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lundi 22 janvier 2024

Le Vent se Lève


Le Vent se Lève
 
Une nuit, un jeune garçon, Jirō Horikoshi, rêve qu'il pilote un prototype d'avion aux ailes d'oiseau ; son rêve se termine en cauchemar lorsqu'il est attaqué par un énorme bombardier. Jirō s'éveille et entame une journée ordinaire dans le Japon de 1918, où il grandit en compagnie de sa famille. Jirō est un jeune garçon travailleur, épris de justice et surtout passionné d'aéronautique. Il collectionne avidement les revues d'aéronautique étrangères qu'il lit en anglais, langue qu'il est en train d'apprendre. Le soir venu, il s'allonge sur le toit de sa maison pour contempler les étoiles et regarder au loin, espérant ainsi soigner ses problèmes de vue qui risquent de l'empêcher de devenir pilote. Il rêve de Caproni, ingénieur italien ayant conçu de somptueux modèles d'avions, dont un hydravion à neuf ailes. Jirō est rejoint par sa jeune sœur Kayo, qui montre des étoiles filantes à son frère, que ce dernier ne distingue pas à cause de sa mauvaise vue. Devenu un jeune homme, Jirō étudie l’ingénierie aéronautique à l'université impériale de Tokyo. Dans un train, alors qu'il prend l'air sur la plate-forme arrière d'une voiture, son chapeau s'envole et est rattrapé par une belle jeune fille. Lorsqu'elle lui restitue l'objet, elle prononce en français un vers d'un poème du Français Paul Valéry, Le Cimetière marin, récemment paru : « Le vent se lève... » Jirō complète aussitôt : « ...il faut tenter de vivre ! » Intrigué, Jirō regagne son compartiment, mais le train déraille sous l'effet d'un fort séisme…
 

Le Vent se Lève
Réalisation : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Musique : Joe Hisaishi
Société de production : Studio Ghibli
Genre : Animation, Biographie
Titre en vo : Kaze tachinu
Pays d’origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Parution : 20 juillet 2013
Durée : 126 mn

Voix originales :
Hideaki Anno : Jirō Horikoshi
Miori Takimoto : Nahoko Satomi
Hidetoshi Nishijima : Honjo
Masahiko Nishimura : Kurokawa
Steve Alpert : Kastrup
Morio Kazama : Satomi
Keiko Takeshita : Mère de Jirō
Mirai Shida : Kayo Horikoshi
Jun Kunimura : Hattori
Shinobu Ōtake : Madame Kurokawa
Nomura Mansai : Caproni
 
Mon avis :
 Comme vous l’avez probablement remarqué, depuis hier, j’ai eu le plaisir de vous proposer les critiques de certains des plus grands films d’animation nippone et, sans grande surprise, ceux-ci étaient tous issus du célébrissime Studio Ghibli du grand Hayao Miyazaki. D’ailleurs, sur ce point, je tenais à souligner une petite anecdote qui a son importance, ainsi, je pense ne pas me tromper en reconnaissant que la toute première fois que j’ai entendu parler du grand Hayao Miyazaki, ce fut au tout début de l’an 2000, lorsque sorti, dans nos vertes contrées et en grande pompe, ce qui est peut-être un de ses plus beaux chef d’œuvres, je veux, bien entendu, parler de Princesse Mononoké, qui est, sans nul doute, du moins, à mes yeux, l’un des plus grands films d’animation de tous les temps. D’ailleurs, pour dire la vérité, nombreux furent ceux qui connurent le maitre de l’animation nippone à ce moment-là, même si, depuis, nombreux aussi sont ceux qui prétendent l’avoir adoré depuis bien avant – probablement les mêmes qui raillaient ses productions auparavant, quand il était à la mode de critiquer tout ce qui venait du Pays du Soleil Levant. Mais quoi qu’il en soit, si, au fil des ans, j’ai put parfaire ma culture en animation nippone en découvrant, que dis-je, en savourant diverses œuvres du sieur Miyazaki, il est temps, à présent, d’aborder le cas de ce qui devait être, à l’époque, sa toute dernière production – depuis, le maitre est revenu sur sa décision et un autre long métrage sortira en cette année 2023 – je veux, bien entendu, parler d’une œuvre un peu spécial : Le Vent se Lève… Bon, sur ce film d’animation, je pense que tout, ou presque, a déjà été dit depuis longtemps et avant même de le regarder, je m’en étais plus ou moins fait ma propre opinion : il faut dire que l’idée d’une biographie ne m’enchantait guère, habituer que j’étais a d’autres œuvres de Miyazaki qui lorgnaient davantage vers le fantastique et le merveilleux, du coup, j’étais pour le moins dubitatif, et sur ce point, je ne me suis pas tromper... Alors oui, nous avons indéniablement affaire à un superbe film, oui, l’animation est sans failles, certaines séquences sont fort belles, la musique est superbe et, avec mon cœur de midinette, j’ai franchement été bouleversé par la tragique histoire d’amour des deux héros du film. De même, pour ce qui est du fait que Miyazaki ai choisi de narrer l’histoire du concepteur des chasseurs bombardiers japonais Mitsubishi A6M, appelés « Chasseurs Zéro », avions parmi les plus meurtriers du dernier conflit mondial, ne m’a en aucune façon gêné, contrairement aux habituels insatisfaits de tous poils ainsi que les traditionnels gauchistes, non, pour moi, Le Vent se Lève, c’est surtout l’histoire, finalement très triste, d’un homme qui ne vit que pour sa passion et ses rêves – ici, construire l’avion parfait – au point même de délaisser ses proches, s’empêchant finalement de vivre sa vie, le parallèle, bien entendu, entre Jiro et Miyazaki étant plus qu’une évidence par ailleurs. Cependant, et même si ce film possède bien des qualités, cela ne reste que la biographie d’un ingénieur en aéronautique que l’on voit souvent derrière sa planche a dessins et à faire des essais, certes loin d’être inintéressant, je ne le nie pas, mais par moments plutôt ennuyant, et ce, à mon grand regret…
 

