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dimanche 19 mai 2024

12 Hommes en Colère


12 Hommes en Colère
 
Un jeune homme d'origine modeste est accusé du meurtre de son père et risque la peine de mort. Le jury composé de douze hommes se retire pour délibérer et procède immédiatement à un vote : onze votent coupable, or la décision doit être prise à l'unanimité. Le juré qui a voté non-coupable, sommé de se justifier, explique qu'il a un doute et que la vie d'un homme mérite quelques heures de discussion. Il s'emploie alors à les convaincre un par un.
 

12 Hommes en Colère
Réalisation : Sidney Lumet
Scénario : Reginald Rose d'après le téléfilm et la pièce homonyme
Musique : Kenyon Hopkins
Production : United Artists
Genre : Drame
Titre en vo : 12 Angry Men
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 10 avril 1957
Durée : 95 mn
 
Casting :
Henry Fonda : M. Davis, le juré no 8, architecte
Martin Balsam : juré no 1, coach de football américain
John Fiedler : juré no 2, banquier
Lee J. Cobb : juré no 3, patron d'une société de livraison
E. G. Marshall : juré no 4, courtier
Jack Klugman : juré no 5, chômeur
Ed Binns : juré no 6, peintre en bâtiment
Jack Warden : juré no 7, VRP
Joseph Sweeney : M. McCardle, le juré no 9, retraité
Ed Begley : juré no 10, gérant de trois garages
Jiří Voskovec : juré no 11, horloger
Robert Webber : juré no 12, publicitaire
John Savoca : l'accusé
Rudy Bond : le juge
James Kelly : le garde
Billy Nelson : un employé de la cour
 
