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mercredi 27 novembre 2024

Saga – Tome 8


Saga – Tome 8
 
Hazel ne comprend pas ce qui se passe en voyant ses parents se serrant fortement dans les bras. Marko annonce à sa petite fille que sa maman s'est fait mal et a perdu le bébé qui grandissait en elle. Les dernières actions du Comte Robot ont poussé Pétrichor à le ligoter mais c'est finalement ce dernier qui trouve la solution aux problèmes du couple. Alana et le Comte Robot se rendent ensemble à Avorteville, un endroit où il est possible d'aider toutes les femmes nécessiteuses. Alana annonce qu'elle a atteint le troisième trimestre de grossesse au médecin gérant l'endroit. Celui-ci dit ne plus pouvoir l'aider mais que si elle souhaite vraiment avorter, ils devront se rendre dans les terres perdues. De retour au vaisseau où l'attendent Marko, Alana et Pétrichor, Alana leur dit que le Comte a pris une autre direction mais qu'à présent elle connaît la localisation de celui ou celle qui pourra la libérer du petit être mort qui est en elle. Soudain, des monstres apparaissent. Alors que tous sortent leurs armes, c'est finalement Alana qui les élimine avec de la magie !
 

Saga – Tome 8
Scénario : Brian K. Vaughan
Dessins : Fiona Staples
Encrage : Fiona Staples
Couleurs : Fiona Staples
Couverture : Fiona Staples
Genre : Science-Fiction, Space Fantasy
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Saga – Vol 8
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 02 janvier 2018
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 23 février 2018
Nombre de pages : 152
 
Liste des épisodes
Saga 43-48
 
Mon avis :
 Ce n’est pas vraiment une surprise ni même la première fois que je le souligne mais je ne peux pas m’empêcher de dire, encore et encore, que chaque nouvel album de Saga, œuvre du duo Brian K. Vaughan et Fiona Staples, est un véritable plaisir pour moi, un plaisir comme j’en ressens fort rarement, dois-je ajouter. Il faut dire que cette œuvre de space-opéra est sans nul doute l’un des meilleurs comics de ces dernières années et que, même si l’effet de surprise des débuts est passé depuis longtemps, la qualité, elle, est toujours au rendez vous, et ce, pour le plus grand plaisir des fans. Et, bien évidement, ce huitième tome ne démord par a la règle et même si on peut être un poil dubitatif quand au dernier épisode puisque Vaughan ne nous montre pas la conclusion de son arc sur Avorteville, choisissant, de fait, une ellipse narrative pour mieux rebondir par la suite, force est de constater que, dans l’ensemble, nous retrouvons avec plaisir tous les éléments qui ont fait la force de cette série depuis ses débuts. Bien sur, il y eut des volumes plus réussis dans le passé mais si ce huitième tome est un peu moins spectaculaire que d’autres, il brille particulièrement par les thèmes de sociétés abordés dans celui-ci : ainsi, entre le débat sur l’avortement, la sensibilité des individus transgenres et la manière dont les autres les voient, sans oublier, quelques passages réussis sur ce qu’est la vie et la mort – a ce sujet, la discussion entre Hazel et son éventuel-frère qui ne verra pas le jour est une pure merveille – Brian K. Vaughan fait preuve d’une belle maitrise narrative. Ajoutons à cela un nouvel arc qui se met en place et qui semble prometteur et vous comprendrez, pourquoi, non seulement j’ai été satisfait par ce huitième volume de Saga mais que, surtout, désormais, je vais me plonger dans la suite avec délectation…
 

Points Positifs
 :
- Le plaisir de retrouver ce qui est sans nul doute l’un des meilleurs comics actuel, surtout que, malgré le temps qui passe – nous en sommes au huitième tome – la qualité, elle, est toujours au rendez vous. Alors bien entendu, il y eut des volumes plus réussis, mais bon, dans l’ensemble, cela reste très bon.
- Si les événements qui ont lieu dans ce huitième tome sont moins spectaculaires qu’en d’autres occasions, Brian K. Vaughan en profite pour s’attarder sur des problèmes de sociétés comme l’avortement, la transidentité ou la mort.
- L’arrivée de Pétrichor dans Saga est l’une des meilleures choses qui soit arrivée à cette série depuis quelques épisodes. Je l’adore ! Quand au Prince Robot, il reste égal à lui-même, c’est-à-dire, excellent.
- Une couverture plutôt réussie !
 
