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vendredi 20 septembre 2024

Le Sens de la Fête


Le Sens de la Fête
 
Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisé des centaines, il est même un peu au bout du parcours. Aujourd'hui c'est un sublime mariage dans un château du 17ème siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d'habitude, Max a tout coordonné : il a recruté sa brigade de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, il a conseillé un photographe, réservé l'orchestre, arrangé la décoration florale, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie... Mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d'émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos. Des préparatifs jusqu'à l'aube, nous allons vivre les coulisses de cette soirée à travers le regard de ceux qui travaillent et qui devront compter sur leur unique qualité commune : Le sens de la fête.
 

Le Sens de la Fête
Réalisation : Éric Toledano et Olivier Nakache
Scénario : Éric Toledano et Olivier Nakache
Musique : Avishai Cohen
Production : Quad Films, Ten Films
Genre : Comédie
Titre en vo : Le Sens de la Fête
Pays d'origine : France
Langue d'origine : français
Date de sortie : 4 octobre 2017
Durée : 117 mn
 
Casting :
Jean-Pierre Bacri : Max, l'organisateur de mariage
Jean-Paul Rouve : Guy, le photographe
Gilles Lellouche : James, l'animateur
Eye Haïdara : Adèle, l'adjointe de Max
Vincent Macaigne : Julien, le beau-frère de Max engagé comme serveur
Alban Ivanov : Samy, un ami d'Adèle engagé comme serveur
Suzanne Clément : Josiane, une organisatrice, amante de Max
Hélène Vincent : Geneviève, la mère du marié
Benjamin Lavernhe : Pierre, le futur marié
Judith Chemla : Héléna, la future mariée
William Lebghil : Seb, un serveur
Kévin Azaïs : Patrice, un serveur
Khereddine Ennasri : Nabil, un serveur
Antoine Chappey : Henri, le serveur délégué pour parler à Max
Manmathan Basky : Roshan, le serveur tamoul des « prétextes »
Gabriel Naccache : Bastien, le stagiaire du photographe
Grégoire Bonnet : Valéry Laprade
Sam Karmann : Hubert, l'ami de Max qui sauve le repas
Nicky Marbot : Bernard, le chef (de la brigade)
Sébastien Pouderoux : le futur marié au début du film
Pauline Clément : la future mariée au début du film
Manickam Sritharan : Kathir, un serveur tamoul
Rishab Prasanna : flûtiste plongeur
Jackee Toto : Nico, un serveur
Yves Heck : l'invité « au jour d'aujourd'hui »
Delphine Théodore : la chorégraphe du show hélium
 
Mon avis : 
Force est de constater que ce qui ressort en priorité après le visionnage de ce Sens de la Fête, c’est qu’en regardant ce long métrage des sieurs Éric Toledano et Olivier Nakache, on en ressort avec le même plaisir qu’on avait put ressentir avec ces deux véritables petites pépites que furent, en leur temps, Nos Jours Heureux et Tellement Proches. Par cela, je veux dire que nous avons a faire avec une comédie avec un C majuscule, une comédie qui nous fait rire (oui, cela semble évidant pour le genre mais la plupart du temps, ce n’est pas vraiment le cas) une comédie dont on se souviendra longtemps et que l’on pourra revoir, encore et encore, toujours avec le même plaisir. Car ici, tout est parfait, ou presque : ainsi, que ce soit l’intégralité du casting, haut en couleur et tous plus parfaits les uns que les autres dans leurs rôles de bras cassés formidables, que ce soit par ces très nombreuses scènes hilarantes qui se succèdent, ces dialogues qui touchent juste a chaque fois et ces situations ubuesques, on ne s’ennui pas une seconde et on rigole, on rigole jusqu’à n’en plus finir – pour la petite histoire, cela faisait fort longtemps que cela ne m’arrivait pas. Du coup, des premières aux dernières minutes de ce film, on prend un plaisir certain, on s’amuse de voir ce mariage partir en cacahuète, de voir cet organisateur complètement dépassé – excellent Jean-Pierre Bacri – ce chanteur raté qui se croit a l’Olympia, ce pseudo-photographe d’une lourdeur indicible et puis ce marié, monstruosité égocentrique qu’il en devient hilarant… bref, je pourrais vous donner encore bien des exemples, m’attarder sur telle scène au détriment d’une autre, mais pourquoi donc, autant aller voir Le Sens de la Fête et vous comprendrez ce que je veux dire ! Alors bien sur, certains me rétorqueront que tout cela n’est qu’une comédie, que c’est plutôt léger voir convenu dans l’ensemble, et a ceux-là, je leur dirais : eh alors !? Une bonne comédie, ce n’est pas du cinéma ?
 

