Providence
Providence
En
1919, à la rédaction du New York Herald, les discussions vont bon train pour
remplir au plus vite une demi-page avec un article de dernière minute, une
publicité ayant été annulée. Le journaliste Robert Black veut bien réaliser un
sujet et le choix se porte sur l'impact qu'a eu le livre Sous le monde,
un roman qui aurait inspiré le célèbre Roi en Jaune de Robert
Chambers. Pour donner corps au thème, Robert se remémore qu'un certain Docteur
Alvarez a écrit un papier sur le livre et qu'il habite à New York. Le
journaliste se rend donc à l'immeuble où l'homme est censé habiter. C'est Mme
Ortega, la concierge qui lui ouvre. Elle porte un manteau de fourrure alors
qu'il fait extrêmement chaud en ce moment. Elle conduit Robert Black jusqu'à
l'appartement du Docteur Alvarez, mais prévient le journaliste qu'il fait très
froid à l'intérieur et ce, afin d'éviter que la maladie du médecin ne se
dégrade. Après un entretien fort instructif, Robert retourne à la rédaction,
son idée d'article étant tombée à l'eau. Par contre, il lui est venu à l'idée
de parcourir le pays à la recherche d'un ouvrage aux prétendues propriétés
alchimiques...
Providence
Scénario : Alan Moore
Dessins
: Jacen Burrows
Encrage : Jacen
Burrows
Couleurs : Juan
Rodriguez
Couverture : Jacen
Burrows
Genre : Horreur,
Fantastique
Editeur
: Avatar Press
Titre
en vo : Providence
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: Mai
2015 – Avril 2017
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 16 août 2018
Nombre
de pages : 544
Liste des
épisodes
Providence 1-12
Mon
avis : Il y a de cela quelques jours, j’avais
eu l’occasion de vous parler d’un certain Neonomicon,
œuvre du fameux Alan Moore qui, pour rappel, est sans nul doute un des plus
grands auteurs de comics de ces quatre dernière décennies et qui, bien entendu,
était un hommage aux œuvres du grand et cultissime Howard Phillips Lovecraft.
Curieusement, j’avais été plutôt mitigé vis-à-vis de Neonomicon, la faute, peut-être, à une certaine exagération du
sieur Moore qui avait fait basculer son hommage vers une pornographie pure et
dure, me laissant pour le moins dubitatif. Cependant, Alan Moore n’en n’avais
pas tout à finit avec Lovecraft puisque, quelques années plus tard, l’auteur britannique
avait donné une suite a Neonomicon
avec une œuvre encore plus ambitieuse, le fameux Providence dont je vais vous parler aujourd’hui. Bon, tout d’abord,
je ne pouvais que remercier les éditions Urban
Comics pour avoir eu la bonne, que dis-je, l’excellente idée de
publier l’intégrale de Providence il y a de cela quelques années. Excellente
idée car, justement, se procurer les trois volets de ce comics était devenu
chose fort compliquée depuis que quelques spéculateurs avaient décidé de faire
main-basse sur l’intégralité du premier tome disponible et de proposer celui-ci
a des prix tout bonnement prohibitifs – du genre 80 euros… Du coup, merci
a Urban, donc, de me donner enfin l’opportunité de découvrir
ce Providence qui me faisait de l’œil depuis quelques années
et qui, a défaut d’être un chef d’œuvre absolu comme Watchmen ou
d’autres créations de Moore, nous prouve une fois de plus que l’auteur
britannique, lorsqu’il s’attaque a quelque chose, ne fait pas les choses a
moitié ! Et d’ailleurs, sur ce point, peut-être un peu trop, mais je
m’explique : Providence, indéniablement, est un bon, que
dis-je, un formidable hommage a Lovecraft et a son univers, Alan Moore maitrise
a merveille son sujet, connait la vie et les créations du reclus de Providence
sur le bout des doigts et, au passage, nous propose ici une intrigue d’une
complexité rare mais où chaque dialogue, chaque événement a parfaitement sa
place. Le problème, justement, c’est cette complexité qui, bien souvent, prend
le pas sur le plaisir même de la lecture, ainsi, si tous ces très longs
passages de textes où le lecteur découvre le journal intime du protagoniste
principal, le journaliste Robert Black, apporte un plus a l’histoire et s’avère
nécessaire pour la compréhension de l’ensemble, l’extrême longueur de ces
derniers font que le rythme de lecture est souvent cassé et que, par moments,
un certain sentiment d’ennui peu se faire jour. Cela est fort dommage car Providence est
intéressant et mérite franchement le détour, de plus, pour les fans de Moore,
cette œuvre conclu de fort belle manière Neonomicon qui lui était
loin d’être sans défauts, comme je l’avais souligné. Alors, que dire de Providence ?
Faut-il tenter l’expérience ou pas ? En toute sincérité, je dirais oui,
mais ce, uniquement si, a la base, vous connaissez Lovecraft et que ses œuvres
vous sont familières ; si c’est le cas et que vous n’ayez pas peur de vous
prendre la tête dans une lecture complexe, alors, foncez sans plus attendre,
par contre, si ce n’est pas le cas, alors, ne perdez pas votre temps devant une
œuvre qui vous fera plus bailler d’ennui qu’autre chose…
Points
Positifs :
- Un
excellent hommage de la part d’Alan Moore a HP Lovecraft et a son univers. Une
fois de plus, l’auteur britannique fait preuve d’une maitrise impressionnante
du sujet qu’il aborde et nous en livre une vision peu commune mais proche de la
perfection de par ses connaissances et de la manière dont il traite tout cela.
-
Si vous êtes un inconditionnel des créations de Lovecraft et que vous n’ayez
pas peur de vous plonger dans une œuvre fort complexe, alors, Providence est
fait pour vous – d’ailleurs, connaitre Lovecraft et son œuvre s’avère être
primordial pour saisir toutes les références, les clins d’œil et les nombreux
protagonistes qui parsèment ces pages.
-
Comme cela avait déjà été le cas dans Neonomicon, Jacen Burrows
livre une prestation artistique loin d’être époustouflante mais qui colle
plutôt bien à l’ambiance.
-
Le journal intime de Robert Black qui permet au lecteur de découvrir les
pensées de ce dernier et de mieux saisir toutes les subtilités scénaristiques.
-
Bonne idée de conclure Neonomicon par le biais de Providence.
Points
Négatifs :
-
Une lecture d’une complexité indicible – comme le dirait si bien Lovecraft. Il
faut dire que la majeure partie de ces douze épisodes nous montrent surtout des
personnages qui discutent entre eux, ajoutons a cela le journal intime de
Robert Black qui est instructif mais bien souvent beaucoup trop long et vous
comprendrez que lire Providence peut parfois être difficile… au point même de
s’ennuyer par moments ? Je le pense, hélas…
- Providence est
avant toute chose une œuvre destinée aux fans purs et durs de Lovecraft. Ainsi,
si vous connaissez mal ou pas du tout les œuvres du maitre de l’horreur, alors,
n’essayez même pas de vous plonger dans la lecture de ce comics, vous serez
littéralement perdus et abandonnerez rapidement la partie…
Ma
note : 8/10
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