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lundi 8 juillet 2024

Les 30 Deniers


Les 30 Deniers
 
Yann est un ancien soldat des forces spéciales. Il a combattu en Afghanistan et a terminé sa carrière sur une opération non officielle, pour tenter de sauver la femme de sa vie, une french doctor kidnappée par les talibans. L'opération fut un échec, Kathy perdit la vie dans l'explosion d'une bombe. Désormais en retraite, Yann vit à Paris avec sa fille de sept ans, dont il vient d'apprendre qu'elle est atteinte de tumeurs au cerveau. Résigné face à l'impuissance de la médecine, il reprend espoir lorsque son ancien supérieur, le mystérieux Moine, le met en contact avec une jeune femme qui pratique une médecine parallèle, non officielle, mais dont les résultats semblent spectaculaires. Les premiers rendez-vous sont quasi miraculeux, la maladie recule, visiblement. Les médecins traditionnels n'en croient pas leurs yeux. Mais un événement imprévu va venir faucher les nouveaux espoirs de Yann, lorsque Sinoe la guérisseuse est assassiné, quasiment sous ses yeux. Il va alors apprendre du Moine qu'un secret millénaire était à l'origine des pouvoirs magiques de la jeune femme. Les trente deniers de Judas, selon la légende, en réalité une série de pièces de monnaie aux pouvoirs mystérieux, dont Sinoe détenait un exemplaire. Yann se lance alors dans une quête inlassable pour trouver le moyen de sauver sa fille. Il va devoir affronter d'autres détenteurs de ces objets précieux, au cœur d'enjeux de pouvoir vieux de plus de 2000 ans...
 

Les 30 Deniers
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady, Desko, Yana
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Esotérisme
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 02 avril 2014
Nombre de pages : 410
 
Mon avis :
 Présent pour ne pas dire plus depuis les débuts de ce blog en janvier dernier, le duo composé du sieur Jean-Pierre Pécan et d’Igor Kordey reviennent faire un énième apparition, histoire de se rappeler à notre bon souvenir. Ainsi, après leur œuvre commune la plus connue, je veux, bien entendu, parler de L’Histoire Secrète, saga interminable dont le tout dernier volet, du moins, pour le moment, est paru il y a quelques semaines, puis, un certain Empire dont je vous ai parler il y a tout juste quelques jours, il est temps, à présent, d’aborder le cas d’une mini-série, Les 30 Deniers donc, dont le postulat de départ risque de rappeler pas mal de choses aux fans de L’Histoire Secrète. Bon, je dois le reconnaitre, lorsque cette mini-série paru, il y a de cela quelques années, ma première impression fut pour le moins mauvaise. Il faut dire que ce postulat de départ avec cette histoire de Deniers magiques (ceux-là même qu’aurait reçu Judas pour avoir vendu le Christ) qui ont traversé les âges sans oublier ces sociétés secrètes qui les ont allègrement utilisés au fil des siècles me faisaient un peu trop penser à L’Histoire Secrète. Pourtant, malgré mon peu d’enthousiasme pour la chose, je me suis laisser tenter par la chose, cependant, heureusement que je n’attendais pas grand-chose de cette mini-série car bon, comment dire, au vu du résultat final, si oui, il y eut tout de même quelques bonnes idées et si, oui, cette saga ésotérique se laisse lire, force est de constater que nous sommes loin, mais alors, très loin même de ce que nos deux compères sont capables de nous offrir en temps normal… Ainsi, sans grande surprise, on retrouve les tares habituelles du sieur Pécau, c’est-à-dire, sa propension à nous pondre moult références historiques et mystico-religieuses que seuls les plus avertis comprendront, ce qui, j’en conviens, n’est pas un défaut en soit sauf lorsque l’auteur s’embrouille lui-même a force de partir dans tous les sens. De même, si, scénaristiquement parlant, tout cela n’est pas mauvais, il est tout de même fort dommageable que certains protagonistes soient oubliés en cours de route – comme la Baronne, pourtant un des personnages les plus charismatiques du lot – et que la conclusion soit plutôt bâclée, ce, après que Pécau se soit, comme cela lui arrive souvent, perdu dans tout un tas de délires et de sous intrigues qui ne sont pas forcément indispensables. Ensuite, il y a le cas Igor Kordey, un artiste qui divise fortement le public de par son style qui tend à s’inspirer de celui de feu Richard Corben : les fans du croate apprécieront certes son travail sur cette mini-série même si celui-ci a déjà fait mieux par ailleurs, quand a ses détracteurs, il est clair que ce n’est pas encore cette fois-ci qu’ils enterreront la hache de guerre avec le sieur Kordey… Bref, vous l’avez compris, Les 30 Deniers est une œuvre loin d’être vraiment indispensable même si celle-ci possède suffisamment d’éléments qui satisferont les amateurs du genre et les fans de notre inimitable duo, mais bon, quelque part, quitte a faire un choix, dans le même genre, autant se coltiner L’Histoire Secrète, qualitativement parlant, c’est tout de même un poil plus réussi…
 

Points Positifs
 :
- Un synopsis de départ qui n’est certes pas original mais qui n’en reste pas moins intéressant, surtout que Jean-Pierre Pécau se débrouille plutôt bien avec ce genre de scénarios qui mêlent histoire réelle et histoire fictive.
- De même, c’est fou ce que Pécau maitrise son sujet et par moments, c’est un régal que de lire ses… euh… délires !? Quoi que, pas mal son idée sur la maladie de Mitterrand et son utilisation de  François de Grossouvre, ancienne éminence grise du Président et dont la mort est encore, trois décennies plus tard, auréolée d’un certain mystère…
- Une fois de plus, Jean-Pierre Pécau s’amuse avec ses connaissances historiques – indéniables – et ésotériques pour nous asséner avec moult références qui raviront les amateurs du genre – surtout que tout cela ne dénote nullement, scénaristiquement parlant.
- Un Igor Kordey en grande forme et qui livre une prestation, si on compare avec ses débuts, que l’on peut qualifier pour le moins d’excellente, pour peu, bien sur, que l’on soit fan de son style, bien sur.
 
Points Négatifs :
- Forcément, pour ce qui est de l’originalité, on repassera : c’est du vu et du revu et alors, si vous êtes un fidèle de L’Histoire Secrète, on n’est pas loin du copié/collé par moments…
- Quel dommage que Pécau s’emmêle littéralement les pinceaux dans ses multiples explications, l’exemple le plus frappant étant, bien entendu, les causes de la mort de la femme de Yann qui, décédée dans un bâtiment piégé par les Talibans au début, perd la vie, à la fin, dans le bombardement de ce même bâtiment par l’aviation française…
- Pécau et ses trop nombreuses sous intrigues qui n’apportent pas grand-chose a l’histoire principal, ses protagonistes qui disparaissent en cours de route, comme, bien entendu, la Baronne qui, dans le dernier tiers de l’album, brille par son absence ce qui est pour le moins singulier…
- Une conclusion qui aurait gagnée à être un poil plus longue selon moi.
- Oui, ça se lit bien mais c’est tout : pas vraiment de surprises, impression de déjà-vu, personnages pas vraiment charismatiques…
- Le style, encore et toujours, d’Igor Kordey : certes, ce n’est plus une surprise pour personne, j’adore ce type, mais bon, avec lui, on passe du quasi sublime (dans son genre) au franchement moche d’une page à l’autre…
 
Ma note : 6,5/10

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