Tom Strong – Tome 1
Tom
Strong – Tome 1
En
1899, un petit esquif navigue sur les Indes Occidentales. La mer est
extrêmement agitée et le capitaine a beaucoup de mal à maintenir le cap. Loin
de se calmer, la tempête devient de plus en plus violente et la frégate se
rapproche dangereusement des rochers. Le navire finit par sombrer et le
capitaine meurt. Le couple Susan et Sinclair sont encore en vie et échouent sur
une terre abandonnée : Attabar Terru, l'île gardée par les arcs-en-ciel.
Sinclair ne perd pas de temps et confectionne un étonnant robot qui obéit aux
moindres de ses ordres et qui est doué de paroles. Le robot Pneuman s'affaire
pour construire un abri. En trois mois, il créé un véritable petit village au
creux d'un volcan éteint. Le couple est heureux, vivant reclus du monde et
pouvant consommer leur amour sans modération. Susan finit par tomber enceinte,
mais l'accouchement est compliqué. Sinclair n'est pas médecin et elle peine à
l'aider. C'est alors qu'une tribu d'indiens, cachés jusque là, rentre dans la
cabane et aide Susan à accoucher correctement. C'est un garçon qui portera le
nom de Tomas Strong, dit Tom Strong !
Tom Strong –
Tome 1
Scénario
: Alan Moore, Leah Moore
Dessins
: Chris Sprouse, Arthur Adams, Jerry Ordway, Dave
Gibbons, Gary Frank, Alan Weiss, Paul Chadwick, Gary Gianni, Kyle Baker, Russ
Heath, Pete Poplaski, Hilary Barta, Howard Chaykin, Shawn McManus
Encrage : Alan
Gordon, Cam Smith, Karl Story, Steve Mitchell
Couleurs : Tad
Ehrlich, Mike Garcia, Wildstorm FX, Matt Hollingsworth, David Baron, Alex
Sinclair, Dave Stewart
Couverture : Chris
Sprouse
Genre : Super-Héros
Editeur : DC Comics
Titre
en vo : Tom Strong – vol 1
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Parution
: 20
avril 2010
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 07 décembre 2018
Nombre
de pages : 536
Liste
des épisodes
Tom
Strong 1-19
Mon
avis : Dans la longue et forte prolifique
carrière du sieur Alan Moore, il apparait nettement que Tom Strong est,
du moins, en apparence, une œuvre un peu a part de ce que l’auteur britannique
nous a habitués depuis longtemps. Il faut dire qu’avec sa légèreté, son humour,
ses personnages pittoresques et son synopsis qui flirte allègrement avec l’âge
d’or des comics, nous sommes ici à mille lieux de ce chef d’œuvre absolu
qu’est Watchmen.
Pourtant, a bien y regarder, Tom Strong est tout sauf une
anomalie et serait davantage à ranger dans la catégorie hommages,
comme La
Ligue des Gentlemen Extraordinaires avait put l’être pour l’époque
Victorienne – du moins, à ses débuts. En effet, ici, le magicien Moore nous
propose un formidable hommage à l’âge d’or des comics, a ses héros sans
défauts, qui font le bien, a ces histoires simples, aux ennemis et aux enjeux
parfaitement clairs, où l’on ne se prenait pas la tête et où l’on se contentait
d’une certaine légèreté, certes impossible de nos jours, mais non dénuée d’un
certain charme désuet. Tom Strong, donc, c’est un peu tout cela,
mais servi a la sauce Moore, c’est-à-dire, que non seulement l’auteur sait
parfaitement ce qu’il fait – c’est-à-dire, qu’il use de sa parfaite
connaissance du sujet pour le sublimer – mais qu’en plus, il se permet
l’exploit de le renouveler, surtout à une époque – le tournant des années 2000
– où le monde des comics venait de connaitre une décennie de héros musclés,
violents, d’héroïnes fort peu vêtues et aux poses lascives, tandis que la
frontière entre bien et mal était de plus en plus tenue. Forcément, dans le
lot, Tom Strong apparait comme un véritable ovni : un
héros positif d’un autre temps qui ne cesse de clamer son appartenance a la
superscience, cela dénote dans le paysage… Pourtant, la réussite est au rendez
vous et ce, pour deux raisons : les vieux de la vieille de l’époque – qui
le sont encore plus depuis – auront apprécié ce bel hommage a une époque
révolue, surtout vu la tournure prise par les comics dans les années 90.
