La Ferme des Animaux
La
Ferme des Animaux
Un
certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons
dirigent le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un
règlement : « Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout
ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne
portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne
boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont
égaux. » Le temps passe. La pluie efface les commandements.
L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer : « Tous les animaux
sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont
plus que d'autres. »
La Ferme des Animaux
Auteur
: George Orwell
Type
d'ouvrage : Dystopie
Première
Parution : 17 août 1945
Edition
Poche : 04 janvier 1984
Titre
en vo : Animal Farm. A Fairy Story
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Jean
Queval
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 150
Mon
avis : Il existe des livres qui devraient
être obligatoires. Par cela, j’entends bien entendu que leur lecture devrait
être faite, d’office, pendant le cursus scolaire de tous les élèves, et je ne
peux m’empêcher de me souvenir de certains ouvrages que j’ai été obligé de me
taper pendant mon adolescence alors que leurs intérêts était pour le moins discutable
et je ne peux pas m’empêcher de me dire que, décidément, le système scolaire
est bien mal fait… A vous en dégouter de la lecture ? Non, le problème
n’est pas la puisque, malgré certains ouvrages dont je me serais bien passé,
j’ai toujours ressenti le même plaisir à lire, encore et encore. Non, le
problème, selon moi, c’est que lorsque l’on dispose d’une œuvre comme
cette Ferme des Animaux, courte – une centaine de pages – et très
facile d’accès, en priver ses élèves, ne pas les pousser à la découvrir, en
devient presque un crime. Vous trouvez que j’exagère ? Allons bon, La
Ferme des Animaux conviendrait si bien à tout élève de troisième qui,
au même moment, en cours d’Histoire, étudierai la révolution russe, que
parfois, je me demande comment ce titre n’est pas au programme scolaire.
Personnellement, je ne l’ai découvert qu’une fois sorti de celui-ci, alors que
je devais avoir 21 ou 22 ans, et après avoir lu l’autre chef d’œuvre d’Orwell,
le célèbre 1984… oui,
une fois de plus, par moi-même… Mais au fait, pour quelle raison La
Ferme des Animaux est si peu étudiée dans notre beau pays ? Car
elle pointe du doigt l’utopie communiste et plus particulièrement les dérives
sanguinaires du stalinisme, figure déifiée de tant d’enseignants à mon
époque ? Explication peut être un peu paranoïaque mais, quand je me
souviens de certains de mes cours et de mes anciens profs, peut-être pas tant
que cela en fait ?! Quoi qu’il en soit, ce livre est un pur chef d’œuvre,
oh certes, il est bien moins connu que l’illustre 1984, mais ici,
par le biais d’une fable animalière, quel formidable pamphlet Georges Orwell a
offert à l’humanité ! Bien évidemment, ses détracteurs, souvent les mêmes,
titilleront sur tel point comme le fait que transposer la révolution
bolchévique dans une ferme ou faire des dirigeants de l’URSS des cochons est
plutôt simpliste, de même, ils trouveront que, pour ce qui est de dénoncer le
totalitarisme, il y a mieux ailleurs, ce qui est peut-être vrai, ou pas ?
Car sincèrement, si j’avais, lors de ma lecture, été fasciné par 1984,
jamais je n’ai trouver une œuvre aussi juste et précise que cette Ferme
des Animaux : ici, pas de faux semblants, pas de complexité superflue,
mais tout juste une histoire, celle d’animaux qui, suite à un rêve fait par un
vieux cochon idéaliste, font leur révolution, prennent le pouvoir, cela, avant
que les choses, bien entendu, et comme l’Histoire l’a démontré, ne tournent
mal, la morale finale de cette fable, finalement, étant que, quel que soit le
système qui nous gouverne, communiste, capitaliste, le bonheur n’est décidément
pas pour nous, uniquement pour ses dirigeants, et que les points communs sont
bien plus nombreux qu’il n’y parait – d’où le final où les cochons se
transforment en humains. Bien entendu, un minimum de connaissances en Histoire
du vingtième siècle s’avère plus que nécessaire pour une parfaite compréhension
de cet ouvrage, car sans cela, il est tout simplement impossible de découvrir,
derrière les figures de Napoléon et Snowball, celles de Staline et Trotski et
de leurs nombreuses divergences, mais aussi, de ce que fut l’Union soviétique
de la révolution jusqu’à l’après-guerre, d’abord, un immense espoir, puis,
finalement, une désillusion lorsque les crimes du stalinisme furent découverts.
Et sur ce point, chaque page, ou presque, renvoi finalement à un événement
historique, de propagande, de promesses non tenues et même de guerre, ce qui
fait, comme je vous l’avais dit, que sans les connaissances de base, vous
passerez à côté de la substance même de cette œuvre, ce qui serait fort
dommageable. Cela devait franchement faire près de vingt ans que je n’avais pas
lu La Ferme des Animaux et, en me replongeant dans celle-ci,
je l’ai lu d’une traite. Mais il faut dire que devant un tel chef d’œuvre, et
comme en plus, il est court, il est tout simplement impossible de le lâcher une
fois commencer. Bien évidemment, il est inutile, au vu de tout ce que j’ai dit
jusque-là, que je vous donne mon avis sur ce roman, vous l’avez compris, je
l’adore, tout simplement, mais une fois de plus, et même si je vais me répéter,
la seule chose que je souhaite au sujet de celui-ci, c’est qu’il soit
obligatoire au programme scolaire ; sincèrement, quand je vois certains
ouvrages que les adolescents doivent lire, il y a vraiment de quoi être
perplexe… en tous cas, personnellement, je le ferais lire à mes propres enfants
dès qu’ils auront l’âge, après tout, si l’école ne fait pas son travail, c’est
à nous, parents, de prendre le relai !
Points
Positifs :
-
Sans nul doute le pamphlet le plus connu et le plus réussi a l’encontre du
communisme ; d’une justesse impressionnante, terriblement intelligent,
cette fable animalière – en apparence – est, tout simplement, un des ouvrages
les plus importants du vingtième siècle.
-
Si La Ferme des Animaux est moins spectaculaire et marque
moins les esprits que 1984, l’autre chef d’œuvre de George Orwell,
il faut tout de même reconnaitre qu’il est aussi bon et indispensable.
-
Il faut posséder de bonnes bases en politique et en Histoire du vingtième
siècle pour apprécier une œuvre comme La Ferme des Animaux,
cependant, si c’est le cas, c’est un pur régal !
- La
Ferme des Animaux confirme fort bien ce que pense les plus cyniques
d’entre nous, c’est-à-dire que, quelque soit le régime au pouvoir, ce sont
toujours les classes dirigeantes qui s’en sortent le mieux et ont droit aux
privilèges…
Points
Négatifs :
-
Une œuvre qui ne plaira pas aux derniers communistes qui existent encore – et,
curieusement, il y en a pas mal encore en France… Il faut dire que, plus qu’une
critique du Stalinisme, c’est toute l’idéologie marxiste qui en prend pour son
grade dans cet ouvrage.
-
Une bonne connaissance de l’Histoire du communisme, de la révolution russe et
du Stalinisme est, de mon point de vu, nécessaire pour apprécier une telle
œuvre.
Ma
note : 9/10
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