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mardi 29 octobre 2024

La Fin de l'Éternité


La Fin de l'Éternité
 
L'Éternité veille sur vous ! L'Eternité modifie le passé pour le bien de l'Humanité. Elle élimine les inventions dangereuses, avant même qu'elles n'aient été imaginées, et supprime dans l'œuf les apprentis tyrans. Andrew Harlan est un Éternel, chargé d'empêcher l'invention de la bombe atomique au XXème siècle. Au cours de sa mission, il rencontre la mystérieuse Noys Lambent. Cette dernière l'incite à comprendre que l'Éternité, en annihilant tout droit à l'erreur, finira par paralyser l'évolution de l'espèce humaine. Faut-il détruire l'Eternité ? Qui est réellement Noys Lambent ? De 1945 au XXIVème siècle, une véritable guerre temporelle éclate, opposant un homme aveuglé par l'amour et une communauté toute-puissante.
 

La Fin de l'Éternité
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 20 novembre 1955
Edition Française : 10 mars 2016
Titre en vo : The End of Eternity
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Claude Carme et Michel Ligny
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 368
 
Mon avis : 
Depuis sa première édition, en 1955, La Fin de l’Éternité est un roman un peu a part dans la très longue et fournie production de l’écrivain américain d’origine russe, Isaac Asimov. S’il est nettement moins connu que des œuvres comme Fondation ou Les Robots, ce roman n’en est pas moins considéré, pour les amateurs, comme étant un incontournable. De plus, si l’on se souvient qu’il faut prendre l’intégralité de l’œuvre d’Asimov comme étant un seul et unique cycle, si celle-ci s’achève avec celui de FondationLa fin de l’Éternité en est tout bonnement son point de départ. Car des événements décrits dans ce roman découleront tout ce qui suivra par la suite : l’ère des robots, la conquête spatiale, l’avènement de l’Empire Galactique puis sa chute avant, bien entendu, la Fondation. Par ce simple constat, tout amateur qui aura donc, au moins, lu les deux cycles majeurs d’Asimov se doit, a mon avis, de ne pas passer a coté de La Fin de l’Éternité, pour son importance mais aussi, pour ses qualités. Pour ce qui est du roman à proprement parler, en lisant le quatrième de couverture, le lecteur aura compris que le sujet principal traité dans ce roman est le voyage dans le temps, élément maintes fois abordés par je ne sais combien d’auteurs depuis des lustres – La Machine à explorer le Temps, ca vous dit quelque chose ? Cependant, ici, pas de voyage d’exploration a proprement parler, ni véritablement de paradoxe du grand père, car si ces deux éléments, indissociables de toute littérature temporelle ne sont pas complètement absents de l’œuvre, celle-ci va beaucoup plus loin que ce que le lecteur a l’habitude de trouver dans ce genre puisque, cette fois ci, c’est tout bonnement la manipulation du temps poussé a son paroxysme par une entité, l’Éternité, qui est au cœur du récit. Celle-ci, une société a dominance quasi exclusivement masculine et fortement hiérarchisée œuvre depuis des siècles au bien être de l’Humanité. Bien évidement, un bien être selon les concepts des membres de l’organisation : ainsi, ceux-ci manipulent allègrement le temps au fil des millénaires afin de maintenir la société humaine dans un certain confort, permettant certaines évolutions, en interdisant d’autres comme par exemple l’usage de l’atome ou l’exploration spatiale, et, modifiant ainsi la réalité ad vitam aeternam, lors de chaque changement de celle-ci. Les temporels, ainsi nommes t’ils tous ceux qui ne font pas partie de l’Éternité, ne se doutant de rien, sont alors soumis aux aléas des changements de réalités, certains disparaissant, d’autres mourant plus tôt ou plus tard que dans la réalité précédente tandis que certains se retrouvent avec une personnalité totalement différente. Ainsi, sur des milliers et des milliers de siècles, l’Éternité veille en secret, agissant sur le temps comme bon elle le souhaite, sauf en deux périodes : le primitif datant d’avant l’invention du voyage dans le temps, et les mystérieux siècles cachés, dans le futur. C’est donc avec ce postulat de départ plutôt original et alléchant que le lecteur aborde la lecture de La fin de l’Éternité et il suivra donc les pas Andrew Harlan, un Technicien – la caste la plus honnie de l’Éternité puisque ce sont eux qui effectuent les fameuses changements temporels – qui, lors d’une mission apparemment anodine, va rencontrer une mystérieuse femme, Noys Lambent et qui, suite a cela, va commencer a douter de plus en plus sur le bien fondé de l’Éternité, allant, par amour, jusqu'à renier ses convictions. Bien évidement, j’ai résumé au maximum l’intrigue puisque je préfère laisser au lecteur le plaisir de la découverte et des quelques rebondissements d’une intrigue que je qualifierais sans exagération aucune comme étant excellente. Mais si, dans le plus pur style d’Asimov, on retrouve bon nombre d’éléments habituels comme le personnage principal bourru et maladroit avec les femmes, une organisation agissant dans l’ombre et moult rebondissements, La Fin de l’Éternité mérite le détour pour les thèmes abordés, le bien fondé des manipulations de masse, le choix du libre arbitre de l’espèce humaine mais aussi sur les forces et les faiblesses de celle-ci puisque même les si puissants Éternels sont parfois faillibles. Alors forcement, je ne peux, en guise de conclusion, que vous conseiller vivement la lecture de La Fin de l’Éternité. Œuvre de première importance dans la production d’Asimov, je pense qu’elle mérite amplement d’être plus reconnue à sa juste valeur. Car en plus de la qualité de son intrigue, des thèmes abordés et de ses protagonistes, celle-ci est indispensable pour la compréhension de quelques mystères dans les cycles suivants comme la disparation du voyage dans le temps que l’on ne retrouvera plus par la suite (Asimov préférait une SF plus plausible, plus scientifique) mais aussi pourquoi l’espèce humaine est la seule dans toute la Galaxie, condition sine qua non a la réussite du plan Seldon comme le découvrira Golan Trevize a la fin de Terre et Fondation. Bref, un ouvrage à découvrir de toutes urgences…
 