Points Positifs
 :
- Cela fait belle lurette que Miyazaki n’a plus rien à prouver et, justement, on retrouve ici le maitre avec tout ce qui a fait sa force depuis des années : une animation sans failles, de forts beaux dessins et quelques séquences, oniriques ou réelles, franchement réussies.
- Oui, Jiro est un sacré égoïste, oui, il ne se pose guère de questions sur le devenir de ses créations (d’ailleurs, Kastrup le lui dit bien) mais d’un autre côté, Miyazaki réussit la gageure de nous captiver par moments au gré de ses multiples essais, échecs puis réussites.
- Force est de constater que nous avons droit à une excellente retranscription du Japon de l’entre-deux guerres.
- L’histoire d’amour, tragique à souhait et tellement triste : on est certes à mille lieux des traditionnelles niaiseries de Disney et quelque part, cela fait du bien !
- Une bande originale pour le moins réussie, il faut le reconnaitre.

Points Négatifs :
- Arrivé à un moment donné du film, j’ai commencé à trouver qu’il y avait un peu trop de longueurs : alors oui, je n’ai rien contre le fait de suivre l’histoire d’un ingénieur mais bon, au bout d’un moment, le voir tracer des traits a la règle derrière sa planche a dessins, cela fatigue un peu.
- Tellement habitué que j’étais au côté fantastique des autres œuvres de Miyazaki que son absence dans Le Vent se Lève m’a un peu perturbé.
- Je pense que l’intrigue aurait gagné à voir Jiro pendant le second conflit mondial, au moins, à voir ses créations, le résultat de tant de travail pour assouvir son rêve, a l’œuvre…
- C’était quoi ce bruit singulier pendant le tremblement de terre ?!

Ma note : 7,5/10

Le Tombeau des Lucioles


Le Tombeau des Lucioles
 
Nous sommes en été 1945, au Japon, alors que la Seconde Guerre Mondiale touche à sa fin. Seita est un adolescent de quatorze ans. Sa jeune sœur Setsuko en a quatre. Leur père est un officier supérieur de la marine impériale japonaise enrôlé dans les forces navales depuis plusieurs années, ils vivent donc avec leur mère dans la ville de Kōbe. Or, les forces armées américaines réalisent à l'époque un lourd bombardement à la bombe incendiaire de cette ville portuaire. La mère n'a pas pu s’enfuir à temps du gigantesque incendie qui va survenir dans la cité. Elle est très gravement brûlée puis meurt de ses blessures. De ce fait, les deux enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes. Après avoir vainement tenté de contacter leur père, Seita et Setsuko partent habiter chez une tante éloignée. La tante, au début relativement accueillante, traite progressivement les deux enfants comme des fardeaux, volant leur nourriture, les dédaignant avec mépris. Aussi, Seita et Setsuko partent et se réfugient dans un abri désaffecté, en dehors de la ville, près d'un lac. Celui-ci est illuminé la nuit par des milliers de lucioles.
 

Le Tombeau des Lucioles
Réalisation : Isao Takahata
Scénario : Isao Takahata, d'après le roman d’Akiyuki Nosaka
Musique : Michio Mamiya
Production : Studio Ghibli
Genre : Animation, Guerre, Drame
Titre en vo : Hotaru no haka
Pays d'origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Date de sortie : 16 avril 1988
Durée : 90 mn

Casting :
Tsutomu Tatsumi : Seita
Ayano Shiraishi : Setsuko
Yoshiko Shinohara : La mère
Akemi Yamaguchi : La tante
 
Mon avis :
 Lorsque l’on entend parler de célèbre Studio Ghibli, le premier nom qui nous vient à l’esprit, pour ne pas dire, parfois, le seul, c’est celui, bien évidement, du grand Hayao Miyazaki. Certes, la chose est plutôt normale puisque cet immense nom de l’animation nippone nous aura offert, au fil des décennies, des œuvres aussi cultes que Princesse MononokéLe Voyage de ChihiroNausicaä de la Vallée du VentLe Château Ambulant ou Le Château dans le Ciel. Cependant, quelque part, la chose est plutôt injuste puisque Miyazaki n’était pas le seul à briller au sein du studio et, justement, un autre nom est pour le moins notable : celui de Isao Takahata. Cofondateur des Studio Ghibli, celui-ci aura certes moins marqué les esprits du grand public tout en livrant, au fil des années, quelques films plutôt marquants, cependant, une des œuvres les plus connues, les plus appréciées et la plus louée par les critiques et le public est de lui, vous l’avez compris, je veux, bien entendu, parler du Tombeau des Lucioles ! Ainsi, depuis sa sortie dans les salles, en 1988 – puis, au fil des ans, dans le reste du monde – ce long métrage d’animation aura sut conquérir les foules de par ses innombrables qualités qui en fond une œuvre qui n’a absolument rien perdu de sa force plus de trois décennies plus tard… Film dramatique qui nous replonge dans la fin de la Seconde Guerre Mondiale, dans un Japon au bord de la capitulation et qui ne cesse d’être bombarder quotidiennement, Le Tombeau des Lucioles est une œuvre d’une noirceur absolue, ce, malgré le coté poétique de la chose. Imaginez deux jeunes orphelins, vivant seuls et devant se débrouiller pour se nourrir alors que le pays est en déroute : un adolescent et une toute petite fille, le premier veillant du mieux qu’il peut sur la seconde. A priori, dans un film d’animation banal, nous aurions eu droit à un sympathique happy-end, or, ici, Isao Takahata ose briser un des plus grands des tabous du genre en nous montrant, à l’écran, la mort d’un enfant. Impensable, inimaginable !? Certes, je vous laisse imaginer la tronche des parents qui, à l’époque, avaient amené leurs enfants, souvent très jeunes, voir ce film… Cependant, le coté dramatique de la chose, aboutissement logique d’une intrigue dont on sait par avance qu’elle ne finira pas bien, fait du Tombeau des Lucioles une œuvre pas comme les autres et qui aura littéralement conquis un public adulte, plus mur et franchement lassé des trucs débiles que l’on trouve trop souvent dans les films d’animations. Bien évidement, l’œuvre d’Isao Takahata n’est pas fait pour tout le monde, cependant, si vous êtes réceptif au genre, si vous savez apprécier une certaine poésie – malgré la noirceur qui se dégage de ce film – et si vous n’avez pas peur de verser une petite larme à la fin, alors, Le Tombeau des Lucioles vous conviendra parfaitement. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir et apprécier une œuvre aussi excellente…
 

