Watchmen
Watchmen
New
York, 1985 sur notre calendrier, minuit moins douze sur l'horloge de
l'holocauste nucléaire. Une loi interdit désormais aux super héros d'exercer
leurs pouvoirs. Seuls quelques-uns restent à la solde du gouvernement. Les
autres vieillissent et s'interrogent sur leur inutilité. Vendredi soir, le
Comédien, agent numéro un du gouvernement américain depuis quarante ans, est
mort à New York. Qui a assassiné cet ancien membre des Gardiens, un groupe de
super-héros aujourd'hui dissous ? Et pourquoi ? Mû par un terrible soupçon,
Rorschach, le détective psychotique qui a préféré devenir un hors-la-loi plutôt
que d'accepter les nouvelles règles, contacte ses ex-partenaires, un «
tueur de masques » est après eux. Alors commence une traque sans
pitié, où chacun apportera sa pièce du puzzle pour révéler peu à peu
l'inimaginable vérité... Tandis qu'inexorablement, les aiguilles se rapprochent
de minuit.
Watchmen
Scénario : Alan Moore
Dessins
: Dave Gibbons
Encrage : Dave
Gibbons
Couleurs : John
Higgins
Couverture : Dave
Gibbons
Genre : Science-Fiction
Editeur
: DC
Titre
en vo : Watchmen
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: Septembre
1986 – Octobre 1987
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 25 janvier 2012
Nombre
de pages : 464
Liste des
épisodes
Watchmen 1-12
Mon
avis : Si l’on devait retenir qu’un seul
et unique comics, il est évidant qu’une œuvre se démarque nettement de la
concurrence, et ce, depuis sa sortie dans les années 80, je veux bien entendu
parler de Watchmen. Alors certes, il m’aura fallu des années pour
finalement avoir l’occasion de la découvrir, alors que, comme bien souvent avec
moi, je connaissais le chef d’œuvre du sieur Alan Moore depuis des lustres,
ayant lu et relu moult commentaires et critiques fort élogieuses a son sujet,
connaissant les principaux protagonistes, l’intrigue dans ses grandes lignes et
les implications qui en découlent. Bref, ce Watchmen, quelque part,
avant même de lire la première page, c’était un peu comme si je me lançais dans
une relecture où le plaisir des rebondissements et des coups de théâtre
n’auraient pas la même saveur. Un peu car forcement, ce n’était pas entièrement
le cas, bien entendu ; après tout, ce n’est pas parce qu’une œuvre est connue,
dans ses grandes lignes, que l’on peut se passer de la découvrir pour de bon :
va-t-on donc se priver de lire, toutes proportions gardées, Hamlet ou L’Iliade uniquement
parce que tout le monde ou presque connaît les intrigues par cœur ? Bien
évidement, non. Pour Watchmen (attention, je ne compare cette
BD malgré ses innombrables qualités aux deux œuvres citées) donc, qui est au
monde des comics ce qu’Hamlet est au théâtre où les Beatles à la
musique, c’était un peu le cas ; évidement que cela faisait longtemps que je
comptais me plonger dans ce que beaucoup considèrent comme la meilleur histoire
de super héros de tous les temps (et oui), et comme bien souvent, après coup,
je n’ai pas put m’empêcher de me dire : « mais comment ais-je fait pour
ne pas avoir lu ce truc plus tôt ?! » (Eternelle phrase qui revient
souvent et qui me résume bien en fait). Mais bon, comme dirait l’autre, mieux
vaut tard que jamais. Sauf qu’en fait, avec un truc aussi gros que Watchmen,
je me retrouve en fait comme devant un mur infranchissable. Après tout, il ne
faut pas se leurrer, tout a déjà été dit et redit depuis près de vingt cinq ans
qu’est sortie cette série. Du coup, que pourrais-je ajouter de véritablement
neuf, d’original, quelque chose qui vaille véritablement le coup et qui ne
fasse pas énième répétition ? J’ai eu beau chercher, y réfléchir longuement,
j’ai dut m’avouer vaincu ; forcement, en plus, depuis le temps, bon nombre de
chroniqueurs ont eu l’occasion de pondre de magnifiques critiques ou le feront,
quoi qu’il en soit, bien mieux que moi, analysant le moindre détail de la BD,
les intentions des auteurs, les répercussions de l’œuvre sur le paysage des
comics de super héros car un fait est a ne pas négliger : il y a un avant et un
après Watchmen, et l’on ne compte plus, depuis la parution de ce
petit bijou, le nombre de références, d’inspirations, d’emprunts au fil des
années. Car sans Watchmen, ou pour la première fois, l’on nous présentait
des héros sous un jour sombre, inquiétant voir pas bien dans leur têtes pour
bon nombre d’entre eux, cela bien loin de l’archétype super héroïque en court
depuis l’âge d’or et le discours bien souvent niais qui en avait découler bien
trop souvent, aurait-on connu d’autres cycles majeurs, des protagonistes plus
ambigus et un manichéisme fort différent ? Bien évidement que non. Pourtant,
malgré le raz de marré et l’immense succès que fut la parution de Watchmen,
quelque part, et encore aujourd’hui, cette œuvre est un peu a part dans le
monde des comics ; jamais inégalé depuis, l’œuvre d’Alan Moore et de Dave
Gibbons (tient, comme c’est amusant, deux anglais sont a l’origine de la
meilleur histoire de BD super héroïque) reste le summum d’un genre, et le sera
