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mercredi 22 mai 2024

Le Dernier Duel


Le Dernier Duel
 
En 1386, en Normandie, le chevalier Jean de Carrouges, de retour d'un voyage à Paris, retrouve son épouse, Marguerite de Thibouville. Celle-ci accuse l'écuyer Jacques le Gris, vieil ami du chevalier, de l'avoir violée. Le Gris se dit innocent. L'affaire remonte jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir, le roi Charles VI doit décider s'il y aura un procès par le combat, selon le souhait du chevalier. Ce duel est censé déterminer la vérité. Si son mari est vaincu, Marguerite de Thibouville sera brûlée vive pour fausse accusation. Ruiné, Jean de Carrouges est peu soutenu, alors que Jacques le Gris peut compter sur le soutien du puissant comte Pierre II d'Alençon.
 

Le Dernier Duel
Réalisation : Ridley Scott
Scénario : Ben Affleck, Matt Damon et Nicole Holofcener, d'après le roman d'Eric Jager
Musique : Harry Gregson-Williams
Production : 20th Century Studios, TSG Entertainment, Scott Free Productions
Genre : Drame Historique
Titre en vo : The Last Duel
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 13 octobre 2021
Langue d'origine : Anglais, Français
Durée : 152 min
 
Casting :
Matt Damon : Jean de Carrouges
Adam Driver : Jacques le Gris
Jodie Comer : Marguerite de Carrouges
Ben Affleck : le Comte Pierre II d'Alençon
Harriet Walter : Nicole de Buchard
Nathaniel Parker : Robert de Thibouville
Sam Hazeldine : Thomin du Bois
Michael McElhatton : Bernard Latour
Caoimhe O'Malley : Elizabeth
Aoibhín Murphy : Béatrice
Tallulah Haddon : Marie
Bryony Hannah : Alice
Zoé Bruneau : Marie Chamallart
Alex Lawther : le Roi Charles VI
Marton Csokas : Crespin
William Houston : Herald
Clive Russell : l'oncle du roi
Oliver Cotton : Jean III de Carrouges
Željko Ivanek : Le Coq
Adam Nagaitis : Adam Louvel
Clare Dunne : Ceila
John Kavanagh : le prêtre de Le Gris
Bosco Hogan : un prêtre
Paul Bandey : un prêtre
Lorris Chevalier : Soldat qui chante
 