Points Positifs
 :
- Une comédie parfaitement réussie et qui remplit son rôle, c’est-à-dire, nous faire rire. Eh oui, il faut reconnaitre que c’est loin d’être le cas la plupart du temps et que, de ce coté là, Le Sens de la Fête rempli à la perfection son cahier des charges, et de fort belle manière tellement on ne s’ennui pas une seule seconde.
- Un humour omniprésent de la première a la dernière scène du film mais pas un humour potache et débile, comme ont en voit trop souvent dans bien des longs métrages mais un humour plus subtil, qui tombe juste a chaque fois et qui est servis pas de magnifiques acteurs.
- Un organisateur jaloux et colérique, un chanteur raté, un photographe qui se la raconte et qui n’est qu’un looser magnifique, un marié tellement égocentrique qu’il en devient culte et beaucoup d’autres font qu’on a droit a un casting de bras cassés inoubliables.
- Si l’intégralité des acteurs est bien évidement au top, une petite mention au regretté Jean-Pierre Bacri – il nous a quitté en 2021 – qui est tout bonnement excellent !
- La confirmation, après Nos Jours HeureuxTellement Proches ou Intouchables que le duo Éric Toledano et Olivier Nakache excelle toujours pour ce qui est de nous proposer des comédies hautes en couleurs et qui nous font passer a chaque fois un très bon moment.
 
Points Négatifs :
- Aussi bon soit ce Sens de la Fête, il faut savoir relativiser les choses et reconnaitre que tout cela reste une comédie, oh combien sympathique et réussie, certes, mais avec les qualités et les défauts du genre. De même, ce n’est pas un chef d’œuvre, loin de là, mais bon, vu que ce film remplit de fort belle manière son rôle, on ne s’en plaindra pas.
 
Ma note : 7,5/10

jeudi 19 septembre 2024

Before Watchmen – Minutemen


Before Watchmen – Minutemen
 
Sans le savoir, de nombreuses personnes connaissent le nom d'Hollis Mason. Si de prime abord, elles ne voient pas de qui il s'agit, elles se rappellent sûrement de lui sous le pseudonyme du Hibou. Ce super héros à longtemps protégé la population et des années après avoir raccroché le costume, il s'apprête à publier un roman. Cet ouvrage revient sur ses débuts en tant que justicier mais aussi en tant que membre des Minutemen, ce groupe de super héros qui fit la une des journaux. Pourtant, le contenu de ses écrits n'est pas du goût de certains de ses anciens amis. Hollis mentionne dans son livre que le premier super héros était le Juge Masqué et qu'en le voyant sur une scène de crime, le jeune policier voulut réparer les injustices de la même façon. Puis il y eut le Spectre Soyeux et tant d'autres. Hollis n'hésite pas à revenir sur leur première intervention en groupe, un fiasco maquillé en succès...
 

Before Watchmen – Minutemen
Scénario : Cooke Darwyn
Dessins : Cooke Darwyn
Encrage : Cooke Darwyn
Couleurs : Phil Noto
Couverture : Cooke Darwyn
Genre : Super-héros, Action, Aventure, Fantastique
Editeur : DC Comics
Titre en vo : Before Watchmen – Minutemen
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : août 2012 – janvier 2013
Editeur français : Urban Comics
Parution : 23 janvier 2014
Pages : 176
 
Liste des épisodes
Before Watchmen – Minutemen 1-6
 
Mon avis :
 Il est évidant que Watchmen, œuvre du grand Alan Moore et  du sieur Dave Gibbons, véritable monument de la bande dessinée, tous genres confondus, aura mis tout le monde d’accord depuis sa sortie dans les années 80. Ainsi, en raison de son scénario,  de sa partie graphique, de sa réflexion faite autour de l’univers superhéroique, cette œuvre, culte, eut pour mérite le fait que son éditeur, DC, eut, pendant fort longtemps, l’excellente idée de ne pas lui donner une suite, ce qui, il faut en convenir, n’aurait fait que la dénaturée. Hélas, mille fois hélas pourrait-on dire, il y a de cela une décennie, environ, les pontes de DC osèrent l’impensable, c’est-à-dire, revenir sur cette saga en lui donnant une préquelle, ce, bien entendu, a la grande colère d’Alan Moore qui ne souhaitait pas se voir associer à une telle idée et qui regrettait que d’autres touchent à ses personnages. Ayant suivi la polémique de loin, je reconnais que mon opinion, au départ, était plutôt contre une telle idée que je jugeais plutôt mercantile, pourtant, après avoir entendu bon nombre de critiques pour le moins positives au sujet de la mini-série consacrée aux Minutemen, la première équipes de héros masqués de l’univers des Watchmen, je dois avouer que j’eu envie de voir de quoi il en retournait, et, ma foi, je ne fus en aucune façon déçu parce que j’ai lu ! Certes, ce n’est pas du même niveau que Watchmen, chef d’œuvre absolu du genre, bien au contraire, cependant, malgré ce constat, comment ne pas reconnaitre que Darwyn Cooke s’en soit diablement bien tant au scénario qu’aux dessins, ceux-ci possédant un air rétro qui colle décidément bien à l’intrigue de ces Minutemen. Véritables antihéros pétris de défauts et possédant pas mal de casseroles en leurs seins, cette équipe sent décidément presque autant le souffre que celle qui lui succédera quelques décennies plus tard, et franchement, lire leur histoire, l’officielle et la cachée, par le biais des souvenirs du premier Hibou, est un véritable régal. Fortes têtes, vices cachés ou inavouables, jalousies, égocentrisme : ici, plus que l’envie de faire véritablement le bien, en dehors du Hibou ou de Silhouette principalement, c’est la reconnaissance et la gloire qui attire avant tout cette équipe. Une équipe qui finira bien évidement mal, après bien des déboires, et dont on prend un immense plaisir à suivre son histoire tout au long des six épisodes tous plus bons les uns que les autres et qui, s’ils ne sont pas bien évidement du niveau de Watchmen, n’en restent pas moins supérieurs a quasiment toute la production actuelle des comics de chez Marvel ou DC, mais bon, pour ce qui est de ce constat, vu l’immense faiblesse des productions des deux grosses maisons d’éditions depuis plus de quinze ans, est-ce vraiment une surprise !?
 

