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lundi 5 août 2024

Tom Strong – Tome 1


Tom Strong – Tome 1
 
En 1899, un petit esquif navigue sur les Indes Occidentales. La mer est extrêmement agitée et le capitaine a beaucoup de mal à maintenir le cap. Loin de se calmer, la tempête devient de plus en plus violente et la frégate se rapproche dangereusement des rochers. Le navire finit par sombrer et le capitaine meurt. Le couple Susan et Sinclair sont encore en vie et échouent sur une terre abandonnée : Attabar Terru, l'île gardée par les arcs-en-ciel. Sinclair ne perd pas de temps et confectionne un étonnant robot qui obéit aux moindres de ses ordres et qui est doué de paroles. Le robot Pneuman s'affaire pour construire un abri. En trois mois, il créé un véritable petit village au creux d'un volcan éteint. Le couple est heureux, vivant reclus du monde et pouvant consommer leur amour sans modération. Susan finit par tomber enceinte, mais l'accouchement est compliqué. Sinclair n'est pas médecin et elle peine à l'aider. C'est alors qu'une tribu d'indiens, cachés jusque là, rentre dans la cabane et aide Susan à accoucher correctement. C'est un garçon qui portera le nom de Tomas Strong, dit Tom Strong !
 

Tom Strong – Tome 1
Scénario : Alan Moore, Leah Moore
Dessins : Chris Sprouse, Arthur Adams, Jerry Ordway, Dave Gibbons, Gary Frank, Alan Weiss, Paul Chadwick, Gary Gianni, Kyle Baker, Russ Heath, Pete Poplaski, Hilary Barta, Howard Chaykin, Shawn McManus
Encrage : Alan Gordon, Cam Smith, Karl Story, Steve Mitchell
Couleurs : Tad Ehrlich, Mike Garcia, Wildstorm FX, Matt Hollingsworth, David Baron, Alex Sinclair, Dave Stewart
Couverture : Chris Sprouse
Genre : Super-Héros
Editeur : DC Comics
Titre en vo : Tom Strong – vol 1
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 20 avril 2010
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 07 décembre 2018
Nombre de pages : 536
 
Liste des épisodes
Tom Strong 1-19
 
Mon avis :
 Dans la longue et forte prolifique carrière du sieur Alan Moore, il apparait nettement que Tom Strong est, du moins, en apparence, une œuvre un peu a part de ce que l’auteur britannique nous a habitués depuis longtemps. Il faut dire qu’avec sa légèreté, son humour, ses personnages pittoresques et son synopsis qui flirte allègrement avec l’âge d’or des comics, nous sommes ici à mille lieux de ce chef d’œuvre absolu qu’est Watchmen. Pourtant, a bien y regarder, Tom Strong est tout sauf une anomalie  et serait davantage à ranger dans la catégorie hommages, comme La Ligue des Gentlemen Extraordinaires avait put l’être pour l’époque Victorienne – du moins, à ses débuts. En effet, ici, le magicien Moore nous propose un formidable hommage à l’âge d’or des comics, a ses héros sans défauts, qui font le bien, a ces histoires simples, aux ennemis et aux enjeux parfaitement clairs, où l’on ne se prenait pas la tête et où l’on se contentait d’une certaine légèreté, certes impossible de nos jours, mais non dénuée d’un certain charme désuet. Tom Strong, donc, c’est un peu tout cela, mais servi a la sauce Moore, c’est-à-dire, que non seulement l’auteur sait parfaitement ce qu’il fait – c’est-à-dire, qu’il use de sa parfaite connaissance du sujet pour le sublimer – mais qu’en plus, il se permet l’exploit de le renouveler, surtout à une époque – le tournant des années 2000 – où le monde des comics venait de connaitre une décennie de héros musclés, violents, d’héroïnes fort peu vêtues et aux poses lascives, tandis que la frontière entre bien et mal était de plus en plus tenue. Forcément, dans le lot, Tom Strong apparait comme un véritable ovni : un héros positif d’un autre temps qui ne cesse de clamer son appartenance a la superscience, cela dénote dans le paysage… Pourtant, la réussite est au rendez vous et ce, pour deux raisons : les vieux de la vieille de l’époque – qui le sont encore plus depuis – auront apprécié ce bel hommage a une époque révolue, surtout vu la tournure prise par les comics dans les années 90. Ensuite, pour la simple et bonne raison que Tom Strong, avec ses airs de grand dadais sur de lui, sa famille aimante et ses ennemis très méchants, eh bien… c’est du tout bon, tout simplement ! Alors, bien entendu, comme souvent chez Alan Moore, posséder une excellente connaissance du monde des comics et, dans un sens plus large, de la culture populaire, s’avère nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de la chose, cependant, si vous êtes un amateur de l’âge d’or des comics, si vous en avez assez de ces héros violents et sans morale – et cela ne s’est absolument pas arranger depuis les années 2000 – et si vous souhaitez lire quelque chose de plus léger – en apparence – alors, il serait fort dommage de passer a coté de Tom Strong, une œuvre certes un peu atypique de l’inimitable Alan Moore mais qui n’en reste pas moins indispensable. Alors, ruez vous sur ce premier volet, si ce n’est pas déjà fait, vivez des aventures loufoques avec nos héros face a des femmes nazies, des fourmis géantes, des monstres singuliers ou des aztèques venus d’une autre dimension, et, surtout, amusez vous bien, ce, en attendant le second intégrale de Tom Strong dont, bien entendu, je vous parlerais très bientôt…
 