Mon avis :
 Comme je vous l’avais souligné dans ma critique précédente, je veux, bien entendu, parler de celle de House of Gucci, fin 2021, le sieur Ridley Scott avait sortit, coup sur coup, deux longs métrages, House of Gucci, donc, ainsi que Le Dernier Duel qui nous occupe à présent. La chose, naturellement, est peu commune et si elle aura marqué les esprits de par sa rareté, ce qui est normal, disons que, pour ce qui est du succès en salles, on ne peut pas vraiment dire que Ridley Scott ait vraiment été récompensé par ses efforts… au point même que, pour ce qui est de ce Dernier Duel, le réalisateur ait piquer une grosse colère où il fustigea la nouvelle génération qui, selon lui, est incapable de se concentrer sur une œuvre un poil plus complexe que les films hollywoodiens à grand spectacle… Sans rentrer dans une polémique stérile qui n’a pas lieu d’être ici, même si, dans le fond, je suis plutôt d’accord avec le sieur Scott, disons plutôt que si j’avais déjà enthousiasmer par House of Gucci, cela a été également le cas avec Le Dernier Duel et, ma fois, pas qu’un peu ! Revenant sur un fait historique bien réel, celui qui opposa le chevalier Jean de Carrouges à l'écuyer Jacques le Gris en 1386 et qui fut, pour la petite histoire, un des tous derniers duels judiciaires qui eut lieu en France, Le Dernier Duel est un long métrage franchement réussi et qui, ma foi, possède suffisamment de qualités pour ravir davantage qu’un simple public amateurs de reconstitutions historiques. Ainsi, si, naturellement, Ridley Scott nous entraine en pleine Guerre de Cent Ans, nous offrant au passage une reconstitution moyenâgeuse pour le moins fort réussie, ce qui compte, avant toute chose, dans ce film, ce sont ses trois protagonistes principaux : Jacques le Gris – interprété par un excellent Adam Driver – Jean de Carrouges – Matt Damon – et, bien entendu, l’épouse de ce dernier, Marguerite de Thibouville – Jodie Comer. En effet, Le Dernier Duel, plutôt que de nous proposer un simple synopsis qui nous présenterais le déroulement des événements jusqu’à la conclusion attendue, c’est-à-dire, le fameux duel, nous présente trois points de vus différents, celui des trois protagonistes impliqués et, ma foi, disons que si le procédé n’est pas nouveau, ici, il est terriblement efficace ! Ainsi, en débutant par la vision que le chevalier Jean de Carrouges à des événements qui ont conduit au duel, on se dit naturellement que le brave Matt Damon est un type sympa, droit dans ses bottes et qui est dans son bon droit. Le problème c’est que, dès le point de vu suivant, celui de Jacques le Gris, on ne peut pas s’empêcher de se dire que les choses, finalement, sont un poil plus compliquées : ainsi, la relation entre les deux hommes est présentée comme étant plus complexe, moins manichéenne. Cependant, de manière incontestable, il y a viol, c’est un fait même si Adam Driver est convaincu du contraire. Pour finir, reste le dernier point de vu, celui de Marguerite de Thibouville qui nous offre enfin la vérité et là, comment dire… disons que là, on découvre que les choses sont encore plus sombres qu’on aurait put le penser de prime abord et que, en fait, les deux hommes sont deux belles ordures qui, finalement, n’ont que faire du sort de la jeune femme. Du coup, lorsque survint cette troisième partie et que le spectateur comprend le sous-entendu de ce film, c’est-à-dire, le sort peu enviable de la gente féminine de l’époque – même si le trait est forcé puisque, en fait, le Moyen-âge fut une période plus propice au sort des femmes que ne le fut, par exemple, la Renaissance – Le Dernier Duel prend enfin de l’ampleur et révèle, au spectateur, qu’il est davantage qu’un simple film de chevaliers, bien au contraire. Naturellement, le succès n’aura pas été vraiment au rendez vous et la jeune génération, habituée aux stupidités des films de super-slips et autres joyeusetés décérébrées n’aura pas été convaincu par un film où il faut réfléchir un peu plus que d’habitude, juste un petit plus… C’est dommage, certes, mais bon, que les autres n’aillent pas s’attarder sur ces détails et se moquent un peu de toute notion de succès ou d’échec : après tout, l’important est de savoir si ce film mérite le détour et, selon moi, c’est le cas, alors, pourquoi bouder son plaisir !?
 

Points Positifs
 :
- Sans être un quelconque chef d’œuvre, loin de là, Le Dernier Duel n’en reste pas moins un très bon film qui, ma foi, a de quoi ravir les amateurs de reconstitutions historiques qui ne dédaignent pas se faire plaisir avec des œuvres un poil plus intelligentes qu’en temps normal. Captivant de bout en bout, présentant des thématiques fortes, voilà une belle réussite qui mérite le détour !
- Un scénario terriblement malin et qui se dévoile, petit à petit, alors que l’on découvre les points de vus des différents protagonistes…
- Bien entendu, c’est la condition féminine de l’époque qui est mise au premier plan de ce film, surtout lorsque le spectateur découvre la vérité au sujet des événements et qu’il s’aperçoit que les deux hommes impliqués sont, en fait, deux beaux salauds !
- Matt Damon, Adam Driver – que l’on n’a pas l’habitude de voir en salaud – Ben Affleck, nous avons tout de même droit à un casting cinq étoiles. Quand à Jodie Comer, que je ne connaissais pas, disons qu’elle n’est pas en reste, loin de là.
- Une reconstitution historique de qualité, au point même que, par moments, on s’y croirait, ou presque !
 
Points Négatifs :
- Dommage que l’on comprenne trop rapidement que oui, effectivement, il y ait bel et bien eu un viol.
- Une vision peut-être un peu trop moderne de la part du réalisateur, défaut un peu trop commun de bon nombre de longs métrages qui ont tendance à juger le passé suivant la manière de pensée actuelle, ce qui est, bien entendu, complètement anachronique.
- Si vous êtes totalement allergique aux films de chevaliers, aux reconstitutions historiques et à la violence de l’époque, alors, vous risquer de ne pas accrocher à ce film. C’est dommage, mais bon, cela peut se comprendre…
 
Ma note : 7,5/10

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