Points Positifs
 :
- Bien entendu et sans grande surprise, dans Before Watchmen, si vous ne devez lire qu’un seul titre de cette saga, ce ne pouvait être que ces Minutemen, les précurseurs de qui vous savez et qui, sans atteindre, naturellement, l’excellence du chef d’œuvre absolu du sieur Moore, s’en sort plutôt bien en nous proposant une mini-série de qualité qui mérite amplement le détour.
- Un scénario captivant au possible et qui se lit avec grand plaisir, chaque protagoniste ayant droit à ses moments de gloires, ou plutôt, devrais-je dire, de déboires. Mais justement, c’est fou ce qu’une équipe pleine de défauts est mille fois plus intéressante qu’une où ses membres sont lisses et d’une platitude affligeante, comme c’est souvent le cas dans le genre superhéroique…
- Pour ce qui est de la partie graphique, force est de constater que le style de Darwyn Cooke et ses allures rétro collent plutôt bien à l’ensemble et rehaussent encore plus l’intérêt que peut avoir cette mini-série.
- Eh oui, on peut toucher à un monument, Watchmen, et réussir son coup et rien que pour ces Minutemen, je ne peux que remercier DC pour cette décision, aussi contestable soit-elle…
- La Silhouette, j’ai franchement adoré ce personnage aussi torturé par la vie qu’elle est charismatique. Bigre, à croire que le Hibou, c’est moi !?
 
Points Négatifs :
- Franchement, avec du recul, il n’y en a pas vraiment. Bien évidement, cette mini-série est inférieure à Watchmen ? Mais bon, ce n’est pas surprenant car tout, ou presque, est inférieur à Watchmen !
- Before Watchmen – Minutemen est franchement une belle réussite et, du coup, on ne peut que regretter que cette mini-série ne soit composée que de six petits épisodes…
- Bien entendu, certains ne verront là que le coté mercantile de la chose et, quelque part, ils n’auront pas tout à fait fort, c’est un fait.
 
Ma note : 8,5/10

mercredi 18 septembre 2024

L’Attaque des Titans – Tome 8


L’Attaque des Titans – Tome 8
 
Il y a plus d’un siècle, les Hommes vivaient en paix. Mais, un jour l’Humanité a été presque entièrement décimée par des êtres gigantesques, les Titans. Personne ne sait d’où ils viennent ! Une chose est sûre, ils semblent animés par un unique but : dévorer les humains, un par un ! Depuis, les derniers rescapés ont bâti une place forte, une cité cernée de hautes murailles au sein de laquelle vivent leurs descendants. Ignorants tout du monde extérieur, ils se pensent au moins à l’abri des Titans ! Mais leurs vies basculent le jour où surgit un Titan Colossal… Après avoir vaincu le Titan bestial,  Eren  et les survivants du Bataillon d’exploration  découvrent enfin les fameux carnets de  Grisha  Jäger  et les secrets qu’ils renferment. L’accès  aux  souvenirs  de  ce dernier leur  permet de  comprendre  que le monde réel est  bien  différent de ce qu’ils  croyaient jusque-là  et que  les  ennemis  sont loin de se  cantonner à l’île du Paradis. À présent qu’ils ont réalisé que ce n’est pas la liberté qui les attend au-delà des Murs, quelles options  leur reste-t-il ?
 

L’Attaque des Titans – Tome 8
Scénariste : Hajime Isayama
Dessinateur : Hajime Isayama
Genre : Shōnen
Type d'ouvrage : Fantastique, Action
Titre en vo : Shingeki no Kyojin vol.8
Parution en vo : 07 avril 2017
Parution en vf : 12 septembre 2018
Langue d'origine : Japonais
Éditeur : Pika Édition
Nombre de pages : 576
 
