Le Cycle de Fondation – Terre et Fondation
Le
Cycle de Fondation – Terre et Fondation
La
Terre. Tout porte à croire que le légendaire berceau de l'humanité se trouve au
cœur d'un vaste plan à l'échelle galactique, destiné à garantir en coulisses la
pérennité de la civilisation : une synthèse parfaite entre le matérialisme de
la Première Fondation et le mentalisme de la Seconde, mise en œuvre par une
mystérieuse puissance. Mais comment trouver une planète que beaucoup croient
mythique, et dont toute trace a inexplicablement disparu des archives
galactiques ?
Le Cycle de Fondation – Terre et Fondation
Auteur
: Isaac
Asimov
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 10 mai 1986
Edition
Française : 26 mars 2009
Titre en
vo : Foundation
and Earth
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Jean
Bonnefoy
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 688
Mon
avis : Terre ! Terre ! Plus que jamais, la
quête de la Terre, notre bonne vieille planète, est le cœur principal de
l’intrigue de ce dernier volume du Cycle
de Fondation, et, bien entendu, c’est donc a un long et périlleux
voyage à travers la Galaxie qu’Isaac Asimov entrainera ses lecteurs dans un
récit bien différent de ce qu’il nous avait proposer jusque ici, ce qui était,
quelque part, était déjà le cas dans le volume précédent, Fondation
Foudroyée. Un roman étonnant donc, de prime abord, mais pas uniquement
dans son style d’écriture, forcement différent des débuts mais aussi de part
ses implications quant au nœud narratif du cycle dans son ensemble,
c'est-à-dire, la remise en cause claire et nette de la fameuse psychohistoire
et du célèbre Plan Seldon, rien que ca ! Ainsi, c’est pour ses raisons, et
quelques autres, que cette conclusion de Fondation, depuis sa
parution il y a une trentaine d’années, fait débat dans la communauté des fans
de l’univers crée par Asimov, les déchirant parfois, les uns trouvant que
celui-ci conclue bien le cycle, d’autres détestant tout bonnement, les
derniers, dont je fais parti, étant un peu partagé, que cela soit dans un sens
comme dans l’autre. Pourquoi donc ? Je vais essayer de vous l’expliquer sans
faire de révélations de l’intrigue qui pourraient forcement gâcher le plaisir
de la découverte aux nouveaux lecteurs, ce qui, il me semble, n’est pas chose
aisée. Indéniablement, depuis les débuts du Cycle de Fondation, et
a fur et a mesure que celui-ci avançait, que pouvait donc attendre le lecteur
lorsqu’il arriverait a la dernière page du dernier tome ? Et bien, cela peut
paraître d’une simplicité enfantine mais comme souvent, il est inutile de
chercher les complications puisque toutes ces milliers de pages couvrant
l’histoire de la Fondation ne laissaient entendre, comme conclusion logique,
que l’on parvienne, a la fin, a ce fameux et tant attendu second Empire
Galactique annoncé par le maitre absolu de la psychohistoire, Harry Seldon. Or,
et on l’avait compris des le final du quatrième volume, les choses ne seront
pas aussi simples que cela… Ainsi, dès le début de Terre et Fondation,
malgré les nombreuses interrogations de Golan Trevize, l’homme qui «
choisis », lui-même ne sait pas trop pourquoi, Galaxia, le lecteur se doute
bien que le plan Seldon est de plus en plus de l’histoire ancienne, du moins,
tel qu’il fut annoncé des le départ. Et justement, c’est la que le bat blesse
fortement pour certains, et les décennies d’écart entre la première partie du
cycle et la seconde y sont pour beaucoup : indéniablement, a la base,
lorsqu’Asimov conclue son Cycle de Fondation tel qu’il aurait
