Ultimates
En
1945, les Nazis sont en avance sur plusieurs projets militaires. Alors qu’ils
activent le lancement d'un missile en direction des Etats-Unis, les forces
américaines débarquent. Captain America, un soldat doté d'une force surhumaine
ravage les troupes ennemies mais ne parvient pas à empêcher le missile de
partir. Jamais vaincu, il se jette dessus et le fait exploser en vol. Chutant
du ciel, il disparaît dans l’Océan Atlantique... En 2002, le leader du
S.H.IE.L.D. nouvellement nommé, Nick Fury, souhaite recruter plusieurs
super-héros. Il approche Tony Stark, un inventeur milliardaire qui s’est
construit une armure de combat, puis Jan Pym, une chercheuse ayant la capacité
de diminuer sa taille jusqu’à celle d’un insecte, et Hank Pym, un scientifique
venant de trouver la formule pour devenir un géant. Nick Fury compte encore
embaucher d'autres personnes mais, l'impossible se produit lorsque quelques
jours plus tard, le corps de Captain America est retrouvé, indemne…
Ultimates
Scénario : Mark Millar
Dessins
: Bryan Hitch
Encrage : Andrew
Currie, Paul Neary
Couleurs : Paul
Mounts
Couverture : Bryan
Hitch
Genre : Super-Héros
Editeur
: Marvel Comics
Titre
en vo : Ultimates
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 10
octobre 2004
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 12 avril 2017
Nombre
de pages : 384
Liste des
épisodes
Ultimates
1-13
Mon
avis : Remontons un peu le temps, nous
sommes début 2002, il y a donc un peu plus de deux décennies, dans une Amérique
post-11 Septembre et alors que Marvel, les années précédentes, aura
connu une période de vaches maigres qui ont faillit faire couler la maison
d’éditions de comics la plus célèbre au monde, un petit événement avait lieu
qui allait changer la donne de fort belle manière. Celui-ci, vous l’avez
compris, ce fut la création de l’univers Ultimate, c’est-à-dire,
une relecture moderne et dans l’air du temps des super-héros de la Maison des
Idées, une version plus cynique, plus a même, selon les têtes pensantes de chez Marvel,
d’attirer l’attention d’un nouveau public surtout que, on ne va pas se mentir,
vu que tout repartait de zéro, les nouveaux lecteurs n’étaient pas obligés de
se coltiner des décennies de parutions afin de tout comprendre… Sur le papier,
fatalement, l’idée était intéressante et on ne va pas se mentir, les débuts de
cet univers alternatif furent pour le moins réussies, particulièrement pour ce
qui fut de la série Ultimates, c’est-à-dire, l’équivalent des Avengers dans
ce nouveau univers et dont le maitre d’œuvre était un certain Mark
Millar... On peut dire ce que l’on veut du scénariste écossais et je suis le
premier à pointer du doigt ses défauts ainsi que bon nombre de ses créations
pour le moins contestables, Millar n’ayant pas son pareil pour nous pondre des
scénarii qui privilégient la forme plutôt que le fond, cependant, de temps en
temps, lorsque le cœur lui dit – surtout lors de ses débuts – le scénariste
était capable de nous sortir quelques belles réussites et, incontestablement,
cette première saison – oui, c’est ainsi que la chose nous fut présentée –
de Ultimates en est une ! Ainsi, de la simple création de
cette version des Avengers de l’univers Ultimate,
de cette formidable relecture de personnages iconiques et connus de tous qui
devaient a la fois être plus modernes que leurs équivalent de l’univers normal
tout en restant parfaitement identifiables, Mark Millar et son comparse, Bryan
Hitch, aux dessins, nous offrent une série tout simplement sublime, où des
héros comme Captain America, Iron Man, Thor, sont plus cyniques, plus durs
parfois mais aussi terriblement plus crédibles de par leur personnalité.
Scénaristiquement, Millar va loin, très loin même et nous offre une intrigue a
grand spectacle en béton, pointant du doigt l’illogisme même de la création
d’une telle équipe (après tout, il n’y a pas vraiment de menaces et les membres
de l’équipe s’ennuient) mais aussi, développe les relations entre les
protagonistes comme jamais elles ne l’avaient été… Ainsi, Banner/Hulk, jaloux,
en veut terriblement aux époux Pym, Tony Stark n’a jamais été aussi cool,
Captain America est enfin ce qu’il aurait dut toujours être, c’est-à-dire, un
homme des années 40 transposé a notre époque, bref, c’est un homme qui possède
les qualités et les défauts d’un individu de son époque, quant a Thor, eh ben,
ma foi, jamais je n’ai vu le Dieu du Tonnerre aussi… allumé ! Magnifié de
fort belle manière par les dessins d’un Bryan Hitch au sommet de sa carrière,
cette première saison des Ultimates est tout simplement excellente
– même si les derniers épisodes, plus terres à terres avec l’invasion
extraterrestre, sont un poil moins réussis – et nous démontre de la plus belle
manière que l’on peut toujours se réinventer, même dans le petit monde
tellement conservateur des comics…
Points
Positifs :
- La
relecture moderne et le plus réussie de toute la gamme Ultimate,
tout simplement, avec les Ultimates, le duo Millar/Hitch frappe
fort d’entrée de jeu en prouvant aux amateurs de comics qu’il est possible de
réinventer des personnages iconiques, de les modifier légèrement en les rendant
plus modernes tout en conservant leur essence même. Une pure réussite comme on
n’en voit que bien trop rarement chez Marvel et DC.
-
Mark Millar va loin, très loin même et on a droit a des personnages plus
sombres, plus cyniques, aux motivations moins nobles mais qui apparaissent, du
coup, avec leurs qualités et leurs défauts, terriblement plus humains.
-
Jamais Brian Hitch n’a été aussi bon que sur les Ultimates et
ses planches, cinématographiques et très détaillées, sont une pure merveille.
-
Nombreuses sont les scènes marquantes au cours de cette première saison mais,
selon moi, celle qui est vraiment au-dessus de toutes les autres est celle où
Hank Pym, ivre de rage et de jalousie, se met à frapper sa femme, la Guêpe, et
finit même par la finir a l’insecticide ! Une scène horrible, choquante,
et qui nous montre bel et bien qu’avec les Ultimates, Marvel est
entré dans un age plus adulte.
-
Les personnalités des personnages sont plus en adéquation avec ce qu’ils
devraient être, ainsi, un exemple tout bête, Captain America : il s’agit
tout de même d’un individu ayant la mentalité des années 40 et qui se réveille
au début des années 2000, bref, de quelqu’un qui est complètement paumé dans le
monde moderne et qui garde une vision de son temps, chose que les scénaristes
de l’univers normal de Marvel oublient un peu trop souvent.
-
Clins d’œil à des personnages réels comme Georges Bush ou Larry King, scène où
les membres de l’équipe s’amusent de savoir quels acteurs pourraient les
représenter sur grand écran.
Points Négatifs :
- La
seconde partie de cette saison est davantage typée action, non pas que cela
soit une tare, loin de là, mais bon, j’ai tout de même une préférence pour les
premiers épisodes, plus centrés sur la psychologie des personnages – mais bon,
scénaristiquement parlant, cela se comprend que nos Ultimates aient enfin un
adversaire qui justifie leur existence et qu’il y ait un peu de baston.
-
On ne va pas se mentir, c’est du Millar donc la forme est privilégié sur le
fond, même si cela est moins flagrant qu’en temps normal…
-
Les lecteurs français ne seront pas ravis des paroles prononcées par Captain
America – après tout, en VO, il les traite de lâches !
Ma note : 8,5/10
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