Mon avis :
 Très peu de films peuvent se targuer d'être à la fois des classiques intemporels, des œuvres phares de leur genre, des traités profondément bouleversants sur la nature humaine et, avant tout, des leçons de cinéma tout simplement parfaites. 12 Hommes en Colère est tout cela et encore bien plus, puisqu'il fait figure de premier film le plus accompli depuis Citizen Kane et de meilleur film d'un réalisateur,  Sidney Lumet, qui ne devait connaître sa période faste que quinze ans plus tard. En somme, ce chef-d’œuvre incontestable est, même plus d’un demi-siècle après sa sortie, un des films qui expriment le mieux la lutte de l'homme entre l'idéalisme et toutes sortes de diversions plus ou moins nuisibles. Cette étude de caractère hors pair ne s'encombre d'aucun élément superflu ou insignifiant. Et pourtant, le récit ne se plie point sous le poids des valeurs qu'il transmet. Au contraire, le basculement laborieux du vote des jurés fonctionne comme un thriller palpitant, sous la chaleur étouffante de la pièce qui colle littéralement le spectateur sur son fauteuil ! Et donc, même après l'avoir vu environ une demi-douzaine de fois, je suis toujours autant fasciné par le suspense que le scénario génial crée à coups de détails minutieux. Le rassemblement progressif du puzzle, qui fera tomber les jurés trop sûrs d'eux un par un, demeure cependant exceptionnellement sobre, voire anodin. A l'image de cette dispersion finale et définitive, le scénario ne prétend jamais à ce qui se passe dans cette pièce étouffante soit vraiment exceptionnel dans le fonctionnement implacable de la justice. Et pourtant, la plupart des motivations honnêtes ou intéressées qui constituent le spectre du comportement humain y passent en revue, sans que le trait ne soit jamais forcé – une des grandes forces, justement, du film. Certes, le mécanisme d'expression sociale ne fonctionnerait probablement plus de la même façon de nos jours et d’ailleurs, le fait que la quasi intégralité de l’intrigue se déroule dans la même pièce et que la caméra bouge à peine pourrait en gêner plus d’un spectateur moderne qui trouverait tout cela « chiant au possible et sans intérêt ». Cependant, le scénario magnifique de Reginald Rose sait garder les particularités qui dateraient l'action à un strict minimum. Pour contrebalancer l'idéalisme éclairé du juré, Henri Fonda bien sûr, par qui le raz de marée commence, la mise en scène, incroyablement maîtrisée pour un premier film de cinéma, laisse planer le doute sur la procédure entière. Car justement, et c’est là aussi l’une des grandes forces pour ne pas dire le coup de génie de ce 12 Hommes en Colère : et si l'accusé était vraiment coupable ? Et si, à force de chercher des incohérences dans l'édifice des preuves, les partisans du « non coupable » ne pèchent par un excès de zèle aussi peu justifié que l'acharnement de leurs adversaires bornés ? Lumet et Rose n'imposent aucune solution facile à ce dilemme qui est, en fin de compte, celui de la quête impossible d'une vérité absolue. Et alors, quand tombe le verdict, que les douze jurés décident, au vu de leurs nombreux doutes, de déclarer l’accusé non coupable, le spectateur ne peut s’empêcher de se dire que si ça se trouve, ils se sont tromper, que oui, ce jeune homme accusé de parricide a bel et bien tué son père de sang-froid et qu’il y a eu, du coup, une erreur judiciaire. Mais au vu de tous ces doutes, qui sait si l’accusé n’était pas innocent, qui sait si, par le biais d’une âpre lutte, les jurés ne viennent pas de sauver un innocent de la chaise électrique ? Oui, comment savoir ? La vérité, personne ne la connaitra jamais, seul subsistera ce fameux doute. Bien évidemment, l'interprétation de l'ensemble des acteurs est simplement excellente. Ainsi, que ce soit Henri Fonda, bien sûr, mais les autres ne sont pas en restes, chacun sait garder parfaitement la tension palpable, sans s'adjuger des capacités qui tireraient son personnage de la médiocrité qui le caractérise. Même Henri Fonda, alias le juré n° 8 ou celui par qui tout bascule, ne sait résoudre l'affaire par ses propres forces, il a besoin pour cela du soutien et des idées des autres. Mais la petite révolution exemplaire n'aurait pas eu lieu sans son sursaut de courage, s'il n'avait pas pris la peine de s'interroger sur ses doutes. Ajoutons à cela le cadre hautement oppressant, ce huit clos quasiment infernal tant par l’ambiance que par la chaleur et les tensions entre les jurés, cette caméra, quasiment toujours fixée sur la table autour duquel se trouvent les douze hommes et qui ne fait que quelques incursions quand ceux-ci se lèvent ou pour de somptueux gros plans sur tel ou tel juré, ce retournement de situation progressif, ces nombreux questionnements et préjugés de chacun – après tout, ces douze hommes sont représentatifs d’une certaine Amérique blanche et le présumé coupable, pour le peu qu’on voit de lui, pourrait être un latino, ce qui entrainera des remarques par la suite de l’un des jurés sur « ces gens-là ». Tout cet ensemble d’éléments – et encore, j’en oublie à coup sur – fait que, indéniablement, 12 Hommes en Colère n’est pas un grand film mais un pur chef d’œuvre, d’ailleurs, l’un des plus grands de l’histoire du septième art. Alors bien sûr il date un peu, certes, il ne correspond plus aux canons actuels et non, il ne pourrait pas avoir été fait de nos jours, mais le génie, lui, est présent, et, accessoirement, pas qu’un peu. Un film à voir et à revoir encore et encore, qui n’a rien perdu de son intérêt malgré les nombreuses années écoulées et qui se doit d’être vu, au moins une fois, par toute personne qui se prétend fan de cinéma, mais le vrai, bien sûr… les connaisseurs m’auront compris… 
 

Points Positifs
 :
- Un des plus grands films de tous les temps, rien que ça et qui, au passage, n’a absolument rien perdu de sa force et de son intensité narrative, plus de soixante ans après sa sortie. La marque des chefs d’œuvres, incontestablement !
- Malgré le coté plutôt sobre du film – tout se joue dans la même pièce – nous avons droit a un exceptionnel huit-clos captivant au possible qui, tout en montrant 12 hommes tous parfaitement représentatifs de ce que pouvait être l’Amérique des années 50, met surtout en avant ce que devrait être la justice, c’est-à-dire, quelque chose que l’on ne peut pas traiter par-dessus la jambe, quelque chose qui mérite que l’on aille au fond des choses, surtout si la vie d’un homme est en jeu.
- Un Henri Fonda tout simplement lumineux, mais il n’est pas le seul à crever l’écran et l’ensemble des jurés marquent, chacun a sa manière, les esprits.
- Une ambiance à couper le couteau, dut, bien entendu, au fait que toute l’intrigue a lieue dans une seule pièce, surchauffé par la température et les tensions.
- La manière dont, un après l’autre, Henri Fonda réussi à convaincre les autres jurés que, effectivement, il y a un doute raisonnable pour ne pas condamner l’accusé a la peine capitale.
- Le plus fort, finalement, c’est qu’on ne sait pas si l’accusé était innocent ou non ; après tout, seul subsiste ce fameux doute…
 
