Neonomicon
Neonomicon
Dans
un hôtel minable à Brooklyn, l’agent fédéral Aldo Sax surveille la rue et se
renseigne sur un club mal famé : le club Zothique. Le quartier est crasseux et
le tout sent les embrouilles. Sa voisine de pallier, Germaine, est une schizophrène
qui hurle dans la nuit et raconte ses effroyables cauchemars en parlant toute
seule. L’agent est lui-même un flic très spécial : recruté par Carl Perlman, il
enquête sur des histoires étranges et non élucidées. Il appelle d’ailleurs cela
la théorie des anomalies : rechercher le petit grain de sable que personne ne
remarque pour comprendre finalement qu’il se cache quelque chose de pas net.
Cette fois, il doit résoudre une bien sinistre affaire : treize meurtres
identiques avec des corps sauvagement découpés et de la même façon. L’anomalie
est pourtant de taille : il ne s’agit pas du même tueur et les meurtriers, qui
ont pourtant le même mode opératoire, ne se connaissent pas du tout ! Sax a du
travail pour rassembler les différentes pièces de ce puzzle sombre et opaque.
Et cela commence par une visite nocturne au club Zothique…
Neonomicon
Scénario
: Alan Moore, Anthony Johnston
Dessins
: Jacen Burrows
Encrage : Jacen
Burrows
Couleurs : Juanmar
Couverture : Jacen
Burrows
Genre : Horreur
Editeur : Avatar Press
Titre
en vo : Neonomicon
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 07
novembre 2011
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 25 octobre 2013
Nombre
de pages : 176
Liste des épisodes
Neonomicon
Prologue, 1-4
Mon
avis : Je pense ne pas me tromper en
affirmant qu’il est, depuis longtemps, inutile de présenter Howard Phillips
Lovecraft, mais bon, pour ceux qui ne le connaitraient pas encore, disons que
le reclus de Providence est encore, près d’un siècle plus tard, considéré comme
étant le maitre absolu de l’horreur, mais aussi, comme un auteur qui aura, bien
malgré lui, créer toute une mythologie dont bien d’autres s’inspirent encore de
nos jours. De même, je pense également ne pas me tromper en affirmant que pour
ce qui est du sieur Alan Moore, il n’est guère utile de s’attarder sur lui, et
ce, tant l’auteur britannique aura révolutionné, depuis quelques décennies,
l’univers des comics. Du coup, la rencontre des deux hommes, ou, plutôt, voir
le génialissime Moore aborder sa vision du mythe de Lovecraft promettait
énormément, et ce, que l’on soit fan de l’un ou l’autre auteur, voir, comme
dans mon cas, des deux, tout simplement. Alors, le résultat de ce Neonomicon fut-il
à la hauteur de mes espérances ? Alan Moore aura-t-il réussi son paris et
livrer un hommage a la hauteur du maitre de l’horreur ? Ma foi, disons que
je serais assez mitigé quand au résultat final car si oui, incontestablement,
cette mini série possède bien des atouts pour ravir les fans de Lovecraft, si
oui, Moore use fort habilement de la cosmologie horrifique du maitre et parsème
son récit de tout un tas de références qui raviront bien des souvenirs aux
familiers de Lovecraft, de même, si comme a son habitude, le britannique en
profite pour pointer du doigt quelques travers de notre société, il apparait
que Neonomicon ne fait pas parti de ses meilleures créations.
La raison ? Tout simplement parce que, a un moment donné, Alan Moore passe
de l’horreur traditionnelle à la pornographie, et, sans être prude, sans que,
en temps normal, quelques scènes un peu hard ne me gênent pas vraiment, vers la
fin du récit, ce n’est plus qu’orgies et copulations monstrueuses a n’en plus
finir. Certes, au vu du final, on comprend le propos de Moore, de même, son idée
quand a l’existence des Anciens est plutôt originale, cependant, a un moment
donné, trop c’est trop et il aurait peut-être été judicieux que l’auteur
britannique se souvienne que dans les récits de Lovecraft, contrairement a ceux
de Stephen King, par exemple, l’ambiance et ce qui était suggéré avait plus
d’importance que ce qui était véritablement montrer. Cela est fort dommage, il
est clair, tant la rencontre Moore/Lovecraft avait de quoi allécher le fan,
espérons maintenant que Providence, autre incursion du premier dans
l’univers du second soit plus réussie ? En tous cas, je place quelques
espoirs sur cette série…
Points
Positifs :
- Alan
Moore maitrise à merveille l’univers de Lovecraft et nous le démontre plutôt
bien en multipliant les références à la cosmologie de celui-ci et à ses
nombreux récits. De plus, l’idée de jouer avec l’existence réelle de cette
dernière et le fait que l’intrigue ait lieu à notre époque est plutôt une bonne
chose.
-
Entre un prologue fort réussi et une intrigue intelligente dans
l’ensemble, Neonomicon est mérite indéniablement le détour.
-
Pour ce qui est des dessins, Jacen Burrows livre une prestation loin d’être
époustouflante mais qui colle plutôt bien à l’ambiance.
-
C’est assez sanguinolent, certains éléments sont durs, voir très durs, mais
bon, on est dans un récit horrifique.
-
Une couverture plutôt réussie.
Points
Négatifs :
- Mais
pourquoi Alan Moore bascule-t-il, à un moment donné, dans la pornographie pure
et dure !? Certes, j’aurais compris la présence de certaines scènes, y
compris les plus dures et dérangeantes, cependant, celles-ci avaient-elles
besoin de durer aussi longtemps ? Suggérer, en horreur, c’est ce qui
marche le mieux, quand a montrer un peu, c’est toujours préférable que de nous
abreuver jusqu’à la nausée d’orgies et de viols.
-
Par la force des choses, voici donc une œuvre à ne pas mettre entre toutes les
mains et qui n’est pas destinée au grand public.
Ma
note : 7/10
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