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mercredi 10 janvier 2024

Once Upon a Time in… Hollywood


Once Upon a Time in… Hollywood
 
1969, à Hollywood. Le mouvement hippie est à son apogée et se manifeste massivement contre la guerre du Viêt Nam toujours en cours. Richard Nixon est élu nouveau président des États-Unis, succédant à Lyndon B. Johnson, tandis que les émeutes de Stonewall débouchent sur un mouvement de lutte pour la libération des personnes LGBT. Une année charnière dans l'histoire des États-Unis, également bouleversée par l'avènement du « Nouvel Hollywood », un mouvement cinématographique qui enterre le cinéma classique hollywoodien, dit le « Vieil Hollywood », et s'illustre par la prise de pouvoir des réalisateurs au sein des grands studios américains et la représentation radicale de thèmes jusqu'alors tabous et interdits par le code Hays comme la violence, la sexualité, etc. Rick Dalton – star déclinante d'une série télévisée de western – et Cliff Booth – sa doublure de toujours – assistent à la métamorphose artistique d'un Hollywood qu'ils ne reconnaissent plus du tout en essayant de relancer leurs carrières. De plus, en plein été, le 9 août, Hollywood sera à jamais marqué par un fait divers barbare : l'assassinat de l'actrice Sharon Tate enceinte de 8 mois, épouse du cinéaste franco-polonais Roman Polanski et voisine de Rick Dalton, et de ses amis dans sa villa, par les disciples du gourou Charles Manson.
 

Once Upon a Time in… Hollywood
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino
Musique : Divers
Production : Columbia Pictures, Heyday Films
Genre : Drame, Comédie, Thriller
Titre en vo : Once Upon a Time in… Hollywood
Pays d'origine : États-Unis, Royaume-Uni
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 26 juillet 2019
Durée : 161 mn

Casting :
Leonardo DiCaprio : Rick Dalton
Brad Pitt : Cliff Booth
Margot Robbie : Sharon Tate
Emile Hirsch : Jay Sebring
Margaret Qualley : Pussycat
Timothy Olyphant : James Stacy
Julia Butters : Trudi Fraser
Austin Butler : Charles « Tex » Watson
Dakota Fanning : Lynette « Squeaky » Fromme
Bruce Dern : George Spahn
Mike Moh : Bruce Lee
Luke Perry : Wayne Maunder
Damian Lewis : Steve McQueen
Al Pacino : Marvin Schwarz
Kurt Russell : Randy / le narrateur
Zoë Bell : Janet, la femme de Randy
Clifton Collins Jr. : Ernesto « The Mexican » Vaquero dans la série Lancer
Raul Cardona : « Bad Guy » Delgado dans la série Lancer
Marco Rodriguez : le barman dans la série Lancer
Michael Madsen : le shérif Hackett dans la série Bounty Law
Scoot McNairy : Bob « Business » Gilbert dans la série Bounty Law
Martin Kove : le shérif dans la série Bounty Law
James Remar : Ugly Owl Hoot dans la série Bounty Law
Damon Herriman : Charles « Charlie » Manson
Madisen Beaty : Patricia « Katie » Krenwinkel
Mikey Madison : Susan « Sadie » Atkins
Victoria Pedretti : Leslie « Lulu » Van Houten
Lena Dunham : Catherine « Gypsy » Share
Maya Hawke : Linda « Flower Child » Kasabian
Kansas Bowling : Sandra « Blue » Good
James Landry Hebert : Steve « Clem » Grogan
Dallas Jay Hunter : Delilah
Dyani Del Castillo : Pebbles
Parker Love Bowling : Tadpole
Sydney Sweeney : Dianne « Snake » Lake
Josephine Valentina Clark : Catherine « Cappy » Gillies
Ronnie Zappa : Bobby « Top Hat » Beausoleil
Harley Quinn Smith : Froggie
Cassidy Hice : Ella Jo « Sundance » Bailey
Ruby Rose Skotchdopole : Butterfly
Danielle Harris : Angel
Rafał Zawierucha : Roman Polanski
Nicholas Hammond : Sam Wanamaker
Samantha Robinson : Abigail Folger
Costa Ronin : Wojciech Frykowski
Rumer Glenn Willis : Joanna Pettet
Dreama Walker : Connie Stevens
Rachel Ledleaf : Cass Elliot
Rebecca Rittenhouse : Michelle Phillips
Lorenza Izzo : Francesca Capucci
Rebecca Gayheart : Billie Booth
Spencer Garrett : Allen Kincade
Brenda Vaccaro : Mary Alice Schwarz
Omar Doom : Donnie
Tom Hartig : Bill « Sweet William Tumbleweed » Fitsch
David Steen : Straight Satan David
Monica Staggs : Connie
Lew Temple : Land Pirate Lew
Eddie Perez : Land Pirate Eddie
Keith Jefferson : Land Pirate Keith
Maurice Compte : Land Pirate Mao
Vincent Laresca : Land Pirate Vinvent
Ramón Franco : le gérant du cinéma
Kate Berlant : l'ouvreuse du cinéma
Clu Gulager : le propriétaire de la librairie
Courtney Hoffman : Rebekka, la costumière
Heba Thorisdottir : Sonya, la maquilleuse
Perla Haney-Jardine : une dealeuse hippie
Daniella Pick : Daphna Ben-Cobo
Brianna Joy Chomer : une starlette
Rage Stewart : Harvey « Humble Harve » Miller
Toni Basil : une danseuse
Quentin Tarantino : le réalisateur de la pub Red Apple Cigarettes
 