Mon avis :
 Après un septième volet haut en couleur et qui avait marqué les esprits de par ses affrontements pour le moins spectaculaires, ses décès de protagonistes majeurs et ses révélations pour le moins surprenantes qui redistribuaient totalement les cartes, L’Attaque des Titans revient avec un huitième tome qui, en toute franchise, a de quoi surprendre encore plus les lecteurs ! Tout d’abord, ce fut en découvrant les journaux du docteur Jäger que, petit à petit, les lecteurs, comme nos héros, apprenaient enfin la vérité sur le passé de ce dernier, mais aussi et surtout, sur celui de l’espèce humaine, sur l’origine des Titans et, plus important que tout, sur le fait que quasiment tout ce qu’ils (et nous) croyaient savoir s’avérait être faux ! Et c’est donc avec une certaine stupéfaction que l’on parcoure la première partie de cette huitième intégrale, principalement centré, donc, sur le passé du père d’Eren et sur la véritable histoire du monde. En toute sincérité, l’auteur, Hajime Isayama, aura réussi son coup car même si cela faisait fort longtemps que l’on avait compris que les choses n’étaient pas aussi simple qu’on pouvait le penser de prime abord, il est clair que personne ne se serait attendu a ce que, en fait, l’humanité n’ai absolument pas disparue, que le peuple vivant entouré de Titans soit, en fait, des descendants de ces derniers et que, pour la petite histoire, celui-ci soit menacé par son puissant voisin, celui-ci, au demeurant, usant eux aussi de Titans afin d’écraser leurs adversaires – vous comprenez d’où viennent le Titan Bestial, Annie, Reiner et les autres !? Mais tout cela n’était qu’une simple mise en bouche avant que le mangaka, après un bond narratif de quatre années, nous entraine de l’autre coté de l’océan et nous fait faire la connaissance de toute une flopée de nouveaux protagonistes… A partir de là, Hajime Isayama met complètement de coté nos héros pour s’intéresser au reste du monde, pas si vide que cela par ailleurs, tout en profitant, au passage, pour nous asséner maintes révélations sur la mission de Reiner, Annie et Berthold. D’ailleurs, celle-ci est au cœur de la seconde partie de ce huitième volet et le lecteur, qui, jusque là, n’avait que quelques indices disséminées ici et là au fil des albums par le biais de quelques flashbacks connait enfin tout sur cette fameuse mission, pour quelle raison, ces jeunes enfants, alors, avaient été envoyés sur l’île du Paradis et comment ils avaient finis, afin de remplir leur mission, de s’engager au sein de l’armée. Ces révélations sont franchement passionnantes et la mise en parallèle avec les événements que l’on avait connus dans les premiers volumes rappellent aux lecteurs bien des souvenir tout en expliquant bien des choses. Pour ce qui est des protagonistes de ce volume, il est indéniable que Reiner éclipse de fort belle manière tous les autres : personnage oh combien complexe, il le devient encore plus ici, en tous cas, bien davantage que les petits nouveaux, sympathiques mais loin de marquer les esprits, il faut le reconnaitre. Et tandis que l’on en apprend encore un peu plus sur les individus qui tirent les ficelles de tout ce petit monde, le final, a la fois surprenant et prévisible, met face a face Reiner a… Eren ! Un Eren plus âgé, qui a bien changé et dont la présence en plein territoire ennemi laisse présager bien des choses pour la suite…
 

Points Positifs
 :
- Une fois de plus, ce nouveau volet de L’Attaque des Titans confirme tout le bien que l’on pensait de ce manga. Certes, tout n’est pas parfait mais, scénaristiquement parlant, Hajime Isayama possède un don certain pour nous proposer une intrigue captivante et bourrée de retournements de situations qui font que, une fois que l’on accroche à l’intrigue, on oublie les dessins et les quelques défauts pour être tenus en haleine de la première à la dernière page !
- Probablement le tome le plus surprenant de L’Attaque des Titans depuis les débuts du manga. Il faut dire que, dans celui-ci, le mangaka nous fait découvrir le monde extérieur, de nouveaux protagonistes et le lecteur, estomaqué, comprend enfin le sens de la mission de Reiner, Annie et compagnie, tout en apprenant à faire la connaissance avec tout un tas de nouveaux personnages.
- Les révélations de la première partie de ce huitième album ont de quoi en surprendre plus d’un et remettent en question absolument toutes les certitudes que le lecteur pouvait avoir depuis les débuts du manga.
- Reiner aura été, indéniablement, le personnage le plus marquant de cet album et il apparait, désormais, comme étant un individu nettement plus complexe que prévu.
- Une édition intégrale de fort belle qualité qui rend justice au manga et qui, ma foi, est tout simplement indispensable pour les fans de celui-ci.
 
Points Négatifs :
- Comme je l’ai déjà souligner dans mes critiques précédentes, le gros point faible de L’Attaque des Titans, c’est sa partie graphique qui est, incontestablement, problématique. Certes, Hajime Isayama s’est amélioré depuis les débuts du manga, mais bon, ce n’est pas encore exceptionnel, loin de là…
- Un saut narratif de quatre ans, de nouveaux lieux, de nouveaux protagonistes… bref, de quoi en déstabiliser plus d’un, surtout que, du coup, nos héros sont complètement mis de coté, ou presque.
 
Ma note : 8/10

mardi 17 septembre 2024

Môbius – Les Fils du Vent


Môbius – Les Fils du Vent
 
A St Denis, au pied d'un pont qui traverse le canal, un camp de gitans va recevoir une visite inattendue. Un commando en armes vient de mettre la main sur un dénommé Berg, alors qu'il allait s'endormir dans sa voiture aménagée. Les habitants du camp n'opposent pas de résistance en voyant que les assaillants ne sont pas des policiers. Et lorsque Berg parvient à prendre la fuite, Lee se lance à sa poursuite. En tentant de traverser la route vers l'autre côté du pont, Berg est percuté par un camion, la jeune femme qui venait de le rejoindre tombe à ses côtés. Quelques minutes plus tard, alors qu'ils sont déclarés morts, Lee et Berg se réveillent au milieu d'une scène de guerre, entourés de cadavres, au pied d'un char d'assaut qui porte le logo d'une armée inconnue. Lee sait très bien pourquoi ils sont là, Berg ne portait pas de bague et lorsqu'ils sont morts tous les deux ils se sont réveillés dans un monde parallèle qui n'était pas prévu. Pour remettre de l'ordre dans tout cela, la jeune femme programme sa bague sur 9999, et fait exploser une grenade qui les tue à nouveau. Lorsqu'il se réveille sur Terra 9999, Berg ne semble pas comprendre ce qui lui arrive. Pourtant l’Organisation est certaine que c'est l'homme qu'il lui faut...
 

