Alphonse
Alphonse
subit une violente agression de la part de clients affiliés à la mafia. Lors de
ses congés, il prend conscience de la profonde empreinte laissée par l'abandon
de sa mère durant son enfance. En plus de cela, il perd son emploi. Le même jour,
il reçoit la nouvelle de l'hospitalisation de son père éloigné, Jacques. Les
retrouvailles s'avèrent compliquées, d'autant plus qu'Alphonse découvre qu'il a
secrètement travaillé comme gigolo toute sa vie.
Alphonse
Réalisation
: Nicolas Bedos
Scénario
: Nicolas Bedos, Jean Dujardin
Musique : Romain
Trouillet
Production : Amazon
Genre : Comédie
dramatique
Titre
en vo : Alphonse
Pays
d’origine : France
Chaîne
d’origine : Prime Video
Diffusion
d’origine : 12 octobre 2023 – 02 novembre 2023
Langue
d'origine : français, italien, anglais
Nombre
d’épisodes : 6 x 55 minutes
Casting :
Jean
Dujardin : Alphonse
Bisson
Pierre
Arditi : Jacques Bisson
Charlotte
Gainsbourg : Margot
Nicole
Garcia : Martha
Francine
Bergé : Adèle Clément
Laura
Morante : Laura Tomazi
Carolina
D'Alerio : Laura Tomazi
jeune
Gall
Gaspard : Jacques Bisson jeune
Lubna
Azabal : Natacha Gemier
Alice
Aufray : Martha jeune
Vincent
Macaigne : Wildred
Olivier
Barthélémy : Bruno
Alice
Dufour : Madeleine
Michaël
Cohen : Lucien Moreira
Elsa
Zylberstein : Eléonore
Baumann
Marie-Christine
Barrault : Eve Bragnier
Charley
Fouquet : Adèle Clément à 40 ans
Claire
Romain : Adèle Clément jeune
Myriem
Akheddiou : la psychologue
Nicole
Calfan : Marianne
Corinne
Touzet : une femme de 50 ans
Anne
Canovas : Marie
Martine
Chevallier : Elise Duthi
Évelyne
Dandry : Catherine
Elisabeth
Macocco : Chantal Godeffroy
Chantal
Neuwirth : Françoise
Berleau
Anne-Marie
Pisani : Carine Grotze
Yves
Pignot : Gaston Bragnier
Louka
Meliava : Louis
Rachid
Guellaz : Marco
Anaïs
Fabre : Clémence, la fille de
Martha
Victor
Saulnier : Alphonse (3
ans)
Mon
avis : Cela aurait put être, que dis-je,
cela aurait dut être un des événements de la fin d’année 2023, au lieu de quoi,
ce fut presque en catimini, sans la moindre publicité, que fin octobre de
l’année dernière, une mini-série du nom de Alphonse
paraissait chez Amazon. La raison de
tout cela ? On va dire que les affaires judiciaires de l’auteur de cette
mini-série, Nicolas Bedos, y étaient pour quelque chose, des affaires pas très
nettes après la plainte, quelques mois auparavant, de trois femmes, pour
agressions sexuelles – la plus ancienne datant de 1999 – mais parfaitement dans
l’air du temps. Bref, sans souhaiter défendre le sieur Bedos, disons que, aux
yeux de certains, tout cela tombait bien, très bien même : détester
cordialement par l’intelligentsia parisienne depuis belle lurette mais aussi
par les féministes et la racialistes de tout poil, ces plaintes ne pouvaient
que satisfaire les nombreux détracteurs du réalisateur qui, depuis des années,
critiquaient ce dernier et ne voyaient pas d’un bon œil ses films, des longs
métrages, au demeurant, qualitativement bons pour ne pas dire excellents – voir
Monsieur
et Madame Adelman, La
Belle Époque ainsi que OSS
117 – Alerte Rouge en Afrique Noire. Quoi qu’il en soit, alors que,
comme vous l’avez compris, Alphonse
aurait put être un des événements de la fin d’année 2023, il en fut tout
autrement, quoi que, les choses furent un peu plus compliquées que certains
l’auraient souhaité. Naturellement, on pouvait parfaitement comprendre que Amazon n’ait pas fait grand bruit de la
sortie de cette mini-série, craignant, a juste titre, que les ennuis
judiciaires de Nicolas Bedos ne nuisent grandement a son image. Cependant, là
où l’on pouvait être nettement plus dubitatif, c’est en découvrant la
quasi-unanimité des critiques professionnels a l’égard de cette série et qui
avaient, tous, ou presque, un avis pour le moins tranché : navrant,
mauvais, nul, gênant, honteux et autres joyeusetés du même genre, tels étaient
les qualificatifs récoltés par Alphonse !