Mon avis :
 Celui-là, cela faisait des mois que sa date de sortie était marquée d’une croix blanche sur mon calendrier. Il faut dire que j’en attendais énormément de ce Once Upon a Time in… Hollywood, ce, pour deux raisons : premièrement, parce que c’était le dernier long métrage en date du sieur Quentin Tarantino et qu’un Tarantino, comment dire, on ne peut pas passer à coté, deuxièmement, pour la simple et bonne raison qu’il promettait beaucoup, surtout que, depuis sa sortie, fin juillet 2019 aux Etats-Unis, j’en avais entendu grand bien. Forcément, le jour de sa sortie, en France, je m’étais rendu au cinéma afin de voir, en VO bien sur – sinon, ce n’est pas pareil – ce Once Upon a Time in… Hollywood, cette véritable déclaration d’amour au cinéma hollywoodien de la part de Tarantino, celui du tournant des années 60/70, mais aussi, cette déclaration d’amour a la tristement célèbre Sharon Tate – pour rappel pour ceux qui ne la connaitraient pas, cette dernière, alors épouse de Roman Polanski, avait été tout bonnement massacrée dans sa villa, alors qu’elle était enceinte de huit mois, par des membres de la « famille » de Charles Manson, en août 1969. Le résultat ? En toute sincérité et sans la moindre exagération : il fut somptueux, tout simplement ! Il faut dire que, dans le cas présent, tout est parfait, ou presque : de la performance de Leonardo DiCaprio et de Brad Pitt, tous deux exceptionnels, a une conclusion dantesque et totalement inattendue en passant par une reconstitution magnifique du Hollywood de la fin des sixties, une bande son de qualité – comme toujours chez Tarantino – un habile mélange de personnages réels et imaginaires, un humour omniprésent, une photographie splendide et une mise en scène impeccable, il n’y a décidément rien à jeter. Et puis, il y a la patte Tarantino qui, à chaque fois, fait des films de fans pour les fans, multipliant a l’infinie les références, que cela soit a cette époque – la fin des années 60 – désormais lointaine, aux bouleversements dans l’industrie cinématographique, a la contre culture d’alors, a la musique, aux figures célèbres du grand écran, etc. Et là, nous touchons, bien entendu, les limites de la chose car il faut bien se mettre en tête que pour apprécier un film comme Once Upon a Time in… Hollywood il faut posséder un minimum de connaissances sur cette époque ou, mieux, l’avoir connue, bref, si vous êtes trop jeunes, comment saisir les références, les nombreux clins d’œil qui parsèment le film, ces acteurs désormais oubliés du grand public – ou presque – voir même celles et ceux qui ne sont pas nommés – un exemple tout bête, qui, parmi les plus jeunes, a put reconnaitre Cass Elliot du groupe The Mamas & the Papas ? Alors, Once Upon a Time in… Hollywood est-il un film pour les plus agés d’entre nous, bref, un film quasiment élitiste ? Je n’irais peut-être pas aussi loin mais, quelque part… Quoi qu’il en soit, ce neuvième long métrage du sieur Tarantino n’en reste pas moins une pure merveille et rehausse indéniablement le niveau de la filmographie de l’auteur qui était restée franchement bonne mais inférieure a ses chef d’œuvres d’antant – Les Huit Salopards, c’est bien mais pas autant que Kill Bill ou Jackie Brown tout de même. Et puis, oui, il y a ce très bel hommage à Sharon Tate, actrice disparue de manière horrible, ce, que ce soit tout au long de ses diverses apparitions dans le film et par ce final, complètement inattendue et très émouvant ; oui, quel dommage que les membres de la famille de Charles Manson n’aient pas été faire un tour dans la maison d’a coté, celle où vivaient nous deux compères, Rick Dalton et Cliff Booth…
 