Môbius – Les Fils du Vent
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Anubis
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Science-Fiction
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 13 janvier 2021
Nombre de pages : 56
 
Mon avis :
 S’il y a bien un duo d’auteurs qui est omniprésent sur ce blog en cette première année d’existence, on peut dire, sans se tromper, qu’il s’agit de Jean-Pierre Pécau et d’Igor Kordey, le premier, scénariste touche à tout et qui sort quasiment une BD par mois, le second, dessinateur au style décrié mais qui nous rappelle si bien le grand et regretté Richard Corben. Ainsi, que cela soit ensemble, l’exemple le plus parlant étant, bien entendu, L’Histoire Secrète, série interminable dont on se demande à chaque fois si on en verra la bout, ou séparément, depuis janvier dernier, les deux compères reviennent régulièrement faire un petit tour sur ce blog, même si, je dois l’admettre, pas toujours avec une grande réussite. Et donc, après avoir marquer durablement cette première année d’existence du Journal de Feanor, Pécau et Kordey s’invitent une fois de plus dans nos demeures avec ce premier volume d’une toute nouvelle série, Môbius. Une de plus, diront leurs détracteurs, une de plus, diront même les fans qui préféraient peut-être que les deux bougres finissent leurs autres œuvres respectives… Mais bon, après tout, pour ce qui est de ces derniers, pourquoi ne pas tenter l’expérience surtout que, comme on le sait bien, le duo est capable de nous pondre des trucs vachement originaux qui fourmillent de bonnes idées ?! Et, ma foi, en lisant ce premier volume de Môbius, s’il y a bien une chose que l’on ne peut critiquer, c’est l’originalité de la chose et ce scénario de Pécau qui nous surprend vraiment : une certaine mythologie gitane omniprésente, cette idée que la mort nous entraine dans un monde parallèle, cette police qui cherche les criminels par delà les dimensions, oui, sur ce point, Jean-Pierre Pécau a été loin et nous livre un univers étonnant et prometteur. Ensuite, il y a le cas Igor Kordey : si le style de ce dernier ne plaira toujours pas à tout le monde, ses fans, eux, seront ravis de le retrouver plus en forme que jamais et il est de plus en plus évidant, avec les années qui se sont écoulées depuis ses débuts, que ce dernier se rapproche de plus en plus du grand Richard Corben. Cependant, tout n’est pas parfait dans ce premier volume de Môbius, loin de là : il y a de bonnes idées, c’est un fait, mais il faut tout de même adhérer au concept général, c’est-à-dire, ce voyage après la mort dans d’autres Terres parallèles, ensuite, les protagonistes, il faut le reconnaitre, ne sont pas charismatiques pour un sou et lorsque l’on n’accroche pas au sort des héros, c’est un peu difficile de s’emballer vraiment pour leur sort, vous ne trouvez pas ? Pour finir, toute cette culture gitane est, par moments, un peu pesante même si ce n’est pas le principal défaut de cette BD… Bref, pour un premier tome, j’ai été loin d’être totalement conquis par ce Môbius qui possède certes tout un tas de bonnes idées mais qui a du mal a totalement accrocher le lecteur. Certes, cela ne m’empêchera nullement d’être au rendez vous de la suite, mais, en tous cas, ce ne sera pas avec un grand enthousiasme, contrairement a d’autres séries du duo Pécau / Kordey et dont certaines, au demeurant, on même été abandonnées en court de route…
 

Points Positifs
 :
- Un postulat d’ensemble franchement original et qui met plutôt bien en avant toute une mythologie gitane qui est, il faut le reconnaitre, plutôt méconnue du grand public. De plus, cette idée que l’on est transporter, après notre mort, dans des mondes parallèles, si elle peut paraitre audacieuse, n’en reste pas moins intéressante.
- On peut aimer ou pas le personnage mais Jean-Pierre Pécau reste un auteur fort prolifique et bourré de bonnes idées qui ne cesse, au fil des années, de nous surprendre même si, parfois, ses créations sont pour le moins hasardeuses…
- Igor Kordey est égal a lui-même et nous livre une excellente prestation qui ravira, je n’en doute pas, ses fans avec son style tellement proche du grand, et regretté, Richard Corben.
- La colorisation d’Anubis colle parfaitement bien aux dessins du sieur Kordey.
 
Points Négatifs :
- Un manque de charisme évidant de la part des protagonistes principaux, ce qui fait que l’on a du mal a accroché totalement à l’intrigue vu que l’on se moque pas mal de leur sort.
- Il faut tout de même adhérer au concept de base de ce Môbius : le voyage dans des Terres parallèles après notre mort, mouais…
- L’omniprésence de la culture gitane, franchement complexe, est un peu pesante par moments.
- Bien évidement, Igor Kordey possède un style particulier et clivant, ce qui fait que ses habituels détracteurs fuiront cet album comme la peste !
 
