Passeport
Passeport
Issa,
un jeune Érythréen, est laissé pour mort au camp de Calais, dans la jungle. Survivant
miraculeusement à ses blessures et à ses traumatismes, mais ayant totalement
perdu la mémoire, il ne peut se fier qu’à son passeport, seul vestige de son
passé. Aidé de deux compagnons d’infortune, Arun et Ali, il devra affronter la
machine administrative et ouvrir une à une les portes qui le mèneront vers un
titre de séjour. De l’autre côté de la barrière, Lucas, jeune gendarme
d’origine comorienne, adopté par un couple de calaisiens, croise la route d’une
jeune journaliste qui bousculera la personne qu’il croyait être. De rencontre
en rencontre, nos héros entameront un voyage vers leur identité.
Passeport
Scénario : Alexis
Michalik
Mise
en scène : Alexis Michalik, Clotilde Daniault
Décors : Juliette
Azzopardi, Arnaud de Segonzac
Costumes : Marion
Rebmann, Violaine de Maupeou
Musique : Sly
Johnson
Genre : Drame
Titre
en vo : Passeport
Pays
d'origine : France
Langue
d'origine : français
Date
de sortie : 10 janvier 2024
Durée : 90
mn
Casting :
Christopher
Bayemi, Patrick Blandin, Jean-Louis Garçon, Kevin Razy, Fayçal Safi, Manda
Touré, Ysmahane Yaqini
Mon
avis : Depuis hier, j’ai
eu l’occasion de vous présenter un petit nombre de critiques théâtrales et,
alors que je vais aborder, par le biais de celle-ci, la toute dernière, je me
dois de revenir sur un fait qui, de mon point de vu, a son importance, c’est-à-dire,
le constat, prévisible, que la catégorie Spectacles
ne sera pas la fournie de ce blog. Cela est dut pour la simple et bonne raison
que, n’habitant pas Paris, je n’ai guère l’occasion d’aller au théâtre ou assister
a des concerts. Bien entendu, si, un jour, j’ai de la chance et que je doive
vivre dans la capitale, il en sera tout autrement et mes sorties seront sans
nul doute plus nombreuses, cependant, malgré le peu de critiques existantes
jusqu’à ce jour, il faut tout de même souligner que celles-ci ont toujours été
plutôt élogieuses, dans l’ensemble, vis-à-vis des quelques pièces que j’ai eu
l’opportunité de voir… Mais bon, comme il est de coutume de le dire, il y a
toujours un début à tout et oui, mille fois oui, aujourd’hui, je ne vais
nullement être élogieux vis-à-vis de la pièce que j’ai été voir il y a de cela
quelques jours à peine… A priori, cependant, je ne m’attendais pas le moins du
monde a une telle déception : il faut dire qu’une pièce d’Alexis
Michalik, grand nom du théâtre français moderne, cela a de quoi mettre l’eau à
la bouche ! Le
Porteur d’Histoire, Edmond, Les
Producteurs et Le
Cercle des Illusionnistes avaient été, à mes yeux, de superbes expériences
théâtrales et, grand naïf que j’étais, je ne voyais pas pourquoi il pourrait en
être autrement ?! Cependant, j’aurais dut me méfier, mieux me renseigner
sur le sujet de Passeport, dernière
pièce en date du sieur Michalik, probablement que j’y aurais réfléchis a deux
fois avant de tenter l’expérience ? Mais ce ne fut pas le cas, non, grand
dadais que je suis, j’y suis allé, en totale confiance… Et ce fut la
débandade ! Bon, je m’explique : a priori, je n’ai rien contre la
thématique propre de cette pièce, après tout, nous proposer une histoire sur le
sort des migrants, sur ce qui les a pousser a venir sur le continent européen,
sur les grandes difficultés de leurs longs voyages et sur les déconvenues
qu’ils subissent à l’arriver, je n’ai rien contre. Ce n’est pas un sujet qui me
passionne – je ne vais pas vous mentir – mais qui, bien traité, peut-être très
intéressant, c’est un fait. Le problème, hélas, avec Passeport, c’est que, plutôt que de nous raconter une histoire et
d’en rester là, Alexis Michalik tombe dans le militantisme de gauche pur et
dur, nous donnant de grandes leçons de morales que la culpabilité occidentale
vis-à-vis du reste du monde tout en nous proposant tout un tas de protagonistes
tous plus stéréotypés les uns que les autres : ainsi, le flic est
forcément débile et violent, l’habitant de Calais, raciste, les provinciaux en
général, ma foi, ils ne brillent pas par leur intelligence, quand à la France,