Points Positifs
 :
- Un des meilleurs films de Quentin Tarantino, tout simplement ! Formidable déclaration d’amour au cinéma, Once Upon a Time in… Hollywood nous replonge dans une époque certes révolue mais oh combien importante de par son bouillonnement culturel hors-norme et par tout les bouleversements que celui-ci entraina par la suite.
- La performance de Brad Pitt et de Leonardo DiCaprio est tout simplement exceptionnelle ! Chapeau bas aux deux acteurs qui sont tout bonnement parfaits dans leurs rôles respectifs, particulièrement le second qui nous livre quelques scènes que l’on peut qualifier de cultes, rien que ça !
- Comme c’est le cas à chaque fois dans les œuvres de Tarantino, nous avons droit à une multitude de références tout au long du film. Bien évidement, une très bonne connaissance de l’époque, de l’histoire du cinéma, des célébrités d’alors, est requise, mais si c’est le cas, c’est un pur régal.
- Un très bel hommage à Sharon Tate de la part de Tarantino, que cela soit tout au long du film et par ce final, inattendu et terriblement émouvant, surtout lorsque l’on sait quel fut son sort en réalité.
- Le final, justement, est complètement inattendu et nous fait basculer dans l’uchronie pure et dure. Cependant, je le trouve fort bien trouvé et, au demeurant, spectaculaire et drôle.
- Si Leonardo DiCaprio et Brad Pitt crèvent l’écran, le reste du casting est irréprochable lui aussi.
- Il faut le souligner : Once Upon a Time in… Hollywood est un film très drôle par moments.
 
Points Négatifs :
- Impossible d’apprécier un film comme Once Upon a Time in… Hollywood sans posséder un minimum de connaissances sur l’époque, la société d’alors, les bouleversements hollywoodiens qui y eurent lieu, l’émergence de la contre-culture, le mouvement hippie, les grandes figures médiatiques, etc. De même, comment comprendre une bonne partie de l’histoire sans savoir qui était Sharon Tate, Charles Manson et ce qui arriva la nuit du 9 août 1969 ? Bref, si ce n’est pas le cas, vous passerez a coté de quasiment tout ce qui fait la saveur de ce film !
- Les fans ultras de Bruce Lee risquent de tiquer fortement…
 
Ma note : 9/10

Les Huit Salopards


Les Huit Salopards
 
Quelques années après la fin de la guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth fait route vers la ville de Red Rock où il doit livrer à la justice sa prisonnière, Daisy Domergue. Ils rencontrent sur la route le major Marquis Warren, un ancien soldat de l'Union devenu lui aussi chasseur de primes et Chris Mannix, qui se présente comme étant le nouveau shérif de Red Rock. Alors qu'ils sont surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans un relais de diligence où se trouvent déjà quatre autres personnes : Bob, qui s'occupe du relais en l'absence de la propriétaire, Oswaldo Mobray, le bourreau de Red Rock, le conducteur de troupeaux Joe Gage et le général confédéré Sanford Smithers. Coincés par la tempête, les huit voyageurs vont s'engager dans une série de tromperies et de trahisons.
 

Les Huit Salopards
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino
Musique : Ennio Morricone
Production : The Weinstein Company
Genre : Western
Titre en vo : The Hateful Eight
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 31 décembre 2015
Durée : 167 mn

Casting :
Samuel L. Jackson : le major Marquis Warren « le Chasseur de primes »
Kurt Russell : John Ruth « le Bourreau »
Jennifer Jason Leigh : Daisy Domergue « la Prisonnière »
Walton Goggins : Chris Mannix « le Shérif »
Demián Bichir : Bob « le Mexicain » / Marco le Mexicain
Tim Roth : Oswaldo Mobray « le Court-sur-pattes » / Hicox l’Anglais
Michael Madsen : Joe Gage « le Cowboy » / Douglas la Grogne
Bruce Dern : le général Sanford Smithers « le Confédéré »
Channing Tatum : Jody Domergue
James Parks : O. B. Jackson, le cocher
Zoë Bell : Six-Horse Judy
Dana Gourrier : Minnie Mink
Gene Jones : Dave « La bonne pâte »
Lee Horsley : Ed
Craig Stark : Chester Charles Smithers
Belinda Owino : Gemma
Bruce Del Castillo : Homer Van Hootin
Keith Jefferson : Charly
Quentin Tarantino : le narrateur
 