Points Positifs
 :
- Un ouvrage plutôt méconnu mais qui n’en reste pas moins, de par ses implications, l’un des plus cruciaux parmi tous ceux d’Asimov. Il faut dire que, en quelque sorte, tous ses cycles et romans sont plus ou moins liés et que, sans La Fin de l’Éternité, il n’y aurait pas eu Le Cycle de Fondation ni celui des Robots. Bref, si vous êtes fan du maitre de la SF, vous ne pouvez pas passer a coté de ce roman.
- Un postulat de départ franchement bon : il faut dire que cette fameuse Éternité, organisation éternelle qui manipule a loisir le destin de l’espèce humaine sur des milliers de siècles, a de quoi fasciner le lecteur.
- Le voyage dans le temps est traité d’une manière plutôt intelligente et pertinente par Asimov. Il faut dire que nous sommes ici à mille lieux des traditionnelles œuvres du même genre, l’auteur préférant une approche plus scientifique.
- Les multiples rebondissements qui se succèdent lorsque l’on aborde le dernier quart du roman et qui nous tiennent en haleine jusqu’à ce fameux final qui fait le lien avec les autres œuvres d’Asimov.
 
Points Négatifs :
- On sent, malheureusement, que ce roman accuse un peu son âge, principalement pour ce qui est du traitement narratif de quelques protagonistes, un peu trop stéréotypés. Le pire étant, bien entendu, Noys Lambent, oh combien fadasse…
- Curieusement, j’ai l’impression que bon nombre de héros masculins ont tendance à se ressembler chez Asimov : bourrus, têtus, maladroits avec la gente féminine. Au bout d’un moment, cela peut lasser.
 
Ma note : 8/10

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