Berserk – Tome 9

Berserk – Tome 9
 
Guts a quitté la troupe du Faucon pour trouver lui-même sa propre voie. Au milieu d'une forêt, le mercenaire s'interroge sur sa décision lorsqu'il ressent une terrible pression. Il pense qu'il s'agit de Zodd mais, quelques secondes plus tard, c'est un être étrange qu’il voit avancer vers lui à dos de cheval. Cet être entièrement fait d'os parle à Guts et, avant de repartir, il lui annonce que « l'occultation » va arriver... Griffith a quant à lui du mal à accepter que l'un de ses subordonnés l'ait quitté. La nuit venue, il se glisse dans les appartements de la princesse Charlotte et outrepasse tous les protocoles en lui faisant l'amour. Au petit matin, des bonnes aperçoivent le chef de la troupe du Faucon partir de la chambre, et le roi est averti derechef. Il met Griffith aux arrêts et décide de le faire torturer par des bourreaux sadiques au possible...
 

Berserk – Tome 9
Scénariste : Kentaro Miura
Dessinateur : Kentaro Miura
Genre : Seinen
Type d'ouvrage : Dark Fantasy
Titre en vo : Berserk vol. 9
Parution en vo : 29 mars 1995
Parution en vf : 24 juin 2005
Langue d'origine : Japonais
Editeur : Glénat
Nombre de pages : 192
 

Mon avis : Indéniablement, depuis ses débuts, Berserk, œuvre du sieur Kentaro Miura aura flirté à de multiples reprises avec l’excellence, au point même que, en huit tomes, il n’y avait pas vraiment eu de fausses notes. Cependant, il apparait clairement que ce neuvième album de la saga, s’il est dans la lignée de ses prédécesseurs, les dépasse en tout point ; au point que l’on puisse le considéré comme étant le meilleur jusque là ? En toute sincérité, oui ! Il faut dire que l’on se doutait bien que les événements survenus dans le tome précédent allaient sacrément changer la donne : Guts décidant de quitter la Troupe du Faucon et, au passage, humiliant Griffith en le battant en quelques secondes, cela ne pouvait être anodin. Et, justement, d’entrée de jeu, ce dernier, si sur de lui jusqu’ici, si maitre de lui-même et de ses sentiments, perd complètement les pédales et ne trouve rien de mieux, sur un coup de tête, de déflorer la jeune princesse Charlotte, ce qui entrainera sa chute et, forcément, celle de la Troupe du Faucon. Une première grosse surprise, un sacré tournant, attendu, bien évidement, et que le sieur Miura maitrise à merveille, même si le meilleur est à venir. Car suite à un saut narratif de quelques mois, Guts, désormais seul, retrouve ses anciens compagnons, désormais menés par Casca et qui sont poursuivis par les troupes du Midland. Forcément, ce qu’attend le lecteur, ce n’est pas l’affrontement entre notre héros et un guerrier oriental, aussi spectaculaire soit-il, non, ce qu’il attend, ce sont les retrouvailles entre Guts et Casca… et, ce que l’on n’attendait plus arrive enfin, Kentaro Miura décide de faire franchir le pas a nos deux jeunes gens, ce qui nous offre un passage, malgré des scènes plutôt osées et assez inhabituelles dans les productions destinées au grand public, d’une rare sensibilité, Guts et Casca ayant tellement de vieux démons en eux que même s’abandonner a l’amour leur ait difficile. Bref, vous l’avez compris, ce neuvième tome de Berserk est indéniablement une pure merveille : d’une rare intelligence, rempli de sensibilité et de profondeur, s’il n’occulte pas le coté sombre de l’âme humaine, il n’en reste pas moins d’une telle justesse que lire cet album fut un pur régal. Berserk était génial jusqu’à alors, mais désormais, on flirte allègrement avec le chef d’œuvre, rien que ça !
 

Points Positifs :
- Le meilleur volume de la saga jusque là, et de loin ! Il faut dire que ce neuvième tome est un sacré tournant dans celle-ci et que, entre la chute d’un Griffith qui a complètement perdu les pédales et Guts et Casca qui se dévoilent enfin leurs sentiments, même si la chose leur est difficile pour les deux, cet album est riche en scènes fortes et marquantes.
- Guts et Casca qui décident enfin de ne plus se mentir et se dévoilent leurs sentiments, bien entendu ! Ici, l’auteur nous montre deux être blessés et qui portent bien des démons en eux, ce qui nous donne une scène d’une profondeur et d’une justesse rarement atteinte dans la bande dessinée.
- La chute de Griffith : complètement traumatiser par le départ de Guts, la manière dont il disjoncte et s’en va culbuter la princesse est tellement à l’encontre du personnage que l’on comprend facilement que Guts n’était pas qu’un simple pion à ses yeux.
- Pour ce qui est des dessins, il n’y a strictement rien à redire, Kentaro Miura livrant, comme à son habitude, une prestation proche de l’excellence.
- Quelques scènes érotiques parsèment cet album, pourtant, celles-ci sont loin d’être gratuites comme on pourrait le penser de prime abord.
- Décidément, l’auteur n’a que peu de complaisance envers l’âme humaine, ainsi, ce roi incestueux qui veut se taper sa fille…
- L’apparition du Roi Squelette, un nouveau protagoniste qui semble aussi puissant que Zodd.
- L’affrontement entre Guts et le guerrier oriental, plutôt spectaculaire.
- Une fort belle couverture, ce qui nous change – accessoirement, désormais, Kentaro Miura à trouver le design final pour celles-ci, et, ma foi, c’est une très bonne chose !
 
Points Négatifs :
- Certains auront probablement du mal avec les nombreuses scènes érotiques qui parsèment cet album.
- Berserk reste un manga assez spécial qui n’est pas destiné à tout le monde…
 
Ma note : 9/10