Ensuite, pour la simple et bonne raison que Tom Strong, avec ses
airs de grand dadais sur de lui, sa famille aimante et ses ennemis très
méchants, eh bien… c’est du tout bon, tout simplement ! Alors, bien
entendu, comme souvent chez Alan Moore, posséder une excellente connaissance du
monde des comics et, dans un sens plus large, de la culture populaire, s’avère
nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de la chose, cependant, si
vous êtes un amateur de l’âge d’or des comics, si vous en avez assez de ces
héros violents et sans morale – et cela ne s’est absolument pas arranger depuis
les années 2000 – et si vous souhaitez lire quelque chose de plus léger – en
apparence – alors, il serait fort dommage de passer a coté de Tom
Strong, une œuvre certes un peu atypique de l’inimitable Alan Moore mais
qui n’en reste pas moins indispensable. Alors, ruez vous sur ce premier volet,
si ce n’est pas déjà fait, vivez des aventures loufoques avec nos héros face a
des femmes nazies, des fourmis géantes, des monstres singuliers ou des aztèques
venus d’une autre dimension, et, surtout, amusez vous bien, ce, en attendant le
second intégrale de Tom Strong dont, bien entendu, je vous
parlerais très bientôt…
Points
Positifs :
- Le
plaisir de se plonger dans l’une des œuvres les plus atypiques d’Alan Moore
puisque, ici, nous avons affaire a un formidable hommage aux comics de l’âge
d’or, avec leurs héros positifs, leur manichéisme, leur amour et leur foi en la
science… du moins, en apparence puisque la pate Moore est bel et bien présente.
-
Hommage à l’âge d’or des comics, a Superman, aux Fantastiques – Tom Strong a
une famille – aux pulps, aux films de SF des années 50, aux nanards érotiques
avec des femmes nazis, a la JLA et, dans un sens plus large – comme à chaque
fois chez Moore – à la culture populaire dans son sens le plus large. Bref, un
comics qui ravira les amateurs éclairés.
-
A priori, Tom Strong, héros grand, musclé, intelligent et positif a tout du
parfait repoussoir. Cependant, plus les épisodes défilent et plus on apprécie
cet espèce de grand dadais certes parfait mais qui nous renvoi a une autre
époque, non dénué d’un certain charme désuet.
-
Un casting assez conséquent au programme : entre la famille de notre
héros, ses divers alliés, ses rencontres, ses adversaires, son fan club, il y a
de quoi faire. Pourtant, chaque personnage, ou presque, possède un petit je ne
sais quoi qui le rend intéressant.
-
Pour ce qui est du dessin, plusieurs artistes officient au court de ce premier
tome, avec plus ou moins de succès, mais le plus important, bien entendu, c’est
Chris Sprouse qui livre ici une excellente prestation, renforçant le coté Pulp
de l’ensemble sans tomber dans le pastiche de bas étage.
-
Un humour assez présent, Moore se plaisant à se moquer, par moments, de ses
héros, particulièrement Tom Strong, héros invincible et parfait mais tout de
même déconnecté de certaines réalités.
Points
Négatifs :
-
Comme souvent chez Moore, posséder de bonnes bases en histoire des comics et,
dans un sens plus large, en culture populaire, s’avère nécessaire pour mieux
saisir toutes les subtilités de ce Tom Strong, sans parler, bien
entendu, des nombreuses références qui parsèment les 500 pages de cet album.
-
Ce héros très propre sur lui, ces histoires en apparence simples, ce
manichéisme assez présent risque de rebuter bon nombre de lecteurs qui
prendront tout cela au premier degré.
-
Il y a, indéniablement, des longueurs au fil des épisodes : ainsi,
certains sont tout simplement excellents tandis que d’autres n’apportent pas
grand-chose à l’ensemble, ce qui, par moments, nuit un peu a la lecture.
Certes, il n’y a rien de mauvais dans Tom Strong, mais bon,
certains épisodes plus courts sont un peu limites.
-
Si Chris Sprouse est le dessinateur principal, il y a foule d’autres artistes
dans cet album et, forcément, dans le lot, on y trouve des très bons et
d’autres, comment dire…
Ma
note : 8/10
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