Mon avis :
 Avant dernier long métrage en date du sieur Quentin Tarantino, Les Huit Salopards est, à l’image des derniers films du fantasque réalisateur comme Inglorious Basterds et Django Unchained, une œuvre qui divise a la fois les critiques comme le public. Il faut dire que pour beaucoup, Tarantino, depuis quelques années, ne fait que se recycler, se contentant du stricte minimum et ce, sans prises de risques ; d’autres, eux, se lamentent encore et toujours de ces longs dialogues a n’en plus finir, de cette violence exacerbée, oubliant au passage que c’est un peu le cas depuis le début de la carrière du réalisateur. Après, il y a un fait que l’on ne peut contester, Tarantino, ce n’est plus un petit nouveau non plus et cela fait longtemps que l’effet de surprise des débuts n’est plu, ce qui ne l’empêche nullement de continuer, bon gré mal gré, a nous pondre de bons, que dis-je, de très bons films car oui, incontestablement, ces Huit Salopards en est un ! Car en restant dans le genre western qui lui avait si bien réussi avec Django Unchained, Quentin Tarantino nous livre, aider en cela par un casting cinq étoiles composé pour la plupart d’anciens compagnons de route – Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Tim Roth, Michael Madsen – un formidable huit-clos captivant de bout en bout et qui, bien évidement et comme souvent avec le réalisateur, se conclura par un bain de sang. Bien entendu, les dialogues, souvent savoureux, sont au cœur de l’intrigue et les personnages, pour la plupart antagonistes et contraints de se supporter dans ce relais au beau milieu de nulle part, passeront une bonne partie de leur temps a s’invectiver, s’insulter et se menacer, et ce, pour notre plus grand plaisir. Mais les dialogues, c’est une chose, l’intrigue et ses nombreux rebondissements, c’en est une autre et justement, si pendant une très grande partie du film, on a un peu l’impression que celle-ci n’avance guère et qu’il ne se passe pas grand-chose, une fois qu’arrive une certaine scène (aucun spoiler, je vous laisse le plaisir de la découverte) et que, au sens propre comme au figuré, tout part en couilles et que l’on comprend enfin qui est qui et pourquoi chaque protagoniste agissait de la sorte, alors là, c’est un pur régal jusqu’à cette fameuse conclusion terrible mais, finalement, tellement logique… Alors bien sur, il faut tout de même relativiser les choses car si Les Huit Salopards est incontestablement un bon film, ce n’est pas un grand film ni même un grand Tarantino, le réalisateur ayant fait bien mieux auparavant ; cela étant dut au fait que même si l’on passe incontestablement un bon moment, tout cela ne laisse pas non plus un souvenir impérissable comme ce put être le cas, par exemple, en son temps avec Kill Bill… Mais bon, parfois, il faut savoir prendre les choses pour ce qu’elles sont avant tout, c’est-à-dire, comme un bon divertissement, et sur ce point, il est incontestable que Les Huit Salopards en est un, et franchement, c’est le principal !
 

Points Positifs
 :
- Un formidable huit-clos où le spectateur passe son temps à se demander qui est qui et qui trahira qui, et ce, a quel moment ? Un scénario maitrisé de bout en bout et terriblement efficace puisque l’on finit par être surpris lorsque vient le temps des révélations.
- C’est un Tarantino donc, forcément, on a droit a de nombreux dialogues oh combien savoureux et travaillés, tout un tas de références cinématographiques – y compris a d’autres films du réalisateur – une violence excessive a l’excès, une bonne dose d’humour et, bien entendu, un scénario diabolique et oh combien captivant.
- Constitué, pour la plupart, de fidèles de Tarantino – Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Tim Roth, Michael Madsen – nous avons droit a un casting cinq étoiles qui est pour beaucoup pour la réussite de ce film.
- Saluons la performance de Jennifer Jason Leigh tout simplement excellente dans son rôle de Daisy Domergue, la fameuse prisonnière complètement cintrée.
- Une bande originale du grand Ennio Morricone, cela ne se refuse pas !