Points Positifs
 :
- Le plaisir de se plonger dans l’une des œuvres les plus atypiques d’Alan Moore puisque, ici, nous avons affaire a un formidable hommage aux comics de l’âge d’or, avec leurs héros positifs, leur manichéisme, leur amour et leur foi en la science… du moins, en apparence puisque la pate Moore est bel et bien présente.
- Hommage à l’âge d’or des comics, a Superman, aux Fantastiques – Tom Strong a une famille – aux pulps, aux films de SF des années 50, aux nanards érotiques avec des femmes nazis, a la JLA et, dans un sens plus large – comme à chaque fois chez Moore – à la culture populaire dans son sens le plus large. Bref, un comics qui ravira les amateurs éclairés.
- A priori, Tom Strong, héros grand, musclé, intelligent et positif a tout du parfait repoussoir. Cependant, plus les épisodes défilent et plus on apprécie cet espèce de grand dadais certes parfait mais qui nous renvoi a une autre époque, non dénué d’un certain charme désuet.
- Un casting assez conséquent au programme : entre la famille de notre héros, ses divers alliés, ses rencontres, ses adversaires, son fan club, il y a de quoi faire. Pourtant, chaque personnage, ou presque, possède un petit je ne sais quoi qui le rend intéressant.
- Pour ce qui est du dessin, plusieurs artistes officient au court de ce premier tome, avec plus ou moins de succès, mais le plus important, bien entendu, c’est Chris Sprouse qui livre ici une excellente prestation, renforçant le coté Pulp de l’ensemble sans tomber dans le pastiche de bas étage.
- Un humour assez présent, Moore se plaisant à se moquer, par moments, de ses héros, particulièrement Tom Strong, héros invincible et parfait mais tout de même déconnecté de certaines réalités.
 
Points Négatifs :
- Comme souvent chez Moore, posséder de bonnes bases en histoire des comics et, dans un sens plus large, en culture populaire, s’avère nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de ce Tom Strong, sans parler, bien entendu, des nombreuses références qui parsèment les 500 pages de cet album.
- Ce héros très propre sur lui, ces histoires en apparence simples, ce manichéisme assez présent risque de rebuter bon nombre de lecteurs qui prendront tout cela au premier degré.
- Il y a, indéniablement, des longueurs au fil des épisodes : ainsi, certains sont tout simplement excellents tandis que d’autres n’apportent pas grand-chose à l’ensemble, ce qui, par moments, nuit un peu a la lecture. Certes, il n’y a rien de mauvais dans Tom Strong, mais bon, certains épisodes plus courts sont un peu limites.
- Si Chris Sprouse est le dessinateur principal, il y a foule d’autres artistes dans cet album et, forcément, dans le lot, on y trouve des très bons et d’autres, comment dire…
 
Ma note : 8/10

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