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vendredi 26 avril 2024

X-Statix


X-Statix
 
Ils sont mutants, ils sont célèbres, ils sont antipathiques et leur espérance de vie est relativement courte ! X-Statix est la vitrine people des mutants, et ses membres se voient sans cesse embarqués dans des aventures étranges, hilarantes et mortelles ! Ne vous attachez pas trop à eux, on ne sait jamais combien de pages il leur reste à vivre. Une exception cependant : Doop, l'ami de Wolverine. Lui, on peut être sûr qu'il s'en sortira toujours !
 

X-Statix
Scénario : Peter Milligan
Dessins : Mike Allred, Darwyn Cooke, Paul Pope, Duncan Fegredo, Sean Phillips, Nick Derington, Philip Bond
Encrage : Mike Allred, J. Bone, Darwyn Cooke, Duncan Fegredo, Paul Pope, Philip Bond, Nick Craine, Kent Williams, Marcos Martin, Nick Dracotta, Nick Derington
Couleurs : Laura Allred, Dan Kemp, Han Allred, Marcos Martin
Couverture : Mike Allred
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : X-Statix
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 21 décembre 2011
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 18 Janvier 2023
Nombre de pages : 1200

Liste des épisodes
X-Force 116-129
X-Statix 1-26
Brotherhood 9
Wolverine/Doop 1-2
X-Statix – Dead Girl 1-5
X-Men Unlimited 41
Marvel – My Mutant Heart
Nation X 4
 
Mon avis :
 Nous sommes au tout début des années 2000 et, dans le petit monde des comics, Marvel, après avoir connu une fin de décennie précédente pour le moins compliquée – après tout, la maison d’édition n’était pas passée loin de la banqueroute – commence, petit à petit, à remonter la pente même s’il faudra encore patienter quelques temps et l’explosion des films de super-slips au cinéma pour que la firme soit véritablement sauvée. La raison de ce sursaut ? Quelque part, tout le contraire de que Marvel fait désormais, c’est-à-dire, l’originalité, la prise de risque et tandis que les têtes pensantes de la Maison des Idées faisaient appel a tout un tas d’auteurs non conventionnels, que les X-Men étaient repris par un certain Grant Morrison et que son New X-Men est, encore aujourd’hui, le dernier truc vraiment potable de la franchise, que l’univers Ultimate était créer et que son fer de lance, Ultimates, allait grandement inspiré les films à venir, une série que l’on peut qualifier de mineure, X-Force, et qui n’intéressait, jusque là, que les fans absolus de la franchise mutante, allait révolutionner le genre et faire énormément parler d’elle, au grand dam des fans de la première heure, certes, mais pour le plus grand plaisir d’une autre frange du lectorat qui allait littéralement tombé sous le charme de cette série décidément pas comme les autres… Pour rappel, X-Force, jusque là, c’était la série bourrine par excellence avec, a sa tête, Cable et sa philosophie particulière, c’est-à-dire, on tape d’abord et on discute ensuite. L’idée collait plutôt bien aux années 90, c’est un fait, mais avec le New X-Men de Morrison, nettement plus jusqu’au boutiste et aboutie, disons que même Cable apparaissait comme étant dépassé. Du coup, les têtes pensantes de chez Marvel refilèrent le bébé a deux hommes, Peter Milligan et Mike Allred, en leur donnant carte blanche et, ma foi, ce que ces deux là ont fait de cette série… comment dire… même deux décennies plus tard, disons que certains ne s’en sont toujours pas remis ! Totalement irrévérencieux, les nouveaux membres de X-Force – qui devint donc, par la suite, X-Statix – ne sont que des individus peu recommandables qui certes sont des mutants, certes possèdent des pouvoirs mais n’usent ceux-ci que pour l’argent, la gloire, la célébrité et la débauche. Filmés en permanence tels des stars de la télé réalité, genre alors naissant, ces mutants a l’espérance de vie plutôt courte – en effet, dès le premier épisode, la quasi-totalité de l’équipe allait se faire massacrer – étaient tellement aux antipodes du rêve de Xavier que, fatalement, les vieux fans des X-Men allaient hurler au loup tandis que d’autres, captivés par l’audace de cette transformation, allaient totalement adhérer au concept – et ce, pour rappel, avant The Boys de Garth Ennis ! Une quarantaine d’épisodes – une partie sous le nom de X-Force, une vingtaine sous le titre de X-Statix et une flopée d’épisodes spéciaux et de mini-séries – plus tard, la fête, malheureusement, était finit ce qui, tout de même, avec du recul, ne fut pas une mauvaise décision : après tout, mieux vaut conclure tant que la qualité est au rendez vous plutôt que de tomber dans le grand n’importe quoi traditionnel qui touche la majeur partie des séries habituelles de chez Marvel ou DC. Mais les fans, eux, n’avaient pas oublié X-Statix, ils n’avaient pas oublié les scénarios saugrenus et pertinents de Peter Milligan, le style oh combien particulier de Mike Allred et, ma foi, comment ne pas reconnaitre, pour ma part, ma joie immense lorsque, enfin, après tant d’années d’attente, j’ai put enfin me procurer l’intégrale de la série, chose que je croyais tout simplement impossible en France vu que celle-ci, après tout, est oh combien particulière… Et donc, cette relecture de X-Statix, comment vous dire, oui, comment vous dire que celle-ci m’aura procuré un plaisir non dissimulé et que, avec du recul, je me suis dit que oui, mille fois oui, Milligan avait tout bonnement dix ou vingt ans d’avance et que ses scénarios restent encore toujours aussi pertinents tout en n’ayant rien perdu de leur coté tendancieux ! Bref, vous l’avez compris, X-Statix est un incontournable absolu qui n’a rien perdu de sa force malgré les années écoulées, un véritable ovni chez Marvel qui a de quoi surprendre surtout quand on voit ce qu’est devenu la maison d’éditions depuis, c’est-à-dire, un gros truc bouffi sans intérêt qui se contente de suivre ses films et qui ne cesse d’essayer de copier ce qui a fait son succès auparavant, ce, avec un résultat fatalement moins somptueux. Bien entendu, ici, nous sommes davantage dans l’indépendant ce qui explique pourquoi une telle série aura tant déplu aux fans traditionnels, cependant, quelque part, peu importe : X-Statix restera dans l’histoire des comics, ce qui, il faut le reconnaitre, ne sera pas le cas de la plupart des productions Marvel et DC de ces vingt dernières années, n’en déplaise à beaucoup…
 