Points Négatifs :
- Brian K. Vaughan conclut peut-être un peu trop rapidement son arc sur Avorteville. Dommage car j’appréciai bien cette ambiance western.
- Un album qui donne plutôt l’impression d’être entre deux arcs plus importants.
- J’aime beaucoup Fiona Staples et son style est tout simplement parfait pour Saga, par contre, c’est moi ou je l’ai trouver un poil moins en forme sur certaines planches dans cet album ?
 
Ma note : 8/10

mardi 26 novembre 2024

Tattoo You


Tattoo You
 
The Rolling Stones
 
1 - Start Me Up (Mick Jagger, Keith Richards) 3:32
2 - Hang Fire (Mick Jagger, Keith Richards) 2:20
3 - Slave (Mick Jagger, Keith Richards) 6:32
4 - Little T&A (Mick Jagger, Keith Richards) 3:22
5 - Black Limousine (Mick Jagger, Keith Richards, Ronnie Wood) 3:32
6 - Neighbours (Mick Jagger, Keith Richards) 3:31
7 - Worried About You (Mick Jagger, Keith Richards) 5:17
8 - Tops (Mick Jagger, Keith Richards) 3:46
9 - Heaven (Mick Jagger, Keith Richards) 4:24
10 - No Use in Crying (Mick Jagger, Keith Richards, Ronnie Wood) 3:24
11 - Waiting on a Friend (Mick Jagger, Keith Richards) 4:34
 

Tattoo You
Musicien : The Rolling Stones
Parution : 24 août 1981
Enregistré : 1972 – 1981
Durée : 44:23
Genre : Rock
Producteur : The Glimmer Twins
Label : Rolling Stones Records
 
Musiciens :
Mick Jagger : chant (sauf sur 4), chœurs (sauf sur 5), guitare électrique (9, 10), harmonica (5), percussions (9)
Keith Richards : guitare électrique (sauf sur 9), basse (4), chant (4), chœurs (1-4, 6, 7, 10)
Ronnie Wood : guitare électrique (sauf sur 7, 8, 9, 11) basse (2), chœurs (1, 2, 4, 6, 10)
Bill Wyman : basse (sauf sur 2, 4), guitare (9), synthétiseur (9), percussions (9)
Charlie Watts : batterie, percussions (9)
Mick Taylor : guitare (8, 11)
Wayne Perkins : guitare électrique solo (7)
Billy Preston : claviers (3, 7)
Nicky Hopkins : piano (8, 10, 11), orgue (10)
Ian Stewart : piano (2, 4-6)
Chris Kimsey : piano électrique (9)
Samir Foughali : congas (3)
Sonny Rollins : saxophone (3, 6, 11)
Pete Townshend : chœurs (3)
Ollie Brown : percussions (3, 7)
Jimmy Miller : percussions (8)
Mike Carabello: cloche à vache (1), guiro, claves, cabasa et conga (11)
Barry Sage : claquements de mains (1)
 
