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jeudi 31 octobre 2024

L'Étrange Noël de Monsieur Jack


L'Étrange Noël de Monsieur Jack
 
La ville d'Halloween est peuplée de gens étranges dont le plus grand plaisir est de se livrer à des farces du plus mauvais goût. Le grand ordonnateur de ces rites cassants est le Roi des citrouilles, Jack Skellington, qui effectue ce métier depuis déjà plusieurs années. Mais aujourd'hui, Jack se lasse de tout ceci, et aspire à de nouvelles expériences. Lorsqu'il découvre par accident la ville de Noël, il est fasciné par ses couleurs chatoyantes et son style convivial. Il retourne chez lui avec la ferme intention de prendre le contrôle de cette ville...
 

L'Étrange Noël de Monsieur Jack
Réalisation : Henry Selick
Scénario : Caroline Thompson, Michael McDowell, d'après une histoire de Tim Burton
Musique : Danny Elfman
Production : Touchstone Pictures, Skellington Productions, Tim Burton Productions
Genre : Animation, Fantastique, Musical
Titre en vo : The Nightmare Before Christmas
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 29 octobre 1993
Durée : 76 mn
 
Casting :
Ed Ivory : Narrateur / Le père Noël
Chris Sarandon : Jack Skellington
Danny Elfman : Jack Skellington (chant) / Gram / Le clown qui perd la tête
Catherine O'Hara : Sally / Stram
Paul Reubens : Am
William Hickey : Docteur Finkelstein
Glenn Shadix : Le maire
Ken Page : Oogie Boogie
Susan McBride : La grande sorcière
Debi Durst : La petite sorcière / Le cadavre enfant / Le cadavre mère
Greg Proops : Arlequin / Le démon / Le joueur de saxophone
Kerry Katz : Un vampire / Le cadavre père / La créature sous l'escalier
Randy Crenshaw : M. Hyde / Béhémoth / Le père vampire
Sherwood Ball : Un vampire / La momie
Carmen Twillie : La créature du lagon noir
Glen Walters : Le loup-garou
 