Points Positifs
 :
- Un des plus grands films des Studio Ghibli et il n’est même pas d’Hayao Miyazaki ! Il faut dire que Le Tombeau des Lucioles est bien plus qu’un simple film d’animation et que nous avons davantage affaire à une œuvre d’une maturité rare comme on en voit quasiment jamais dans le genre…
- Malgré le coté dramatique de l’intrigue et une fin oh combien traumatisante pour une grande partie du public, comment ne pas reconnaitre qu’il se dégage de cette œuvre une poésie certaine et que les nombreuses scènes du quotidien – souvent misérable – des deux enfants ne vous laisseront pas indifférent.
- Un des plus grands tabous du genre est brisé ici puisque on nous y montre la mort d’un très jeune enfant ! Ma foi, c’est une très bonne chose.
- Pour ce qui est de l’animation, il n’y a rien à redire et l’on frôle avec la perfection. Petite mention pour la reconstitution de Kōbe, ravagée par les bombardements américains.
- La preuve que dans les Studio Ghibli, il n’y avait pas que Miyazaki puisque c’est son vieux comparse, Isao Takahata, qui nous livre ici sa plus belle réalisation et une des œuvres les plus marquantes du studio.

Points Négatifs :
- Attention aux cœurs sensibles car Le Tombeau des Lucioles est une œuvre dramatique qui va très loin dans l’horreur. Bref, à déconseiller aux jeunes enfants ainsi qu’a ceux qui ne supportent pas les histoires qui finissent mal…
 
Ma note : 8,5/10

Le Château dans le Ciel


Le Château dans le Ciel
 
Des pirates du ciel, la bande de Dora, attaquent une forteresse volante. Ils recherchent une pierre volante appartenant à une jeune fille, Sheeta, retenue prisonnière. Cette dernière arrive à s'enfuir pour atterrir chez Pazu, un garçon de son âge. Tous deux découvrent qu'ils ont un point commun : Laputa, une île légendaire flottant dans le ciel. Le père de Pazu l'avait vue de ses propres yeux mais personne ne l'avait cru, le laissant mourir de chagrin. Mais Sheeta a cette pierre volante qui conduit jusqu'à l'île. Poursuivis par les pirates et le clan de Muska, l'homme voulant se servir de la jeune fille pour parvenir à régner sur ces terres, les deux enfants devront s'entraider pour y arriver avant eux...
 

Le Château dans le Ciel
Réalisation : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Musique : Joe Hisaishi
Production : Studio Ghibli
Genre : Fantasy
Titre en vo : Tenkū no shiro Rapyuta
Pays d'origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Date de sortie : 02 août 1986
Durée : 124 mn
 
Casting :
Mayumi Tanaka : Pazu
Keiko Yokozawa : Sheeta
Kotoe Hatsui : Dora
Minori Terada : Muska
Fujio Tokita : Papy Pomme
Ichiro Nagai : le général
Takuzō Kamiyama : Charles
Yoshito Yasuhara : Henri
Sukekiyo Kamiyama : Louis
Hiroshi Ito : Duffy
Ryūji Saikachi : Pepère
Machiko Washio : Okami
Reiko Suzuki : la grand-mère
Tomomichi Nishimura : le conducteur du train
 
Mon avis :
 Aussi incroyable que cela puisse paraitre, je n’avais jamais regardé Le Château dans le Ciel, petit bijou – un de plus me diront certains – du sieur Hayao Miyazaki et des Studio Ghibli, qui sont, bien entendu, les maitres étalons de l’animation nippone. Etais-ce dut a un manque d’intérêt pour cette œuvre ? En fait, absolument pas, disons plutôt que le coupable était Le Château Ambulant, autre long métrage d’animation et que, comment dire, entre des titres assez proches, j’étais parfois convaincu que, en fait, j’avais vu les deux alors que ce n’étais pas le cas – oui, je sais, je peux être franchement débile parfois… Quoi qu’il en soit, pour en revenir à ce Château dans le Ciel que j’ai donc découvert il y a peut de temps, disons que s’il m’aura fallut bien des années pour le voir – s’il était sorti au Japon en 1986, ce ne fut qu’au tout début des années 2000 qu’il paru en France – le jeu, en tous cas, en aura valut la chandelle tant j’ai été plutôt convaincu par ce dernier. Il faut dire que, sans être un chef d’œuvre absolu comme a put l’être des titres comme Princesse MononokéLe Voyage de Chihiro ou Nausicaä de la Vallée du Vent, ce Château dans le Ciel est un excellent film d’animation qui nous rappelle – mais étais-ce besoin – que le sieur Miyazaki fut, en son temps, un véritable génie. Ainsi, deux ans après Nausicaä de la Vallée du Vent, ce dernier nous propose une nouvelle fable fantastique où l’on retrouve ses traditionnels thèmes de prédilections, surtout à l’époque, c’est-à-dire, une certaine méfiance vis-à-vis de la technologie, une ode déclarée à la nature – même si cette thématique sera nettement plus renforcée par la suite – un dégout certain pour le militarisme et la volonté de puissance humaine, ce, en nous proposant une histoire où se mêlent des légendes issues des Voyages de Gulliver – Laputa, le fameux Château dans le Ciel – anciennes civilisations disparues, le tout, dans un univers Steampunk plutôt sobre – ce qui n’est pas plus mal – et avec une galerie de protagonistes hauts en couleurs. Bref, que du tout bon, c’est un fait et il est évidant que si vous êtes fans du genre, vous passerez un très bon moment devant ce Château dans le Ciel. Après, c’est clair que Miyazaki a fait nettement mieux par ailleurs, mais bon, disons que lorsqu’il ne nous pond pas des chefs d’œuvres, il nous offre de magnifiques dessins animés, ce qui est le cas ici…
 