Points Positifs
 :
- L’intégrale de ce qui est sans aucun doute possible une des séries les plus originales de ces vingt dernières années, je veux, bien entendu, parler de X-Statix – autrefois X-Force. Irrévérencieux au possible, nous proposant des protagonistes parfois détestables, souvent peu recommandables et qui n’ont qu’un seul but, se faire un maximum d’argent et profiter de la gloire sous toutes ses formes, X-Statix est un truc énorme qui n’a absolument rien perdu de son intérêt deux décennies plus tard !
- Peter Milligan avait carte blanche ici et, ma foi, cela se voit ! Thématiques originales, personnages égoïstes, espérance de vie pour le moins courte pour tout ce petit monde, nous sommes à mille lieux des traditionnelles productions de chez Marvel et c’est une très bonne chose !
- Mike Allred est un artiste que l’on peut qualifier d’underground et dont le style cartoonesques ne plaira pas à tout le monde, cependant, comment ne pas reconnaitre que nous avons là un grand artiste, original et qui est pour beaucoup pour la réussite de cette série !?
- L’Orphelin, Venus Dee Milo, L’Anarchiste, U-Go Girl et les autres… voilà tout de même une petite flopée de personnages qui ont marquer les esprits !
- Une intégrale de qualité où l’on peut retrouvé tous les épisodes de la série principale, les mini-séries et même quelques épisodes annexes. Bref, de quoi faire plaisir aux fans de X-Statix.

Points Négatifs :
- Voilà une œuvre absolument pas grand public pour un sou et qui aura fortement déplu aux fans traditionnels de Marvel et des séries mutantes en général. Il faut dire que, avec X-Statix, nous sommes davantage du coté de l’indépendant qu’autre chose.
- Bien entendu, c’est compréhensible que les auteurs n’aient pas put aller jusqu’au bout de leur idée initiale, c’est-à-dire, faire de Lady Diana un membre de l’équipe – quel scandale cela aurait été – mais bon, je pense tout de même que l’on est passé à coté de quelque chose de grandiose !

Ma note : 8,5/10

jeudi 25 avril 2024

Earth X


Earth X
 
Aaron Stack se sent appeler par une force supérieure. Il se retrouve très vite sur la Lune et fait face au fameux Gardien Uatu. Celui-ci lui raconte toute la vérité sur la création du monde et de la vie : des Célestes aux hommes en passant par les Déviants, les Krees, les Dieux ou les super-héros… Tout témoigne d’une volonté farouche de survivre, souvent au détriment des autres. Les temps ont passé mais pas la violence et la haine qui se dégagent de toute époque. Aujourd’hui, en 2030, Uatu a perdu son pouvoir de regard sur tout ce qui se passe et demande à Aaron de devenir ses yeux ; le nouveau Gardien qui va raconter à l’ancien ce qu’il ne peut plus voir. Aaron est désormais l’androïde X-51. Pour supprimer la pauvreté, Red Richards tente de concentrer du vibranium pour changer le monde. Malheureusement, l’expérience tourne au cauchemar et provoque une mutation gigantesque sur la terre. Pourquoi Captain America a-t-il perdu la foi ? Qui est ce nouveau Crâne Rouge ? Que recherchent les Inhumains en revenant sur Terre ? X-51 comprend que l’espèce humaine est menacée…
 

Earth X
Scénario : Alex Ross, Jim Krueger
Dessins : John Paul Leon
Encrage : John Paul Leon
Couleurs : John Paul Leon
Couverture : Alex Ross
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel
Titre en vo : Earth X
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 1999 – 2000
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Panini Comics
Date de parution : 25 novembre 2020
Nombre de pages : 472
 