Mon avis :
 Fin octobre, un seul nom est à la bouche des plus jeunes, celui de la fête d’Halloween. Pourtant, il n’en fut pas toujours ainsi, bien au contraire. En effet, cette fête, américaine, même si ses origines, bien plus anciennes, ont leur racine en Europe, n’est arrivée dans nos contrées que dans la seconde moitié des années 90 et pendant deux ou trois ans, ce fut un véritable succès. Ainsi donc, dans les grandes surfaces, des rayons entiers étaient consacrés, longtemps à l’avance, aux divers déguisements, citrouilles en peluche et autres gadgets qui se vendaient comme des petits pains. Cependant, petit a petit, l’effet de mode s’estompa et désormais, même si l’on fête encore Halloween en France et en Navarre, c’est de façon bien plus discrète qu’il y a environ un quart de siècle, et encore, je ne compare même pas avec ce qui se fait outre atlantique. Quoi qu’il en soit, là n’est pas mon propos dans cette critique de vous parlé d’Halloween, même si cela était une bonne introduction pour le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui : L’Étrange Noël de Mr Jack. Mes enfants ayant une autre vision d’Halloween que la mienne, bien plus cynique, j’en conviens, j’ai souhaité leur faire plaisir en leur montrant, pour la toute première fois, ce petit bijou, sortit en 1993 (comme le temps passe vite !) qu’est cet Étrange Noël de Mr Jack. Estimant qu’ils étaient désormais assez grand pour en apprécier toute la substance, je me suis donc installer, avec un certain sentiment de fierté, je l’avoue, en leur compagnie, pour voir pour la énième fois ce petit chef d’œuvre d’animation. Et sincèrement, ce fut une belle réussite même si je pense que quand ils seront plus grands, ils l’apprécieront davantage. Ainsi donc, plus de deux décennies plus tard, que vaut toujours cet Étrange Noël de Mr Jack ? Tout d’abord, et avant de rentrer dans le vif du sujet, il me faut rétablir une vérité au sujet de ce film : non, même si l’univers est de Tim Burton, ce n’est pas lui le réalisateur : accaparé a l’époque par le tournage de Batman le Défi, il ne passa que quelques jours sur le plateau, la réalisation ayant été confié a Henry Selick, détail que l’on oublie – ou que l’on occulte – bien trop souvent a mon gout. Certes, que l’on ne s’y trompe pas, tant l’univers que les personnages portent la touche Burtonienne, mais comme j’aime rendre a César ce qui appartient a César, je ne pouvais pas ne pas rendre hommage au travail du sieur Selick. Ensuite, autre détail : L’Étrange Noël de Mr Jack est une production Disney, cela n’a pas vraiment une grande importance, mais cela également, certains l’oublient, d’ailleurs, j’en fais partie. Mais tout cela étant dit, attaquons nous au fond du problème : le film en lui-même. Indéniablement, cet Étrange Noël de Mr Jack est ce que l’on peut appeler sans exagération aucune un classique de l’animation. Ainsi, tant par le procédé utiliser, l’animation image par image mais aussi, et surtout, de part son univers, effrayant et enchanteur à la fois où l’on retrouve tous les poncifs du genre horrifique – loups garous, vampires, savants fous, serviteur bossu, monstres sous le lit, monstres du placard, sorcières, créatures du marais et diverses chauves souries – mais plus amusantes qu’autres chose, ses décors biscornus au possible, touts en boucles et ses personnages hauts en couleur, il me semble indéniable que l’univers de Burton – car, rendons a César ce qui est a César, le scénario est de lui – d’une richesse insoupçonnable et ce, même s’il se contente de réutiliser ce que je nommerais le « matériel » existant des contes horrifiques, captive immédiatement le spectateur. Ensuite, l’intrigue en elle-même : d’une certaine simplicité de prime abord – après tout, nous n’avons là qu’un individu, Jack, qui, lassé de n’être que le roi d’Halloween, se décide à remplacer le Père Noël ce qui, forcement, entrainera bien des catastrophes – s’avère, quand on y réfléchit un peu, bien plus de profondeur que l’on pouvait le soupçonner… Ainsi, Jack Skellington est sincère quand il veut remplacer le Père Noël et ne désire plus être une figure horrifique, de même, il souffre du fait que ses concitoyens ne comprennent pas vraiment sa démarche profonde, hélas, les cadeaux qu’il offre aux enfants, normaux selon lui, ne le sont pas pour ceux-ci et là, on ne peut que se poser la question : « qu’est ce que la normalité ? ». Bien évidement, les plus jeunes spectateurs n’y verront la qu’un agréable divertissement, et probablement que pas mal d’adultes n’iront pas jusque là, cependant, ces considérations me semblent importantes pour la parfaite compréhension de cet œuvre. Forcement, L’Étrange Noël de Mr Jack plaira tant aux petits qu’aux grands : qu’on le voit juste comme un superbe conte d’Halloween – et de Noël – captivant au possible, a l’univers riche et amusant et aux personnages charismatiques au possible, ou bien, que l’on creuse un peu le scénario, cette œuvre d’animation ne peut que plaire. De plus, les nombreuses chansons, entrainantes et endiablantes au possible resterons longtemps dans les mémoires. Bref, comme je vous le disais précédemment, c’est tout bonnement un classique, indémodable et universel. Un classique qui, plus tard, donnera d’autres chefs d’œuvres comme, dans le domaine du jeu vidéo, l’inoubliable MediEvil dont les auteurs avoueront s’être inspiré de l’univers de Burton mais aussi et surtout, un autre film d’animation, près de dix ans après cet Étrange Noël de Mr JackLes Noces Funèbres, mais ceci est déjà une autre histoire.
 

Points Positifs
 :
- Un des meilleurs films d’animations des années 90, tout simplement. Il faut dire que, davantage que la qualité de l’ensemble et le procédé utilisé – animation image par image – ce qui marque le plus le spectateur avec cet Étrange Noël de Mr Jack, c’est cet univers si particulier et enchanteur qui, au demeurant, aura inspiré bien d’autres œuvres par la suite.
- Même si Tim Burton n’a pas réaliser ce film, on sent bien qu’il est à l’origine de celui-ci et son univers, son style, transparaissent tout au long de celui-ci…
- Une intrigue certes plutôt simple mais qui n’en reste pas moins terriblement efficace et qui plaira à la fois aux petits comme aux grands. Bref, un beau conte d’Halloween mais aussi de Noël !
- Protagonistes sympathiques, design fort réussi de ces derniers, décors pour le moins enchanteurs malgré leur coté un peu lugubres, que demandez de plus !?
- Ceux qui pensaient que l’animation image par image était démodée s’en mordent encore les doigts…
 
Points Négatifs :
- Même si L’Étrange Noël de Mr Jack est un film plutôt sympathique, il faut reconnaitre que son intrigue est peut-être un peu trop convenue finalement. Il faut reconnaitre que l’on à déjà connu bien plus original.
- Je pense qu’il faut apprécier ce genre d’œuvres un peu particulières, empreintes d’une certaine poésie, pour apprécier au mieux L’Étrange Noël de Mr Jack. De même, celles et ceux qui n’apprécient guère le cinéma d’animation passeront leur chemin…
 