Points Positifs
 :
- Sans être exceptionnel, Le Château dans le Ciel est un magnifique film d’animation comme seul Miyazaki sait nous en proposer. Ainsi, si vous êtes fans du maitre, ce long métrage est indispensable et vous fera passer un très bon moment.
- Une histoire sympathique, avec des personnages qui le sont tout autant, sans grande prise de tête et terriblement captivante. Bref, pourquoi bouder son plaisir !?
- Une inspiration plutôt bienvenue pour le fameux Laputa, ce château qui erre dans le ciel : eh oui, c’est tiré des Voyages de Gulliver !
- J’ai eu un petit coup de cœur pour les robots et leur look franchement original.
- Pour ce qui est de l’animation, il n’y a rien à redire mais cela est normal vu que c’est les Studio Ghibli qui sont aux manettes !
- Une bande originale plutôt réussie et qui est pour beaucoup pour la réussite de ce film.
 
Points Négatifs :
- Une œuvre sympathique mais loin de marquer les esprits comme d’autres titres de Miyazaki. Il manque tout de même un certain souffle épique à ce Château dans le Ciel, quelques personnages plus charismatiques, etc.
 
Ma note : 8/10

Le Château Ambulant


Le Château Ambulant
 
Une jeune fille de dix-huit ans, Sophie, qui travaille dans le magasin de son défunt père, rencontre par hasard un mystérieux sorcier nommé Hauru, lors d'une course poursuite. Hauru la prend alors en sympathie. Cependant la sorcière des Landes, qui est amoureuse de Hauru, devient jalouse de l'attention portée à Sophie par ce dernier. Pour se venger, elle décide de transformer la jeune Sophie en une vieille dame de quatre-vingt-dix ans. Incapable de révéler cette transformation à sa famille, elle s'enferme chez elle, puis s'enfuit. Dans les montagnes, elle rencontre un épouvantail enchanté qu'elle surnomme affectueusement Navet. Celui-ci la mène au château ambulant. Une fois à l'intérieur, après avoir fait le constat d'une insalubrité totale, elle fait connaissance avec le démon du feu, Calcifer. Celui-ci fait mouvoir le château et devine que Sophie a été victime d'un sortilège. Il lui propose alors de rompre le sortilège en lieu de quoi Sophie devra l'aider à son tour afin de briser le pacte qui l'unit à Hauru. Le lendemain, Sophie rencontre Hauru et se présente à lui comme la nouvelle femme de ménage.
 

Le Château Ambulant
Réalisation : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Musique : Joe Hisaishi, Youmi Kimura
Production : Studio Ghibli
Genre : Fantasy
Titre en vo : Hauru no ugoku shiro
Pays d'origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Date de sortie : 20 novembre 2004
Durée : 119 mn
 
Casting :
Chieko Baishō : Sophie (jeune et âgée)
Takuya Kimura : Hauru
Akihiro Miwa : Sorcière des Landes
Tatsuya Gashuin : Calcifer
Ryunosuke Kamiki : Marco
Yo Oizumi : Prince Justin
Daijiro Harada : Hin le chien
Haruko Kato : Madame Suliman
Yayoi Kazuki : Lettie
 
Mon avis :
 Je pense ne pas me tromper en affirmant que si l’on doit comparer Le Château Ambulant a de purs chefs d’œuvres comme Princesse MononokéLe Voyage de Chihiro ou Nausicaä de la Vallée du Vent, il apparait que, qualitativement parlant, nous sommes tout de même un bon ton en-dessous. Cela est plutôt dommage car cette énième œuvre des Studio Ghibli est franchement sympathique et que l’on passe un agréable moment a suivre les péripéties de cette jeune fille, Sophie, qui, suite a une malédiction, se retrouve dans le corps d’une femme de 90 ans et qui, amoureuse qu’elle est d’un sorcier, va se retrouver mêlée a de folles aventures entre affrontements magiques, conflits entre deux nations, sans oublier, une petite touche d’humour, ici et là. Mais bon, malgré tout le bien que l’on peut penser de cette œuvre, malgré le fait que, en toute sincérité, Le Château Ambulant vaut mille fois la quasi-intégralité des productions nord-américaines qui inondent les salles obscures, il manque tout de même tout un tas d’éléments qui l’empêchent d’atteindre la perfection que possèdent d’autres créations du sieur Miyazaki : pas de souffle épique comme dans un Princesse Mononoké, pas de grande figure principale – Mononoké, Nausicaä – qui marque les esprits, pas de grand message philosophique sur la nature, le conflit entre tradition et modernisme, pour ne citer que les éléments les plus évidents. Non, rien de tout cela, juste un fort sympathique film d’animation, sans grande prétention, qui ne nous fera pas vraiment réfléchir – il y a bien la thématique de la guerre mais sans plus – et qui, entre merveilleux, humour et une belle histoire d’amour, se contente de nous faire passer un bon moment ; c’est déjà cela mais je ne peux m’empêcher de me dire que Miyazaki nous a tout de même habituer a beaucoup mieux !
 