Liste des épisodes
Earth X 0-12
Earth X – X
 
Mon avis :
 Comme vous avez put le constater, dans ma critique précédente, j’avais eu l’occasion de vous parler d’un certain Marvels, mini-série qui, comme son nom l’indique, avait été publiée, au milieu des années 90, par la célèbre maison d’éditions qu’il est, par la force des choses, inutile de nommer. Cependant, au-delà des qualités intrinsèques de cette mini-série, ce qui aura le plus marquer les lecteurs avec Marvels, ce fut, bien entendu, la partie graphique de cette saga. Œuvre du sieur Alex Ross qui, contrairement à ses pairs, utilisait la peinture plutôt que les crayons, cette mini-série aura durablement marquée les esprits et permis, surtout, aux amateurs de comics de découvrir un artiste que l’on peut qualifier, sans exagération aucune, d’hors du commun. Cependant, Marvels n’était qu’un coup d’essai pour le sieur Ross et si celui-ci œuvra également de fort belle manière du coté de DC, une autre mini-série chez Marvel vint assoir définitivement l’immense talent de l’artiste, je veux, bien entendu, parler de Earth X ! Pour la petite histoire, ce ne fut que très récemment que j’ai eu l’opportunité de lire, dans son intégralité, cette saga qui, depuis sa parution a la toute fin des années 90, aura été louée à la fois par la critique que par le public et, par la force des choses, vous pouvez imaginez mon enthousiasme lorsque, sensiblement un quart de siècle plus tard, je me suis enfin plongé dans la lecture de celle-ci. Allais-je être déçu ou bien Earth X serait-il conforme à mes attentes ? Bon, je ne fais pas durer le suspens plus longtemps, oui, mille fois oui, Earth X est une bonne, que dis-je, une excellente saga comme, finalement, Marvel n’en produit plus depuis presque deux décennies – et je n’exagère nullement en affirmant cela. Spectaculaire, grandiloquent mais dans le bon sens du terme, par moments épique, terriblement bien écrite, cette mini-série en quatorze épisodes – un épisode 0, 12 volets puis une conclusion – est le pendant parfait de son homologue de chez DC, le fameux Kingdom Come, chef d’œuvre absolu d’Alex Ross dont je vous parlerais le mois prochain. Cependant, il y a une différence notable et, selon moi, elle est de taille : Alex Ross n’est pas aux dessins ! Eh oui, malheureusement, l’artiste originaire de l’Oregon délaisse pour une fois ses pinceaux pour s’atteler au scénario – en compagnie de son comparse Jim Krueger – et c’est donc un certain John Paul Leon qui dessine l’intégralité de la mini-série. Le résultat, fatalement, est moins somptueux, cependant, de par son style pour le moins spécial, force est de constater que, qualitativement parlant, c’est du tout bon et que, une fois passé la déception de ne pas retrouver Alex Ross aux pinceaux, il est difficile de ne pas apprécier le travail du sieur Leon – même s’il faut reconnaitre que certaines planches, par moments, sont un peu brouillonnes… Mais si l’on met de coté cette partie graphique qui, bien entendu, ne mettra pas tout le monde d’accord, force est de constater que nous avons tout de même affaire a un scénario pour le moins grandiose et que cet univers Marvel du futur avec ses héros morts, désabusés ou bien différents de ce que l’on connait est une franche réussite. Ajoutons à cela une intrigue captivante de bout en bout malgré sa complexité, ce coté fin du monde assumé et ses très nombreuses et fascinantes révélations sur les origines de l’humanité et l’on obtient, au final, une bonne, que dis-je, une excellente mini-série qui peut être qualifiée comme étant un des tous derniers chefs d’œuvres de Marvel, rien que ça ! A cela, on ajoutera, naturellement, qu’avec Earth X, on aura compris que le sieur Alex Ross, malgré tout son talent, n’était pas qu’un simple artiste mais aussi un très bon scénariste et cela, ma foi, on ne s’y attendait peut-être pas…
 

Points Positifs
 :
- Un des derniers chefs d’œuvres de chez Marvel, une mini-série qui, malgré un quart de siècle écoulé, n’a absolument rien perdu de son intensité narrative et qui s’avère être captivante de bout en bout. Bref, c’est ce que l’on appelle un incontournable !
- Scénaristiquement, Earth X est sublime, tout simplement ! Il faut dire que le duo composé d’Alex Ross et de Jim Krueger nous propose ici une intrigue fascinante qui, en plus de nous dévoiler les origines de l’humanité et le rôle des Célestes – entre autres – dans tout cela, nous offre également un futur pour le moins apocalyptique où des héros plus désabusés que jamais, tentent de survivre dans un monde où tout le monde possède désormais des super pouvoirs !
- Certes, Alex Ross n’est pas aux pinceaux et se contente d’illustrer les couvertures, cependant, le regretté John Paul Leon est un digne successeur surtout que son style particulier colle plutôt bien a cette ambiance de fin du monde.
- Le plaisir de découvrir ce que sont devenus les héros et certains de leurs ennemis dans ce sombre futur. Il faut dire que le travail de recherche du sieur Ross pour leur donner un nouveau look est notable. Bien entendu, il en est de même pour les petits nouveaux.
- Si vous avez aimé Kingdom Come alors, vous allez adorer Earth X.
- Les couvertures d’Alex Ross, bien évidement !
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, John Paul Leon n’est pas Alex Ross et l’absence de ce dernier aux dessins aura déplu à pas mal de monde, ce qui peut se comprendre…
- Même si, dans l’ensemble, John Paul Leon livre une prestation magnifique sur Earth X, il faut reconnaitre que certaines planches sont un peu brouillonnes.
- Scénaristiquement, c’est complexe, très complexe même, il faut le souligner, ce, même si cela n’a rien d’insurmontable.
 
Ma note : 9/10

Marvels


Marvels
 
Phil est un journaliste à New York mais il ne rêve que d'une chose : aller travailler en Europe. Il faut toutefois convaincre son patron qu'il mérite de couvrir l'étranger. Alors qu'il réfléchit encore comment faire, il prend machinalement des photos d'une conférence du professeur Phineas Horton. Le scientifique est l'un des plus brillants de sa génération mais son discours sur l'homme synthétique est d'un ennui ! Ce n'est pas avec ce genre de nouvelle que Phil aura une promotion ! Mais pourquoi le professeur maintient-il un homme dans un gigantesque cylindre ? À moins que cela soit un mannequin car il ne bouge pas. Toujours est-il qu'il finit par brûler d'un coup. Le mannequin se transforme en véritable torche. Les journalistes ne comprennent pas bien l'intérêt de cette démonstration. Phil fait son job et prend des photos mais il s'arrête, stupéfait. La torche a bougé et il est même sur que cette chose l'a fixé du regard ! Tout le monde recule, surpris et horrifié. La réaction ne se fait pas attendre et la plupart proteste contre cette expérience contre-nature. Tant et si bien que Horton est obligé d'abandonner ses travaux. La presse a toujours eu beaucoup de pouvoir. Les rumeurs disent que le professeur aurait gardé son spécimen et l'aurait enterré dans une dalle de béton. Toujours est-il que Phil prend le temps de profiter de sa compagne Doris. Pour une fois, ils ont le temps de faire du shopping ! Cependant, du bruit se fait attendre à l'extérieur dans la rue. Phil se précipite avec l'appareil photo à la main. Sait-on jamais ? Ce qu'il voit le glace d'effroi : il fait face à la Torche humaine !
 