Ma note : 8/10

mercredi 30 octobre 2024

Exile on Main Street


Exile on Main Street
 
The Rolling Stones
 
1 - Rocks Off (Mick Jagger/Keith Richards) 4:30
2 - Rip This Joint (Mick Jagger/Keith Richards) 2:23
3 - Shake Your Hips (Slim Harpo) 2:57
4 - Casino Boogie (Mick Jagger/Keith Richards) 3:31
5 - Tumbling Dice (Mick Jagger/Keith Richards) 3:42
6 - Sweet Virginia (Mick Jagger/Keith Richards) 4:25
7 - Torn and Frayed (Mick Jagger/Keith Richards) 4:17
8 - Sweet Black Angel (Mick Jagger/Keith Richards) 2:52
9 - Loving Cup (Mick Jagger/Keith Richards) 4:22
10 - Happy (Mick Jagger/Keith Richards) 3:02
11 - Turd on the Run (Mick Jagger/Keith Richards) 2:35
12 - Ventilator Blues (Mick Jagger, Keith Richards, Mick Taylor) 3:24
13 - I Just Want to See His Face (Mick Jagger/Keith Richards) 2:52
14 - Let It Loose (Mick Jagger/Keith Richards) 5:17
15 - All Down the Line (Mick Jagger/Keith Richards) 3:47
16 - Stop Breaking Down (Robert Johnson) 4:34
17 - Shine a Light (Mick Jagger/Keith Richards) 4:14
18 - Soul Survivor (Mick Jagger/Keith Richards) 3:47
 

Exile on Main Street
Musiciens : The Rolling Stones
Parution : 12 mai 1972
Enregistré : 10 juillet 1971 à 1972
Durée : 67:17
Genre : Rock
Producteur : Jimmy Miller
Label : Rolling Stones / Atlantic
 
Musiciens :
Mick Jagger : chant, harmonica, guitare, harpe
Keith Richards : guitare, chant, basse, piano
Mick Taylor : guitare, basse
Bill Wyman : basse
Charlie Watts : batterie
Bobby Keys : saxophone, percussions
Jim Price : trompette, trombone, orgue
Nicky Hopkins : piano
Ian Stewart : piano
Jimmy Miller : batterie, percussions
Al Perkins : guitare
Bill Plummer : contrebasse, basse
Billy Preston : piano, orgue
Amyl Nitrate : marimba
Clydie King : chœurs
Vanetta Field : chœurs
Jerry Kirkland : chœurs
Tamiya Lynn : chœurs
Shirley Goodman : chœurs
Mac Rebennack alias Dr John: chœurs
Joe Green : chœurs
Kathi McDonald : chœurs
 
Mon avis :
 Après vous avoir proposer la critique de Sticky Fingers, un opus qui est, sans aucune discussion possible, un des plus grands albums de la très longue carrière des Rolling Stones, il est temps de s’occuper de leur véritable dernier chef d’œuvre absolu – car oui, au grand détriment des fans, même si le groupe existe toujours cinq décennies après, plus jamais nous n’avons eu droit à des albums d’un tel niveau – je veux, bien évidement, parler du mythique Exile on Main Street. Nous sommes en 1972, les Beatles se sont séparés depuis deux ans, le Flower Power est mort et il faut bien admettre que nos amis les Stones règnent désormais en maitres absolus sur le paysage musical mondial. Pourtant, ils reviennent de loin : Brian Jones est mort en 1969, il y eut Altamont et tout un tas d’affaires de dope qui ont donné une réputation – accessoirement justifiée – sulfureuse au groupe. Fort heureusement, le jeune Mick Taylor qui a remplacer Jones est un virtuose de la guitare et apporte un plus indéniable au groupe (qui a beaucoup perdu avec son départ) et, également, le petit séjour de nos cinq Stones et de toute leur clique de musicos, vrais-faux amis et autres parasites notoires, dans une villa du sud de la France va leur donner le cadre idéal pour qu’ils accouchent de ce monumental Exile on Main Street. Car oui, ce double-album, le premier de leur carrière, véritable melting-pot de tout ce qui se fait musicalement parlant outre-Atlantique et que l’on croirait venu tout droit du delta du Mississippi, dans ce vieux sud-américain que les Glimmer Twins vénéraient tant fut enregistré chez nous, au soleil et, accessoirement, dans des conditions pour le moins homériques : frénésie de drogues et d’alcool (sur ce point, le pauvre Gram Parsons ne s’en remettra jamais), filles faciles, tensions entre Jagger et Richards, enregistrements parfois chaotiques, l’ambiance est pour le moins spéciale… Pourtant, ça marche, et pas qu’un peu, Exile étant une pure petite merveille, certes critiquée à sa sortie mais reconnue à sa juste valeur avec le temps, sans hit véritable, certes, mais qui possède une cohésion certaine dont peut d’albums peuvent se vanter. La musique américaine fait par des anglais mais en mieux, c’était ça, à l’époque, les Rolling Stones, et c’est bien dommage qu’ensuite, ils se soient perdus en route…
 