Points Négatifs :
- Un film qui ne plaira sans nul doute pas au public moderne tellement il est aux antipodes de ce qui se fait de nos jours. Ce n’est pas un défaut, certes, mais il faut le prendre en compte au cas où vous n’auriez jamais vu ce 12 Hommes en Colère et que vous ne soyez pas habitué a ces vieux films, décidément, d’une toute autre époque…
 
Ma note : 10/10

Le Jour le plus Long


Le Jour le plus Long
 
La guerre sera gagnée ou perdue sur ces plages. Nous n'avons qu'une seule chance de repousser l'ennemi, et c'est quand il sera dans l'eau, barbotant et luttant pour venir à terre. Nos renforts n'arriveront jamais sur les lieux de l'attaque et ce serait folie que de les attendre. La Hauptkampflinie sera ici. Toutes nos forces doivent se trouver le long des côtes. Croyez moi, Lang, les premières vingt-quatre heures de l'invasion seront décisives... Pour les Alliés, comme pour l'Allemagne, ce sera le jour le plus long. Erwin Rommel, 22 avril 1944 lors de son inspection du Mur de l'Atlantique.
 

Le Jour le plus Long
Réalisation : Darryl F. Zanuck, Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Elmo Williams, Gerd Oswald
Scénario : Cornelius Ryan, Romain Gary, James Jones, David Pursall, Jack Seddon, Erich Maria Remarque, Noël Coward
Musique : Maurice Jarre, Paul Anka
Production : Twentieth Century Fox
Genre : Guerre, Historique
Titre en vo : The Longest Day
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais, allemand, français
Date de sortie : 04 octobre 1962
Durée : 171 mn