Ma note : 7/10

lundi 16 septembre 2024

Ghost of Tsushima


Ghost of Tsushima
 
En 1274, l'armée mongole dirigée par Khotun Khan, cousin de Kubilaï Khan, accoste sur les plages de l'île japonaise de Tsushima face à 80 samouraïs dirigés par le Jitō de l'île, le daimyo Shimura, et son neveu Jin Sakai – recueilli et élevé par ce dernier à la suite du meurtre de son père et du décès de sa mère, sœur du Daimyo Shimura. Les samouraïs sont facilement balayés par les Mongols qui ont l'avantage du nombre mais disposent aussi de l'expérience de Khotun Khan qui a étudié le code d'honneur et les tactiques des samouraïs afin de les retourner contre eux. Jin Sakai est laissé pour mort à la fin du carnage. À son réveil Jin constate qu'il a été sauvé par une voleuse du nom de Yuna qui lui demande en retour de l'aider à sauver son frère Taka, prisonnier des Mongols. Jin lui en fait la promesse mais tente dans un premier temps de délivrer son oncle, retenu prisonnier au château de Kaneda, mais échoue facilement battu par Kothun Khan.
 

Ghost of Tsushima
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Développeur : Sucker Punch Productions
Concepteur : Nate Fox, Jason Connell
Musique : Shigeru Umebayashi, Ilan Eshkeri
Date de sortie : 20 août 2021
Pays d’origine : Etats-Unis
Genre : Action-Aventure, Infiltration
Mode de jeu : Solo, Multijoueur
Média : Blu-Ray
Contrôle : Manette
Plate-forme : PS5
 
Mon avis :
 Ce fut, indéniablement, le dernier très grand jeu de la PS4, un soft sublime, quasiment sans le moindre défaut et qui prouva à la communauté de joueurs que, même si la quatrième console de chez Sony était en fin de vie et sur le point d’être remplacée par une certaine PS5 – sauf que, pandémie de Covid oblige, les choses ne se déroulèrent pas de la même façon que d’habitude et que, pendant deux années après la sortie de cette dernière, il était toujours pour le moins complexe de s’en procurer – elle en avait encore pas mal dans le ventre et capable, donc, de nous offrir quelques beaux chef d’œuvres… Ce jeu, donc, vous l’avez compris, il s’agit de Ghost of Tsushima, soft d’aventure dans un monde ouvert – comme c’est un peu devenu la norme ces dernières années – et qui nous plonge en plein Japon médiéval lors des tentatives d’invasions mongoles sur l’archipel nippon. Bien évidement, ici, il y avait de quoi être dubitatif malgré tout : ainsi, les mondes ouverts, c’est sympa mais ce n’est pas exempt de défauts non plus, les principaux étant, finalement, la grandeur de la carte et la multiplication de quêtes secondaires et d’objectifs qui, la plupart du temps, ne servent qu’a prolonger artificiellement une durée de vie déjà conséquente. Du coup, les joueurs, échaudés par la tournure prise par certains softs ces dernières années, comme Assassin’s Creed pour ne citer que l’exemple le plus évident, pouvaient craindre que, malgré toutes les promesses des concepteurs de Ghost of Tsushima, on ne retrouve les traditionnels défauts déjà omniprésents dans la saga phare de chez Ubisoft – voir, bien entendu, Assassin’s Creed Odyssey. Fort heureusement, ici, si l’on ne peut pas nier la présence de certains défauts propres au genre – au bout d’un moment, il faut le reconnaitre, cela peut devenir lassant de tomber sur des patrouilles mongoles ou de devoir prendre d’assaut un campement ou une forteresse adverse – l’ensemble est nettement mieux gérer, quand aux fameuses quêtes secondaires, celles-ci sont bien plus abouties et intéressantes que chez la concurrence – sans atteindre la perfection de The Witcher 3 non plus, il faut l’admettre… Et puis, il y a aussi le scénario en lui-même de ce Ghost of Tsushima qui renvoie la saga Assassin’s Creed dans les cordes et qui nous montre, au demeurant, ce que les concepteurs de cette dernière pourraient faire s’ils osaient prendre un peu plus de risques. Captivante, fascinante même par moments au vu des enjeux en court, l’intrigue de Ghost of Tsushima, toute emprunte de l’ambiance des films d’Akira Kurosawa, frôle la perfection même si nous avons ici davantage la vision qu’on les américains du Japon qu’autre chose. Ajoutons à cela un gameplay de qualité et un système de combat presque parfait – oui, il y aurait une ou deux choses à dire – et il est évidant que les qualités de ce soft sont nombreuses, fort nombreuses même, surtout que, mine de rien, je n’ai toujours pas parlé de la qualité graphique : ici, nous frôlons avec la perfection, tout simplement et, malgré quelques petits bugs d’affichage, ici et là, comment ne pas reconnaitre qu’entre des décors somptueux, une gestion du climat sans faute, une luminosité parfois enchanteresse et une animation parfaite, nous avons affaire à un soft magnifique, tout bonnement ! Preuve absolue que la PS4 pouvait encore nous pondre des chefs d’œuvres avant de, tranquillement, tirer sa révérence, Ghost of Tsushima s’en est trouver davantage sublimé sur PS5 – la version auquel j’ai joué ce qui fait de ce dernier le troisième jeu de cette console après un certain Demon’s Soul et le sublime Elden Ring. Encore plus beaux, celui-ci est un pur régal pour les yeux, même si, finalement, ce n’est qu’un simple portage… Mais bon, quoi qu’il en soit, que ce soit sur PS4 ou PS5, s’il vous faut un jeu, un seul, c’est Ghost of Tsushima : somptueux, possédant un scénario riche et marquant, ce soft est un incontournable absolu que tout gamer digne de ce nom se doit de posséder. Reste la fameuse question que l’on peut se poser en guise de conclusion : celui-ci, au vu de son succès, aura-t-il une suite ? Ma foi, on peut s’en douter même si, pour le moment, aucune info ne le laisse entendre. Mais bon, en attendant, profitions de cette petite pépite car bon, après tout, ce n’est pas tout le temps que l’on a droit à des jeux aussi bons…
 