probablement définitivement à jamais. D’ailleurs, quelque part, l’on dit
souvent que si l’on ne devrait lire qu’un seul et unique comics de super héros,
c’est Watchmen. Cela pourrait être exact sauf qu’en fait, l’affaire
est bien plus compliquée que l’on pourrait le croire : comment un parfait
néophyte en la matière retiendra toutes les subtilités du genre, tous les clins
d’œil a d’autres personnages en d’autres temps et d’autres lieux ? Watchmen,
pour quelqu’un d’étranger a la bande dessinée US ne restera qu’une bonne (ou
non) histoire où l’on voit des drôles de héros sans véritables pouvoirs (après
tout, seul le quasi divin Dr Manhattan dispose réellement de pouvoirs, et quels
pouvoirs d’ailleurs), quadragénaires et vieillissants, bourrés de complexes
pour certains, sans morale pour d’autres, violents voir complètements fous pour
la plupart ; des héros désabusés, lassés de casser du petit malfrat et qui
savent que leurs actions ne changera pas le font du problème, mais des héros
capables de bien des atrocités afin de parvenir a leurs fins d’ailleurs. Une
intrigue qui flirte ouvertement et a dessein avec l’uchronie, dans un monde ou
les deux bocs antagonistes sont au bord de la guerre nucléaire, un monde où ces
mêmes héros sont a la retraite et où, des les premières pages, l’un d’eux est
assassiné ce qui lance le charismatique mais inquiétant Rorschach sur la piste
d’un hypothétique tueur de héros qui pourrait bel et bien être l’un d’entre
eux. Bref, pour le néophyte, tout cela pourra plaire, mais ne vaut-il pas mieux
être un habituer du monde super héroïque pour apprécier a sa juste saveur ce
que Moore et Gibbons ont concocté avec maestria ? Comment le lecteur, habitué
aux habituelles grosses productions de Marvel et DC où
soit disant tout change et rien ne sera jamais plus comme avant alors qu’en
fait, la seule chose qui est sur, avec leurs séries phares, c’est que la seule
chose qui y règne en maitre, c’est le détestable statu quo, ne pourra pas
accueillir avec joie une série, avec un début et une fin (cela a l’air stupide
dit comme cela mais c’est fou ce que c’est agréable tout de même), remplie
d’idées géniales, a l’univers cohérent, définie et riche (quel travail fait a
se sujet, c’en est même rare a ce niveau), avec ses protagonistes géniaux et inoubliables,
son intrigue captivante de bout en bout (même quand on en connaît les tenants
et les aboutissements) et ce jusqu’au boutisme qui en ressort et qui traduit
superbement bien la phrase taguée sur divers murs que l’on aperçoit au fil des
pages : « Who watches the Watchmen ? » Oui, qui garde les
gardiens ? Incontestablement, Watchmen restera dans l’histoire
de la bande dessinée nord américaine comme une œuvre culte, et ce qui fait de
mieux dans son genre. Mais aussi, une œuvre majeure dans la BD en général, tous
genres et toutes origines confondus. Alors oui, si vous ne deviez lire dans
votre vie qu’un seul comics de super héros costumés, c’est Watchmen qu’il
vous faut, et rien d’autre. Par contre, pour en apprécier toute la valeur et la
saveur, il me semble évidant qu’être un habitué du genre est largement
préférable. Quoi qu’il en soit, si vous vous dites fans de BD, vous ne pouvez
pas passer a coté d’un tel monument.
Points
Positifs :
- Si
vous ne deviez lire qu’un seul comics dans votre vie, c’est Watchmen qu’il
vous faut, et, en disant cela, je pense que tout est dit !
-
Chef d’œuvre absolu d’Alan Moore, Watchmen est aux comics ce
que Hamlet est au théâtre, c’est-à-dire, l’œuvre la plus
marquante d’un genre, quelque chose d’énorme et que tout le monde, ou presque,
reconnait à sa juste valeur. Il faut dire que, dans cette série, Moore nous a
pondu un truc monumental, d’une complexité impressionnante mais parfaitement
accessible. Bref, un must du genre.
-
Ozymandias, Dr Manhattan, le Comédien, le Hibou, le Spectre Soyeux et, bien
entendu, l’inquiétant et charismatique Rorschach : des personnages cultes
et inoubliables, sans oublier bon nombre de seconds rôles qui, des Minutemen au
simple vendeur de journaux, marquent les esprits.
-
Scénaristiquement, c’est tout simplement parfait. Il faut dire que cette
uchronie géniale, parfaitement maitrisée par Moore et qui nous amène à nous
questionner sur le rôle des super-héros mais aussi sur les politiques et la
menace nucléaire – encore proche a l’époque où est parue cette œuvre – est un
pur bijou d’inventivité. Bien évidement, plusieurs relectures sont nécessaires
pour saisir tous les tenants et les aboutissements.
-
Les dessins de Dave Gibbons qui, n’ont absolument pas pris une ride et qui sont
indissociables pour la réussite de cette œuvre.
Points
Négatifs :
-
Si vous ne deviez lire qu’un seul comics dans votre vie, c’est Watchmen qu’il
vous faut, le problème, c’est que si vous n’êtes pas un familier du genre,
alors, vous passerez à coté de quasiment toutes les références et il vous sera
impossible d’en apprécier toutes les subtilités.
Ma
note : 10/10
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