Points Positifs
 :
- Une œuvre franchement sympathique, fort plaisante à regarder et qui nous fait passer un bon moment. Magie, humour, guerre… il n’y a guère le temps de s’ennuyer devant ce Château Ambulant.
- Des personnages qui ne resteront peut-être pas dans les annales du genre mais qui n’en restent pas moins sympas : Sophie, bien sur, mais aussi Hauru, sorcier sans cœur au comportement fort discutable, le démon du feu Calcifer…
- Pour ce qui est de l’animation, il n’y a rien à redire mais cela est normal vu que c’est les Studio Ghibli qui sont aux manettes !
Le Château Ambulant est une œuvre très drôle mine de rien.
- Le château lui-même qui a franchement de la gueule !
 
Points Négatifs :
- Une œuvre sympathique mais loin de marquer les esprits comme d’autres titres de Miyazaki. Il manque tout de même un certain souffle épique à ce Château Ambulant, quelques personnages plus charismatiques, etc.
- Sophie est jeune, suite a la malédiction, elle devient vieille, juste là, tout est bien… Puis, vers la fin, tout s’emballe et un coup elle est jeune, un coup elle est vieille puis elle est entre les deux. Bon, là, je n’ai pas tout compris.
 
Ma note : 7,5/10

dimanche 21 janvier 2024

Le Voyage de Chihiro


Le Voyage de Chihiro
 
Suite à leur déménagement, un couple et leur jeune fille, Chihiro, roulent vers leur nouvelle maison. Ils s'égarent en chemin et arrivent devant un mystérieux tunnel qui effraie Chihiro mais intrigue ses parents. En le traversant à pied ils se retrouvent, tous les trois, sur des collines en bordure de mer et découvrent ce qu'ils pensent être un ancien parc à thème abandonné. Envoutés par les odeurs de nourriture appétissante du parc, les parents de Chihiro s'installent sur la devanture d'un restaurant désert rempli de plats délicieux pendant que leur fille explore la ville. Lorsque soudainement la nuit tombe, des ombres étranges apparaissent un peu partout et se mettent à animer les rues. Effrayée, Chihiro retourne auprès de ses parents et découvre avec horreur qu'ils se sont transformés en cochons. Coincé dans cet univers étrange dans lequel les humains ne sont pas acceptés, le corps de Chihiro commence à disparaitre, c'est alors que le jeune et mystérieux Haku vient à son secours en lui faisant avaler un remède. Afin de s'intégrer à ce monde, qui s'avère être un lieu de repos et de détente pour les esprits, Chihiro va devoir travailler durement dans le bâtiment des bains, dirigé par la vieille sorcière Yubaba, pour tenter de venir en aide à ses parents. Ce bâtiment étrange est habité par une multitude d'êtres fantastiques qui vont tour à tour aider ou empêcher Chihiro de redonner un aspect humain à ses parents.
 

Le Voyage de Chihiro
Réalisation : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Musique : Joe Hisaishi
Production : Studio Ghibli
Genre : Animation
Titre en vo : Sen to Chihiro no kamikakushi
Pays d'origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Date de sortie : 27 juillet 2001
Durée : 124 mn
 
Casting :
Rumi Hiiragi : Chihiro Ogino / Sen
Miyu Irino : Haku
Mari Natsuki : Yubaba / Zeniba
Bunta Sugawara : Kamaji
Yasuko Sawaguchi : Yūko Ogino
Takashi Naitō : Akio Ogino
Yumi Tamai : Lin
Tatsuya Gashuin : Aogearu la grenouille
 