eh bien, elle est coupable de tout, c’est-à-dire, du colonialisme, du fait que
les pays les plus pauvres n’offrent aucun espoir a leur population, bref, de
toute la misère du monde. Du coup, au bout de dix minutes, j’avais déjà envie
de me barrer, me demandant ce que je faisais à un meeting de la France Insoumise
et si je suis rester jusqu’au bout, c’est parce que je ne souhaitais pas
laisser ma femme seule – bon et puis, il pleuvait et je me demandais ce que
j’allais faire tout seul comme un con sous la pluie – mais bon, vous l’avez
compris, ce ne fut pas facile, pas le moins du monde… Cela est pourtant dommage
car, au-delà de ma franche déception et de ce coté militantiste de gauche oh
combien détestable, Passeport n’est
pas une mauvaise pièce : Alexis Michalik reste un excellent metteur en
scène et son savoir faire est indéniable, de même, tout n’est pas a jeter dans
cette histoire et si, effectivement, le personnage de la journaliste est à
gerber, il est difficile de ne pas être toucher par le sort de ce fameux Issa,
de ses difficultés, de son parcours… Ceci m’amène a penser que, comme je
l’avais souligné plus haut, mieux traité, cette pièce aurait put être très
bonne et, selon moi, il y avait matière à cela, hélas, lorsque l’on tombe dans
le militantisme idéologique pur et dur, cela ne fonctionne plus, au contraire,
cela énerve, surtout quand une salle quasiment totalement acquise a la cause,
se lève et applaudit a tout rompre avant de rentrer tranquillement chez eux,
sans le moindre regard pour celles et ceux qui, venus de l’autre bout du monde,
vivent dans la rue et viendront leur livrer leur repas du soir pour un salaire
de misère. Mais bon, se donner bonne conscience, c’est une autre chose,
réfléchir aux véritables problèmes, c’en est une autre…
Points
Positifs :
-
Malgré le coté politisé de cette pièce, franchement énervant, il faut
reconnaitre qu’il est difficile de ne pas être toucher par l’histoire qui nous
est proposée ici et par ces migrants qui viennent du bout du monde, qui ont
traversé bien des épreuves pour se retrouver dans une misère encore plus grande
en Europe…
-
S’il y a une chose que l’on ne peut enlever à Alexis Michalik, c’est, bien
entendu, son talent pour la mise en scène et son savoir faire terriblement
efficace. Ce n’est plus une surprise mais le bougre est tout de même
doué !
-
La révélation finale, prévisible, n’en reste pas moins excellente.
-
Les acteurs sont bons et font parfaitement le job.
-
Décors minimalistes mais efficaces, usage intéressant de la vidéo : la
touche Michalik fonctionne a plein régime.
Points
Négatifs :
-
Traiter de la problématique de l’immigration de manière intelligente, c’est une
chose, le faire avec militantisme de bas étage et en donnant des leçons, cela
devient problématique, or, c’est de cette manière qu’Alexis Michalik nous
propose ce Passeport et, franchement,
si cela convient parfaitement à un certain public totalement acquis à ce genre
d’idées, cela a de quoi énerver les autres…
-
Les flics sont forcément idiots et violents, les habitants de Calais de
parfaits racistes quand aux provinciaux, en général, bah, ils ne sont pas très
intelligents, naturellement. N’oublions pas la France – et l’Occident, en règle
générale – coupable de tout et, surtout, de toute la misère du monde. Ah, le
coté donneur de leçons de la gauche bien pensante dans toute sa gloire !
-
Le personnage de la journaliste est détestable au possible et, au demeurant,
lors de sa grande tirade, elle affirme pas mal de conneries…
-
Aucune finesse dans cette histoire qui avait pourtant un potentiel certain.
-
L’impression d’être dans un meeting de la France Insoumise !
-
Le public bobo parisien, fatalement conquis, aura longuement applaudit cette
pièce, ce, avant de rentrer tranquillement chez soi, sans le moindre regard
envers les SDF qui survivent tant bien que mal dans la rue, et puis, ayant la
flemme de se faire a diner, ils commanderont tranquillement un repas qui leur
sera livrer par un migrant, épuiser par de multiples livraisons pour un salaire
de misère…
Ma note : 5/10
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