Marvels
Scénario : Kurt Busiek
Dessins : Alex Ross
Encrage : Alex Ross
Couleurs : Alex Ross
Couverture : Alex Ross
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel
Titre en vo : Marvels
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 1994 – 2019
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Panini Comics
Date de parution : 02 janvier 2020
Nombre de pages : 224
 
Liste des épisodes
Marvels 0-4
Marvels Epilogue 1
 
Mon avis :
 La toute première fois que j’ai fait la connaissance d’Alex Ross, ou, plus précisément, de l’une de ses œuvres, ce fut par le biais de l’extraordinaire Kingdom Come, mini-série culte qui nous narrait le futur de l’univers DC et qui, au passage, égratignait allègrement ce qu’étaient devenu les super-héros au cours des années 90, c’est-à-dire, des individus sans scrupules et violents. Par la suite, au fil des années, j’eus l’occasion de retrouver Alex Ross sur quelques autres mini-séries comme, par exemple, Justice, œuvre DC qui, bien qu’étant assez réussie, ne tenait pas la comparaison avec son glorieux ainé – bien entendu, je vous parlerais de celle-ci dans les semaines à venir. Curieusement, ou pas, jusqu’à ce jour, je n’avais pas eu l’occasion de lire ce que le sieur Ross avait fait chez Marvel, ce qui pourrait même être une hérésie, aux yeux de certains, surtout que, ce fut par le biais de ce Marvels, justement, que l’artiste s’est fait connaitre au près du grand public. C’était en la lointaine année 1994, donc, que paru, un peu à la surprise générale, ce fameux Marvels, mini-série en quatre partie – qui se fit adjoindre rapidement, quelques mois plus tard, un numéro 0 – et qui, en revenant sur le passé de l’univers de la Maison des Idées, nous montrait la vision de l’homme du commun devant l’apparition des super-héros, ces fameuses Merveilles… A l’époque, le concept était pour le moins original, il faut le reconnaitre et même si, a de multiples reprises auparavant, Marvel était revenu sur son passé, force est de constater que cette nouvelle vision de celui-ci, un peu décalée puisqu’on nous la montrait par l’œil d’un individu a priori banal, s’était avérée être une excellente idée. Cependant, il ne faut pas se mentir : s’il y a bien une chose que chaque lecteur ou lectrice aura retenu chez Marvels, ce fut, avant toute chose, le travail oh combien magnifique d’Alex Ross. Peignant plus qu’il dessine, celui-ci livrait ici, une prestation que l’on peut qualifier de somptueuse et, de la première à la dernière page de cette mini-série, comment ne pas reconnaitre que nous en prenons plein les yeux et que l’on ne peut qu’être admiratifs devant ces planches ?! Bref, visuellement, Marvels est un pur régal, pourtant, avec du recul, je dois reconnaitre que, même si j’admets sans problème que cette mini-série est un incontournable de son époque, qualitativement parlant, je lui préfère nettement Kingdom Come : plus abouti, proposant un scénario nettement plus original et qui aura inspiré bien d’autres œuvres par la suite, l’autre grande œuvre du sieur Ross est supérieur à Marvels, mais bon, quoi qu’il en soit, si vous êtes fans de comics, il est clair, selon moi, que vous ne pouvez pas passer a coté de cette mini-série, ne serais-ce que pour découvrir Alex Ross à ses débuts, croyez moi, cela vaut largement le coup d’œil !
 

Points Positifs
 :
- Une des plus importantes mini-séries des années 90, un truc énorme, incontournable et qui aura remporté moult titres dans sa catégorie. Il faut dire que Marvels aura marqué son époque, principalement parce que cette œuvre aura fait découvrir un certain… Alex Ross !
- Justement, la première chose qui saute aux yeux, ce sont les dessins ou, plutôt, les peintures d’Alex Ross. Tout simplement magnifiques, celles-ci, glorifiant comme jamais les super-héros, sont un pur régal pour les yeux et il est évidant que, dans Marvels, les super-slips de la Maison des Idées n’ont jamais été aussi beaux !
- L’idée de revenir sur le passé de l’univers Marvel en nous montrant comment les hommes de la rue ont vu l’apparition des super-héros et ont dut se rendre à l’évidence qu’il fallait vivre avec est, ma foi, une très bonne idée.
- Le lecteur qui connaitrait mal le passé de Marvel aura l’occasion, ici, de le découvrir puisqu’on retrouve tout un tas des plus grands événements de celui-ci dans cette mini-série.
- Alex Ross aura parsemé ses planches de multiples références culturelles : ainsi, au gré des pages, on reconnaitra les Beatles, les Who et bien d’autres artistes et acteurs célèbres…
- Cette nouvelle édition nous propose l’épilogue publié en 2020 et qui met en avant la nouvelle équipe des X-Men. Ma foi, cela ravira les fans.
 
Points Négatifs :
- Une mini-série qui vaut plus par la forme que par le fond. Il faut dire que l’on retient surtout les fabuleux dessins d’Alex Ross, le scénario, lui, est davantage une simple compilation de certains des plus grands moments du passé de Marvel qu’autre chose…
 
Ma note : 8,5/10

mercredi 24 avril 2024

Ultimatum


Ultimatum
 
Les Ultimates n'ont que bien trop longtemps répondu aux ordres de Nick Fury. Tony Stark, en bon leader de l'équipe de super héros, a donc décidé de devenir indépendant et de se séparer du S.H.I.E.L.D. Tous les membres sont en moment dans la résidence du milliardaire et découvrent qu'une vidéo très privée entre Stark et la Veuve Noire truste internet ! Brusquement, le mur est explosé par Venom qui hurle chercher quelqu'un. Œil de Faucon, la Panthère Noire, Valkyrie et Thor finissent par en venir à bout, mais non sans mal. Wanda et Pietro attirent toujours autant les regards, leur relation ambigüe entre frère et sœur énerve certains membres de l'équipe. Alors que les enfants de Magneto se promènent en ville, une balle est tirée et tue la Sorcière Rouge, sans que Vif Argent n'ait pu faire quoi que se soit. Spider-Man, qui passe dans le coin, essaie de trouver le tireur mais c'est sur Œil de Faucon qu'il tombe. Le justicier aurait-il franchi la ligne ? Et dans quel but ? Comment vont réagir les Ultimates ?
 