Mon avis :
 Après vous avoir parlé de Some Girls qui est, de mon point de vu, un des tout derniers grands albums des Rolling Stones (même si celui-ci est inférieur, et de loin, à ceux de leur période faste qui va, grosso modo, de Beggars Banquet à Exile on Main Street) j’aborde à présent le cas d’un opus qui, a priori, devrait mettre tout le monde d’accord sauf que, en fait, les choses sont un poil plus compliquées, du moins, pour ce qui est de mon ressentit. Pour rappel, la fin des années 70 et la décennie suivante furent horribles pour les Stones qui, à plusieurs reprises, nous pondirent des galettes que l’on peut qualifier d’ignobles, de véritables étrons dont je n’ose même pas écrire le nom ici. Cependant, entre Some Girls et Steel Wheels, paru en 1989 et qui fut un peu l’album du renouveau, il y a un certain Tattoo You, opus considéré par de nombreux fans comme étant un des meilleurs du groupe voir, en tous cas, comme leur dernier chef d’œuvre absolu. Sauf que, à mes yeux, ce n’est pas le cas, mais alors, absolument pas ! Bon, pour la petite histoire, Tattoo You est un album particulier puisque, à l’époque où il est sortit, alors que les Stones allaient partir en tournée, ceux-ci n’avaient aucun nouvel opus à proposer, aucune nouvelle chanson et que cet album fut, en fait, une espèce de compilation d’anciens titres – dont certains remontant à 1972 ce qui explique la présence de Mick Taylor sur deux chansons – qui avaient été mis de coté pendant des années. D’ailleurs, que l’on ne s’y trompe pas, pour la plupart des chansons de Tattoo You, Jagger s’est contenté de reposer son chant, le groupe ajoutant quelques chœurs, ici et là, voir modifiant à peine certains titres. Bref, rien de véritablement nouveau si l’on doit être tout à fait précis, sauf que… sauf que, en fait, le résultat est plutôt étonnant et fonctionne assez bien, ce qui est, de mon point de vu, presque un miracle ! Ainsi, comment des chansons qui n’avaient pas été retenues pour des albums inférieurs à Tattoo You ont-elles put, une fois celles-ci compilées ensemble, faire de celui-ci une réussite ? Car oui, malgré mes réticences, malgré le fait que je ne le considère pas comme étant un chef d’œuvre – il ne faut pas exagérer – Tattoo You est un bon album des Rolling Stones, une de leurs dernières réussites d’ailleurs, surtout dans le contexte de l’époque. D’ailleurs, c’est peut-être un peu cela l’explication du succès de Tattoo You finalement : l’ancienneté de leurs chansons qui sauvent les meubles, car bon, entre Emotional Rescue – beurk – et Undercover – encore plus beurk – il était évidant que nos cailloux étaient, artistiquement parlant, au fond du trou…
 

Points Positifs
 :
- Même si je ne suis pas un grand fan de cet album, je dois reconnaitre que, dans l’ensemble, il est terriblement efficace et fonctionne plutôt bien. Un opus fait de bric et de broc, certes, mais qui apparait, miraculeusement, comme étant assez cohérent et assez bon dans l’ensemble.
- Si l’on met de coté Start Me Up qui est un des plus grands succès des Stones et qui ouvre le bal de fort belle manière, il y a peu de véritables incontournables dans cet album, juste des chansons sympathiques assez réussies dans l’ensemble, quoi que, Waiting on a Friend est un fort beau titre…
- Le quasi-miracle de faire une compilation de chansons non incluses dans des albums inférieurs à Tattoo You et que, au final, ce dernier s’avère être un bon opus. Il y a des choses, parfois, qui ne s’expliquent pas !?
- Une pochette, bien entendu, devenue culte au fil du temps…
 
Points Négatifs :
- Bon, je suis désolé mais je ne peux pas considérer Tattoo You comme étant un chef d’œuvre et, encore moins, un des meilleurs albums des Rolling Stones : a un moment donné, lorsque l’on voit les monuments qu’ils nous ont offert, surtout a la fin des années 60 et au début des années 70, il ne faut pas tomber dans l’exagération…
- Oui, Tattoo You est bon, sympathique et oui, c’est un des tout derniers albums importants du groupe, cependant, cela reste un opus fait de chutes de studios, de titres non retenus pendant des années, ce qui, selon moi, n’est pas anodin.
- Bon, soyons francs : en dehors de Start Me Up et de Waiting on a Friend, il est difficile de parler de grandes chansons pour ce qui est du reste de l’album !
 