Casting :
Américains et Canadiens
Henry Fonda : Brigadier Général Theodore Roosevelt, Jr.
John Wayne : Lieutenant-colonel Benjamin H. Vandervoort
Robert Mitchum : Brigadier Général Norman Cota
Robert Ryan : Brigadier Général 82° Airborne James M. Gavin
Mel Ferrer : Général Robert Haines
Rod Steiger : Commandant de Destroyer
Red Buttons : Soldat John Steele
Roddy McDowall : Soldat Morris
Eddie Albert : Colonel Thompson
Paul Anka : Un ranger américain
Richard Beymer : Soldat Dutch Schultz
Ray Danton : Capitaine Frank
Fred Dur : Un Major des rangers
Fabian : Un ranger
Tony Mordente : Un ranger
Steve Forrest : Capitaine Harding
Henry Grace : Général Dwight D. Eisenhower
Peter Helm : Un jeune GI
Jeffrey Hunter : Sergent John H. Fuller
Alexander Knox : Général Walter B. Smith
Dewey Martin : Soldat Wilder
Sal Mineo : Soldat Martini
Edmond O'Brien : Général Raymond O. Barton 4e Infantry division
Tommy Sands : Un ranger
George Segal : Un ranger
Nicholas Stuart : Lieutenant Général Omar Bradley
Tom Tryon : Lieutenant Wilson
Robert Wagner : Un ranger
Stuart Whitman : Lieutenant Sheen
Clint Eastwood : un ranger participant à l'assaut de la pointe du hoc
John Crawford : Colonel Caffey
Joseph Lowe : un soldat escaladant la Pointe du Hoc
Edward Meeks : un soldat américain
Mickey Knox : l'aviateur américain à l'œil bandé
Britanniques
Patrick Barr : Group Captain J.M. Stagg
Geoffrey Bayldon : un officier au briefing du général Eisenhower
Lyndon Brook : Lt. Walsh
Richard Burton : Flying Officer David Campbell
Bryan Coleman : Ronald Callen
Sean Connery : Soldat Flanagan
Bernard Fox : Un soldat
Leo Genn : Brig. Gén. Edwin P. Parker Jr.
John Gregson : Un aumônier militaire
Jack Hedley : Officier de l'information de la R.A.F.
Donald Houston : Un pilote de la RAF
Simon Lack : Air Marshal Trafford Leigh-Mallory
Peter Lawford : Brigadier Lord Lovat
Leslie de Laspee : Piper Bill Millin
Michael Medwin : Soldat Watney
Kenneth More : Captain Colin Maud
Louis Mounier : Air Marshal Arthur William Tedder
Leslie Phillips : Un officier de la RAF
Trevor Reid : General Bernard Montgomery
Norman Rossington : Soldat Clough
Richard Todd : Major John Howard
Richard Wattis : Un parachutiste
Howard Marion-Crawford : Le médecin en planeur
Allemands
Hans Christian Blech : Major Werner Pluskat
Wolfgang Büttner : Général Hans Speidel
Gert Fröbe : Sergent Kaffeekanne
Paul Hartmann : Feld-maréchal Gerd von Rundstedt
Ruth Hausmeister : L'épouse de Rommel
Michael Hinz : Manfred Rommel
Werner Hinz : Feld-maréchal Erwin Rommel
Karl John : Général Wolfgang Häger
Curd Jürgens : Général Günther Blumentritt
Til Kiwe : Capitaine Helmuth Lang
Wolfgang Lukschy : Général Alfred Jodl
Kurt Meisel : Capitaine Ernst Düring
Richard Münch : Général Erich Marcks
Hartmut Reck : Sergent Bernhard Bergsdorf
Heinz Reincke : Colonel Josef Priller
Ernst Schröder : Général Hans von Salmuth
Heinz Spitzner : Lieutenant-colonel Helmuth Meyer
Wolfgang Preiss : Général Max-Josef Pemsel
Peter van Eyck : Lieutenant-colonel Ocker
Eugene Deckers : Major à l'église
Loriot : officier d'ordonnance du Général Pemsel
Français
Arletty : Madame Barrault
Yves Barsacq : résistant français
Jean-Louis Barrault : Père Louis Roulland
Bourvil : le résistant et maire de Colleville-sur-Orne
Pauline Carton : la femme de Louis
Irina Demick : Jeanine Boitard
Christian Marquand : Commandant Philippe Kieffer
Maurice Poli : Jean, un passeur
Madeleine Renaud : la Mère supérieure
Georges Rivière : Second-maître Guy de Montlaur
Alice Tissot : la concierge
Georges Wilson : Alexandre Renaud, maire de Sainte-Mère-Église
Bernard Fresson : un pilote français
Fernand Ledoux : Louis, l'habitant de la maison qui regarde le sergent Kaffeekanne passer
Michel Tureau : le radio du Commandant Kieffer
Australiens
John Meillon : Amiral Alan G. Kirk
Ron Randell : Joe Williams
Belges
Jean Servais : Contre-amiral Jaujard
 
