par les problèmes des adolescents perturbés qu'il accueille, cependant, après avoir fait sa connaissance en acceptant une nouvelle mission, il sera tout de suite touché par Théo.
 

Pupille
Réalisation : Jeanne Herry
Scénario : Jeanne Herry
Musique : Pascal Sangla
Production : Chi-Fou-Mi Productions, Les Productions du Trésor
Genre : Drame
Titre en vo : Pupille
Pays d'origine : France
Langue d'origine : Français
Date de sortie : 05 décembre 2018
Durée : 107 mn
 
Casting :
Sandrine Kiberlain : Karine, une éducatrice spécialisée
Gilles Lellouche : Jean, un assistant familial
Clotilde Mollet : Mathilde François, assistance sociale, recueillante du département
Élodie Bouchez : Alice Langlois, candidate à l'adoption
Olivia Côte : Lydie, une assistante sociale
Jean-François Stévenin : le père d'Alice
Bruno Podalydès : Jacques, l'ex-mari de Karine
Miou-Miou : Irène, la responsable du conseil de famille pour l'adoption
Leïla Muse : Clara, une étudiante qui accouche sous X
Aude Léger : la sage-femme
Stéfi Celma : Élodie, une auxiliaire de puériculture
Anne Suarez : Laure
Judith Siboni : Sophie
Amaury de Crayencour : l'acteur de la pièce
Sara-Jeanne Drillaud : l'actrice de la pièce
Serge Kribus : l’acteur qui joue Louka
Zaïg Castel : Pauline, la fille de Jean
Mattéo Burel : Jesse, 5 ans
Youssef Hajdi : Ahmed
Yannick Choirat : Stéphane
Julie Debazac : la responsable du service de maternité
Émilie Gavois-Kahn : la puéricultrice
Anne Kessler : l'éducatrice du service d'adoption
Nicolas Bridet : Fabien
Grégory Gadebois : le chef du service PFS
Thibault Vinçon : l'homme candidat pour l’adoption
Alain Lenglet : Rémy
Florence Muller : la mère de Pauline
Benoit Carré : le pédiatre du PFPE
Gauthier Audren de Kerdrel : Jason, 13 ans
Brice Hillairet : Thomas
Sophie Ossedat : la cheffe du service de néonatologie
Afida Tahri : l'employée de l'accueil du CHU
Gwenaëlle David : la puéricultrice désagréable
 
Mon avis :
 Avec Pupille, nous avons l’exemple parfait du genre de film de ce que seul le cinéma français est capable de nous proposer et, en disant cela, n’allez donc pas croire que je suis en train de pointer du doigt les défauts de celui-ci, qui sont réels, j’en conviens, mais comme, après tout, dans tous les pays. Il faut dire que, dans le cas de ce film, il serait compliqué d’imaginer un tel synopsis dans un long métrage venu, par exemple, d’outre-Atlantique : une histoire traitant de l’adoption sous X, des familles d’accueil et du lent, très lent parcours vers l’adoption, non, ce n’est pas possible ou bien, en tous cas, absolument pas sous cette forme. Car avec Pupille, nous sommes, indéniablement, davantage proche du format documentaire ou presque : ce qui nous est montré à l’écran est fort crédible et même si tout cela ne reste qu’une fiction, naturellement, force est de constater que les faits qui se succèdent et qui vont de l’accouchement d’une jeune étudiante qui va abandonner son nouveau né jusqu’à l’adoption de ce dernier par une femme seule en passant par la famille d’accueil qui va s’en occuper quelques mois ainsi que les divers intervenants qui gèrent tout cela, brillent par leur justesse. Tout cela fait, incontestablement, de Pupille un film touchant et qui ne laissera nullement le spectateur indifférent, surtout lorsqu’il se trouve confronté aux nombreuses difficultés d’un système qui manque cruellement de moyens. Ajoutons à cela un casting de qualité – Gilles Lellouche est vraiment étonnant dans un rôle à contre-emploi – et l’on obtient, au final, un film de qualité qui, certes, ne plaira pas à tout le monde – car bon, le grand public est davantage attiré par des œuvres à plus grand spectacle – mais qui n’en reste pas moins suffisamment réussi pour satisfaire des spectateurs plus réceptifs a ce genre d’œuvres plus intimistes…
 

Points Positifs
 :
- Un bon film qui nous narre toute la problématique de l’adoption en France : ainsi, de l’abandon suite à un accouchement non désiré jusqu’à l’adoption finale d’un enfant, est mis en lumière, également, le cas des familles d’accueil ainsi que de toute l’administration qui gère la chose. Bref, une œuvre fort instructive.
- Indéniablement, Pupille est un film très touchant et il est difficile de ne pas prendre fait et cause pour tous ces personnages oh combien crédibles qui apparaissent à l’écran.
- Gilles Lellouche, Sandrine Kiberlain, Élodie Bouchez, Miou-Miou, pour ne citer que les noms les plus connus, il est clair que nous avons droit à un casting de qualité.
- Incontestablement, seuls les français sont capables de nous pondre ce genre de films et ce n’est nullement un défaut dans le cas présent.
 
Points Négatifs :
- Même si j’ai bien aimé ce film, il faut reconnaitre que celui-ci tient davantage, scénaristiquement parlant, du téléfilm qu’autre chose.
- Mais qu’apportent donc les amourettes de Sandrine Kiberlain à l’intrigue !? Pas grand-chose, on est d’accord !
- Il est évidant que Pupille n’est pas une œuvre destinée au grand public qui lui préférera des longs métrages plus tapes à l’œil. Naturellement, cela reste une affaire de gouts, mais bon, il faut le souligner…
 
Ma note : 7/10