Ma note : 7,5/10

Sans Filtre


Sans Filtre
 
Un couple de mannequins et influenceurs, Carl et Yaya, dîne au restaurant. Carl fait remarquer à Yaya qu'elle était censée payer la note. Yaya n'y attache aucune importance. Le ton monte, et Carl s'énerve en remarquant que dans un des seuls milieux sociaux où les femmes gagnent plus que les hommes, elle reproduit les stéréotypes de genre en trouvant normal qu'un homme paye le restaurant à une femme. Le couple se retrouve embarqué sur un navire de croisière de luxe, et découvre un monde de parvenus enrichis par la vente d'armes ou d'engrais, et où les femmes entretenues par les milliardaires tiennent un rôle décoratif.
 

Sans Filtre
Réalisation : Ruben Östlund
Scénario : Gabriel de Knoop, Daphne Koutra
Musique : Mikkel Maltha, Leslie Ming
Production : 30West, Arte France Cinéma, BBC Films, Bord Cadre Films
Genre : Comédie satirique
Titre en vo : Triangle of Sadness
Pays d'origine : Suède, France, Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis
Langue d'origine : anglais, suédois, allemand, français, grec, tagalog, akan
Date de sortie : 28 septembre 2022
Durée : 149 mn
 
Casting :
Harris Dickinson : Carl
Charlbi Dean : Yaya
Dolly de Leon : Abigail
Zlatko Burić : Dimitry
Woody Harrelson : le capitaine Thomas Smith
Iris Berben : Therese
Vicki Berlin : Paula, commandante de bord
Henrik Dorsin : Jormo Björkman
Mia Benson : la cliente qui se plaint des voiles sales
Arvin Kananian : Darius, second du capitaine
Jean-Christophe Folly : Nelson, alias « Pirate »
Amanda Walker : Clementine, une de clientes fortunées
Oliver Ford Davies : Winston, le mari de Clementine, fabricant d'armes
Carolina Gynning : Ludmilla
Sunnyi Melles : Vera, une fortunée russe
Alicia Eriksson : Alicia, une des hôtesses du yacht
Thobias Thorwid : Lewis
Camilla Läckberg : elle-même
 
Mon avis :
 Les amateurs les plus éclairés du Septième Art le savent bien, Ruben Ôstlund, suédois de son état, est, depuis quelques années, un des réalisateurs les plus intéressants du milieu, même si, il faut le reconnaitre, ses longs métrages, de par leurs spécificités, sont loin d’être destinés au grand public, loin de là. Cependant, n’allez pas croire que le sieur Ôstlund fasse partie de ces réalisateurs ennuyeux qui ne savent que nous pondre des œuvres prétentieuses, non, le suédois possède non seulement un talent pour le moins certain mais, surtout, sait en user pour nous proposer de fort belles critiques sociales, le tout, avec une certaine dose d’humour. Ainsi, prenons donc ce Sans Filtre (traduction pour le moins contestable de Triangle of Sadness), Palme d’Or du Festival de Cannes 2022 et qui est une fort belle charge envers la nature humaine, surtout lorsque cette dernière est vue à travers ses bassesses et sa médiocrité. Ici, tout le monde en prend pour son grade, ou presque, de ce couple de mannequins influenceurs qui pinaillent sur qui devrait payer l’adition au restaurant, ce, dans un microcosme où, pour une fois, les femmes gagnent nettement plus d’argent que les hommes, jusqu’à ce vieux couple de fabriquant d’armes qui ont fait leur fortune sur la mort de milliers de victimes de par le monde en passant par ce vieux chef d’entreprise russe anticommuniste, ce milieu où les femmes ne sont que des objets mais aussi cette femme de ménage philippine qui va, par la force des choses, devenir indispensable et qui va, elle aussi, le pouvoir aidant, tomber en quelque sorte dans le coté obscur, force est de constater que le monde décrit par Ruben Ôstlund n’est pas très joli. Cependant, a bien y regarder, celui-ci est le notre et avec ce film, nous sommes nettement plus loin que dans une simple charge envers le capitalisme, loin de là : disons plutôt que Sans Filtre nous démontre, avec humour et justesse, que l’homme est un salaud pour l’homme et que la femme, et bien, comment dire, disons qu’elle ne vaut guère mieux ! Naturellement, de par ses nombreux excès ou alors, probablement par ce que ce film n’est guère tendre envers une certaine intelligentsia donneuse de leçons – le fameux camp du bien – Sans Filtre n’est pas une œuvre qui plaira à tout le monde et certaines scènes, complètement folles, qui surviennent pendant le fameux diner du capitaine, n’arrangeront pas les choses. Cependant, si vous accrochez au concept, si vous ne vous sentez pas spécialement visé par le propos du film ou bien, pourquoi pas, si vous ne vous faites guères d’illusion sur vous-même, ce long métrage de Ruben Ôstlund, oh combien jubilatoire, vous ravira grandement. Provoquant, sans concessions, terriblement drôle et peu amène sur l’humanité en général, Sans Filtre est une véritable petite merveille qui pointe du doigt toute la bassesse de l’âme humaine et ce, de fort belle manière. Certains, outrés, passeront leur chemins, ce, probablement de peur de se reconnaitre, les autres, eux, d’une manière jubilatoire, y prendront leur pied tout en louant le talent d’un réalisateur décidément pas comme les autres…
 