Mon avis :
 Dans mes critiques précédentes, je vous ai parlé de ces deux magnifiques chef d’œuvres du sieur Hayao Miyazaki que sont Nausicaä de la Vallée du Vent et, surtout, Princesse Mononoké. Qui plus est, j’ai également eu l’occasion de porter aux nues les créations d’un homme que je qualifierai, sans exagération aucune selon moi, de tout bonnement génial ! Car oui, et n’en déplaise aux indécrottables qui ne supportent pas tout ce qui vient du Japon, ou même, tous ceux qui n’aiment pas les dessins animés (ou alors, tout juste les idioties crasses d’outre-Atlantique, ces espèces de compiles de gags pour adolescents qui n’apportent pas franchement grand-chose a l’animation en règle général), Miyazaki est un génie, nous le prouvant quasiment a chaque fois, par le biais de multiples œuvres, certaines certes plus réussies que les autres, depuis environ quatre bonnes décennies. Et donc, a présent, c’est une autre œuvre du sieur Miyazaki qui a droit aux honneurs sur ce blog : Le Voyage de Chihiro. Mon premier constat est que l’on se trouve là devant ce que je qualifierais comme étant une sorte de Best-of Miyazaki, Le Voyage De Chihiro étant donc un bestiaire de l'imaginaire du maître de l'anime. Si on retrouve des figures plus ou moins déjà vu sous des formes quasi-similaire dans ses précédents films, l'énergie créative du réalisateur ne s'est pas essoufflée tant la panoplie de créatures, d'esprits surtout est diversifiée. D’ailleurs, sur ce point, nous avons droit a tout un florilège varié, parfois étonnant pour un nous autres occidentaux peux au fait de la culture nippone et de son imaginaire merveilleux, et ce, même si le connaisseur des œuvres précédentes du maitre ne sera pas trop dépayser (cela étant également valable pour ceux qui, éventuellement, sont familiers du fantastique nippon, décidément aux antipodes du notre, ce qui donne toujours une petite touche que l’on pourrait qualifier d’exotique, mais tout de même intéressante). Le trait plus précis que jamais Miyazaki nous embarque dans un monde parallèle, le monde des esprits, car si le monde contemporain est évoqué dans le début, tout début du film, c'est pour mieux l'abandonner et laisser la place à ce monde-ci, épuré, ou presque, de vies humaines. Au travers du voyage sont évoqués tout les travers de la société de consommation moderne, abondance, services publics, individualisme, domination, précarité, comme toujours sous des formes plurielles, métaphores poétiques et ravissantes : humains s'empiffrant devenant aussitôt porcs, irrespectueux, qui leur vaut se bannissement du palais des bains. Puisqu’en effet, le monde où se trouve Chihiro est bien vidé de ces êtres humains écœurants et malfamés. Pourtant l'entreprise – car c’en est une, avec tous les travers que cela comporte – qu’est vraiment ce palais, sorte de station balnéo-thérapeutique, répond aux exigences d'individualité importante aux dépends de travailleurs débordés soumis à une hiérarchie très humaine, avec à sa tête la sorcière Youbaba, rappelant par son nom et son comportement une Baba-Yaga nordique que l’amateur de merveilleux connaît bien. Donc pas si utopique que ça ce monde, en effet Chihiro, seule humaine ou presque – au sein d’une faune d’hommes grenouilles surtout et de servantes dont une bonne partie n’est pas totalement humaine – est la seule qui semble avoir une trace de bonté, d'altruisme, le palais est donc un reflet caricatural de la société mondiale, Miyazaki à la lumière d'un La Fontaine, animalise les hommes pour mieux les décrire. Pas vraiment question de message écologique ici, mais plutôt un retour aux sources japonaises, aux croyances nippones, leurs esprit, leurs démons, que Miyazaki voit de plus en plus abandonné par le japon moderne. Flash-back nostalgique ? Pas question, Miyazaki sait évoluer avec son temps, comme le montre les techniques graphiques, bien entendu, utilisées dans le film, mais aussi ce que l’on peut voir dans le vrai monde, l’Audi des parents, la signalétique... ainsi que, dans ce monde des esprits qui ne vit réellement que la nuit, ce fameux train, qui pourrait paraître incongru de prime abord, mais qui, finalement, s’adapte plutôt bien a l’ensemble, avec ses passagers fantomatiques et son aller simple pour une destination inconnue, qu’il répète inlassablement. Hayao n'est donc pas un rétrograde, il essaye dans ses films de mêlées la féerie éternelle japonaise au monde contemporain aussi hostile soit-il, preuve encore de la maturité et de la sagesse du maître. Le Voyage de Chihiro est un voyage pour les sens, coloré, plus affiné que jamais, le dessin arrive à captivé, à surprendre, à émerveillé tout le temps par sa fantaisie et son imaginaire débordant, toujours créatif et vif, avec toujours ce goût paradoxal pour ce qui dégouline des corps, métaphore ultraclassique vu et revu a de multiples reprises dans le passé et dans bien des œuvres, mais néanmoins, efficace d'un mal qui s'en va, par les orifices symboliques, bouche ou plaie. Miyazaki s'il est un grand enfant, éternel rêveur, poétique, n'en perd pas pour autant sa perception simple des choses, du monde et des êtres, qu'il voit pour chacun, aussi laid, putride soit-il, une fin en soi, à la manière Kantienne, tolérant et moraliste, humain finalement. Ainsi, avec un scénario d'une complexité et d'une originalité rare, avec un personnage principal finalement intéressant et atypique, des protagonistes secondaires assez attachants, quelque soit leur rôles, un humour présent et subtil qui n’enlève rien au message du film, un univers tout bonnement envoutant , une qualité de dessin bien évidement remarquable (comme d'habitude : un vrai travail de titan qui ne passe pas inaperçu et qui régales les yeux) ainsi que, pour conclure, une bande originale du même acabit, très soignée et en accord parfait avec l'ensemble des scènes, il me semble évidant que Le voyage de Chihiro ne peut, tout au long de ses deux heures, qu’enchanter le spectateur, émerveiller et conquis. Indéniablement, Le voyage de Chihiro constitue donc un incroyable concentré des différentes œuvres de Miyazaki, récit simple mais aboutit, c'est surtout au niveau création que Miyazaki en fait son œuvre la plus complète, la plus foisonnante, riche dans sa forme et intelligente, dans sa forme comme toujours, Chihiro est pour la philosophie ce qu'était Mononoké pour la nature, une ode parfaite, charmante, impeccable de pureté graphique et de créativité magique. Une œuvre qui plaira autant aux petits comme aux grands même si, bien évidement, ceux-ci auront un autre regard, plus posé, sur ce qui est plus qu’un simple et banal dessin animé. Alors maintenant se pose la grande question : peut-on qualifier Le voyage de Chihiro d’authentique chef d’œuvre – alors que, toujours selon mon avis, Princesse Mononoké ou Nausicaä méritaient, eux, largement ce qualificatif – force est de constater que, même si après tout, cela reste une affaire de gouts personnels, selon moi, et tout en gardant une préférence pour les deux œuvres là, je pense que la réponse, et ce, dans un genre différent, est oui, indéniablement. Bref, une fois de plus avec Miyazaki, un indispensable que tout amateur d’animation nippone – mais pas uniquement car cela serait bien trop réducteur – se doit de voir de toute urgence si ce n’est pas déjà fait.
 

Points Positifs
 :
- Un formidable condensé de tout ce que Miyazaki a put faire auparavant se retrouve dans ce Voyage de Chihiro : ainsi, entre toutes ces créatures et autres divinités des mythes nippons, ces sorcières, ces esprits et ces dragons, le maitre nous amène dans un beau voyage dans un Japon d’un autre temps, un Japon où le fantastique marchait encore avec le réel et où la modernité n’avait pas imposée sa loi.
- Une histoire plutôt réussie et qui se laisse fort bien regarder, des personnages assez attachants et une héroïne principale qui, passer les débuts, s’avère plus intéressante qu’on pourrait le penser de prime abord.
- Pour ce qui est de l’animation, du design des protagonistes, des dessins en eux-mêmes, il n’y a rien à redire : après tout, c’est les Studio Ghibli et les fans, bien évidement, seront en terrain familier.
- Divinités, créatures, esprits et autres curiosités enchantent nos yeux tout au long du film.
- L’opposition entre modernité et passé, entre ce Japon moderne et ancestral, quoi que, par moments, les deux sont liés – je pense particulièrement a ce train, oh combien mystérieux et a ses passagers qui le sont tout autant.
- Une bande originale tout bonnement excellente.
- Une certaine dose d’humour, plutôt bienvenue et qui ne tombe jamais dans le n’importe quoi, comme dans les productions américaines.
 
