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dimanche 24 novembre 2024

Maria


Maria
 
À quinze ans, Maria Schneider est chassée de son domicile par sa mère, Marie-Christine Schneider, après qu'elle a pris contact avec son père biologique, Daniel Gélin, qui lui fait découvrir le monde du cinéma. À dix-neuf ans, elle est approchée, en 1969, par Bernardo Bertolucci, qui lui propose le rôle de Jeanne dans son prochain film, Le Dernier Tango à Paris. La jeune femme rencontre alors Marlon Brando, plus âgé qu'elle, et qui est déjà une star. Le tournage est dur et intense. Au départ, les scènes de nu ne semblent pas gêner Maria, jusqu'au moment où Bertolucci et Brando la piègent dans la scène du beurre qui va durablement l'affecter. Le film est un succès, notamment par le scandale qu'il déclenche dès sa sortie en 1972. Maria est confrontée à la célébrité et au scandale suscité par le film ainsi qu'à l'opprobre de personnes anonymes.
 

Maria
Réalisation : Jessica Palud
Scénario : Jessica Palud, Laurette Polmanss
Musique : Benjamin Biolay
Production : Les Films de Mina, Cinema Inutile, StudioCanal
Genre : Drame biographique
Titre en vo : Maria
Pays d'origine : France
Langue d'origine : français, anglais
Date de sortie : 19 juin 2024
Durée : 102 mn
 
Casting :
Anamaria Vartolomei : Maria Schneider
Matt Dillon : Marlon Brando
Céleste Brunnquell : Noor
Giuseppe Maggio : Bernardo Bertolucci
Yvan Attal : Daniel Gélin
Charlotte Jiminez Schaff : Fiona Gélin (8 ans)
Léo Jiminez Schaff : Manuel Gélin (11 ans)
Marie Gillain : Marie-Christine Schneider
Jonathan Couzinié : Michel Schneider
Judith Henry : Judith
Mélissa Barraud : Rose Schneider
Capucine Brunet : Vanessa Schneider
Laetitia Fourcade : Sylvie
Vincent Bramoullé : Vincent
Anne Suarez : Hélène
Jean-Jacques Marnier : Jacques
Patrice Tepasso : Vittorio Storaro
Hugo Becker : Marc, le réalisateur
Laurent Jumeaucourt : André, le producteur
Manuel Severi : le comédien dans la scène de la salle de bain
Stanislas Merhar : Berhmann, l’agent
Camille Archambeaud : la secrétaire de Berhmann
Hugues Gemignani : le machiniste (Dernier Tango)
Aurélie Garault : la maquilleuse
Swann Dupont : la scripte
Jérémy Charvet : le pointeur
Annaig Briand : la femme qui insulte Maria dans la brasserie
Alexis Corso : Boris Szulzinger, le réalisateur de Mama Dracula
Jean-Baptiste Le Vaillant : le partenaire vampire
Jean-Marie Mendiant : Luis Buñuel
Yann Denécé : Fernando Rey
Fabienne Rocaboy : la scripte de Buñuel
Christophe Grégoire : le médecin de la clinique psychiatrique
Eugénie Gaudel : l'infirmière de la clinique
Elisa Sommet : l'attachée de presse
Clément Bertani : le journaliste de l'interview du film de Rivette
 
Mon avis :
 Je dois reconnaitre que j’étais loin d’être très enthousiaste vis-à-vis de ce film et que, quelque part, j’avais un peu peur que celui-ci ne soit un peu trop dans l’air du temps, c’est-à-dire, qu’il allait terriblement pointer du doigt le male blanc de plus de cinquante ans, terrible symbole de ce fameux patriarcat, qui, fatalement, traiterait comme le dernier des salauds une pauvre actrice débitante, marquant celle-ci à jamais du sceau de l’infamie par le biais de manipulations et de faits pour le moins libidineux. D’un autre coté, il fallait tout de même reconnaitre que le sort fait à Maria Schneider lors de ce fameux tournage du Dernier Tango à Paris du sieur Bernardo Bertolucci était pour le moins peu enviable pour ne pas dire immonde : ainsi, que dire de ce que Marlon Brando avait fait à la jeune actrice lors de cette fameuse scène du beurre si ce n’est que nous pouvons parler, sans exagération aucune, de viol. Bref, il y avait tout de même matière à ce que ce Maria éveille ma curiosité et, ma foi, dans l’ensemble, on peut dire que le pari est plus ou moins réussi et que oui, toute la première partie du film où l’on suit les débuts de la jeune actrice jusqu’au fameux tournage et la sortie du Dernier Tango à Paris avec les conséquences que l’on sait mérite largement le détour. Ainsi, des espoirs de la jeune Maria Schneider et de sa joie d’être choisie par un grand réalisateur et de tourner avec une légende absolue du septième art jusqu’à la désillusion finale, Bertolucci et Brando ayant bel et bien agis comme de véritables salauds vis-à-vis d’elle, la première partie de Maria frôle avec l’excellence, c’est un fait. Le souci, cependant, c’est la seconde partie du film qui, en toute franchise, est loin, mais alors très loin d’être du même acabit : bourré de multiples ellipses temporelles, occultant le fait, indéniable, que l’actrice a tout de même tournée dans près de soixante films par la suite ce qui fait que sa carrière n’a pas été freinée par ses envies de libertés artistiques et que, pour la petite histoire, celle-ci a plutôt été très fière de jouer dans Profession Reporter de Michelangelo Antonioni certes moins sulfureux que Le Dernier Tango à Paris mais assez spécial tout de même et l’on est en droit de se demander si la vision proposée par ce film de la vie de Maria Schneider n’est pas un peu biaisée pour ne pas dire exagérée ? Afin de nous narrer la belle histoire d’une femme forte lutant contre le patriarcat blanc ? Ma foi, sans défendre le moins du monde Bernardo Bertolucci et Marlon Brando, je pense que c’est bel et bien le cas…
 

Points Positifs
 :
- Un film loin d’être une réussite absolue et qui est sans nul doute critiquable par certains aspects mais qui n’en reste pas moins plutôt intéressant pour ne pas dire réussi par moments surtout qu’il revient de fort belle manière sur une période bien sombre du septième art où le sort des jeunes actrices était pour le moins peu enviable, surtout lorsque celles-ci étaient sous l’emprise de ces réalisateurs ou acteurs bien plus agés et libidineux.
- La première partie qui nous présente le tournage du Dernier Tango à Paris est excellente et mérite à elle seule le visionnage de ce film.
- Un casting de qualité dans l’ensemble et reconnaissons que Anamaria Vartolomei est plutôt crédible en une Maria Schneider plus vraie que nature.
 
Points Négatifs :
- En regardant Maria, on croirait que Maria Schneider à complètement ratée sa carrière suite a la sortie du Dernier Tango à Paris et a sa volonté, louable à l’écran, de ne plus apparaitre uniquement comme étant un objet sexuel. Le problème est que la réalité est un poil différente, surtout que l’actrice nous a pondu presque soixante films ensuite et que cette dernière a plutôt été fière de certains que l’on peut qualifier de discutables…
- La seconde partie du film est nettement moins intéressante et dessert totalement l’impression finale que l’on peut se faire de celui-ci, ce qui est, convenons en, dommage.
- Trop d’ellipses temporelles nuisent, elles aussi, a la seconde partie du film.
 
Ma note : 7/10

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