Points Positifs
 :
- Magnifique charge envers toute la bassesse de l’âme humaine, Sans Filtre est un excellent long métrage, franchement barré, qui ose, de fort belle manière, pointer du doigt tous les défauts des puissants mais aussi de ceux qui, par les aléas de la vie, pourraient le devenir. Un véritable petit brulot comme Ruben Ôstlund sait nous en offrir.
- Influenceurs, fabriquant d’armes, monde de la mode, nouveaux riches russes mais aussi employés qui ne rêvent que d’un beau pourboire et même une femme de ménage qui, subitement, prend le pouvoir en devenant indispensable, tout le monde en prend pour son grade dans ce film décidément guère tendre pour le genre humain.
- La scène du diner du commandant est un grand moment de n’importe quoi qui mérite presque, a elle toute seule, le visionnage de ce film !
- Le commandant du navire, parlons en : alcoolique finit, communiste primaire, celui-ci est grandiose dans sa médiocrité.
- Un casting peu connu dans l’ensemble, en dehors de quelques noms, mais qui fait parfaitement le job.
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, Sans Filtre est un film qui ne plaira pas à tout le monde et qui n’est absolument pas grand public pour un sou.
- Certaines scènes, comme l’épidémie de vomie et l’explosion de caca, ne sont pas faites pour tout le monde…
- Certains risquent de tiquer en se reconnaissant dans les personnages ou le microcosme pointé du doigt dans ce long métrage et, naturellement, je ne parle par des ultra-riches qui, de toute façon, ont d’autres chats à fouetter que de regarder un film de Ruben Ôstlund.
 
Ma note : 8/10

lundi 25 novembre 2024

Akira – Tome 3


Akira – Tome 3
 
Alors que Tetsuo se tord de douleur à cause de sa blessure au bras, il voit le rayon laser tiré depuis l’espace s’abattre sur lui. L’explosion qui s’en suit est terrible, il y a peu de chance que le jeune homme ait survécu. Le colonel, abattu, ne regarde pas les écrans de surveillance et se contente d’entendre les scientifiques qui ne constatent plus un seul signe de vie. Akira n’est visible nulle part, mais il y a de grandes chances qu’il soit encore vivant. En ville, c’est la pagaille : des pillages ont lieu un peu partout, et les machines de la police tentent de neutraliser les malfaiteurs en tirant dessus. L’état d’urgence national est prononcé, la répression est mise en place, rien ne va plus...
 