Mon avis :
 Le 6 juin prochain, nous célébrerons, comme chacun sait ou, du moins, je l'espère, le quatre-vingtième anniversaire de ce qui restera, probablement, comme étant le plus grand débarquement militaire de l’histoire de l’humanité car bon, comment dire, une telle opération, de nos jours et avec l’armement et la technologie moderne, aurait bien peu de chances de réussir. Nous étions donc le 6 juin 1944, il faisait un temps pourri sur la Manche et, alors que l’état major allemand attendait un débarquement allié au Pas-de-Calais et par beau temps, ce fut sur les plages normandes que celui-ci eut lieu, dans des conditions tout simplement dantesques. Bien entendu, les choses furent loin, très loin d’être faciles pour les anglo-américains et leurs alliés et, ne serais-ce quelques coups du sort et un état major allemand pétrifié en raison du sommeil d’un certain Hitler, peut-être que l’Histoire aurait été différente. Fort heureusement, le débarquement fut une réussite et n’en déplaise aux habituels gauchistes, un nouveau tournant fut acté au cours de cette Seconde Guerre Mondiale suite a l’arrivée des troupes alliées en Normandie, empêchant de fait une victoire totale de l’Allemagne voir de l’URSS. Ceci étant dit, il est temps, à présent, d’aborder le cas de ce qui est, sans nul doute, le plus grand film de guerre de tous les temps, de ce véritable monument du cinéma, Le Jour le plus Long. Datant de 1962, c’est-à-dire, même pas vingt ans après le débarquement, ce long métrage américain est un véritable cas d’école de ce que le cinéma hollywoodien peut nous offrir de meilleur. Ainsi, avec un casting international que l’on peut qualifier de tout bonnement extraordinaire et où l’on retrouve quasiment toutes les plus grandes stars de l’époque – Henry Fonda, John Wayne, Robert Mitchum, Richard Burton, Sean Connery, Robert Ryan, Paul Anka, Robert Wagner, Arletty et Bourvil pour ne citer que les plus connus – une reconstitution historique quasiment sans la moindre faute, même si, il faut le reconnaitre, il existe quelques différences mineures avec la réalité historique mais sans que celles-ci nuisent au film, une bande originale inoubliable signée Maurice Jarre – le père d’un certain Jean-Michel Jarre – une flopée de conseillers militaires, alliés et allemands, qui apportèrent une touche de crédibilité à l’ensemble, tout un tas de scénaristes de premier plan comme Cornelius Ryan – le film est une adaptation de son roman – Romain Gary et Erich Maria Remarque, force est de constater que ce long métrage avait tout pour lui et fut, incontestablement, la réussite attendue qui, plus de six décennies après sa sortie initiale dans nos salles obscures, n’a rien perdu de sa force ni de son intensité – et pourtant, que la concurrence fut rude depuis… Alors, amateurs de grand cinéma, de films de guerres mais aussi, amateurs d’Histoire et, plus particulièrement, de la Seconde Guerre Mondiale, je pense ne pas me tromper en affirmant que Le Jour le plus Long est fait pour vous : parfait de bout en bout, captivant malgré ses plus de trois heures, celui-ci est, incontestablement, le maitre étalon d’un genre qui, au fil du temps, nous aura tout de même donné bien des chef d’œuvres – La Grande Évasion, Le Pont de la Rivière Kwaï, Les Canons de Navarone et bien d’autres… D’ailleurs, j’irais même plus loin pour une fois : en temps normal, j’ai l’habitude de dire qu’un bon reportage est préférable a un film, cependant, dans le cas présent, je pense qu’il serait dommage de bouder son plaisir tant ce Jour le plus Long est une réussite de premier plan !
 

Points Positifs
 :
- Le plus grand film de guerre de tous les temps, tout simplement ! Il faut dire que, avec Le Jour le plus Long, tout est parfait, ou presque, et ce, a tout niveaux. Reconstitution historique de qualité et quasiment parfaite, casting international exceptionnel composé des plus grands noms du cinéma de l’époque, coté épique de la chose, voilà un long métrage sans la moindre fausse note et qui, malgré six décennies écoulées, n’a absolument rien perdu de sa force.
- Une reconstitution historique que l’on peut qualifier sans peine d’excellente et qui, dans les grandes lignes, brille particulièrement par sa crédibilité – il y a bien quelques petits détails arrangeants avec la réalité mais ceux-ci ne sont guères nombreux. Bref, de quoi satisfaire les amateurs d’Histoire.
- Un casting tout simplement incroyable et qui comporte bon nombre des plus grandes stars de l’époque, mêlant, allègrement, acteurs américains, britanniques, allemands et français. Ainsi, entre Henry Fonda, John Wayne, Robert Mitchum, Richard Burton, Sean Connery, Robert Ryan, Paul Anka, Robert Wagner, Arletty et Bourvil pour ne citer que les plus connus, force est de constater que nous avons droit a un casting cinq étoiles !
- De nombreux conseillers militaires ayant participé au conflit, alliés comme allemands, ont aidé au scénario et cela se ressent, quand aux scénaristes, quand on entend des noms comme Cornelius Ryan, Romain Gary et Erich Maria Remarque, on comprend immédiatement que la qualité sera au rendez vous !
- Décors, costumes, divers véhicules militaires, reconstitution historique, tout est parfait !
- Le Jour le plus Long dure plus de trois heures, pourtant, a aucun moment le spectateur s’ennui, bien au contraire.
- Les anglo-américains parlent en anglais, les allemands en allemand et les français en français, ce qui renforce la crédibilité de l’ensemble.
- Une bande originale excellente et inoubliable signée Maurice Jarre, auquel il faut ajouter, la chanson du générique interprétée par Paul Anka.

