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dimanche 20 octobre 2024

Alphonse


Alphonse
 
Alphonse subit une violente agression de la part de clients affiliés à la mafia. Lors de ses congés, il prend conscience de la profonde empreinte laissée par l'abandon de sa mère durant son enfance. En plus de cela, il perd son emploi. Le même jour, il reçoit la nouvelle de l'hospitalisation de son père éloigné, Jacques. Les retrouvailles s'avèrent compliquées, d'autant plus qu'Alphonse découvre qu'il a secrètement travaillé comme gigolo toute sa vie.
 

Alphonse
Réalisation : Nicolas Bedos
Scénario : Nicolas Bedos, Jean Dujardin
Musique : Romain Trouillet
Production : Amazon
Genre : Comédie dramatique
Titre en vo : Alphonse
Pays d’origine : France
Chaîne d’origine : Prime Video
Diffusion d’origine : 12 octobre 2023 – 02 novembre 2023
Langue d'origine : français, italien, anglais
Nombre d’épisodes : 6 x 55 minutes

Casting :
Jean Dujardin : Alphonse Bisson
Pierre Arditi : Jacques Bisson
Charlotte Gainsbourg : Margot
Nicole Garcia : Martha
Francine Bergé : Adèle Clément
Laura Morante : Laura Tomazi
Carolina D'Alerio : Laura Tomazi jeune
Gall Gaspard : Jacques Bisson jeune
Lubna Azabal : Natacha Gemier
Alice Aufray : Martha jeune
Vincent Macaigne : Wildred
Olivier Barthélémy : Bruno
Alice Dufour : Madeleine
Michaël Cohen : Lucien Moreira
Elsa Zylberstein : Eléonore Baumann
Marie-Christine Barrault : Eve Bragnier
Charley Fouquet : Adèle Clément à 40 ans
Claire Romain : Adèle Clément jeune
Myriem Akheddiou : la psychologue
Nicole Calfan : Marianne
Corinne Touzet : une femme de 50 ans
Anne Canovas : Marie
Martine Chevallier : Elise Duthi
Évelyne Dandry : Catherine
Elisabeth Macocco : Chantal Godeffroy
Chantal Neuwirth : Françoise Berleau
Anne-Marie Pisani : Carine Grotze
Yves Pignot : Gaston Bragnier
Louka Meliava : Louis
Rachid Guellaz : Marco
Anaïs Fabre : Clémence, la fille de Martha
Victor Saulnier : Alphonse (3 ans)
 
