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dimanche 15 septembre 2024

Providence


Providence
 
En 1919, à la rédaction du New York Herald, les discussions vont bon train pour remplir au plus vite une demi-page avec un article de dernière minute, une publicité ayant été annulée. Le journaliste Robert Black veut bien réaliser un sujet et le choix se porte sur l'impact qu'a eu le livre Sous le monde, un roman qui aurait inspiré le célèbre Roi en Jaune de Robert Chambers. Pour donner corps au thème, Robert se remémore qu'un certain Docteur Alvarez a écrit un papier sur le livre et qu'il habite à New York. Le journaliste se rend donc à l'immeuble où l'homme est censé habiter. C'est Mme Ortega, la concierge qui lui ouvre. Elle porte un manteau de fourrure alors qu'il fait extrêmement chaud en ce moment. Elle conduit Robert Black jusqu'à l'appartement du Docteur Alvarez, mais prévient le journaliste qu'il fait très froid à l'intérieur et ce, afin d'éviter que la maladie du médecin ne se dégrade. Après un entretien fort instructif, Robert retourne à la rédaction, son idée d'article étant tombée à l'eau. Par contre, il lui est venu à l'idée de parcourir le pays à la recherche d'un ouvrage aux prétendues propriétés alchimiques...
 

Providence
Scénario : Alan Moore
Dessins : Jacen Burrows
Encrage : Jacen Burrows
Couleurs : Juan Rodriguez
Couverture : Jacen Burrows
Genre : Horreur, Fantastique
Editeur : Avatar Press
Titre en vo : Providence
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : Mai 2015 – Avril 2017
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 16 août 2018
Nombre de pages : 544
 
Liste des épisodes
Providence 1-12
 
Mon avis :
 Il y a de cela quelques jours, j’avais eu l’occasion de vous parler d’un certain Neonomicon, œuvre du fameux Alan Moore qui, pour rappel, est sans nul doute un des plus grands auteurs de comics de ces quatre dernière décennies et qui, bien entendu, était un hommage aux œuvres du grand et cultissime Howard Phillips Lovecraft. Curieusement, j’avais été plutôt mitigé vis-à-vis de Neonomicon, la faute, peut-être, à une certaine exagération du sieur Moore qui avait fait basculer son hommage vers une pornographie pure et dure, me laissant pour le moins dubitatif. Cependant, Alan Moore n’en n’avais pas tout à finit avec Lovecraft puisque, quelques années plus tard, l’auteur britannique avait donné une suite a Neonomicon avec une œuvre encore plus ambitieuse, le fameux Providence dont je vais vous parler aujourd’hui. Bon, tout d’abord, je ne pouvais que remercier les  éditions Urban Comics pour avoir eu la bonne, que dis-je, l’excellente idée de publier l’intégrale de Providence il y a de cela quelques années. Excellente idée car, justement, se procurer les trois volets de ce comics était devenu chose fort compliquée depuis que quelques spéculateurs avaient décidé de faire main-basse sur l’intégralité du premier tome disponible et de proposer celui-ci a des prix tout bonnement prohibitifs – du genre 80 euros… Du coup, merci a Urban, donc, de me donner enfin l’opportunité de découvrir ce Providence qui me faisait de l’œil depuis quelques années et qui, a défaut d’être un chef d’œuvre absolu comme Watchmen ou d’autres créations de Moore, nous prouve une fois de plus que l’auteur britannique, lorsqu’il s’attaque a quelque chose, ne fait pas les choses a moitié ! Et d’ailleurs, sur ce point, peut-être un peu trop, mais je m’explique : Providence, indéniablement, est un bon, que dis-je, un formidable hommage a Lovecraft et a son univers, Alan Moore maitrise a merveille son sujet, connait la vie et les créations du reclus de Providence sur le bout des doigts et, au passage, nous propose ici une intrigue d’une complexité rare mais où chaque dialogue, chaque événement a parfaitement sa place. Le problème, justement, c’est cette complexité qui, bien souvent, prend le pas sur le plaisir même de la lecture, ainsi, si tous ces très longs passages de textes où le lecteur découvre le journal intime du protagoniste principal, le journaliste Robert Black, apporte un plus a l’histoire et s’avère nécessaire pour la compréhension de l’ensemble, l’extrême longueur de ces derniers font que le rythme de lecture est souvent cassé et que, par moments, un certain sentiment d’ennui peu se faire jour. Cela est fort dommage car Providence est intéressant et mérite franchement le détour, de plus, pour les fans de Moore, cette œuvre conclu de fort belle manière Neonomicon qui lui était loin d’être sans défauts, comme je l’avais souligné. Alors, que dire de Providence ? Faut-il tenter l’expérience ou pas ? En toute sincérité, je dirais oui, mais ce, uniquement si, a la base, vous connaissez Lovecraft et que ses œuvres vous sont familières ; si c’est le cas et que vous n’ayez pas peur de vous prendre la tête dans une lecture complexe, alors, foncez sans plus attendre, par contre, si ce n’est pas le cas, alors, ne perdez pas votre temps devant une œuvre qui vous fera plus bailler d’ennui qu’autre chose…
 

Points Positifs
 :
- Un excellent hommage de la part d’Alan Moore a HP Lovecraft et a son univers. Une fois de plus, l’auteur britannique fait preuve d’une maitrise impressionnante du sujet qu’il aborde et nous en livre une vision peu commune mais proche de la perfection de par ses connaissances et de la manière dont il traite tout cela.
- Si vous êtes un inconditionnel des créations de Lovecraft et que vous n’ayez pas peur de vous plonger dans une œuvre fort complexe, alors, Providence est fait pour vous – d’ailleurs, connaitre Lovecraft et son œuvre s’avère être primordial pour saisir toutes les références, les clins d’œil et les nombreux protagonistes qui parsèment ces pages.
- Comme cela avait déjà été le cas dans Neonomicon, Jacen Burrows livre une prestation artistique loin d’être époustouflante mais qui colle plutôt bien à l’ambiance.
- Le journal intime de Robert Black qui permet au lecteur de découvrir les pensées de ce dernier et de mieux saisir toutes les subtilités scénaristiques.
- Bonne idée de conclure Neonomicon par le biais de Providence.
 
Points Négatifs :
- Une lecture d’une complexité indicible – comme le dirait si bien Lovecraft. Il faut dire que la majeure partie de ces douze épisodes nous montrent surtout des personnages qui discutent entre eux, ajoutons a cela le journal intime de Robert Black qui est instructif mais bien souvent beaucoup trop long et vous comprendrez que lire Providence peut parfois être difficile… au point même de s’ennuyer par moments ? Je le pense, hélas…
Providence est avant toute chose une œuvre destinée aux fans purs et durs de Lovecraft. Ainsi, si vous connaissez mal ou pas du tout les œuvres du maitre de l’horreur, alors, n’essayez même pas de vous plonger dans la lecture de ce comics, vous serez littéralement perdus et abandonnerez rapidement la partie…
 
Ma note : 8/10

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