Ultimatum
Scénario : Jeph Loeb, C.b. Cebulski
Dessins : David Finch, Joe Madureira, Travis Charest
Encrage : Steeve Firchow, Peter Steigerwald, Justin Ponsor, Guru eFX, Christian Lichtner
Genre : Super-héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : Ultimatum
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : décembre 2007 – juillet 2009
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Panini Comics
Date de parution : 08 mai 2013
Nombre de pages : 250
 
Liste des épisodes
Ultimates Saga 1
Ultimates 3 1-5
Ultimatum 1-5
 
Mon avis : 
Dans mes critiques comics précédentes, j’ai eu le plaisir de vous parler des deux premières saisons des Ultimates, la version des Avengers de l’univers Ultimate, œuvre de Mark Millar et Bryan Hitch, et qui, en toute sincérité et comme je l’ai dit au cours de mes critiques, fut sans nul doute l’une des plus belles réussites des comics de super-héros du début du vingt-et-unième siècle. Cependant, si, pour le moment, je n’ai loué que fort positivement la création des sieurs Millar et Hitch, aujourd’hui, c’est une autre œuvre qui est a l’honneur sur ce blog, ou plutôt, pour être plus précis, une compilation de deux œuvres qui ont fait énormément parler d’elles lors de leur sortie, il y a quelques années, et, sincèrement, pas en bien : la troisième saison de Ultimates et le si controversé Ultimatum. Bon, avant de tailler dans le vif du sujet car, après lecture, je ne vois pas comment faire autrement, reconnaissons quelques points positifs a cet album : avoir les deux œuvres compilées en un seul volume, et ce, pour seize euros environ, pour une fois, je peux remercier les éditions Panini, surtout au nombre de pages conséquent qui composent cet album. Hélas, si cet Ultimatum n’est pas très cher, pour ce qui est du contenu, c’est une toute autre paire de manches… Bon, je reconnais qu’il n’était pas évidant de succéder a Mark Millar et Bryan Hitch et que, quoi qu’il arrive, le travail de leurs remplaçants aurait bien du mal à tenir la comparaison, ne serais-ce que pour la quasi-perfection que fut le travail des deux hommes sur les deux premières saisons de Ultimates. Mais là où l’on pouvait espérer – oui, espérer – quelque chose d’un peu moins bien, le duo Loeb/Madureira réussi le mince exploit de rater complètement le coche, de nous pondre un truc a milles lieux, qualitativement parlant, de ce qu’était Ultimates auparavant. Scénaristiquement, il faut oublier la subtilité de Millar – Millar subtil, eh oui, cela peut lui arriver – pour un Loeb qui, avec ses grands sabots, dénature complètement le mythe et se contente de nous livrer une histoire bateau qui fourmille de combats sans âme, de grosses ficelles scénaristiques tandis que nos héros, eux, deviennent de pauvres marionnettes sans âme… Alors bien sur, en tant qu’ancien fan du sieur Madureira (ah, quand il dessinait les X-Men dans les années 90), j’aurai put me dire que les dessins de celui-ci auraient put rattraper un peu la catastrophe, or, hélas, il n’en est rien ce qui confirme bel et bien que ce qui compte principalement dans une BD, c’est son scénario… Donc, vous l’avez compris, ce triste sir de Loeb, après avoir tué la série Ultimates que Millar et Hitch avaient porté au firmament, décide, pousser par le cahier des charges de Marvel, de tuer pour de vrai les deux tiers des protagonistes de cet univers : a l’époque, la Maison des Idées souhaitait, par le biais de Ultimatum, faire une saignée dans les protagonistes afin de relancer un peu cet univers Ultimate qui commençait alors a être en perte de vitesses. Contestable ou pas, ce choix éditorial aurait put accoucher d’une bonne histoire et, oui, mille fois oui, Ultimatum aurait put être un immense event, or, avec un Loeb en pilotage automatique complet, l’intrigue qui avait tout pour être épique ne devient qu’une succession de combats et de morts. Débile ? Franchement, complètement et je dis cela alors que je suis depuis toujours pour que les personnages de comics meurent et restent mort, mais, une mort, elle faut qu’elle est du panache, qu’elle soit grandiose ou stupide (suivant les circonstances) mais, en tous cas, qu’elle apporte quelque chose au récit, qu’elle soit tout sauf gratuite… or, dans Ultimatum, c’est tout sauf le cas : vous voulez des morts, vous allez en avoir a la pelle, mais si les premières surprennent, au bout d’un moment, il y en a tellement, et souvent si mal amenés, qu’on n’y prend plus guère attention et… pire que tout… quand surviennent celles de Magneto, Cyclope ou Fatalis, eh ben, comment dire… bah on s’en fout un peu, c’est pour dire ! Dommage, oui, mille fois dommage car David Finch livre lui une prestation impeccable et certaines cases sont vraiment grandioses, mais bon, comme je l’ai dit précédemment, dans une BD, mieux vaut un bon scénario que des dessins réussis et vu la piètre prestation de ce triste sir de Jeph Loeb, Ultimatum restera dans les annales principalement pour son coté « superbe plantage » que pour un éventuel coté épique qu’il aurait put avoir, l’idée de départ n’étant, de mon point de vu, pas si mauvaise que cela…
 

Points Positifs
 :
- L’idée de départ de Ultimatum est tout sauf mauvaise et même si je risque d’en choquer certains en affirmant cela, il y avait de quoi faire quelque chose d’énorme avec tout cela ; mais bon, Loeb est passé par là…
- David Finch livre une prestation impeccable et s’il y a quelques cases un peu en deçà, dans l’ensemble, graphiquement, Ultimatum est une merveille.
- Je ne vais pas nier que ce coté grand spectacle de Ultimatum n’a pas quelque chose d’attirant et que, oui, certaines scènes, certaines morts – je pense a celle de la Guêpe qui se fait dévorée par le Colosse – marquent les esprits.
- Des super-héros et des vilains qui meurent ? Bah, je n’ai rien contre l’idée.
- Magneto au top de sa folie destructrice, et ce, même si je préfère sa version plus ambigüe, plus intéressante et moins extrémiste de l’univers Marvel normal.
- Œil de Faucon est un personnage que j’aime bien et, ici, que ce soit dans les Ultimates ou dans Ultimatum, force est de constater qu’il joue un rôle majeur.
- Le plaisir de voir a l’œuvre Travis Charest sur le court récit qui ouvre cet album.
 