Points Négatifs :
- Malheureusement, tous les protagonistes ne sont pas logés a la même enseigne et on regrettera qu’un film intitulé Les Huit Salopards n’en mette vraiment que la moitié en avant.
- Quelques fautes de raccords pour le moins regrettables comme Daisy Domergue qui a la bouche en sang et qui, deux secondes plus tard, a le visage entièrement propre.
- Oui, on sait que la violence fait partie du cinéma de Quentin Tarantino, mais il y a des moments où ce coté excessif tombe un peu dans le grand guignolesque comme dans la scène où deux des protagonistes, empoisonnés, ne cessent de cracher des litres de sang.
Les Huit Salopards est un bon film et l’on passe indéniablement un bon moment en le regardant, cependant, si on doit le comparer a d’autres œuvres de Tarantino, il manque un petit je ne sais quoi qui fait qu’on ne peut pas vraiment le considérer comme un incontournable absolu.

Ma note : 8/10

mardi 9 janvier 2024

Django Unchained


Django Unchained
 
Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs. Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves… Lorsque Django et Schultz arrivent dans l’immense plantation du puissant Calvin Candie, ils éveillent les soupçons de Stephen, un esclave qui sert Candie et a toute sa confiance. Le moindre de leurs mouvements est désormais épié par une dangereuse organisation de plus en plus proche… Si Django et Schultz veulent espérer s’enfuir avec Broomhilda, ils vont devoir choisir entre l’indépendance et la solidarité, entre le sacrifice et la survie…
 

Django Unchained
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino
Musique : Brother Dege
Production : The Weinstein Company et Columbia Pictures
Genre : Western Spaghetti
Titre en vo : Django Unchained
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 25 décembre 2012
Langue d'origine : anglais
Durée : 165 min

Casting :
Jamie Foxx : Django
Christoph Waltz : Dr King Schultz
Leonardo DiCaprio : Calvin J. Candie
Samuel L. Jackson : Stephen
Kerry Washington : Broomhilda von Shaft
Laura Cayouette : Lara Lee Candie-Fitzwilly, la sœur veuve de Calvin
Dennis Christopher : Leo Moguy
Walton Goggins : Billy Crash
James Remar : Ace Speck / Butch Pooch
Don Johnson : Spencer Gordon « Big Daddy » Bennet
Tom Wopat : Marshall Gill Tatum
Jonah Hill : l'un des hommes avec les sacs sur la tête (caméo)
Quentin Tarantino : Frankie, un employé de The LeQuint Dickey Mining Co.
John Jarratt : Floyd, un employé de The LeQuint Dickey Mining Co.
Michael Parks : Roy, un employé de The LeQuint Dickey Mining Co.
David Steen : M. Stonesipher
Franco Nero : Amerigo Vassepi
 
Mon avis :
 Je pense ne pas me tromper, bien au contraire, en affirmant que Django Unchained aura marqué un tournant dans la filmographie du génial et fantasque Quentin Tarantino puisque, ce film est sa toute première incursion dans le western, genre qui connu ses lettres de noblesses en une époque désormais bien révolue… Et il est évident que, après visionnage de la chose, comment ne pas reconnaitre que ce véritable petit bijou démontre une fois de plus que, dans son genre, Tarantino est sans aucune discussion possible un grand, un très grand même. Alors bien entendu, et comme ce fut le cas pour Reservoir DogsPulp FictionJackie BrownKill Bill – Volume 1 et Volume 2 puis Inglourious Basterds, je pense ne pas me tromper en affirmant que pour apprécier à sa juste valeur les œuvres de Tarantino, posséder un certain bagage cinématographique est une quasi-obligation, mais attention, par bagage, je ne dis pas être un expert des grands chef d’œuvres du septième art, non, plutôt de ces sous-genres souvent décriés, Séries B en tous genres, films de Kung Fu, Westerns Spaghettis, Blaxploitation et dont, longs métrages après longs métrages, Tarantino s’inspire encore et encore, nous livrant, d’ailleurs, de fort beaux hommages à chaque fois. Et donc, dans sa dernière folie en date, ce Django Unchained ou première réelle incursion dans le Western mais plutôt dans son pendant italien, un peu comme si Sergio Leone rencontrait Autant en emporte le vent car oui, ici, n’oublions pas que le sujet principal du film est tout de même l’esclavage et que le héros, ou plutôt, l’un des héros, est un ancien esclave superbe et hautement charismatique, Jamie Foxx, prêt à tout pour retrouver sa femme, et que, du Texas eux plantations de Louisiane, on se doute bien qu’il aura fort à faire. Mais pour cela, il sera épaulé par un curieux chasseur de prime allemand, l’excellent Christoph Waltz qui, après avoir ébloui de sa classe un certain Inglourious Basterds, tourne à nouveau avec Tarantino, apportant ici une touche plus légère a un duo qui, entre fugitifs à pourchasser, pseudos-membres du Ku-Klux-Klan plutôt ridicules et propriétaires terriens impitoyables – Don Johnson et surtout Leonardo DiCaprio, enfin dans un rôle de méchant à sa hauteur – connaitra bien des embuches avant le feu d’artifice final. Violent et sanglant comme il fallait s’y attendre, avec un taux de mortalité de 99% pour les personnages, Django Unchained n’en reste pas moins bourré d’humour, de coups de théâtres et de grands moments qui rehaussent indéniablement l’ensemble ; ajoutons à cela des acteurs tout bonnement excellents et tout un tas d’hommages qui raviront les amateurs du genre et vous comprendrez pourquoi j’ai complètement accrocher à ce film… alors oui, il m’aura fallu du temps pour le voir mais ça valait le coup !
 

