L’Histoire Secrète – Nadja
L’Histoire
Secrète – Nadja
Paris
en 1938. Dans une maison bourgeoise de Montmartre, la soirée s’annonce torride
pour une partouze mondaine où se sont retrouvés la plupart des artistes
surréalistes du moment : Aragon, Péret, Desnos… tout le monde est là. Tous ont
dessiné une carte de tarot en laissant aller leur imagination. Le clou de la
soirée prend la forme d’une femme mystérieuse et masquée qui choisit la carte
désignant l’heureux élu qui pourra passer la nuit avec elle. La femme se dénude
et emporte sa proie. Cette femme n’est autre que Reka. Elle a réuni une
véritable collection de cartes de tarot toutes dessinées par des grands
peintres modernes. 1940, Curtis Hawke a trouvé une nouvelle affectation au sein
de la Royal Air Force et montre un talent et une chance incroyable. Erlin et
Aker ont encore une fois besoin de ses services pour réaliser une nouvelle
passe avec trois ivoires. L’idée est de trouver quelque chose qui modifiera le
cours de la guerre de façon radicale…
L'Histoire Secrète – Nadja
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Chris
Chuckry
Couverture : Manchu,
Olivier Vatine
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
avril 2008
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Après un tome plutôt singulier puisque, pour rappel, aucun
Archonte ne daignait montrer le bout de son nez, mais qui, dans l'ensemble, était plutôt réussi dans l'ensemble, poursuivons les critiques de L’Histoire
Secrète avec un nouveau volet d’une série qui a fait couler
beaucoup d’encre depuis ses débuts, ce fameux Nadja.
Ici, comme au bon vieux temps des débuts de la saga, nous avons droit a un nouveau
saut dans le temps sauf que, contrairement aux premiers volets où nous avions droit à des sauts de quelques siècles entre chaque volume, ici, une petite dizaine d'années s'écoule ce qui nous entraine donc au début de la
Seconde Guerre Mondiale et où l'on retrouve donc Curtis en pleine bataille
d’Angleterre, accompagné des Archontes Erlin et Aker. Pendant ce temps, la
sensuelle Reka, use de ses charmes afin de se constituer un nouveau jeu tandis
que l'on retrouve Itzak aux USA (mais il m’a fallut un certain temps pour le
reconnaitre) et que le professeur Einstein fera son apparition avant un final
explosif à Prague ou l’un des Archontes perd vraisemblablement la vie. Et ben,
dit comme cela, force est de constater qu’il s'en passe des choses, et encore,
c’est un rapide résumé. Mais bon, comment dire ? Disons que si dans
l’ensemble, ce onzième tome est dans la lignée de ses prédécesseurs et que dans
l’ensemble, cela reste plutôt convenable, on ne peut nier que, par moments, il
est un peu fouillis, tant le scénariste, Jean-Pierre Pécau, nous submerge
d’évènements a priori sans rapport mais qu'il tient absolument à lier entre
eux. Certes, toutes ces références ne sont pas dénuées d’intérêt et dans l’ensemble,
je comprends plus ou moins la réflexion de l’auteur, mais bon, par moments, je
me demande si simplifier un peu les choses – par exemple, avait-on besoin d’un
passage aussi long sur les mafieux américains, je ne le pense pas – ne serait
pas une bonne idée ? Pour ce qui est des dessins, c’est un Kordey en
légère forme que l’on trouve dans cette album : certes, comme c’est le cas
depuis l’arrivé de Chris Chuckry a la colorisation, c’est beaucoup mieux que
dans les premiers volumes de la saga, mais bon, on ne peut nier que dans
ce Nadja, il y a quelques ratés, que le croate a décidément du mal
lorsqu’il y a trop de personnages sur une même case et que, pour être tout a
fait franc, la double page où l’on voit les conséquences du duel entre Aker et
Guillaume de Lecce est un peu loupée. Dommage car malgré ces quelques défauts,
il y avait pas mal de bonnes idées et puis, le final, dramatique et inattendu
m'a vraiment plu ; mais bon, dans l’ensemble et malgré une petite baisse
de régime, cela reste un bon tome de L’Histoire Secrète, disons
juste que cela fait longtemps que l’on a compris que cela ne sera jamais une
grande série et qu’on s’est fait une raison…
Points
Positifs :
-
Les événements se bousculent dans ce onzième tome et le lecteur n’a pas le
temps de souffler que, après avoir valdingué ici et la, survient un événement
dramatique a la fin de l’album.
-
Justement, ce dernier, c’est-à-dire, la mort d’un Archonte et plus précisément…
attention spoiler… celle d’Aker, est l’un des points forts de cet album, comme
il fallait s’y attendre.
-
Une partie de l’intrigue a lieue a Prague, une ville que j’ai eu la chance de
visiter il y a quelques années et que j’adore ; bref, rien que pour ça…
-
C’est fou le nombre de figures historiques qui apparaissent dans ce onzième
volume : Albert Einstein, Reinhard Heydrich, Pablo Picasso, Lucky Luciano
et bien d’autres ; certes, ce n’est pas nouveau dans cette série mais là,
c’est un défilé auquel on a droit.
-
L’amateur d’Histoire s’amusera de découvrir pas mal d’anecdotes tout simplement
réelles et qui parsèment cet album.
Points
Négatifs :
- Mine
de rien, par moments, trop c’est trop et sincèrement, dans ce onzième tome,
Jean-Pierre Pécau pèche par sa volonté de tout lier, du plus importante
événement de l’Histoire au plus infime, aux Archontes et aux Ivoires ;
certes, par moments, ça marche et, de toutes façons, la série est basée ainsi
depuis ses débuts, mais dans ce volume, il y en a vraiment trop.
-
Du coup, le lecteur lambda qui pèche par ses connaissances historiques et qui
pouvait déjà se perdre ou être agacer par leur trop grand nombre dans les
volumes précédant, va carrément se noyer dans ce Nadja !
-
C’est un Igor Kordey inférieur a ce qu’il a fait dans les volumes précédant que
l’on a droit : car si certaines planches sont une fois de plus superbes,
ce n’est pas vraiment le cas pour d’autres et celle – une double page – où l’on
voit les conséquences du duel entre Aker et Guillaume de Lecce est pour le
moins… bah, incongrue.
-
Il est tout de même bizarrement dessiné le père Einstein par moments ?!
-
Ce serait bien de dire à Kordey qu’en 1938, Pablo Picasso était déjà chauve
comme un œuf depuis belle lurette…
Ma
note : 6,5/10
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