Points Positifs
 :
Exile on Main Street fut accueilli plutôt fraichement par la critique lors de sa sortie, pourtant, au fil du temps, il est apparu que nous avions affaire bel un bien un chef d’œuvre, un de plus mais hélas, le dernier.
- Aucun hit véritable dans ce double album, certes, mais que des bonnes chansons, un mélange des genres mais un son cohérant, de bout en bout, qui fait qu’il n’y a aucun temps mort.
- Véritable best-of des genres musicaux nord-américains avec le blues, le rock, la soul, la country etc.
- Ce n’est pas nouveau mais c’est fou ce que le trio Bobby Keys, Jim Price et Nicky Hopkins apportait alors aux Stones : plus que simples musiciens de studios, c’était quasiment des membres du groupe à part entière qui ont fait énormément pour la cohésion du son des Stones sur Exile.
- Même Richards qui chante complètement faux sur Happy passe bien.
- C’est difficile a expliquer mais certains albums possèdent un petit quelque chose mythique et justement, selon moi, Exile est l’un de ceux-là : l’écouter, c’est plonger dans un autre univers où l’on flirte avec la perfection.
 
Points Négatifs :
- Peut-être justement le fait qu’il n’y ait pas de véritable hit mais bon, est-ce vraiment nécessaire ? Après tout, mieux vaut un album rempli de bonnes chansons plutôt qu’un album qui possède un hit tandis que le reste est moyen voir pire…
 
Ma note : 10/10

mardi 29 octobre 2024

La Fin de l'Éternité


La Fin de l'Éternité
 
L'Éternité veille sur vous ! L'Eternité modifie le passé pour le bien de l'Humanité. Elle élimine les inventions dangereuses, avant même qu'elles n'aient été imaginées, et supprime dans l'œuf les apprentis tyrans. Andrew Harlan est un Éternel, chargé d'empêcher l'invention de la bombe atomique au XXème siècle. Au cours de sa mission, il rencontre la mystérieuse Noys Lambent. Cette dernière l'incite à comprendre que l'Éternité, en annihilant tout droit à l'erreur, finira par paralyser l'évolution de l'espèce humaine. Faut-il détruire l'Eternité ? Qui est réellement Noys Lambent ? De 1945 au XXIVème siècle, une véritable guerre temporelle éclate, opposant un homme aveuglé par l'amour et une communauté toute-puissante.
 

La Fin de l'Éternité
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 20 novembre 1955
Edition Française : 10 mars 2016
Titre en vo : The End of Eternity
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Claude Carme et Michel Ligny
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 368
 