Points Positifs
 :
- Le dernier très grand jeu de la PS4, un chef d’œuvre absolu et qui ne possède que bien peu de défauts, bref, un incontournable absolu comme il en sort que trop rarement. Accessoirement, Ghost of Tsushima est la preuve évidente que l’on peut encore sortir des jeux en monde ouvert qui ne tombent pas dans l’accumulation de défauts du genre, ce qui, ma foi, est une très bonne nouvelle.
- Scénaristiquement, Ghost of Tsushima est très bien écrit et vous tiendra en haleine tout au long de l’aventure de Jin Sakai. Qui plus est, l’évolution de ce dernier, au fil des événements, est plutôt crédible.
- Un jeu digne des grands films de sabres japonais et qui nous replonge dans l’ambiance des œuvres du grand Akira Kurosawa.
- Jin Sakai est un protagoniste principal franchement réussi, quand au reste du casting, il est lui aussi de qualité. Petite mention, naturellement, au seigneur Shimura dont la relation avec son neveu, Jin, est au cœur de l’intrigue, ce qui, ma foi, nous donnera une conclusion somptueuse !
- Des quêtes secondaires intéressantes et, la plupart du temps, méritent le détour.
- Visuellement, Ghost of Tsushima est magnifique, que ce soit les décors, les jeux de lumière, la météo, les animations des personnages, les costumes, etc. Et alors, si vous possédez la version PS5, comme moi, le jeu n’en sera que plus sublimé.
- Une bande originale de qualité et qui nous transporte dans une ambiance nippone du plus bel effet.
 
Points Négatifs :
- Malheureusement, nous n’échappons pas aux traditionnels défauts du genre même si ceux-ci sont moins nombreux que dans la concurrence. Ainsi, il peut devenir lassant, au bout d’un moment, de devoir se coltiner moult attaques de campements ou de forteresses mongoles et il en va de même avec les multiples patrouilles que l’on croise toutes les deux minutes.
- Le système de combat est bon, certes, cependant, il est dommage que l’on ne puisse pas choisir son adversaire ce qui fait que, par moments, les affrontements sont un peu trop brouillons…
- Quelques légers bugs d’affichage nuisent un peu à la beauté de l’ensemble.
 
Ma note : 9/10

dimanche 15 septembre 2024

Providence


Providence
 
En 1919, à la rédaction du New York Herald, les discussions vont bon train pour remplir au plus vite une demi-page avec un article de dernière minute, une publicité ayant été annulée. Le journaliste Robert Black veut bien réaliser un sujet et le choix se porte sur l'impact qu'a eu le livre Sous le monde, un roman qui aurait inspiré le célèbre Roi en Jaune de Robert Chambers. Pour donner corps au thème, Robert se remémore qu'un certain Docteur Alvarez a écrit un papier sur le livre et qu'il habite à New York. Le journaliste se rend donc à l'immeuble où l'homme est censé habiter. C'est Mme Ortega, la concierge qui lui ouvre. Elle porte un manteau de fourrure alors qu'il fait extrêmement chaud en ce moment. Elle conduit Robert Black jusqu'à l'appartement du Docteur Alvarez, mais prévient le journaliste qu'il fait très froid à l'intérieur et ce, afin d'éviter que la maladie du médecin ne se dégrade. Après un entretien fort instructif, Robert retourne à la rédaction, son idée d'article étant tombée à l'eau. Par contre, il lui est venu à l'idée de parcourir le pays à la recherche d'un ouvrage aux prétendues propriétés alchimiques...
 

