Gilgamesh
Un
ami d'argile, les prostituées du temple, le bâtisseur de l'Arche – voilà
quelques-uns des personnages qui accompagnent Gilgamesh dans l'accomplissement
de ses grands travaux. Souverain despotique condamné par les dieux à défier un
géant féroce puis le Taureau céleste avant de chercher l'élixir de vie, le roi
d'Uruk va vivre une véritable odyssée, au cours de laquelle il perdra presque
tout ce qui lui est cher, mois finira par se trouver lui-même. Gilgamesh –
le plus ancien récit du monde – raconté et adapté en BD par Jens Harder.
Gilgamesh
Scénario
: Jens Harder
Dessins
: Jens Harder
Couleurs : Jens
Harder
Couverture
: Jens Harder
Editeur
: Actes Sud
Genre : Science,
Mythes
Pays
d’origine : Allemagne, France
Langue
d’origine : français
Parution
: 24
janvier 2018
Nombre
de pages : 124
Mon
avis : J’ai eu le plaisir, que dis-je,
l’immense joie de découvrir l’illustrateur allemand Jens Harder par le biais
des trois premiers volets de son œuvre maitresse, je veux bien évidement parler
de Alpha
– Directions et de Beta
– Civilisations – Volume 1 et Volume
2, de gros pavés qui revenaient, pour le premier, sur l’histoire de
l’univers jusqu’à l’apparition humaine, pour les deux autres, sur l’histoire de
ce l’humanité jusqu’à notre époque. Trois pures merveilles du neuvième art, sans
aucune discussion possible même s’il faut reconnaitre que ces albums sont avant
toute chose destinée a un certain public de connaisseurs. Quoi qu’il en soit,
et dans l’attente – fort longue – du dernier volet de la saga, Gamma,
ce fut néanmoins avec un certain plaisir – mais aussi, une curiosité certaine –
que je me suis plonger dans une autre œuvre de l’auteur, une bande dessinée
tout autant inclassable et qui a pour sujet rien que moins que l’œuvre écrite
la plus ancienne au monde, je veux bien évidement parler de Gilgamesh !
Cela tombait plutôt bien puisque, grand amoureux des civilisations
mésopotamiennes, cela fait des années que le légendaire roi d’Uruk me fascine,
de même que son épopée, ses aventures avec son compagnon Enkidu et, bien
entendu, sa quête, inachevée, de l’immortalité. Fidèle à lui-même et à sa
manière de travailler, Jens Harder nous livre une vision de cette épopée que
n’auraient pas choquée les mésopotamiens eux-mêmes : ainsi, s’inspirant
des bas-reliefs de l’époque, l’artiste nous fait revivre une épopée maintes
fois millénaires et qui, même de nos jours, n’a rien perdu de sa force et de
son intensité. Bien évidement, une fois de plus, cela ne sera pas destiné au
grand public qui, sans nul doute, sera rebuté par le choix graphique et des
dialogues issus de traductions forcément incomplètes. Par contre, pour les
autres, particulièrement pour les amoureux de Summer, d’Ur, de Babylone et de
la Mésopotamie, quel régal de redécouvrir Gilgamesh, Enkidu ou le Taureau
Céleste sous le trait du fort talentueux Jens Harder !
Points
Positifs :
-
Retranscrire L’épopée de Gilgamesh en bande dessinée n’était
pas chose aisée or, Jens Harder réussit de fort belle manière son pari et nous
livre une œuvre qui ravira, sans nul doute, les amateurs de la civilisation
mésopotamienne.
-
Le choix graphique de l’auteur est indéniablement l’une des grandes forces de
cet album. Il faut dire qu’en s’inspirant des bas-reliefs de l’époque, on a par
moments l’impression que les mésopotamiens auraient put, eux-mêmes, réaliser
cette bande dessinée.
-
Jens Harder respecte tellement bien l’œuvre originale qu’il pousse le vice
jusqu’à inclure les passages perdus et les quelques incohérences du
récit ; ainsi, le final lorsque Enkidu, pourtant décédé, réapparait sans
que l’on comprenne comment.
-
Les fans de Jens Harder seront bien évidement ravis de retrouver l’artiste au
sommet de son art.
-
Une fort belle couverture qui, curieusement, met Enkidu en valeur.
Points Négatifs :
-
Bien évidement, Gilgamesh n’est pas une œuvre destinée au
grand public et sa grande complexité, de même que le respect total accordé aux
fragments du récit que l’on connait actuellement, fait que nombreux seront ceux
qui seront rebutés par une cette œuvre.
-
Même si nous avons affaire à un très bel ouvrage, qualitativement parlant, nous
sommes tout de même un ton en dessous de son œuvre maitresse…
Ma note : 8/10
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