Mon avis :
 Cela aurait put être, que dis-je, cela aurait dut être un des événements de la fin d’année 2023, au lieu de quoi, ce fut presque en catimini, sans la moindre publicité, que fin octobre de l’année dernière, une mini-série du nom de Alphonse paraissait chez Amazon. La raison de tout cela ? On va dire que les affaires judiciaires de l’auteur de cette mini-série, Nicolas Bedos, y étaient pour quelque chose, des affaires pas très nettes après la plainte, quelques mois auparavant, de trois femmes, pour agressions sexuelles – la plus ancienne datant de 1999 – mais parfaitement dans l’air du temps. Bref, sans souhaiter défendre le sieur Bedos, disons que, aux yeux de certains, tout cela tombait bien, très bien même : détester cordialement par l’intelligentsia parisienne depuis belle lurette mais aussi par les féministes et la racialistes de tout poil, ces plaintes ne pouvaient que satisfaire les nombreux détracteurs du réalisateur qui, depuis des années, critiquaient ce dernier et ne voyaient pas d’un bon œil ses films, des longs métrages, au demeurant, qualitativement bons pour ne pas dire excellents – voir Monsieur et Madame Adelman, La Belle Époque ainsi que OSS 117 – Alerte Rouge en Afrique Noire. Quoi qu’il en soit, alors que, comme vous l’avez compris, Alphonse aurait put être un des événements de la fin d’année 2023, il en fut tout autrement, quoi que, les choses furent un peu plus compliquées que certains l’auraient souhaité. Naturellement, on pouvait parfaitement comprendre que Amazon n’ait pas fait grand bruit de la sortie de cette mini-série, craignant, a juste titre, que les ennuis judiciaires de Nicolas Bedos ne nuisent grandement a son image. Cependant, là où l’on pouvait être nettement plus dubitatif, c’est en découvrant la quasi-unanimité des critiques professionnels a l’égard de cette série et qui avaient, tous, ou presque, un avis pour le moins tranché : navrant, mauvais, nul, gênant, honteux et autres joyeusetés du même genre, tels étaient les qualificatifs récoltés par Alphonse ! Bref, de quoi se dire que, pour une première série, Nicolas Bedos s’était planté dans les grandes largeurs. Pourtant, si les critiques professionnelles étaient mauvaises, celles du public, au contraire, étaient plutôt bonnes voir excellentes, ce qui avait de quoi nous faire poser quelques questions au sujet d’une telle disparité ? Et là, il y a avait de quoi se dire que, quelque part, aux yeux de certains, ce n’était pas l’œuvre en elle-même qui était critiquée ou critiquable mais plutôt son créateur, le fameux Nicolas Bedos, ce male blanc dominateur et absolument pas politiquement correct pour un sou, cet ennemi de la bien-pensance et du camp du bien. Cela expliquait bien des choses ? Sans aucun doute ! Quand au public ? Eh bien, disons que celles et ceux qui ont tenté l’expérience, qui n’ont pas tenus compte de l’avis partisan et accusateur de la sphère médiatique parisienne ont fait un formidable bras d’honneur à ces derniers, se régalant, au passage, de ce qui est, sans aucune contestation possible, une très bonne mini-série ! Ainsi, et on y arrive enfin, Alphonse est décapant, scabreux, gonflé, cynique, vulgaire et provocateur comme du Bedos. Mais cette série est également drôle, troublante, sensible, triste et touchante comme du Bedos. On y retrouve naturellement ses obsessions habituelles pour le sexe, sa fascination pour les femmes fortes, ses personnages masculins assez piteux, mais aussi sa nostalgie et sa façon à lui de parler du temps qui passe, de la vieillesse, entre cruauté et tendresse. Mais Alphonse doit également beaucoup à son casting que l’on peut qualifier sans peine d’exceptionnel : Jean Dujardin n'a jamais aussi bien joué, en loser, terne et apathique qui semble prendre vie sous nos yeux, Pierre Arditi est génial, féroce et pathétique, quand aux femmes, elles sont toutes épatantes, Charlotte Gainsbourg en tête, mais aussi Nicole Garcia et l'extraordinaire Marie Christine Barrault dans un rôle pour le moins étonnant ! Quand aux accusations de misogynie dont souffre cette série – et, dans un sens plus large, Nicolas Bedos – je trouve que c'est exactement l'inverse que l’on a ici : il faut beaucoup aimer les femmes pour oser les montrer ainsi, vieillissantes mais encore débordantes de désir et de fantasmes. Bref, vous l’avez compris, n’en déplaise aux critiques professionnels, à des journaux comme Le Monde ou Libération et, dans un sens plus large, a l’intelligentsia parisienne, Alphonse est une très bonne série qui, ma foi, mérite largement le détour et qui confirme, définitivement, tout le talent du sieur Nicolas Bedos. Certes, tout n’est pas parfait dans celle-ci et il est difficile de ne pas reconnaitre que toute la partie avec les pseudos racailles est le gros point faible de cette série, de même, je ne nierais pas que l’individu Bedos est, peut-être, quelqu’un de peu fréquentable… mais bon, que juge t’on ici, le réalisateur ou sa création ? Si c’est le premier, alors, attendons que la justice ait fait son travail, si c’est le second, alors, il faut s’incliner bien bas et savourer son plaisir, n’en déplaise à certains…
 

Points Positifs
 :
- Incontestablement, pour une première incursion dans le monde des séries, il s’avère qu’Alphonse est une indéniable réussite ! Typiquement Bedos dans son traitement, reprenant les thématiques habituelles du réalisateur, nous avons là une œuvre de qualité qui, en toute franchise, nous démontre que le fils de qui vous savez possède un talent fou dans son domaine !
- Une œuvre qui met en avant les femmes âgées et qui, surtout, ne dissimule en rien leur sexualité. Ma foi, la chose est rarissime et il faut reconnaitre que, pour un misogyne, Nicolas Bedos aborde la thématique avec justesse.
- Un casting que l’on peut qualifier sans peine d’exceptionnel et qui est pour beaucoup pour la réussite de cette série : Jean Dujardin, Pierre Arditi, Charlotte Gainsbourg, Nicole Garcia, Marie-Christine Barrault et Laura Morante, pour ne citer que les plus connus…
- Certes, il y a du sexe, beaucoup de sexe, cependant, la tristesse et la solitude des séniors est au cœur de l’intrigue, comme quoi, Alphonse est une œuvre plus complexe qu’on pourrait le penser, de prime abord…
- Malgré la gravité de l’ensemble, l’élément comique n’est jamais bien loin, ce qui n’est pas une mauvaise chose.
- Décors, photographie, bande originale, ma foi, c’est du tout bon !

Points Négatifs :
- Toute la partie scénaristique avec les pseudos racailles est le gros point faible de cette série : non seulement ces derniers n’apportent pas grand-chose à l’intrigue, mais en plus, qu’est-ce qu’ils sont caricaturaux pour ne pas dire débiles !
- Un final ouvert et terriblement frustrant puisque l’on ne sait pas s’il y aura une suite…
- Comme je l’ai déjà souligné dans mes critiques précédentes, si vous êtes un indécrottable bobo parisien fidèle lecteur de Libération, du Monde ou de L’Humanité – oui, il y en a encore quelques uns – vous n’apprécierez guère cette mini-série, surtout qu’elle est l’œuvre de Nicolas Bedos qui, il faut le reconnaitre, n’a pas vraiment bonne presse au sein de l’intelligentsia parisienne, bien au contraire…

Ma note : 7,5/10

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