Points Négatifs :
- Je n’aime pas cloué au pilori le travail de quelqu’un mais, dans le cas qui nous préoccupe ici et, que ce soit dans la troisième saison de Ultimates ou dans Ultimatum, scénaristiquement, ce n’est franchement pas terrible ; or, un seul homme est aux commandes et il s’agit de Jeph Loeb qui livre la une prestation plus que médiocre…
- Vu ce qu’étaient les Ultimates sous Millar et Hitch et vu ce qu’ils sont devenus sous Loeb et Madureira, force est de constater que c’est le jour et la nuit ou, comme dirait l’autre, comparer Dieu a un ver de terre.
- Cela me peine de l’admettre mais même Madureira, qui est un dessinateur que j’appréciais énormément a ses débuts, n’est pas au top de sa forme sur Ultimates ; correct mais sans plus.
Ultimatum aurait put être monstrueux, inoubliable, un truc tout bonnement énorme et épique, or, hélas, il n’en est rien et s’il est inoubliable, ce n’est pas pour de bonnes raisons, bien au contraire…
- Trop de morts tuent les morts, surtout quand elles se succèdent, gratuitement, les unes aux autres… au bout d’un moment, on y fait même plus attention.
- Euh, pourquoi Captain America se déguise en Panthère Noire ?
- Pas bien compris comment la Valkyrie a eut ses pouvoirs – Thor lui a donné il me semble – mais j’ai peut-être loupé un truc ?
 
Ma note : 4,5/10

Ultimates 2


Ultimates 2
 
Un an est passé depuis les derniers événements. Captain America est envoyé au nord de l’Irak pour libérer des otages américains. Son intervention est un succès mais s'est faite également sur un fond de polémique. Les Ultimates n'ont pas à intervenir en dehors des Etats-Unis. Or, Thor a déjà déclaré ne plus vouloir faire partie d’une pareille organisation. Le Dieu du tonnerre a donné rendez-vous à Volstagg, un de ses amis Asgardiens pour déjeuner. Celui-ci apprend à Thor que son frère Loki se trouve sur Terre et qu'il aurait la ferme intention de jouer de bien mauvais tours au monde entier. Du côté des Ultimates, rien ne va plus. Les médias se sont emparés d’une information ne pouvant provenir que de l’un des membres de l’équipe. Elle concerne le massacre de plusieurs centaines d’américains par Hulk. Bruce banner est alors désigné comme responsable, même s'il est enfermé dans une des cellules du S.H.I.E.L.D.. Tout semble l'emmener vers un procès public. Pendant qu'Iron Man rencontre des surhumains venant d’Europe lors d’une intervention, le climat devient de plus en plus délétère autour des êtres dotés de pouvoirs…
 

Ultimates 2
Scénario : Mark Millar
Dessins : Bryan Hitch, Steve Dillon
Encrage : Andrew Currie, Paul Neary
Couleurs : Paul Mounts, Laura Martin
Couverture : Bryan Hitch
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : Ultimates 2
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : février 2005 – février 2007
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 15 novembre 2017
Nombre de pages : 432