dut en rester la, c'est-à-dire, avec Seconde
Fondation, les dernières pages promettaient l’avènement, dans le futur,
de ce fameux second Empire Galactique. C’était, a ce moment là, une évidence
que personne ne peut remettre en cause. Or, des les premières pages de Fondation
Foudroyée, le plan Seldon et la psychohistoire sont tout simplement remis
en cause tant par la première que par la seconde Fondation, et l’on nous
annonce qu’une troisième force agirait dans l’ombre, force que, on le comprend
à la fin du volume, n’est pas Gaïa – bref, on se retrouve avec une quatrième
alors. Et rien que pour cela, bon nombre de lecteurs crièrent au sacrilège,
position renforcée, forcement, par le dernier volume, qui va beaucoup plus loin
dans la remise en cause du postulat initial. Le problème c’est que l’on ne peut
s’empêcher de se demander comment l’auteur aurait conclu son cycle s’il l’avait
poursuivie sans aucune interruption ? Le second Empire Galactique aurait-il vu
le jour comme annoncé ? Fort probablement car l’Asimov des années 80, plus agé
et malade, n’était plus le même, ce qui se comprend, que celui des années 50,
d’où, probablement une vision différente des choses, peut être un plus grand
pessimisme parfois envers une espèce humaine qu’il ne voit plus survivre en
tant qu’espèce individuelle en tant que telle. Cela donna Gaïa, et bien sur
Galaxia, la quête de la Terre, la chute, en quelque sorte, de la psychohistoire
et du plan Seldon, mais aussi, toutes ces discussions métaphysiques qui
parsèment les six cent et quelques pages de Terre et Fondation. Car
l’on discute énormément dans ce cinquième volume, bien plus que précédemment
d’ailleurs, et toujours avec les mêmes protagonistes : Trevize, l’homme sur qui
tout repose, uniquement parce qu’il est censé avoir de bonnes intuitions – rien
que cela remet immédiatement en cause la psychohistoire – cynique, obtus et qui
essaye de comprendre son choix, opposé a Joie, issue de la planète Gaïa, donc,
en faisant partie de façon intégrale, avec, au milieu pour essayer de tempérer
les choses, l’érudit Pelorat. Et ces discussions, qui reviennent en permanence,
souvent de façon bien trop répétitives, ce qui laisse penser que l’auteur
aurait bien put nous sortir un ouvrage un peu plus court, occupent facilement
les deux tiers de l’œuvre, rien que ca. Cela, forcement, peut lasser,
d’ailleurs, ce fut mon cas par moments, je ne vous le cache pas. Cependant,
avec du recul, indéniablement, je considère que, malgré des défauts et une
longueur pas forcement nécessaire, ce Terre et Fondation est
une bonne conclusion pour le cycle. Certes, au départ, j’aurais souhaité que
l’on aille jusqu’à l’avènement de ce fameux second Empire Galactique dont on
nous avait tellement rabattu les oreilles. Cela ne sera pas le cas, à la place,
on aura autre chose, mais chut… Inutile de trop en dire. Car si le lecteur
pouvait avoir ses propres espoirs quant a une conclusion qui lui aurait davantage
plu, il est indéniable que celle proposer par Asimov, est tout de même assez
magistrale, et d’ailleurs, complètement inattendue : franchement, l’effet
de surprise fonctionne parfaitement, et bien malin aurait été celui qui se
serait, avant coup, douter des tenants et des aboutissements de celle-ci. Mais
plus que nous surprendre, il faut reconnaître qu’avec ce final, Asimov réussis
le tour de force de le crédibiliser, en rejetant, du même coup, presque tout ce
que ce a quoi on s’attendait depuis le début du cycle, tout en le liant au
passage, a tous ses autres cycles, que cela soit celui des Robots, Trantor etc.