Points Négatifs :
- Il est indéniable que malgré toutes ses qualités, Le Voyage de Chihiro n’est peut-être pas l’œuvre de Miyazaki la plus simple d’accès et que tout ce florilège de créatures et autres divinités perdent un peu le spectateur occidental, peut habituer aux mythes nippons.
- Une fin un peu trop rapide a mon gout.
 
Ma note : 8,5/10

Princesse Mononoké


Princesse Mononoké
 
Pendant l’ère Muromachi, au Japon, Ashitaka, le prince de la tribu des Emishis, est frappé d'une malédiction après avoir tué un dieu sanglier devenu démon. La chamane du village le dit condamné à devenir lui-même un démon. Il part dans le but de « porter sur le monde un regard sans haine », espérant y trouver la source de sa malédiction et un moyen de s'en débarrasser. Il se retrouve mêlé à une guerre entre les esprits de la forêt, animaux gigantesques et doués de parole (auxquels il faut ajouter San, la princesse Mononoké élevée par la louve Moro), et deux partis humains aux intérêts contradictoires : Dame Eboshi, dirigeante du village des forges qui souhaite détruire la forêt afin de permettre la prospérité à son peuple, et les samouraïs du seigneur Hasano, cherchant à dominer le village des forges car jalousant son fer.
 

Princesse Mononoké
Réalisation : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Musique : Joe Hisaishi
Production : Studio Ghibli, Tokuma Shoten, Nippon Television, Dentsu Music and Entertainment, Nibariki
Genre : Animation, Aventure, Drame, Fantasy
Titre en vo : Mononoke Hime
Pays d'origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Date de sortie : 12 juillet 1997
Durée : 134 mn
 
Casting :
Yōji Matsuda : Ashitaka
Yuriko Ishida : San
Akihiro Miwa : Moro
Yūko Tanaka : Dame Eboshi
Tsunehiko Kamijô : Gonza
Kaoru Kobayashi : Jiko
Sumi Shimamoto : Toki
Hisaya Morishige : Okkoto
Masahiko Nishimura : Kohroku
 