Points Négatifs :
- Quelques petites erreurs historiques, mais bon, celles-ci sont peu nombreuses et ne nuisent guère a la qualité générale de l’ensemble.
- A moins d’être totalement allergique à ce genre de films, je ne vois pas vraiment ce que l’on peut trouver à redire au sujet de ce Jour le plus Long ?!
- Les traditionnels gauchistes de tout poil et les anti-américanismes habituels pesteront, naturellement, contre ce film, mais bon, quelque part, qu’importe leur avis totalement biaisé par une idéologie débile ?

Ma note : 9/10

jeudi 4 avril 2024

Il était une fois dans l’Ouest


Il était une fois dans l’Ouest
 
Dans une gare, trois tueurs vêtus de cache-poussière attendent le passager d'un train qui arrive, un mystérieux joueur d'harmonica, afin de l'éliminer, mais celui-ci les abat tous les trois, tout en étant blessé. Plus tard, une famille de fermiers qui s’apprêtait à célébrer les noces du père avec une ancienne prostituée venu de la Nouvelle-Orléans, est sauvagement assassinée par d’autres hommes eux aussi vêtus de cache-poussière et menés par un certain Frank, l'homme de main de Morton qui est chargé de la construction du chemin de fer à travers l'ouest des Etats-Unis. Et tandis que Cheyenne, le hors-la-loi, est poursuivie par les autorités persuadées de sa culpabilité dans l’assassinat de la famille de fermiers, quel rôle joue Harmonica, personnage énigmatique, qui n'explique pas les raisons de sa présence en ces lieux ?
 

Il était une fois dans l'Ouest
Réalisation : Sergio Leone
Scénario : Dario Argento, Bernardo Bertolucci, Sergio Donati, Sergio Leone
Musique : Ennio Morricone
Production : Fulvio Morsella
Genre : Western Spaghetti, Drame
Titre en vo : C'era una volta il West
Pays d’origine : Italie, Etats-Unis
Parution : 21 décembre 1968
Langue d'origine : italien, anglais
Durée : 180 min

Casting :
Charles Bronson : L'homme à l'Harmonica
Claudia Cardinale : Jill McBain
Henry Fonda : Frank
Jason Robards : Manuel Gutierrez dit « le Cheyenne »
Gabriele Ferzetti : Morton (patron du chemin de fer)
Frank Wolff : Brett McBain
Lionel Stander : Le barman
Keenan Wynn : Le shérif de Flagstone
Paolo Stoppa : Sam, le cocher
Jack Elam : Snaky (membre du gang de Frank)
Woody Strode : Stony (membre du gang de Frank)
Al Mulloch : Knuckles (membre du gang de Frank)
John Frederick : Jim (membre du gang de Frank)
Aldo Berti : Un joueur de poker (membre du gang de Frank)
Benito Stefanelli : Un joueur de poker (membre du gang de Frank)
Michael Harvey : Le lieutenant de Frank jouant au poker
Aldo Sambrell : Le lieutenant de Cheyenne
Enzo Santaniello : Timmy McBain (l'enfant assassiné par Frank)
Gaetano Santaniello : Patrick McBain
Simonetta Santaniello : Maureen McBain
Marco Zuanelli : Wobbles
Tullio Palmieri : Le charpentier ébéniste de Flagstone
Renato Pinciroli : Le premier enchérisseur aux enchères
Antonio Molino Rojo : Le deuxième enchérisseur aux enchères (membre du gang de Frank)
Frank Braña : L'homme fumant la pipe aux enchères (membre du gang de Frank)
Fabio Testi : L'homme avec le chapeau noir aux enchères (membre du gang de Frank)
Claudio Scarchilli : Un membre du gang de Frank
Claudio Mancini : Le grand frère d’Harmonica
Dino Mele : Harmonica enfant
Antonio Palombi : Le vieux guichetier de la gare
 