Liste des épisodes
Ultimates 2 1-15
 
Mon avis :
 Comme je vous l’avais dit dans ma critique de la première saison – oui, ce fut, en quelque sorte, ainsi que fut présenter la chose – de Ultimates, œuvre du duo composé de Mark Millar pour ce qui est du scénario et de Bryan Hitch pour ce qui est des dessins, au tout début des années 2000, en 2002 pour être plus précis, dans une Amérique post-11 Septembre et fatalement traumatisée par ces événements et complètement paranoïaque – ce qui peut se comprendre – Marvel qui était alors en perte de vitesse suite a une seconde partie des années 90 pour le moins compliquée, commença, petit à petit, à remonter la pente et même si la Maison des Idées ne dut sa survie, quelques années plus tard, par le biais de ses adaptations cinématographiques (qui, pour la petite histoire, firent énormément de mal à ses comics) la création de l’univers Ultimate apporta alors un vent de fraicheur non négligeable à des super-héros qui apparaissaient alors comme étant totalement dépassés face à la concurrence des indépendants… Et donc, parmi ces nouvelles séries crées pour l’occasion, c’est-à-dire, cette relecture moderne de personnages phares de la Maison des Idées, il est incontestable que le point d’orgue fut Ultimates, le sieur Millar nous proposant là, une vision pour le moins audacieuse des Avengers, plus cynique, plus dure et plus crédible que jamais. Une première saison, donc, quasiment parfaite, qui marqua durablement son époque et qui, malgré deux décennies écoulées, n’a rien perdu de sa force, cependant, en est-il autant de sa suite ? Eh bien, disons que, dans les grandes lignes, oui, même si le résultat est peut-être un poil moins marquant… Accompagné à nouveau par le talentueux Bryan Hitch, Mark Millar propose deux principales intrigues ici : durant la première, les Ultimates doivent laver leur linge sale en public (le procès de Hulk après le saccage de Manhattan, l’arrestation de Thor supposé schizophrène) pour éviter de disparaître sous a pression de la vindicte populaire ; dans la seconde, l’équipe doit faire face à une coalition mondiale qui souhaite, par différents moyens, retirer aux États-Unis leurs armes de dissuasion super-humaines que représentent les Ultimates ! À nouveau, Mark Millar brille particulièrement grâce à son écriture. Les intrigues sont surprenantes, souvent inattendues grâce aux retournements de situations bien sentis, mais surtout, très évocatrices grâce aux tensions géopolitiques et éthiques auxquelles elles ont recours. En effet, sous la plume de Mark Millar, la politique étrangère des États-Unis et ses interventions dans des pays étrangers au début des années 2000 sont souvent perçues comme impérialistes par nature par de nombreux autres pays du monde, ce qui pousse ces peuples à haïr des Ultimates davantage considérés désormais comme des nouvelles armes au service de la politique américaine que comme des héros. Vu de certains pays étrangers, utiliser les Ultimates pour sauver les États-Unis d’une invasion extra-terrestre, c’est d’accord, mais les envoyer désarmer le nouvel arsenal nucléaire d’un pays du Moyen-Orient qui n’est pas un allié des États-Unis, ça passe beaucoup moins bien... En faisant de son récit une métaphore de l’influence contemporaine des États-Unis dans le monde du début des années 2000 avec la guerre en Afghanistan et l’invasion de l’Irak, Mark Millar propose aux lecteurs quelque chose de férocement intrigant et au sous texte plus complexe qu’en temps normal, ce qui est une bonne chose pour un scénariste qui, en temps normal, est critiqué pour son habitude de privilégié la forme sur le fond. En ce qui concerne les protagonistes, le scénariste continue sur sa lancée et les torture de bien des manières. À ce jeu-là, difficile de ne pas s’attacher au sort de Hulk, de Thor, mais aussi du très discret Hawkeye qui sera au cœur de l’une des scènes les plus marquantes de cette seconde saison. Pour finir, il ne faut pas oublier de souligner le travail titanesque du dessinateur Bryan Hitch dont les planches, par leur conception et leur exécution pour représenter une telle ébullition d’action, a les atours d’un long-métrage conçu par un réalisateur soucieux de sa photographie. Un travail exceptionnel, illustré par un formidable diaporama de huit pages qui ne peut qu’interpeller le lecteur. Bref, une nouvelle réussite incontestable que cet Ultimates 2 ?! En toute franchise, oui, même si, quelque part, l’effet de surprise étant passé, cette suite marque peut-être un peu moins les esprits sans oublier que la trop grande place accordée aux affrontements et au coté spectaculaire de la chose font que la psychologie des personnages est un peu mise de coté ici. Mais bon, quoi qu’il en soit, si vous êtes un amateur de comics et un fan absolu de Marvel, la lecture de cet Ultimates 2 est tout aussi indispensable que celle de son prédécesseur. La suite, elle, sera loin d’être du même niveau et peut même être qualifiée de catastrophique, mais bon, il sera toujours temps de vous en parler bientôt…
 

Points Positifs
 :
- Une suite à la hauteur de sa devancière et qui confirme définitivement tout le bien que l’on pouvait penser de Ultimates. Certes, l’effet de surprise fonctionne un peu moins bien dans cette seconde saison, ce qui est normal, cependant, c’est un véritable régal que de retrouver l’équipe des Ultimates cette fois ci confronter à leurs propres démons ainsi qu’a une menace pour le moins en adéquation avec la politique nord-américaine du début des années 2000.
- Une intrigue plus politisée et qui, accessoirement, est une belle critique de l’administration Bush post-11 Septembre – guerre en Afghanistan, invasion de l’Irak, etc.
- Une fois de plus, Brian Hitch confirme tout son talent et il faut reconnaitre que celui-ci n’a été aussi bon que sur les Ultimates. Quand à ses planches, cinématographiques et très détaillées, ce sont une pure merveille !
- Une fois de plus, nous avons droit à quelques scènes pour le moins marquantes au cours de cette seconde saison et, sans contestation, celle du massacre de la famille d’Hawkeye en est le point d’orgue.

Points Négatifs :
- Le coté spectaculaire prend peut-être un peu le pas sur la réflexion au cours de cette seconde saison de Ultimates. Il faut dire que l’affrontement final, qui s’étale sur plusieurs épisodes, y est pour beaucoup.
- Qualitativement, c’est bon, c’est un fait, cependant, cela reste un poil inférieur à la première saison qui flirtait avec l’excellence.
- On ne va pas se mentir, c’est du Millar donc la forme est privilégié sur le fond, même si cela est moins flagrant qu’en temps normal…

Ma note : 8/10

Ultimates


Ultimates
 
En 1945, les Nazis sont en avance sur plusieurs projets militaires. Alors qu’ils activent le lancement d'un missile en direction des Etats-Unis, les forces américaines débarquent. Captain America, un soldat doté d'une force surhumaine ravage les troupes ennemies mais ne parvient pas à empêcher le missile de partir. Jamais vaincu, il se jette dessus et le fait exploser en vol. Chutant du ciel, il disparaît dans l’Océan Atlantique... En 2002, le leader du S.H.IE.L.D. nouvellement nommé, Nick Fury, souhaite recruter plusieurs super-héros. Il approche Tony Stark, un inventeur milliardaire qui s’est construit une armure de combat, puis Jan Pym, une chercheuse ayant la capacité de diminuer sa taille jusqu’à celle d’un insecte, et Hank Pym, un scientifique venant de trouver la formule pour devenir un géant. Nick Fury compte encore embaucher d'autres personnes mais, l'impossible se produit lorsque quelques jours plus tard, le corps de Captain America est retrouvé, indemne…
 

Ultimates
Scénario : Mark Millar
Dessins : Bryan Hitch
Encrage : Andrew Currie, Paul Neary
Couleurs : Paul Mounts
Couverture : Bryan Hitch
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel Comics
Titre en vo : Ultimates
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 10 octobre 2004
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 12 avril 2017
Nombre de pages : 384