Bref, de quoi se dire que, pour une première série, Nicolas Bedos s’était planté
dans les grandes largeurs. Pourtant, si les critiques professionnelles étaient
mauvaises, celles du public, au contraire, étaient plutôt bonnes voir
excellentes, ce qui avait de quoi nous faire poser quelques questions au sujet
d’une telle disparité ? Et là, il y a avait de quoi se dire que, quelque
part, aux yeux de certains, ce n’était pas l’œuvre en elle-même qui était
critiquée ou critiquable mais plutôt son créateur, le fameux Nicolas Bedos, ce
male blanc dominateur et absolument pas politiquement correct pour un sou, cet
ennemi de la bien-pensance et du camp du bien. Cela expliquait bien des
choses ? Sans aucun doute ! Quand au public ? Eh bien, disons
que celles et ceux qui ont tenté l’expérience, qui n’ont pas tenus compte de
l’avis partisan et accusateur de la sphère médiatique parisienne ont fait un
formidable bras d’honneur à ces derniers, se régalant, au passage, de ce qui
est, sans aucune contestation possible, une très bonne mini-série ! Ainsi,
et on y arrive enfin, Alphonse est décapant,
scabreux, gonflé, cynique, vulgaire et provocateur comme du Bedos. Mais cette
série est également drôle, troublante, sensible, triste et touchante comme du
Bedos. On y retrouve naturellement ses obsessions habituelles pour le sexe, sa
fascination pour les femmes fortes, ses personnages masculins assez piteux,
mais aussi sa nostalgie et sa façon à lui de parler du temps qui passe, de la
vieillesse, entre cruauté et tendresse. Mais Alphonse doit également beaucoup à son casting que l’on peut
qualifier sans peine d’exceptionnel : Jean Dujardin n'a jamais aussi bien
joué, en loser, terne et apathique qui semble prendre vie sous nos yeux, Pierre
Arditi est génial, féroce et pathétique, quand aux femmes, elles sont toutes
épatantes, Charlotte Gainsbourg en tête, mais aussi Nicole Garcia et
l'extraordinaire Marie Christine Barrault dans un rôle pour le moins
étonnant ! Quand aux accusations de misogynie dont souffre cette série –
et, dans un sens plus large, Nicolas Bedos – je trouve que c'est exactement
l'inverse que l’on a ici : il faut beaucoup aimer les femmes pour oser les
montrer ainsi, vieillissantes mais encore débordantes de désir et de fantasmes.
Bref, vous l’avez compris, n’en déplaise aux critiques professionnels, à des
journaux comme Le Monde ou Libération et, dans un sens plus large,
a l’intelligentsia parisienne, Alphonse
est une très bonne série qui, ma foi, mérite largement le détour et qui
confirme, définitivement, tout le talent du sieur Nicolas Bedos. Certes, tout
n’est pas parfait dans celle-ci et il est difficile de ne pas reconnaitre que
toute la partie avec les pseudos racailles est le gros point faible de cette
série, de même, je ne nierais pas que l’individu Bedos est, peut-être,
quelqu’un de peu fréquentable… mais bon, que juge t’on ici, le réalisateur ou
sa création ? Si c’est le premier, alors, attendons que la justice ait
fait son travail, si c’est le second, alors, il faut s’incliner bien bas et
savourer son plaisir, n’en déplaise à certains…
Points
Positifs :
-
Incontestablement, pour une première incursion dans le monde des séries, il
s’avère qu’Alphonse est une
indéniable réussite ! Typiquement Bedos dans son traitement, reprenant les
thématiques habituelles du réalisateur, nous avons là une œuvre de qualité qui,
en toute franchise, nous démontre que le fils de qui vous savez possède un
talent fou dans son domaine !
-
Une œuvre qui met en avant les femmes âgées et qui, surtout, ne dissimule en
rien leur sexualité. Ma foi, la chose est rarissime et il faut reconnaitre que,
pour un misogyne, Nicolas Bedos aborde la thématique avec justesse.
-
Un casting que l’on peut qualifier sans peine d’exceptionnel et qui est pour
beaucoup pour la réussite de cette série : Jean Dujardin, Pierre Arditi, Charlotte
Gainsbourg, Nicole Garcia, Marie-Christine Barrault et Laura Morante, pour ne
citer que les plus connus…
-
Certes, il y a du sexe, beaucoup de sexe, cependant, la tristesse et la
solitude des séniors est au cœur de l’intrigue, comme quoi, Alphonse est une œuvre plus complexe
qu’on pourrait le penser, de prime abord…
-
Malgré la gravité de l’ensemble, l’élément comique n’est jamais bien loin, ce
qui n’est pas une mauvaise chose.
-
Décors, photographie, bande originale, ma foi, c’est du tout bon !
Points Négatifs :
-
Toute la partie scénaristique avec les pseudos racailles est le gros point
faible de cette série : non seulement ces derniers n’apportent pas
grand-chose à l’intrigue, mais en plus, qu’est-ce qu’ils sont caricaturaux pour
ne pas dire débiles !
-
Un final ouvert et terriblement frustrant puisque l’on ne sait pas s’il y aura
une suite…
-
Comme je l’ai déjà souligné dans mes critiques précédentes, si vous êtes un
indécrottable bobo parisien fidèle lecteur de Libération, du Monde ou
de L’Humanité – oui, il y en a encore quelques uns – vous
n’apprécierez guère cette mini-série, surtout qu’elle est l’œuvre de Nicolas
Bedos qui, il faut le reconnaitre, n’a pas vraiment bonne presse au sein de
l’intelligentsia parisienne, bien au contraire…
Ma note : 7,5/10
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