Les 30 Deniers
Les
30 Deniers
Yann
est un ancien soldat des forces spéciales. Il a combattu en Afghanistan et a
terminé sa carrière sur une opération non officielle, pour tenter de sauver la
femme de sa vie, une french doctor kidnappée par les talibans. L'opération fut
un échec, Kathy perdit la vie dans l'explosion d'une bombe. Désormais en
retraite, Yann vit à Paris avec sa fille de sept ans, dont il vient d'apprendre
qu'elle est atteinte de tumeurs au cerveau. Résigné face à l'impuissance de la
médecine, il reprend espoir lorsque son ancien supérieur, le mystérieux Moine,
le met en contact avec une jeune femme qui pratique une médecine parallèle, non
officielle, mais dont les résultats semblent spectaculaires. Les premiers
rendez-vous sont quasi miraculeux, la maladie recule, visiblement. Les médecins
traditionnels n'en croient pas leurs yeux. Mais un événement imprévu va venir
faucher les nouveaux espoirs de Yann, lorsque Sinoe la guérisseuse est
assassiné, quasiment sous ses yeux. Il va alors apprendre du Moine qu'un secret
millénaire était à l'origine des pouvoirs magiques de la jeune femme. Les
trente deniers de Judas, selon la légende, en réalité une série de pièces de
monnaie aux pouvoirs mystérieux, dont Sinoe détenait un exemplaire. Yann se
lance alors dans une quête inlassable pour trouver le moyen de sauver sa fille.
Il va devoir affronter d'autres détenteurs de ces objets précieux, au cœur
d'enjeux de pouvoir vieux de plus de 2000 ans...
Les 30 Deniers
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Len
O'Grady, Desko, Yana
Couverture : Manchu,
Igor Kordey
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Esotérisme
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 02
avril 2014
Nombre
de pages : 410
Mon
avis : Présent pour ne pas dire plus
depuis les débuts de ce blog en janvier dernier, le duo composé du sieur
Jean-Pierre Pécan et d’Igor Kordey reviennent faire un énième apparition,
histoire de se rappeler à notre bon souvenir. Ainsi, après leur œuvre commune
la plus connue, je veux, bien entendu, parler de L’Histoire
Secrète, saga interminable dont le tout dernier
volet, du moins, pour le moment, est paru il y a quelques semaines, puis,
un certain Empire
dont je vous ai parler il y a tout juste quelques jours, il est temps, à
présent, d’aborder le cas d’une mini-série, Les
30 Deniers donc, dont le postulat de départ risque de rappeler pas mal de
choses aux fans de L’Histoire Secrète.
Bon, je dois le reconnaitre, lorsque cette mini-série paru, il y a de cela
quelques années, ma première impression fut pour le moins mauvaise. Il faut
dire que ce postulat de départ avec cette histoire de Deniers magiques (ceux-là
même qu’aurait reçu Judas pour avoir vendu le Christ) qui ont traversé les âges
sans oublier ces sociétés secrètes qui les ont allègrement utilisés au fil des
siècles me faisaient un peu trop penser à L’Histoire Secrète.