Providence
Scénario : Alan Moore
Dessins : Jacen Burrows
Encrage : Jacen Burrows
Couleurs : Juan Rodriguez
Couverture : Jacen Burrows
Genre : Horreur, Fantastique
Editeur : Avatar Press
Titre en vo : Providence
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : Mai 2015 – Avril 2017
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 16 août 2018
Nombre de pages : 544
 
Liste des épisodes
Providence 1-12
 
Mon avis :
 Il y a de cela quelques jours, j’avais eu l’occasion de vous parler d’un certain Neonomicon, œuvre du fameux Alan Moore qui, pour rappel, est sans nul doute un des plus grands auteurs de comics de ces quatre dernière décennies et qui, bien entendu, était un hommage aux œuvres du grand et cultissime Howard Phillips Lovecraft. Curieusement, j’avais été plutôt mitigé vis-à-vis de Neonomicon, la faute, peut-être, à une certaine exagération du sieur Moore qui avait fait basculer son hommage vers une pornographie pure et dure, me laissant pour le moins dubitatif. Cependant, Alan Moore n’en n’avais pas tout à finit avec Lovecraft puisque, quelques années plus tard, l’auteur britannique avait donné une suite a Neonomicon avec une œuvre encore plus ambitieuse, le fameux Providence dont je vais vous parler aujourd’hui. Bon, tout d’abord, je ne pouvais que remercier les  éditions Urban Comics pour avoir eu la bonne, que dis-je, l’excellente idée de publier l’intégrale de Providence il y a de cela quelques années. Excellente idée car, justement, se procurer les trois volets de ce comics était devenu chose fort compliquée depuis que quelques spéculateurs avaient décidé de faire main-basse sur l’intégralité du premier tome disponible et de proposer celui-ci a des prix tout bonnement prohibitifs – du genre 80 euros… Du coup, merci a Urban, donc, de me donner enfin l’opportunité de découvrir ce Providence qui me faisait de l’œil depuis quelques années et qui, a défaut d’être un chef d’œuvre absolu comme Watchmen ou d’autres créations de Moore, nous prouve une fois de plus que l’auteur britannique, lorsqu’il s’attaque a quelque chose, ne fait pas les choses a moitié ! Et d’ailleurs, sur ce point, peut-être un peu trop, mais je m’explique : Providence, indéniablement, est un bon, que dis-je, un formidable hommage a Lovecraft et a son univers, Alan Moore maitrise a merveille son sujet, connait la vie et les créations du reclus de Providence sur le bout des doigts et, au passage, nous propose ici une intrigue d’une complexité rare mais où chaque dialogue, chaque événement a parfaitement sa place. Le problème, justement, c’est cette complexité qui, bien souvent, prend le pas sur le plaisir même de la lecture, ainsi, si tous ces très longs passages de textes où le lecteur découvre le journal intime du protagoniste principal, le journaliste Robert Black, apporte un plus a l’histoire et s’avère nécessaire pour la compréhension de l’ensemble, l’extrême longueur de ces derniers font que le rythme de lecture est souvent cassé et que, par moments, un certain sentiment d’ennui peu se faire jour. Cela est fort dommage car Providence est intéressant et mérite franchement le détour, de plus, pour les fans de Moore, cette œuvre conclu de fort belle manière Neonomicon qui lui était loin d’être sans défauts, comme je l’avais souligné. Alors, que dire de Providence ? Faut-il tenter l’expérience ou pas ? En toute sincérité, je dirais oui, mais ce, uniquement si, a la base, vous connaissez Lovecraft et que ses œuvres vous sont familières ; si c’est le cas et que vous n’ayez pas peur de vous prendre la tête dans une lecture complexe, alors, foncez sans plus attendre, par contre, si ce n’est pas le cas, alors, ne perdez pas votre temps devant une œuvre qui vous fera plus bailler d’ennui qu’autre chose…
 

Points Positifs
 :
- Un excellent hommage de la part d’Alan Moore a HP Lovecraft et a son univers. Une fois de plus, l’auteur britannique fait preuve d’une maitrise impressionnante du sujet qu’il aborde et nous en livre une vision peu commune mais proche de la perfection de par ses connaissances et de la manière dont il traite tout cela.
- Si vous êtes un inconditionnel des créations de Lovecraft et que vous n’ayez pas peur de vous plonger dans une œuvre fort complexe, alors, Providence est fait pour vous – d’ailleurs, connaitre Lovecraft et son œuvre s’avère être primordial pour saisir toutes les références, les clins d’œil et les nombreux protagonistes qui parsèment ces pages.
- Comme cela avait déjà été le cas dans Neonomicon, Jacen Burrows livre une prestation artistique loin d’être époustouflante mais qui colle plutôt bien à l’ambiance.
- Le journal intime de Robert Black qui permet au lecteur de découvrir les pensées de ce dernier et de mieux saisir toutes les subtilités scénaristiques.
- Bonne idée de conclure Neonomicon par le biais de Providence.
 
Points Négatifs :
- Une lecture d’une complexité indicible – comme le dirait si bien Lovecraft. Il faut dire que la majeure partie de ces douze épisodes nous montrent surtout des personnages qui discutent entre eux, ajoutons a cela le journal intime de Robert Black qui est instructif mais bien souvent beaucoup trop long et vous comprendrez que lire Providence peut parfois être difficile… au point même de s’ennuyer par moments ? Je le pense, hélas…
Providence est avant toute chose une œuvre destinée aux fans purs et durs de Lovecraft. Ainsi, si vous connaissez mal ou pas du tout les œuvres du maitre de l’horreur, alors, n’essayez même pas de vous plonger dans la lecture de ce comics, vous serez littéralement perdus et abandonnerez rapidement la partie…
 
Ma note : 8/10