Mon avis :
 N’y allons pas par quatre chemins et disons le tout net : selon moi, ce film d’animation est à mon avis le chef d'œuvre d'Hayao Miyazaki. Voilà, la chose est dite ; au moins, ainsi, vous savez par avance ce que j’en pense. Sortie en 1997 juste avant le magnifique Voyage de Chihiro, mais pas avant le fatidique, pour certains, an 2000 (vous vous souvenez du fameux bug ?) dans nos vertes contrées, Princesse Mononoké est une œuvre qui comporte les thèmes de prédilection de Miyazaki : légendes traditionnelles du Japon, conscience écologique, lutte entre l'Homme et la Nature, refus du manichéisme... On y suit les aventures du jeune prince Ashitaka, banni de son village à la suite de l'infection étrange qu'il reçu en combattant un curieux démon qui s’était emparé d’un sanglier géant doué de parole. Partant pour un voyage dans le Japon médiéval afin de découvrir qui est à la source de cette malédiction, il rencontrera un moine étrange et cupide, la grande dame Eboshi qui est à la tête d’un village de mineurs et de forgerons mais qui possède des cotés pour le moins philanthropiques (on s’aperçoit que les femmes du village sont toutes d’anciennes prostituées rachetées par Dame Eboshi), ainsi que San, la fameuse Princesse Mononoké qui vit parmi les loups et lutte pour défendre la grande Forêt. Le but d'Ashitaka est de « regarder sans haine » comme il est dit dans l’histoire, et devant cette lutte entre deux mondes, celui des humains et celui de la nature, apparemment irréconciliable, il ne cherchera pas à privilégier un seul point de vue, essayant de les concilier, tache ardue s’il en est. Princesse Mononoké nous montre donc l'ascension de l'homme face aux puissances ancestrales de la Nature, sans pour autant que le réalisateur cherche à nous convaincre que l'humanité est destructrice et mauvaise. Car ici, nous ne sommes pas le moins du monde dans un Disney, encore moins dans un quelconque film hollywoodien type : si vous êtes un adepte inconditionnel du manichéisme, cette œuvre de Miyazaki n’est pas pour vous. Mais si vous êtes un écolo pur et dur, une certaine partie de son message ne vous plaira peut être pas… Point de manichéisme ? En effet, les hommes, eux aussi issus de la Nature sont pleins de ressources telles que le désir de progrès, l'entraide et la quête d'un avenir meilleur pour les plus démunis. En face, nous découvrons le monde des anciens esprits de la Nature, guidés par le magnifique Dieu-Cerf de la Forêt, qui ne comprennent pas les hommes qui détruisent la Forêt et ne semblent avoir aucun respect pour ces entités millénaires. Ainsi, la jeune San, qui elle aussi est pourtant une humaine, est prête à tout pour stopper l'expansion des hommes, un conflit qui finira par mener à une terrible guerre. Et au cours de l’avancée de l’intrigue, le spectateur se surprend à trouver des points positifs dans les deux camps opposés, ce qui est pour le moins étonnant et accessoirement, rare : certes, le message écologique est fort, et l’on y adhère fortement ; après tout, comment ne pas prendre fait et cause pour cette foret ancestrale, magnifique, où errent des animaux que l’on pourrait qualifier de primordiaux, des dieux et des créatures féeriques des bois ? Mais d’un autre coté, comment ne pas éprouver de la sympathie pour ces villageois, travailleurs, courageux et drôles, et pour cette Dame Eboshi charismatique en diable, comme bon nombre des protagonistes de cette histoire, qui sous ses airs de dureté propre a son statut de chef, est presque une « mère » pour les villageois. Où l’on voit que tout n’est ni blanc, ni noir, même s’il y a bien quelques « méchants », les fameux samouraïs d’un quelconque seigneur de la guerre local ainsi que les envoyés de l’Empereur, et que du coup, prendre parti pour l’un des deux camps n’est pas chose aisée. La Nature est la Nature et il faut la préservée, cela va de soit ; mais au détriment de la vie humaine ? Les choses sont loin d’être aussi simples et sur ce point, Princesse Mononoké fonctionne à merveille. Techniquement, car il est temps d’en parler, le film est une splendeur. Les décors réalistes et magnifiques nous plongent dans un univers historiquement exact et empreint en même temps d'un profond mysticisme. L'animation des personnages et des créatures est époustouflantes et de nombreuses scènes d'actions sublimes entretiennent une incroyable tension tout le long du film. La musique de Hisaishi (ah, cette bande son, l’une des meilleurs qu’il m’ait été donné d’entendre dans une œuvre d’animation… j’avais même acheté la BO a l’époque de sa sortie) est parfaite et possède un grand sens épique. Les personnages, que cela soit le jeune prince Ashitaka prêt a tout pour réconcilier deux camps que tout oppose, San, la fille-louve, extrémiste dans ses sentiments au départ mais qui ne peut renier sa nature humaine, coincée qu’elle est entre deux mondes mais qui n’en choisira pas moins toujours celui de sa « mère » ou Dame Eboshi dont je vous ais parler un précédemment, sont tous charismatiques au possible, y compris les second couteaux, villageois, le moine, mais aussi, car il ne faut pas les oublier, loin de là, les fameux « animaux primordiaux », Moro la divinité louve, le vieux sanglier aveugle Ottoko mais aussi le Dieu-Cerf qui reste peut être coït pendant tout le film mais qui n’en dégage pas moins, malgré son apparence, un charisme peu commun. Quant au scénario, celui-ci est un modèle du genre : profondément intelligent et philosophique, présentant dans toute sa complexité les rapports de l'esprit humain aux forces du monde. On est donc immédiatement frappé par le génie visuel de l'œuvre ainsi que par sa portée intellectuelle qui mène à une réflexion nécessaire et gigantesque. Princesse Mononoké est donc le genre d'œuvre que l’on n’oublie jamais car elle laisse une trace profonde dans l'esprit de celui qui la voit, donnant le sentiment d'avoir assisté à un spectacle fascinant de beauté, de rage et de noblesse des sentiments. La réflexion qui s'en suit a une portée infinie, tant elle est au cœur de tous ceux qui se sont un jour posé la question de leur place dans le monde et de la responsabilité humaine par rapport à la planète. Princesse Mononoké est donc un des plus grands témoignages culturels modernes du Japon, un film fondamental et merveilleux, l'œuvre d'un authentique génie, Hayao Miyazaki, que je recommande donc fortement a tous ceux qui aiment le merveilleux, la rêverie, l’onirisme propre a ces paysages proposés et tout bonnement exceptionnels, mais aussi, tous ceux qui ne voient pas que de façon manichéenne, ceux qui n’ont pas peur de réfléchir et qui aiment qu’une œuvre, quel quelle soit, soit un peu plus qu’un simple divertissement. Bien évidement, pour ceux là, Princesse Mononoké est fait pour vous. J’avais découvert cette œuvre il y a prêt de dix ans, lors de sa sortie en France et j’en étais presque tombé amoureux. M’étant procuré le DVD a l’époque, cela faisait un certain temps que je n’avais pas eu l’occasion de le revoir mais là, sincèrement (et en VO pour la première fois, c’est toujours mieux), je viens de passer une excellente après midi… c’était presque comme si je le découvrais pour la première fois. En toute franchise, et sans exagérer, Princesse Mononoké est un vrai chef d’œuvre.
 

Points Positifs
 :
- Une magnifique fable écologique mais qui ne tombe jamais dans le fascisme vert puisque les deux points de vus, celui de la nature et celui des humains, sont abordés de la même manière avec leur qualités et leurs défauts. Bien sur, il y a une préférence pour le premier mais sans que l’on tombe dans l’excès.
- L’histoire en elle-même est magnifique avec ce héros déchiré entre deux mondes et qui ne souhaite qu’une chose, les réconcilier, cette fille louve indomptable et cette femme qui se moque complètement des anciens dieux et de la nature mais qui s’avère être une vrai mère pour les siens. Bref, ici, nous sommes à des années lumières du manichéisme traditionnel.
- Des personnages charismatiques : que ce soit les trois que je viens de citer ou le simple villageois, que ce soit l’esprit de la forêt ou le chef des sangliers, tous possèdent un petit quelque chose qui les rend attachants.
- Graphiquement, c’est une pure merveille et entre ses décors enchanteurs, ses personnages attachants, ses animaux primordiaux et ses esprits de la forêt, nos yeux ne peuvent qu’être émerveillés.
- Une bande originale à la hauteur de l’œuvre, c’est-à-dire, sublime.
- La poésie indéniable qui se dégage de l’ensemble, certains passages étant tout bonnement enchanteurs.
- Sans nul doute le chef d’œuvre de Miyazaki, qui n’a pas prit une ride, deux décennies plus tard et qui se revoit, encore et encore, sans le moindre problème.
 
Points Négatifs :
- Si vous êtes totalement allergique au cinéma d’animation ou bien un fasciste vert (bah oui, les humains aussi ont leur place dans cette œuvre), alors, passez votre chemin.
 
Ma note : 10/10