Pourtant, malgré mon peu d’enthousiasme pour la chose, je me suis laisser
tenter par la chose, cependant, heureusement que je n’attendais pas grand-chose
de cette mini-série car bon, comment dire, au vu du résultat final, si oui, il
y eut tout de même quelques bonnes idées et si, oui, cette saga ésotérique se
laisse lire, force est de constater que nous sommes loin, mais alors, très loin
même de ce que nos deux compères sont capables de nous offrir en temps normal…
Ainsi, sans grande surprise, on retrouve les tares habituelles du sieur Pécau, c’est-à-dire,
sa propension à nous pondre moult références historiques et mystico-religieuses
que seuls les plus avertis comprendront, ce qui, j’en conviens, n’est pas un
défaut en soit sauf lorsque l’auteur s’embrouille lui-même a force de partir
dans tous les sens. De même, si, scénaristiquement parlant, tout cela n’est pas
mauvais, il est tout de même fort dommageable que certains protagonistes soient
oubliés en cours de route – comme la Baronne, pourtant un des personnages les
plus charismatiques du lot – et que la conclusion soit plutôt bâclée, ce, après
que Pécau se soit, comme cela lui arrive souvent, perdu dans tout un tas de
délires et de sous intrigues qui ne sont pas forcément indispensables. Ensuite,
il y a le cas Igor Kordey, un artiste qui divise fortement le public de par son
style qui tend à s’inspirer de celui de feu Richard Corben : les fans du
croate apprécieront certes son travail sur cette mini-série même si celui-ci a
déjà fait mieux par ailleurs, quand a ses détracteurs, il est clair que ce n’est
pas encore cette fois-ci qu’ils enterreront la hache de guerre avec le sieur
Kordey… Bref, vous l’avez compris, Les 30 Deniers est une œuvre loin d’être
vraiment indispensable même si celle-ci possède suffisamment d’éléments qui
satisferont les amateurs du genre et les fans de notre inimitable duo, mais
bon, quelque part, quitte a faire un choix, dans le même genre, autant se
coltiner L’Histoire Secrète,
qualitativement parlant, c’est tout de même un poil plus réussi…
Points
Positifs :
-
Un synopsis de départ qui n’est certes pas original mais qui n’en reste pas moins
intéressant, surtout que Jean-Pierre Pécau se débrouille plutôt bien avec ce
genre de scénarios qui mêlent histoire réelle et histoire fictive.
-
De même, c’est fou ce que Pécau maitrise son sujet et par moments, c’est un
régal que de lire ses… euh… délires !? Quoi que, pas mal son idée sur la
maladie de Mitterrand et son utilisation de François de Grossouvre,
ancienne éminence grise du Président et dont la mort est encore, trois
décennies plus tard, auréolée d’un certain mystère…
-
Une fois de plus, Jean-Pierre Pécau s’amuse avec ses connaissances historiques
– indéniables – et ésotériques pour nous asséner avec moult références qui
raviront les amateurs du genre – surtout que tout cela ne dénote nullement,
scénaristiquement parlant.
-
Un Igor Kordey en grande forme et qui livre une prestation, si on compare avec
ses débuts, que l’on peut qualifier pour le moins d’excellente, pour peu, bien
sur, que l’on soit fan de son style, bien sur.
Points
Négatifs :
- Forcément,
pour ce qui est de l’originalité, on repassera : c’est du vu et du revu et
alors, si vous êtes un fidèle de L’Histoire Secrète, on n’est pas
loin du copié/collé par moments…
- Quel
dommage que Pécau s’emmêle littéralement les pinceaux dans ses multiples explications,
l’exemple le plus frappant étant, bien entendu, les causes de la mort de la
femme de Yann qui, décédée dans un bâtiment piégé par les Talibans au début,
perd la vie, à la fin, dans le bombardement de ce même bâtiment par l’aviation
française…
-
Pécau et ses trop nombreuses sous intrigues qui n’apportent pas grand-chose a l’histoire
principal, ses protagonistes qui disparaissent en cours de route, comme, bien
entendu, la Baronne qui, dans le dernier tiers de l’album, brille par son
absence ce qui est pour le moins singulier…
-
Une conclusion qui aurait gagnée à être un poil plus longue selon moi.
-
Oui, ça se lit bien mais c’est tout : pas vraiment de surprises,
impression de déjà-vu, personnages pas vraiment charismatiques…
-
Le style, encore et toujours, d’Igor Kordey : certes, ce n’est plus une
surprise pour personne, j’adore ce type, mais bon, avec lui, on passe du quasi
sublime (dans son genre) au franchement moche d’une page à l’autre…
Ma
note : 6,5/10
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