Points Positifs
 :
- Déjà, et avant toute chose, c’est un Tarantino, donc, si vous êtes fans de ce réalisateur, alors Django Unchained est fait pour vous.
- Même chose pour tous les vieux amateurs de westerns spaghettis, certes, l’élève ne dépasse pas le maitre (Sergio Leone) mais là n’est pas le but non plus : Tarantino nous livre un somptueux hommage à tout un genre et c’est le principal.
- Des acteurs tout simplement époustouflants : ainsi, entre Christoph Waltz tout simplement parfait en chasseur de prime au grand cœur, Jamie Foxx, charismatique en diable et dont le rôle lui va à ravir, Leonardo DiCaprio qui a enfin un rôle de salaud à sa mesure mais aussi, ne l’oublions pas, ce vieux compagnon de route de Tarantino, je veux bien évidement parler de l’inusable Samuel L. Jackson, ici parfait en vieux domestique noir plus salaud envers ses frères de couleurs que les blancs, les têtes d’affiches tirent l’ensemble vers le haut… mais comme les seconds rôles ne sont pas en reste, vous imaginez le niveau !
- Un scénario diabolique, captivant au possible, rempli de coup de théâtres et de dialogues tout bonnement savoureux, non dénué d’humour et qui, pour une fois dans un film de Tarantino, n’est pas diviser en chapitres et qui s’écoule dans l’ordre narratif.
- Une bande original du tonnerre et qui colle parfaitement au film. Bien évidemment, les habitués de Westerns Spaghettis reconnaitront ici ou là quelques airs familiers…

Points Négatifs :
- C’est un peu toujours le même problème avec les films de Tarantino : si l’on aime certains genres, si l’on est un expert de vieux trucs parfois obscurs et si l’on n’a rien contre une extrême violence, du sang qui gicle par litres entiers, des situations parfois ubuesques et des dialogues souvent interminables, alors on criera au génie, mais pour les autres, c’est loin d’être le cas et certains n’hésiteront pas à trouver que tout cela n’est qu’une vaste fumisterie…
 
Ma note : 8,5/10

Inglourious Basterds


Inglourious Basterds
 
Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma. Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. « Les bâtards », nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle...
 

Inglourious Basterds
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino
Musique : Jim Schultz
Production : Universal Pictures, The Weinstein Company, A Band Apart, Zehnte Babelsberg Film
Genre : Film de guerre, Uchronie
Titre en vo : Inglourious Basterds
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 19 août 2009
Durée : 153 mn

Casting :
Brad Pitt : le lieutenant Aldo Raine
Mélanie Laurent : Shosanna Dreyfus / Emmanuelle Mimieux
Christoph Waltz : le colonel SS Hans Landa
Michael Fassbender : le lieutenant Archie Hicox
Eli Roth : le sergent Donny Donowitz
Diane Kruger : Bridget Von Hammersmark
Daniel Brühl : le soldat Frederick Zoller
Til Schweiger : le sergent Hugo Stiglitz
August Diehl : le major Dieter Hellstrom
Gedeon Burkhard : le caporal Wilhelm Wicki
B.J. Novak : le soldat Smithson Utivich
Omar Doom : le soldat Omar Ulmer
Sylvester Groth : le docteur Joseph Goebbels
Julie Dreyfus : Francesca Mondino
Jacky Ido : Marcel
Mike Myers : le général Ed Fenech
Rod Taylor : Winston Churchill
Martin Wuttke : Adolf Hitler
Denis Ménochet : Perrier LaPadite
Richard Sammel : le sergent Werner Rachtman
Alexander Fehling : le sergent Wilhelm / Pola Negri
Samm Levine : le soldat Gerold Hirschberg
Paul Rust : le soldat Andy Kagan
Léa Seydoux : Charlotte LaPadite
Tina Rodriguez : Julie LaPadite
Lena Friedrich : Suzanne LaPadite
Ludger Pistor : le capitaine Wolfgang
Bo Svenson : un colonel américain dans La Fierté de la Nation
Enzo G. Castellari : un général nazi
Christian Berkel : Éric
Anne-Sophie Franck : Mathilda
André Penvern : le vieux vétérinaire français
Samuel L. Jackson : le narrateur
Harvey Keitel : l’officier américain à la radio
Hilmar Eichhorn : Emil Jannings
 