Liste des épisodes
Ultimates 1-13
 
Mon avis :
 Remontons un peu le temps, nous sommes début 2002, il y a donc un peu plus de deux décennies, dans une Amérique post-11 Septembre et alors que Marvel, les années précédentes, aura connu une période de vaches maigres qui ont faillit faire couler la maison d’éditions de comics la plus célèbre au monde, un petit événement avait lieu qui allait changer la donne de fort belle manière. Celui-ci, vous l’avez compris, ce fut la création de l’univers Ultimate, c’est-à-dire, une relecture moderne et dans l’air du temps des super-héros de la Maison des Idées, une version plus cynique, plus a même, selon les têtes pensantes de chez Marvel, d’attirer l’attention d’un nouveau public surtout que, on ne va pas se mentir, vu que tout repartait de zéro, les nouveaux lecteurs n’étaient pas obligés de se coltiner des décennies de parutions afin de tout comprendre… Sur le papier, fatalement, l’idée était intéressante et on ne va pas se mentir, les débuts de cet univers alternatif furent pour le moins réussies, particulièrement pour ce qui fut de la série Ultimates, c’est-à-dire, l’équivalent des Avengers dans ce nouveau univers et dont le maitre d’œuvre était un certain Mark Millar... On peut dire ce que l’on veut du scénariste écossais et je suis le premier à pointer du doigt ses défauts ainsi que bon nombre de ses créations pour le moins contestables, Millar n’ayant pas son pareil pour nous pondre des scénarii qui privilégient la forme plutôt que le fond, cependant, de temps en temps, lorsque le cœur lui dit – surtout lors de ses débuts – le scénariste était capable de nous sortir quelques belles réussites et, incontestablement, cette première saison – oui, c’est ainsi que la chose nous fut présentée – de Ultimates en est une ! Ainsi, de la simple création de cette version des Avengers de l’univers Ultimate, de cette formidable relecture de personnages iconiques et connus de tous qui devaient a la fois être plus modernes que leurs équivalent de l’univers normal tout en restant parfaitement identifiables, Mark Millar et son comparse, Bryan Hitch, aux dessins, nous offrent une série tout simplement sublime, où des héros comme Captain America, Iron Man, Thor, sont plus cyniques, plus durs parfois mais aussi terriblement plus crédibles de par leur personnalité. Scénaristiquement, Millar va loin, très loin même et nous offre une intrigue a grand spectacle en béton, pointant du doigt l’illogisme même de la création d’une telle équipe (après tout, il n’y a pas vraiment de menaces et les membres de l’équipe s’ennuient) mais aussi, développe les relations entre les protagonistes comme jamais elles ne l’avaient été… Ainsi, Banner/Hulk, jaloux, en veut terriblement aux époux Pym, Tony Stark n’a jamais été aussi cool, Captain America est enfin ce qu’il aurait dut toujours être, c’est-à-dire, un homme des années 40 transposé a notre époque, bref, c’est un homme qui possède les qualités et les défauts d’un individu de son époque, quant a Thor, eh ben, ma foi, jamais je n’ai vu le Dieu du Tonnerre aussi… allumé ! Magnifié de fort belle manière par les dessins d’un Bryan Hitch au sommet de sa carrière, cette première saison des Ultimates est tout simplement excellente – même si les derniers épisodes, plus terres à terres avec l’invasion extraterrestre, sont un poil moins réussis – et nous démontre de la plus belle manière que l’on peut toujours se réinventer, même dans le petit monde tellement conservateur des comics…
 

Points Positifs
 :
- La relecture moderne et le plus réussie de toute la gamme Ultimate, tout simplement, avec les Ultimates, le duo Millar/Hitch frappe fort d’entrée de jeu en prouvant aux amateurs de comics qu’il est possible de réinventer des personnages iconiques, de les modifier légèrement en les rendant plus modernes tout en conservant leur essence même. Une pure réussite comme on n’en voit que bien trop rarement chez Marvel et DC.
- Mark Millar va loin, très loin même et on a droit a des personnages plus sombres, plus cyniques, aux motivations moins nobles mais qui apparaissent, du coup, avec leurs qualités et leurs défauts, terriblement plus humains.
- Jamais Brian Hitch n’a été aussi bon que sur les Ultimates et ses planches, cinématographiques et très détaillées, sont une pure merveille.
- Nombreuses sont les scènes marquantes au cours de cette première saison mais, selon moi, celle qui est vraiment au-dessus de toutes les autres est celle où Hank Pym, ivre de rage et de jalousie, se met à frapper sa femme, la Guêpe, et finit même par la finir a l’insecticide ! Une scène horrible, choquante, et qui nous montre bel et bien qu’avec les UltimatesMarvel est entré dans un age plus adulte.
- Les personnalités des personnages sont plus en adéquation avec ce qu’ils devraient être, ainsi, un exemple tout bête, Captain America : il s’agit tout de même d’un individu ayant la mentalité des années 40 et qui se réveille au début des années 2000, bref, de quelqu’un qui est complètement paumé dans le monde moderne et qui garde une vision de son temps, chose que les scénaristes de l’univers normal de Marvel oublient un peu trop souvent.
- Clins d’œil à des personnages réels comme Georges Bush ou Larry King, scène où les membres de l’équipe s’amusent de savoir quels acteurs pourraient les représenter sur grand écran.

Points Négatifs :
- La seconde partie de cette saison est davantage typée action, non pas que cela soit une tare, loin de là, mais bon, j’ai tout de même une préférence pour les premiers épisodes, plus centrés sur la psychologie des personnages – mais bon, scénaristiquement parlant, cela se comprend que nos Ultimates aient enfin un adversaire qui justifie leur existence et qu’il y ait un peu de baston.
- On ne va pas se mentir, c’est du Millar donc la forme est privilégié sur le fond, même si cela est moins flagrant qu’en temps normal…
- Les lecteurs français ne seront pas ravis des paroles prononcées par Captain America – après tout, en VO, il les traite de lâches !

Ma note : 8,5/10