Inglourious
Basterds
Dans
la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille
tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de
justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en
devenant exploitante d'une salle de cinéma. Quelque part ailleurs en Europe, le
lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener
des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. «
Les bâtards », nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les
connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von
Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich.
Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à
mettre à exécution une vengeance très personnelle...
Inglourious Basterds
Réalisation : Quentin
Tarantino
Scénario : Quentin
Tarantino
Musique : Jim
Schultz
Production : Universal
Pictures, The Weinstein Company, A Band Apart, Zehnte Babelsberg Film
Genre : Film
de guerre, Uchronie
Titre
en vo : Inglourious Basterds
Pays
d'origine : États-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 19 août 2009
Durée : 153
mn
Casting :
Brad
Pitt : le lieutenant Aldo Raine
Mélanie
Laurent : Shosanna Dreyfus / Emmanuelle Mimieux
Christoph
Waltz : le colonel SS Hans Landa
Michael
Fassbender : le lieutenant Archie Hicox
Eli
Roth : le sergent Donny Donowitz
Diane
Kruger : Bridget Von Hammersmark
Daniel
Brühl : le soldat Frederick Zoller
Til
Schweiger : le sergent Hugo Stiglitz
August
Diehl : le major Dieter Hellstrom
Gedeon
Burkhard : le caporal Wilhelm Wicki
B.J.
Novak : le soldat Smithson Utivich
Omar
Doom : le soldat Omar Ulmer
Sylvester
Groth : le docteur Joseph Goebbels
Julie
Dreyfus : Francesca Mondino
Jacky
Ido : Marcel
Mike
Myers : le général Ed Fenech
Rod
Taylor : Winston Churchill
Martin
Wuttke : Adolf Hitler
Denis
Ménochet : Perrier LaPadite
Richard
Sammel : le sergent Werner Rachtman
Alexander
Fehling : le sergent Wilhelm / Pola Negri
Samm
Levine : le soldat Gerold Hirschberg
Paul
Rust : le soldat Andy Kagan
Léa
Seydoux : Charlotte LaPadite
Tina
Rodriguez : Julie LaPadite
Lena
Friedrich : Suzanne LaPadite
Ludger
Pistor : le capitaine Wolfgang
Bo
Svenson : un colonel américain dans La
Fierté de la Nation
Enzo
G. Castellari : un général nazi
Christian
Berkel : Éric
Anne-Sophie
Franck : Mathilda
André
Penvern : le vieux vétérinaire français
Samuel
L. Jackson : le narrateur
Harvey
Keitel : l’officier américain à la radio
Hilmar
Eichhorn : Emil Jannings
Mon
avis : Bon, il me semble évidant qu’il
n’est pas forcément nécessaire de revenir sur le synopsis d’Inglourious
Basterds, quoi que, il se pourrait que, pour les quelques personnes qui pourraient ne pas le connaitre, voici un bref résumé : ainsi, pendant la Seconde Guerre Mondiale, un commando de soldats américains juifs est parachuté derrière les
lignes ennemies et se met à massacrer du nazi a tout va, leur barbarie égalant
allègrement celle de leurs adversaires. Ce postulat de départ, bien entendu,
n’est qu’une petite partie du film puisque, ici, l’on retrouve – comme
pour Kill
Bill et tout un tas d’autres longs métrages plus ou moins réussis
– principalement la vengeance comme motivation principale : vengeance de
ces soldats juifs qui veulent casser du nazi pour venger leurs « frères » européens,
vengeance d’une jeune femme qui a vu sa famille massacrée par des allemands,
etc. Cela étant posé, passons vite fait sur tout ce que l’on retrouve
habituellement dans les œuvres de Tarantino : hémoglobine et violence à
outrance, dialogues savoureux et parfois interminables, découpage en divers
chapitres, irréalisme de certaines scènes parfaitement assumé et personnages
charismatiques en diable. Sur ce point, et comme attendu, Inglourious
Basterds ne déroge pas à la règle et l’on se trouve, bien évidemment,
en territoire familier ; sauf qu’ici, le cadre de fond est la seconde
guerre mondiale. Par contre, si ce film a tellement fait parler de lui, en bien
comme en mal, et justement, pas mal critiquer par certains, c’est pour son
parti pris scénaristique : j’ai lu ici et là qu’il était ignoble de faire
de ses batards menés par Brad Pitt des juifs, comme si un juif ne pouvait pas
être violent, mais aussi, pour d’autres personnes, que l’on ne devrait pas
traiter d’un sujet aussi grave avec tant de désinvolture (comme si c’était la
première fois que l’on rigolait au cinéma avec un film sur le seconde guerre
mondiale) et, bien entendu, pour finir, le principal nœud du problème pour
beaucoup, ce final – attention spoiler pour ceux qui n’auraient pas vu ce film
– où Hitler et tous les dirigeants nazis se font massacrer allègrement. Ce
choix de Tarantino, nombreux furent ceux qui lui tombèrent dessus, certains
allant même jusqu’à parler de révisionnisme, ce qui, de mon point de vu, est
pour le moins exagéré car bon, comment dire, faire croire que tel élément ne
s’est pas déroulé à un moment donné de l’Histoire, c’est une chose, modifier
celle-ci littéralement dans une œuvre de fiction, comme ici – car je pense qu’à
part un débile mental, et encore, tout le monde sait qu’Hitler n’est pas mort
ainsi et que la seconde guerre mondiale ne s’est pas achevée de la sorte – c’en
est une autre. Et justement, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, Inglourious
Basterds est une fiction, en aucune façon une reconstitution
historique – pour la petite histoire, un navet comme Pearl Harbor est
hautement plus critiquable, historiquement parlant. D’ailleurs, si l’on veut