Mon avis : 
Depuis sa première édition, en 1955, La Fin de l’Éternité est un roman un peu a part dans la très longue et fournie production de l’écrivain américain d’origine russe, Isaac Asimov. S’il est nettement moins connu que des œuvres comme Fondation ou Les Robots, ce roman n’en est pas moins considéré, pour les amateurs, comme étant un incontournable. De plus, si l’on se souvient qu’il faut prendre l’intégralité de l’œuvre d’Asimov comme étant un seul et unique cycle, si celle-ci s’achève avec celui de FondationLa fin de l’Éternité en est tout bonnement son point de départ. Car des événements décrits dans ce roman découleront tout ce qui suivra par la suite : l’ère des robots, la conquête spatiale, l’avènement de l’Empire Galactique puis sa chute avant, bien entendu, la Fondation. Par ce simple constat, tout amateur qui aura donc, au moins, lu les deux cycles majeurs d’Asimov se doit, a mon avis, de ne pas passer a coté de La Fin de l’Éternité, pour son importance mais aussi, pour ses qualités. Pour ce qui est du roman à proprement parler, en lisant le quatrième de couverture, le lecteur aura compris que le sujet principal traité dans ce roman est le voyage dans le temps, élément maintes fois abordés par je ne sais combien d’auteurs depuis des lustres – La Machine à explorer le Temps, ca vous dit quelque chose ? Cependant, ici, pas de voyage d’exploration a proprement parler, ni véritablement de paradoxe du grand père, car si ces deux éléments, indissociables de toute littérature temporelle ne sont pas complètement absents de l’œuvre, celle-ci va beaucoup plus loin que ce que le lecteur a l’habitude de trouver dans ce genre puisque, cette fois ci, c’est tout bonnement la manipulation du temps poussé a son paroxysme par une entité, l’Éternité, qui est au cœur du récit. Celle-ci, une société a dominance quasi exclusivement masculine et fortement hiérarchisée œuvre depuis des siècles au bien être de l’Humanité. Bien évidement, un bien être selon les concepts des membres de l’organisation : ainsi, ceux-ci manipulent allègrement le temps au fil des millénaires afin de maintenir la société humaine dans un certain confort, permettant certaines évolutions, en interdisant d’autres comme par exemple l’usage de l’atome ou l’exploration spatiale, et, modifiant ainsi la réalité ad vitam aeternam, lors de chaque changement de celle-ci. Les temporels, ainsi nommes t’ils tous ceux qui ne font pas partie de l’Éternité, ne se doutant de rien, sont alors soumis aux aléas des changements de réalités, certains disparaissant, d’autres mourant plus tôt ou plus tard que dans la réalité précédente tandis que certains se retrouvent avec une personnalité totalement différente. Ainsi, sur des milliers et des milliers de siècles, l’Éternité veille en secret, agissant sur le temps comme bon elle le souhaite, sauf en deux périodes : le primitif datant d’avant l’invention du voyage dans le temps, et les mystérieux siècles cachés, dans le futur. C’est donc avec ce postulat de départ plutôt original et alléchant que le lecteur aborde la lecture de La fin de l’Éternité et il suivra donc les pas Andrew Harlan, un Technicien – la caste la plus honnie de l’Éternité puisque ce sont eux qui effectuent les fameuses changements temporels – qui, lors d’une mission apparemment anodine, va rencontrer une mystérieuse femme, Noys Lambent et qui, suite a cela, va commencer a douter de plus en plus sur le bien fondé de l’Éternité, allant, par amour, jusqu'à renier ses convictions. Bien évidement, j’ai résumé au maximum l’intrigue puisque je préfère laisser au lecteur le plaisir de la découverte et des quelques rebondissements d’une intrigue que je qualifierais sans exagération aucune comme étant excellente. Mais si, dans le plus pur style d’Asimov, on retrouve bon nombre d’éléments habituels comme le personnage principal bourru et maladroit avec les femmes, une organisation agissant dans l’ombre et moult rebondissements, La Fin de l’Éternité mérite le détour pour les thèmes abordés, le bien fondé des manipulations de masse, le choix du libre arbitre de l’espèce humaine mais aussi sur les forces et les faiblesses de celle-ci puisque même les si puissants Éternels sont parfois faillibles. Alors forcement, je ne peux, en guise de conclusion, que vous conseiller vivement la lecture de La Fin de l’Éternité. Œuvre de première importance dans la production d’Asimov, je pense qu’elle mérite amplement d’être plus reconnue à sa juste valeur. Car en plus de la qualité de son intrigue, des thèmes abordés et de ses protagonistes, celle-ci est indispensable pour la compréhension de quelques mystères dans les cycles suivants comme la disparation du voyage dans le temps que l’on ne retrouvera plus par la suite (Asimov préférait une SF plus plausible, plus scientifique) mais aussi pourquoi l’espèce humaine est la seule dans toute la Galaxie, condition sine qua non a la réussite du plan Seldon comme le découvrira Golan Trevize a la fin de Terre et Fondation. Bref, un ouvrage à découvrir de toutes urgences…
 

Points Positifs
 :
- Un ouvrage plutôt méconnu mais qui n’en reste pas moins, de par ses implications, l’un des plus cruciaux parmi tous ceux d’Asimov. Il faut dire que, en quelque sorte, tous ses cycles et romans sont plus ou moins liés et que, sans La Fin de l’Éternité, il n’y aurait pas eu Le Cycle de Fondation ni celui des Robots. Bref, si vous êtes fan du maitre de la SF, vous ne pouvez pas passer a coté de ce roman.
- Un postulat de départ franchement bon : il faut dire que cette fameuse Éternité, organisation éternelle qui manipule a loisir le destin de l’espèce humaine sur des milliers de siècles, a de quoi fasciner le lecteur.
- Le voyage dans le temps est traité d’une manière plutôt intelligente et pertinente par Asimov. Il faut dire que nous sommes ici à mille lieux des traditionnelles œuvres du même genre, l’auteur préférant une approche plus scientifique.
- Les multiples rebondissements qui se succèdent lorsque l’on aborde le dernier quart du roman et qui nous tiennent en haleine jusqu’à ce fameux final qui fait le lien avec les autres œuvres d’Asimov.
 
Points Négatifs :
- On sent, malheureusement, que ce roman accuse un peu son âge, principalement pour ce qui est du traitement narratif de quelques protagonistes, un peu trop stéréotypés. Le pire étant, bien entendu, Noys Lambent, oh combien fadasse…
- Curieusement, j’ai l’impression que bon nombre de héros masculins ont tendance à se ressembler chez Asimov : bourrus, têtus, maladroits avec la gente féminine. Au bout d’un moment, cela peut lasser.
 