Mon avis :
 Bon, il me semble évidant qu’il n’est pas forcément nécessaire de revenir sur le synopsis d’Inglourious Basterds, quoi que, il se pourrait que, pour les quelques personnes qui pourraient ne pas le connaitre, voici un bref résumé : ainsi, pendant la Seconde Guerre Mondiale, un commando de soldats américains juifs est parachuté derrière les lignes ennemies et se met à massacrer du nazi a tout va, leur barbarie égalant allègrement celle de leurs adversaires. Ce postulat de départ, bien entendu, n’est qu’une petite partie du film puisque, ici, l’on retrouve – comme pour Kill Bill et tout un tas d’autres longs métrages plus ou moins réussis – principalement la vengeance comme motivation principale : vengeance de ces soldats juifs qui veulent casser du nazi pour venger leurs « frères » européens, vengeance d’une jeune femme qui a vu sa famille massacrée par des allemands, etc. Cela étant posé, passons vite fait sur tout ce que l’on retrouve habituellement dans les œuvres de Tarantino : hémoglobine et violence à outrance, dialogues savoureux et parfois interminables, découpage en divers chapitres, irréalisme de certaines scènes parfaitement assumé et personnages charismatiques en diable. Sur ce point, et comme attendu, Inglourious Basterds ne déroge pas à la règle et l’on se trouve, bien évidemment, en territoire familier ; sauf qu’ici, le cadre de fond est la seconde guerre mondiale. Par contre, si ce film a tellement fait parler de lui, en bien comme en mal, et justement, pas mal critiquer par certains, c’est pour son parti pris scénaristique : j’ai lu ici et là qu’il était ignoble de faire de ses batards menés par Brad Pitt des juifs, comme si un juif ne pouvait pas être violent, mais aussi, pour d’autres personnes, que l’on ne devrait pas traiter d’un sujet aussi grave avec tant de désinvolture (comme si c’était la première fois que l’on rigolait au cinéma avec un film sur le seconde guerre mondiale) et, bien entendu, pour finir, le principal nœud du problème pour beaucoup, ce final – attention spoiler pour ceux qui n’auraient pas vu ce film – où Hitler et tous les dirigeants nazis se font massacrer allègrement. Ce choix de Tarantino, nombreux furent ceux qui lui tombèrent dessus, certains allant même jusqu’à parler de révisionnisme, ce qui, de mon point de vu, est pour le moins exagéré car bon, comment dire, faire croire que tel élément ne s’est pas déroulé à un moment donné de l’Histoire, c’est une chose, modifier celle-ci littéralement dans une œuvre de fiction, comme ici – car je pense qu’à part un débile mental, et encore, tout le monde sait qu’Hitler n’est pas mort ainsi et que la seconde guerre mondiale ne s’est pas achevée de la sorte – c’en est une autre. Et justement, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, Inglourious Basterds est une fiction, en aucune façon une reconstitution historique – pour la petite histoire, un navet comme Pearl Harbor est hautement plus critiquable, historiquement parlant. D’ailleurs, si l’on veut poser un nom sur ce qu’est exactement Inglourious Basterds, alors on peut qualifier celui-ci d’Uchronie, et pas « chronique » comme il est dit par la célèbre critique du journal Le Monde. Uchronie, Uchronie, mais oui, ces fameux récits, souvent fort bien réussis d’ailleurs, et qui revisitent l’Histoire comme, pour ne citer que certains des plus célèbres, Le Maitre du Haut-ChâteauFatherlandLa Part de l’AutreRoma Æterna et bien d’autres encore… Accessoirement, un genre loin d’être mineur et qui a offert à la littérature de science-fiction bien des chefs d’œuvres. Alors bien sûr, si l’on part du postulat de départ qu’Inglourious Basterds est avant toute chose un divertissement qui ne faut en aucune façon prendre comme une reconstitution historique, qu’il est difficile de faire plus uchronique que son final et que le tout est l’œuvre de ce diable de Tarantino, alors, toutes les critiques précédentes s’effondrent et ne pourrait en rester qu’une seule – après tout, la plus importante – est ce que, dans le genre – ici, du Tarantino qui est quasiment un genre à lui tout seul – Inglourious Basterds est-il oui ou non un bon film ? Et bien ma foi, si après coup, je garde une préférence non négligeable pour Kill Bill que j’avais franchement adoré, je dois reconnaitre que ces sacrés batards m’ont fort allègrement surpris, et ce, grâce à des acteurs tout bonnement excellents avec, bien évidemment, un Christoph Waltz incroyable dans son rôle d’officier SS chasseur de juifs et qui brille de mille feux dans ce film avec un charisme fou, une intrigue endiablée et captivante qui ne laisse aucun temps morts et surtout, aussi étonnant, une profondeur auquel je ne m’attendais pas, et, selon moi, le coté le plus intéressant du film : le langage. Ici, celui-ci est indéniablement l’élément central de l’intrigue et, de la scène du début où le Colonel Hans Landa passe du français a l’anglais avec un paysan français (mais cela a une logique), où chaque acteur parle et joue dans sa langue d’origine (préférez donc la vo du coup) mais où et contrairement à bien des films du genre, un américain ou un britannique qui parlerait en allemand, il y a forcément un accent, ce qui entraine une scène d’anthologie, celle du bistrot dans la troisième partie et qui est magistrale de mon point de vu, sans oublier, le dialogue plutôt amusant en italien, il est clair que ce fameux langage, ou plutôt, ces langages, ces langues diverses, ces divers accents (et jusqu’à la faute d’orthographe volontaire du titre) sont les éléments principaux de cette œuvre ; oui, loin devant la violence, le final uchronique et la vengeance. Inattendu n’est-ce pas ? Bref, vous l’avez compris, j’ai plus qu’apprécier cet Inglourious Basterds et je peux le dire sans problèmes : je n’en attendais pas autant. Bien sûr, et comme je l’ai dit, je préfère toujours Kill Bill, mais cela n’enlève rien au fait qu’avec cette histoire abracadabrantesque de soldats juifs qui font la peau aux allemands et qui finissent même par zigouiller Hitler et toute sa clique, nous nous retrouvons au final avec un fort bon film. Alors bien évidemment, il faut apprécier le cinéma de Tarantino, accepter et même, connaitre toutes ses nombreuses références a tant de vieux films que l’on peut souvent qualifier de séries B – ici, les films de guerre mais le western n’est pas très loin – mais bon, dans le genre Tarantinesque, il est plus qu’évidant que nous avons là une fort belle réussite et que j’aurais passé un fort bon moment à la regarder.
 