Car il est bon de rappeler pour les novices que chez Asimov, l’on pourrait
considérer qu’il existerait un seul et unique grand cycle, pas forcement écrit
dans l’ordre et qui irait de La Fin de l’Éternité a Terre
et Fondation. Indéniablement, ce dernier volet de Fondation surprendra
le lecteur qui sera arrivé jusque là, tant par ses différences que par tout ce
qu’il remet en cause jusque là. Certains l’aimeront, d’autres non, mais il est
évidant qu’au final, on se retrouve avec un excellant roman, qui n’ira peut
être pas dans le sens attendu au début, mais qui conclue fort
excellemment Le Cycle de Fondation et l’œuvre d’Asimov dans
son ensemble. Et même ceux qui, au court de la lecture, auraient parfois trouvé
lassant les innombrables prises de têtes entre Trevize et Joie devront admettre
que, parfois, celles-ci avaient un certain charme. Idem pour ce qui est des
révélations finales : que n’ais-je entendu que celles-ci étaient exagérées,
qu’Asimov avait cette fois ci été bien trop loin !? Franchement, le pire,
c’est que cela fonctionne d’une façon plus qu’éclatante, le tout étant d’une
logique implacable. Un exemple ? Les fameuses interrogations de Golan Trevize
quand à la faille du Plan Seldon, pourtant d’une simplicité enfantine. Comme
lui, je me suis demandé pendant deux tomes complet de quoi il s’agissait, et
finalement, lorsque l’homme de Terminus trouva la solution, cette fameuse «
loi » obligatoire pour que le plan Seldon soit valable – un peu comme
les lois de la robotique, qui auront également leurs places – elle m’apparut
comme tellement évidente que je ne pus m’empêcher de me dire que n’importe qui
de censé y aurait pensé par lui-même… ce qui ne fut le cas de personne, moi y
compris. Terre et Fondation a ses détracteurs, indéniablement,
mais au final, il me semble qu’il conclu fort bien un cycle tout bonnement
légendaire, que tout amateur de SF se doit de lire au moins une fois dans sa
vie. Certes, l’on pourrait trouver à redire quant a ce cinquième tome, mais
cela reste une affaire de gouts personnels mais aussi d’acceptation de remise
en cause des faits établit et des attentes initiales. Mais malgré les opinions
souvent contradictoires vis-à-vis de ce dernier tome du cycle, il me semble
évidant que Fondation, quoi qu’il en soit, est un monument de
la littérature fantastique du vingtième siècle, tous genres confondus. Et je ne
pense pas exagéré énormément en affirmant cela…
Points
Positifs :
- Une
conclusion magistrale et complètement inattendue, qui remet absolument tout ce
que l’on croyait depuis le début de la saga, mais qui n’en reste pas moins, de
mon point de vu, non seulement réussie mais d’une logique imparable. Certes, le
Plan Seldon est à jeter aux oubliettes, de même que le fameux et tant attendu
second Empire Galactique, cependant, une fois que l’on a saisis qu’elles sont
les failles de la psychohistoire, alors, on ne peut s’empêcher de se dire
qu’Asimov a eut parfaitement raison de tout remettre en cause.
-
Les révélations finales sont tellement stupéfiantes et inattendues qu’elles en
auront traumatisé plus d’un, en mal comme en bien – après tout, cela est on ne
peut plus logique !
- Le
lien, fait par l’auteur, entre la plupart de ses cycles majeurs – Fondation, Les
Robots, L’Empire – et même quelques autres ouvrages.
D’ailleurs, une fois que l’on achève ce Terre et Fondation, on ne
peut s’empêcher de se dire que toutes les œuvres d’Asimov sont liées et que
l’on peut aller de La Fin de l’Éternité au Cycle de
Fondation.
-
Le plaisir de retrouver Golan Trevize, Pelorat et Joie, personnages hauts en
couleurs et attachants – surtout au vu de leurs discussions, souvent houleuses.
-
La quête de la Terre, la fameuse planète des origines, est digne d’un véritable
thriller et nous tient en haleine jusqu’au bout.
Points
Négatifs :
- Il
faut admettre que Terre et Fondation souffre énormément de sa
longueur, non pas que j’ai un quelconque problème avec les pavés, loin de là,
cependant, dans cet ultime volet de la saga, il faut reconnaitre que les
protagonistes discutent pas mal, trop même, par moments, et que l’on ne peut
pas s’empêcher de se dire que certains de ces dialogues sont un peu inutiles et
que cet ouvrage aurait gagner a être plus court.
-
Aux yeux de nombreux lecteurs d’Asimov, Terre et Fondation représente
une véritable hérésie vu que la conclusion de celui-ci remet absolument toute
l’intégralité du cycle en question. Je conçois parfaitement que cela puisse
choquer, même si, finalement, cela est on ne peut plus logique…
-
Il est tout de même dommage que l’on ne voit plus quelques protagonistes
majeurs du tome précédent, comme Stor Gendibal.
Ma
note : 8/10
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