poser un nom sur ce qu’est exactement Inglourious Basterds, alors
on peut qualifier celui-ci d’Uchronie, et pas « chronique » comme
il est dit par la célèbre critique du journal Le Monde. Uchronie,
Uchronie, mais oui, ces fameux récits, souvent fort bien réussis d’ailleurs, et
qui revisitent l’Histoire comme, pour ne citer que certains des plus
célèbres, Le Maitre du Haut-Château, Fatherland, La
Part de l’Autre, Roma Æterna et bien d’autres encore…
Accessoirement, un genre loin d’être mineur et qui a offert à la littérature de
science-fiction bien des chefs d’œuvres. Alors bien sûr, si l’on part du
postulat de départ qu’Inglourious Basterds est avant toute chose un
divertissement qui ne faut en aucune façon prendre comme une reconstitution
historique, qu’il est difficile de faire plus uchronique que son final et que
le tout est l’œuvre de ce diable de Tarantino, alors, toutes les critiques
précédentes s’effondrent et ne pourrait en rester qu’une seule – après tout, la
plus importante – est ce que, dans le genre – ici, du Tarantino qui est
quasiment un genre à lui tout seul – Inglourious Basterds est-il
oui ou non un bon film ? Et bien ma foi, si après coup, je garde une
préférence non négligeable pour Kill Bill que j’avais
franchement adoré, je dois reconnaitre que ces sacrés batards m’ont fort
allègrement surpris, et ce, grâce à des acteurs tout bonnement excellents avec,
bien évidemment, un Christoph Waltz incroyable dans son rôle d’officier SS
chasseur de juifs et qui brille de mille feux dans ce film avec un charisme
fou, une intrigue endiablée et captivante qui ne laisse aucun temps morts et
surtout, aussi étonnant, une profondeur auquel je ne m’attendais pas, et, selon
moi, le coté le plus intéressant du film : le langage. Ici, celui-ci est
indéniablement l’élément central de l’intrigue et, de la scène du début où le
Colonel Hans Landa passe du français a l’anglais avec un paysan français (mais
cela a une logique), où chaque acteur parle et joue dans sa langue d’origine
(préférez donc la vo du coup) mais où et contrairement à bien des films du
genre, un américain ou un britannique qui parlerait en allemand, il y a
forcément un accent, ce qui entraine une scène d’anthologie, celle du bistrot
dans la troisième partie et qui est magistrale de mon point de vu, sans
oublier, le dialogue plutôt amusant en italien, il est clair que ce fameux
langage, ou plutôt, ces langages, ces langues diverses, ces divers accents (et
jusqu’à la faute d’orthographe volontaire du titre) sont les éléments
principaux de cette œuvre ; oui, loin devant la violence, le final
uchronique et la vengeance. Inattendu n’est-ce pas ? Bref, vous l’avez
compris, j’ai plus qu’apprécier cet Inglourious Basterds et je
peux le dire sans problèmes : je n’en attendais pas autant. Bien sûr, et
comme je l’ai dit, je préfère toujours Kill Bill, mais cela
n’enlève rien au fait qu’avec cette histoire abracadabrantesque de soldats
juifs qui font la peau aux allemands et qui finissent même par zigouiller
Hitler et toute sa clique, nous nous retrouvons au final avec un fort bon film.
Alors bien évidemment, il faut apprécier le cinéma de Tarantino, accepter et
même, connaitre toutes ses nombreuses références a tant de vieux films que l’on
peut souvent qualifier de séries B – ici, les films de guerre mais le western
n’est pas très loin – mais bon, dans le genre Tarantinesque, il est plus
qu’évidant que nous avons là une fort belle réussite et que j’aurais passé un
fort bon moment à la regarder.
Points
Positifs :
- Christoph
Waltz ! Eh oui, aussi incroyable que cela puisse paraitre, l’acteur
autrichien est tellement bon dans ce film qu’il est, selon moi, le principal
élément à mériter le détour. Il faut dire que son rôle d’officier SS ignoble
lui va à ravir, surtout que le bougre, jouant de ses proies comme il manie les
langues, en finit par devenir… sympathique !
-
J’ai rarement vu un film où le langage occupait une place aussi importante
qu’ici : forcément, Inglourious Basterds se doit d’être
vu en vo car sinon, on passe complètement a coté de toutes les subtilités
scénaristiques qui, du début a la fin, jouent sur les langues, les accents,
etc.
-
Comme souvent avec Tarantino, on a droit a un casting d’enfer, et, ma foi, dans
le cas présent, si Christoph Waltz écrase tout le monde (mais le bougre
est vraiment excellent) le reste mérite le détour, que ce soit Mélanie Laurent,
Brad Pitt, Diane Kruger, pour ne citer que les plus flagrants.
-
La scène du bar est tout bonnement magistrale au point d’en devenir un moment
d’anthologie, que ce soit pour son déroulement, ses dialogues et, bien sur, la
façon dont les batards sont démasqués.
- Inglourious
Basterds est tout sauf un film sérieux : prenez ça comme un excellent
divertissement qui vous fera passer un excellent moment.
-
Mine de rien, c’est peut-être le long métrage de Tarantino où je rigole le
plus.
Points Négatifs :
-
Malgré sa durée, plus de deux heures, j’ai toujours trouvé, au fil des
multiples visionnages, ce film trop court. Curieux…
-
Comme souvent avec les films de Tarantino, c’est soit on adore, soit on déteste
et dans le cas de Inglourious Basterds, c’est clair que beaucoup
pesteront contre le coté trop exagéré de la chose, son humour… Et alors, si en
plus, ils ne savent pas ce qu’est une uchronie !
Ma note : 8,5/10
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