Points Positifs
 :
- Christoph Waltz ! Eh oui, aussi incroyable que cela puisse paraitre, l’acteur autrichien est tellement bon dans ce film qu’il est, selon moi, le principal élément à mériter le détour. Il faut dire que son rôle d’officier SS ignoble lui va à ravir, surtout que le bougre, jouant de ses proies comme il manie les langues, en finit par devenir… sympathique !
- J’ai rarement vu un film où le langage occupait une place aussi importante qu’ici : forcément, Inglourious Basterds se doit d’être vu en vo car sinon, on passe complètement a coté de toutes les subtilités scénaristiques qui, du début a la fin, jouent sur les langues, les accents, etc.
- Comme souvent avec Tarantino, on a droit a un casting d’enfer, et, ma foi, dans le cas présent, si Christoph Waltz écrase tout le monde (mais le bougre est vraiment excellent) le reste mérite le détour, que ce soit Mélanie Laurent, Brad Pitt, Diane Kruger, pour ne citer que les plus flagrants.
- La scène du bar est tout bonnement magistrale au point d’en devenir un moment d’anthologie, que ce soit pour son déroulement, ses dialogues et, bien sur, la façon dont les batards sont démasqués.
Inglourious Basterds est tout sauf un film sérieux : prenez ça comme un excellent divertissement qui vous fera passer un excellent moment.
- Mine de rien, c’est peut-être le long métrage de Tarantino où je rigole le plus.

Points Négatifs :
- Malgré sa durée, plus de deux heures, j’ai toujours trouvé, au fil des multiples visionnages, ce film trop court. Curieux…
- Comme souvent avec les films de Tarantino, c’est soit on adore, soit on déteste et dans le cas de Inglourious Basterds, c’est clair que beaucoup pesteront contre le coté trop exagéré de la chose, son humour… Et alors, si en plus, ils ne savent pas ce qu’est une uchronie !

Ma note : 8,5/10