Ma note : 8/10

lundi 28 octobre 2024

L'Amour Ouf


L'Amour Ouf
 
Dans les années 1980, dans le Nord de la France, deux adolescents, Clotaire et Jackie, tombent éperdument amoureux et vivent une passion dévorante, malgré des origines sociales et des aspirations opposées. Jackie, rêve d’émancipation, tandis que Clotaire plonge peu à peu dans la délinquance. Dans les années 1990, après avoir passé dix années en prison, Clotaire toujours hanté par Jackie, tente désespérément de la revoir. Mais Jackie est désormais mariée, installée dans une nouvelle vie rangée, et semble avoir définitivement tourné le dos à leur passé. Mais en réalité aucun des deux n’a oublié cet amour ouf qui les consumés adolescents et qui pourrait bien ressurgir et bouleverser à nouveau leurs vies.
 

L'Amour Ouf
Réalisation : Gilles Lellouche
Scénario : Gilles Lellouche, Audrey Diwan
Musique : Jon Brion
Production : Chi-Fou-Mi Productions, Trésor Films, StudioCanal
Genre : Drame romantique
Titre en vo : L'Amour Ouf
Pays d'origine : France, Belgique
Langue d'origine : français
Date de sortie : 16 octobre 2024
Durée : 161 mn

Casting :
Adèle Exarchopoulos : Jackie
François Civil : Clotaire
Mallory Wanecque : Jackie à 15 ans
Malik Frikah : Clotaire à 17 ans
Alain Chabat : le père de Jackie
Benoît Poelvoorde : La Brosse
Vincent Lacoste : Jeffrey
Jean-Pascal Zadi : Lionel
Élodie Bouchez : la mère de Clotaire
Karim Leklou : le père de Clotaire
Raphaël Quenard : Kiki
Anthony Bajon : Tony
 
Mon avis :
Quelle surprise, oui, quelle surprise que ce film que j’avais certes hâte de voir, dont je me disais bien qu’il serait bon voir très bon même et dont j’en avais entendu le plus grand bien, ce, particulièrement par le biais de mon épouse qui, quelques jours après l’avoir regarder une première fois au cinéma, aura eu la fort bonne idée de m’accompagner afin que je puisse le découvrir et que dire, justement, que je ne l’ai absolument pas regretter, bien au contraire. Car oui, mille fois oui, L’Amour Ouf, malgré son titre que l’on peut qualifier de passable est un superbe film, un long métrage qui mérite non seulement le détour mais qui apparait comme étant, sans aucune discussion possible, comme étant une des plus belles réussites de cette année 2024, une année qui, pourtant, avait déjà connu quelques beaux petits incontournables des familles. Cependant, si certains étaient des réussites annoncées, on ne peut pas vraiment dire que L’Amour Ouf en faisait partit ce qui fait que, plus qu’une simple réussite, c’est l’effet de surprise qui marque le plus les esprits, une fort belle surprise même tant ce film restera longtemps dans les mémoires tout en prouvant que le cinéma français est loin, très loin même d’être aussi inintéressant que certains pourraient le penser de prime abord… Pourtant, a priori, on pourrait se dire que les choses sont loin d’être aussi originales qu’on pourrait le penser au vu du résultat final, ainsi, scénaristiquement, qu’avons-nous si ce n’est qu’une banale histoire d’amour entre deux adolescents qui se rencontrent, s’aiment à la folie, se séparent par la force du destin et finissent par se retrouver, bien des années plus tard, alors qu’ils sont désormais adultes et que les aléas de le vie n’ont pas été tendres avec eux. Oui, tout cela n’est guère original et pourtant, cela fonctionne terriblement bien comme quoi, même en usant et abusant des bonnes vieilles ficelles, si l’on a de bonnes idées et un tant soit peu de talent, la réussite peut-être au rendez vous. Et donc, sur ce point, le sieur Gilles Lellouche, plus inspiré que jamais et qui portait ce projet depuis des années, nous livre donc un film que l’on peut qualifier sans peine de quasiment parfait de bout en bout, un film a la fois simple et complexe, un film qui joue la carte a fond de la nostalgie pour celles et ceux de ma génération qui ont vécus les années 80 et 90 et qui, donc, peuvent parfaitement accrocher aux protagonistes, un film servi par une BO du tonnerre – The Cure, Billy Idol, Sinéad O'Connor, The Alan Parsons Project pour ne citer que quelques exemples – mais aussi et surtout, par un casting que l’on peut qualifier sans peine de cinq étoiles – Adèle Exarchopoulos, François Civil, Benoît Poelvoorde, Alain Chabat, Vincent Lacoste, Élodie Bouchez, Raphaël Quenard, Anthony Bajon sans oublier les plus jeunes, Mallory Wanecque et Malik Frikah – et qui est pour beaucoup pour la réussite de cette œuvre véritablement stupéfiante. Car au-delà d’une banale histoire d’amour dans une ambiance de misère sociale et de violence pure et dure, L’Amour Ouf brille également de par une mise en scène maitrisée de bout en bout avec ses plans audacieux, ses nombreuses excellentes idées visuelles et son ambiance oh combien particulière, ce, jusqu’à un final pour le moins stupéfiant et innatendu – quand on se rappelle des premières minutes du film – qui vient définitivement assoir ce film comme étant un des plus beaux fleurons du genre de l’année et, excusez du peu, un incontournable absolu !
 