Mon avis :
 Il existe parfois des films que l’on ne regarde plus depuis si longtemps que lorsque, finalement, on se décide finalement a les revoir, c’est comme si c’était une redécouverte, comme si, soudainement, remontait à notre mémoire le simple constat que l’on se trouve devant un pur chef d’œuvre trop longtemps mis de côté. Et justement, dans le cas présent, comment ne pas reconnaitre qu’Il était une fois dans l’Ouest est l’un des plus grands films de l’Histoire (avec un H majuscule, bien entendu) du septième art, tout bonnement, ou, du moins, le plus grand western tout court – quoi que, il ne faut pas oublier non plus Le Bon, la Brute et le Truand toujours de Sergio Leone. Car bon, comment dire, ici, tout est parfait, ou presque (oui, ce genre de petits détails insignifiants comme la balle magique de Charles Bronson) et ce long métrage est sans nul doute, non seulement, la plus belle réussite du genre mais aussi, le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre. Car si le western, en cette fin des années 60, tombait peu à peu en désuétude et que le western spaghetti lui porta un indéniable coup de grâce, ringardisant bien des films, ce fut aussi par le biais de nos amis italiens, Leone en tête, que celui-ci fut magnifié et, quelque part, sauvé : plus violents, plus sales, plus sexistes et pour la plupart, sans grande morale ou à géométrie variable, les héros du western spaghetti, accessoirement, plus crédibles que leurs prédécesseurs, bouleversèrent les conventions établies tout en entrant immédiatement dans la légende. Et au sommet de tous ces films désormais mythiques, donc, Il était une fois dans l’Ouest, premier volet d’une trilogie dont il faudra bien que je vous parle de ses « suites » dans l’avenir. Une œuvre monumentale, magnifiée par le génie incontestable de Sergio Leone, maitre des petits détails et des plans rapprochés, sublimée par la musique d’Ennio Morricone (j’écoute la BO tout en écrivant cette critique) et porté par des acteurs tout bonnement exceptionnels : Charles Bronson, bien sûr, avec son harmonica, vengeur mystérieux dont on ne connaitra les motivations qu’a la toute fin du film, Claudia Cardinale, belle, sublime en femme forte et prête a tout pour survivre, Jason Robards, hors la loi au grand cœur et, surtout, oui, particulièrement Henry Fonda, ici dans un rôle à contre-emploi de son image, implacable, sans pitié et qui n’hésite pas à tuer des enfants, un Henry Fonda qui est selon moi la figure marquante du film dans se rôle de salopard fini… ce qui déplu pas mal, d’ailleurs, au public américain. Il était une fois dans l’Ouest, film de vengeance, certes, mais plus que tout, film qui nous montre l’évolution de cette Amérique tant aimée par Leone, une Amérique qui s’industrialise et change d’époque, ceci étant symbolisé par l’avancée du chemin de fer jusqu’au Pacifique, une Amérique où certaines figures n’ont plus leurs places et où, finalement, seul une jeune veuve, ayant su s’adapter et survivre, est prête a voir le siècle suivant. Un film plus profond qu’il n’y parait, inoubliable, mythique, bref, un chef d’œuvre !
 

Points Positifs
 :
- Un monument, tout simplement, un film que l’on voit, revoit, encore et encore, sans jamais se lasser tellement on frôle la perfection absolue… pour ne pas dire qu’on l’a atteinte.
- La bande son d’Ennio Morricone, une fois de plus, tout aussi excellente et culte que le film auquel elle est associée ; histoire de dire à quel point celle-ci avait son importance, les scènes étaient jouée avec la BO en fond sonore.
- Plus qu’une simple histoire de vengeance sous fond de conquête de l’ouest, Il était une fois dans l’Ouest nous montre surtout la fin d’une époque, celle de l’Amérique des débuts, qui s’industrialise de plus en plus et où il n’y a plus de place pour des justiciers au grand cœur ou des hors la loi romantiques comme le Cheyenne…
- Les acteurs, Bronson, Claudia Cardinale, Jason Robards et surtout, Henry Fonda, ici dans un rôle à contre-emploi qui choqua pas mal de monde à l’époque mais qui démontra, mais étais-ce nécessaire, quel grand acteur il était.
- Scènes cultes, phrases cultes, il y en a quasiment du début à la fin du film !
- Le duel final, lorsque l’on apprend pourquoi l’Harmonica en veut à Franck, la musique, le flashback, et la rapidité, après une éternité de préparation, avec laquelle celui-ci se conclut : tout simplement mythique !
- Le début, bien entendu : dix minutes pour lancer le film, avec moult petits détails comme les gouttes d’eau ou la mouche, les trois types qui attendent Bronson, quasiment aucune parole… oppressant à souhait mais tellement génial !
- Bon, en fait, je pourrais citer toutes les scènes du film et ce serait trop long.

Points Négatifs :
- En fait, en dehors de cette histoire de balle magique qui blesse Charles Bronson au début du film et qui ne semble pas trop le gêner par la suite, il n’y a rien à redire…

Ma note : 10/10