Akira – Tome 3
Scénariste : Katsuhiro Otomo
Dessinateur : Katsuhiro Otomo
Genre : Seinen
Type d'ouvrage : Fantastique, Anticipation
Titre en vo : Akira – vol 3
Parution en vo : 01 septembre 1986
Parution en vf : 26 mars 2018
Langue d'origine : Japon
Editeur : Glénat
Nombre de pages : 296
 
Mon avis :
 Il est difficile de ne pas reconnaitre que ce troisième volume de Akira, le manga culte de Katsuhiro Otomo et peut-être un des meilleurs du genre, voir de l’histoire de la bande dessinée tout court, marque un tournant dans le déroulement de la saga. En effet, il y a un avant et un après lorsque l’on parvient aux dernières pages de cet album et si jusque là, l’intrigue se déroulait dans un Neo-Tokyo plus ou moins futuriste, bref, dans un paysage urbain familier, après la destruction de la mégalopole, la suite, elle, aura lieue dans un univers post-apocalyptique qui changera la donne visuelle de belle manière. Mais nous n’en sommes pas encore là dans ce troisième volume et, justement, celui-ci est surtout marquer par la chasse lancée a l’encontre du fameux Akira, jeune enfant, en apparence, tout juste réveiller par Tetsuo dans le volume précédent. Plusieurs factions sont sur ses traces : l’armée, bien entendu, les rebelles de Nezu, Lady Miyako qui envoi trois jeunes filles dotées de pouvoirs et, bien entendu, nos héros, Kaneda et Kei. Forcément, tout cela nous entraine dans une formidable course poursuite faite de chassées croisées et de nombreux retournements de situations, le tout tandis qu’a lieu un coup d’état. A la lecture, c’est captivant de la première a la dernière page et sur ce point, force est de constater que Katsuhiro Otomo maitrise a merveille le rythme de l’intrigue. Le final, apocalyptique, qui voit la destruction de Neo-Tokyo et qui entraine la mort de millions de personnes marque naturellement les esprits, surtout que quelques protagonistes importants passent eux aussi de vie a trépas dans ce tome et sur les dernières pages, lorsque Tetsuo, totalement absent jusque là, retrouve Akira, le lecteur comprend rapidement qu’il est arrivé a un tournant de la saga et que celle-ci, désormais, va prendre une tournure fort différente…
 

Points Positifs
 :
- Comme dans le second tome, nous avons une fois de plus affaire, principalement, à une gigantesque course poursuite, mais, ici, ce n’est plus Tetsuo qui est pourchassé mais Akira, réveiller par ce dernier et dont le sort intéresse tout un tas d’individus et de factions différentes. De même, ici, on voit davantage du pays puisque cette chasse à l’homme a lieu en pleine ville et non dans une base militaire.
- Le plaisir, pour le lecteur, de retrouver la suite d’une saga extraordinaire et quasiment sans défauts, de connaitre le sort des nombreux protagonistes, le déroulement d’une intrigue toujours aussi passionnante…
- Bien évidement, et ce n’est pas une surprise, pour ce qui est des dessins, c’est tout simplement excellent pour ne pas dire magnifique sur certaines planches. Katsuhiro Otomo, dans Akira, n’était pas qu’un scénariste génial mais également un artiste fort doué !
- Certains protagonistes majeurs perdent la vie dans ce volume, comme Takashi, ce qui entraine la destruction de Neo-Tokyo par Akira. Mais il y a aussi quelques petits nouveaux qui font leur apparition et qui marquent les esprits, je veux bien évidement parler de Sakaki, jeune fille doté de pouvoirs et œuvrant pour Lady Miyako.
- La destruction de Neo-Tokyo qui conclut cet album et qui marque un sacré tournant dans le déroulement de l’intrigue. Si celle-ci est naturellement apocalyptique, c’est la manière dont elle amené – Otomo nous montre quelques scènes de la vie quotidienne d’individus qui vont mourir – qui fait le plus froid dans le dos.
- Une édition en noir et blanc tout simplement excellente !
 