Points Positifs
 :
- Un excellent film qui frôle même par moments avec le chef d’œuvre, et je pèse particulièrement mes mots ! Il faut dire que malgré une intrigue que l’on peut qualifié de banale, le sieur Gilles Lellouche, inspiré comme jamais, nous livre un long métrage superbe, qui fourmille de bonnes idées et qui est tout simplement captivant de bout en bout. Une réussite incontestable et, accessoirement, un des meilleurs films de cette année 2024 !
- Une histoire d’amour a priori banale mais terriblement efficace, des protagonistes charismatiques, touchants et qui marquent les esprits, une violence omniprésente mais qui ne gènes nullement le propos du film, des rebondissements pour le moins bienvenus et une intrigue parfaitement maitrisée, bref, de quoi tenir en haleine le spectateur pendant les presque trois heures que dure ce film !
- Adèle Exarchopoulos, François Civil, Benoît Poelvoorde, Alain Chabat, Vincent Lacoste, Élodie Bouchez, Raphaël Quenard, Anthony Bajon : voilà donc un casting que l’on peut qualifier sans exagération aucune de cinq étoiles et qui est pour beaucoup pour la réussite de ce film !
- Mention spéciale aux deux jeunes acteurs, Mallory Wanecque et Malik Frikah, qui brillent particulièrement dans la première partie du film et qui sont tout simplement excellents.
- Une bande originale excellente qui rappellera bien des souvenirs a ceux de ma génération : The Cure, Billy Idol, Sinéad O'Connor, The Alan Parsons Project, Deep Purple.
- Justement, L’Amour Ouf marque principalement celles et ceux qui ont connu les années 80 et 90, les années de notre jeunesse désormais lointaine et, fatalement, si vous êtes de cette génération, ce film vous touchera davantage…

Points Négatifs :
- Il se peut que les plus agés et les plus jeunes seront moins touchés que celles et ceux de ma génération ?
- A moins d’être totalement allergique aux films français, j’ai un peu de mal à saisir comment on peut ne pas apprécier ce film. Bien entendu, les gouts et les couleurs ne se discutent pas, mais bon…
- Je me suis retrouvé avec la chanson D’aventures en aventures de Serge Lama dans la tête !

Ma note : 8/10

dimanche 27 octobre 2024

Saga – Tome 4


Saga – Tome 4
 
Sur Continent, la Princesse Robot accouche de l'héritier de Robot Prince. Celui-ci est porté disparu depuis quelques mois. Il n'est pas mort mais vit des moments de plaisir sans fin sur Sextillion... Simultanément, sur Jardinia, la planète où ils ont trouvé refuge, Marko et sa famille jouent la carte de la discrétion. Ils sont toujours recherchés par leurs gouvernements respectifs et ne veulent courir aucun risque. Pour subvenir à leurs besoins, Alana s'essaie à la carrière de comédienne dans Circuit, un divertissement ressemblant à une sitcom pseudo-improvisé. Marko s'occupe de sa petite fille avec soin et, fatigué de la laisser enfermée chez eux, il part au parc s'amuser avec elle. Là-bas, il rencontre Ginny, la mère d'un autre enfant et qui lui propose d'épuiser l'énergie débordante d'Hazel en lui faisant faire de la danse ! De son côté, Alana est sur les nerfs et afin d'être plus détendue lors de la réalisation des épisodes de Circuit, une assistante lui propose de l'évapore, une drogue...
 

Saga – Tome 4
Scénario : Brian K. Vaughan
Dessins : Fiona Staples
Encrage : Fiona Staples
Genre : Science-Fiction, Space Fantasy
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Saga - Vol 4
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 23 décembre 2014
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 30 janvier 2015
Nombre de pages : 160
 
Liste des épisodes
Saga 19-24
 
Mon avis :
 Certaine œuvres peuvent marquer une vie et s’il est bien entendu trop tôt pour savoir si Saga, comics de Space-Fantasy de Brian K. Vaughan en fait partie, force est de constater que d’un point de vu strictement qualitatif, cette BD, depuis que je l’ai découverte fin 2013, est la meilleure de toutes les séries que j’ai le plaisir de suivre ces dernières années. Original, captivant, bourré de bonnes idées, transgressif, violent et touchant a la fois, avec Saga, le sieur Vaughan nous a livrer sans nul doute l’un des plus beaux comics actuels, en tous cas, le plus intéressant. Et puis, désormais, que serait Saga sans la charmante Fiona Staples ? En fait, pas grand-chose car si son style pour le moins particulier m’aurait fait hurler si elle avait eu en main les X-Men ou les Avengers, celui-ci colle tellement bien a l’univers de Saga que je n’ose pas imaginer un épisode sans sa présence, tout bonnement magique. Bref, vous l’avez compris, ici, ce ne sont que louanges, mais bon, comment voulez vous qu’il en soit autrement quant on a bel et bien à faire a un chef d’œuvre ? Un tome, donc, a la fois semblable et différent de ses prédécesseurs puisque, si bien entendu, on retrouve tous les éléments qui ont contribué à faire de Saga l’exceptionnel comics qu’il est, ici, l’émotion prend la place sur l’action : en effet, sur les cinq épisodes proposés, l’auteur s’attarde principalement sur la vie de notre petite famille atypique sur la planète Jardinia, sur la routine qui s’installe et, comme dans la vie réelle, l’éloignement d’un couple, Alana, actrice, tombant dans la drogue et n’étant plus présente au domicile familial, Marko, lui, étant de plus en plus attiré par la prof de danse de sa fille. Un éloignement qui aboutira a une séparation – je vous laisse découvrir comment – et qui nous montre la parfaite maitrise scénaristique d’un Brian K. Vaughan au sommet de son art et qui réussi à retranscrire dans une œuvre de fiction complètement loufoque, les hauts et les bas d’un couple. Bien entendu, dans ce quatrième tome, nous ne sommes pas uniquement focalisés sur les problèmes du couple Marko/Alana et les personnages secondaires ont une fois de plus la par belle : sur la planète Robot où le prince héritier est enlevé, ce qui va entrainer bien des ennuis a nos héros, et, surtout, dans le sixième épisode de cet album (le vingt-quatrième de la série) où l’on a le plaisir de retrouver de vieilles connaissances, Gwendoline, Sophie et le Chat Mensonge, aux prises avec la sœur d’un certain… Testament, toujours plongé dans un état végétatif suite aux événements du troisième tome. Bref, vous l’avez compris, tout cela promet une suite haute en couleur et que l’on a hâte de découvrir, sauf que, malheureusement, une fois de plus, il va falloir patienter fort longtemps pour l’avoir… et quelque part, voilà le seul défaut de cet extraordinaire Saga : c’est tellement bon que l’on voudrait que cela ne s’arrête jamais !
 

Points Positifs
 :
- Vu que nous en sommes déjà au quatrième tome, nous sommes plus qu’habitués a cet univers original, a ce synopsis a la fois loufoque et captivant, ce coté transgressif, humoristique, cette violence non dissimulée mais aussi, ne l’oublions pas, un coté bien plus profond qu’on pourrait le penser de prime abord.
- Un tome bien plus axé sur les sentiments et où l’action est moins présente que dans les volumes précédents. Cependant, la relation entre Marko et Alana, qui tend vers la rupture, est fort bien décrite par Brian K. Vaughan et pourrait s’appliquer a n’importe quel couple dans la vie réelle.
- Fiona Staples livre une nouvelle fois une prestation tout bonnement magnifique ; certes, son style est particulier, mais que serait Saga sans elle ?
- Je l’aime bien la sœur de Testament : look androgyne sympa, et puis, son chien rouge fait davantage pensé a un gros patapouf mais je me demande ce que Vaughan nous réserve avec lui.
- Mine de rien, l’intrigue prend un tournant inattendu avec l’enlèvement du fils du Prince Robot IV et de nouvelles alliances se font…
- Quant je vous dis que Brian K. Vaughan est génial et ne cesse de nous étonner avec Saga : mais regarder le look du roi de la planète Robot et sa tête en forme d’écran LCD !
 
Points Négatifs :
- Pas vraiment de points négatifs même si je reconnais que je ne suis pas vraiment objectif dans le cas présent vu que je suis un inconditionnel total de cette œuvre ; disons juste que l’attente sera longue, très longue…
 
Ma note : 9/10