Points Négatifs :
- Comme je l’ai déjà souligné dans mes critiques précédentes, a moins d’être un inconditionnel de la version couleur…
 
Ma note : 9,5/10

dimanche 24 novembre 2024

Maria


Maria
 
À quinze ans, Maria Schneider est chassée de son domicile par sa mère, Marie-Christine Schneider, après qu'elle a pris contact avec son père biologique, Daniel Gélin, qui lui fait découvrir le monde du cinéma. À dix-neuf ans, elle est approchée, en 1969, par Bernardo Bertolucci, qui lui propose le rôle de Jeanne dans son prochain film, Le Dernier Tango à Paris. La jeune femme rencontre alors Marlon Brando, plus âgé qu'elle, et qui est déjà une star. Le tournage est dur et intense. Au départ, les scènes de nu ne semblent pas gêner Maria, jusqu'au moment où Bertolucci et Brando la piègent dans la scène du beurre qui va durablement l'affecter. Le film est un succès, notamment par le scandale qu'il déclenche dès sa sortie en 1972. Maria est confrontée à la célébrité et au scandale suscité par le film ainsi qu'à l'opprobre de personnes anonymes.
 

Maria
Réalisation : Jessica Palud
Scénario : Jessica Palud, Laurette Polmanss
Musique : Benjamin Biolay
Production : Les Films de Mina, Cinema Inutile, StudioCanal
Genre : Drame biographique
Titre en vo : Maria
Pays d'origine : France
Langue d'origine : français, anglais
Date de sortie : 19 juin 2024
Durée : 102 mn
 
Casting :
Anamaria Vartolomei : Maria Schneider
Matt Dillon : Marlon Brando
Céleste Brunnquell : Noor
Giuseppe Maggio : Bernardo Bertolucci
Yvan Attal : Daniel Gélin
Charlotte Jiminez Schaff : Fiona Gélin (8 ans)
Léo Jiminez Schaff : Manuel Gélin (11 ans)
Marie Gillain : Marie-Christine Schneider
Jonathan Couzinié : Michel Schneider
Judith Henry : Judith
Mélissa Barraud : Rose Schneider
Capucine Brunet : Vanessa Schneider
Laetitia Fourcade : Sylvie
Vincent Bramoullé : Vincent
Anne Suarez : Hélène
Jean-Jacques Marnier : Jacques
Patrice Tepasso : Vittorio Storaro
Hugo Becker : Marc, le réalisateur
Laurent Jumeaucourt : André, le producteur
Manuel Severi : le comédien dans la scène de la salle de bain
Stanislas Merhar : Berhmann, l’agent
Camille Archambeaud : la secrétaire de Berhmann
Hugues Gemignani : le machiniste (Dernier Tango)
Aurélie Garault : la maquilleuse
Swann Dupont : la scripte
Jérémy Charvet : le pointeur
Annaig Briand : la femme qui insulte Maria dans la brasserie
Alexis Corso : Boris Szulzinger, le réalisateur de Mama Dracula
Jean-Baptiste Le Vaillant : le partenaire vampire
Jean-Marie Mendiant : Luis Buñuel
Yann Denécé : Fernando Rey
Fabienne Rocaboy : la scripte de Buñuel
Christophe Grégoire : le médecin de la clinique psychiatrique
Eugénie Gaudel : l'infirmière de la clinique
Elisa Sommet : l'attachée de presse
Clément Bertani : le journaliste de l'interview du film de Rivette
 
Mon avis :
 Je dois reconnaitre que j’étais loin d’être très enthousiaste vis-à-vis de ce film et que, quelque part, j’avais un peu peur que celui-ci ne soit un peu trop dans l’air du temps, c’est-à-dire, qu’il allait terriblement pointer du doigt le male blanc de plus de cinquante ans, terrible symbole de ce fameux patriarcat, qui, fatalement, traiterait comme le dernier des salauds une pauvre actrice débitante, marquant celle-ci à jamais du sceau de l’infamie par le biais de manipulations et de faits pour le moins libidineux. D’un autre coté, il fallait tout de même reconnaitre que le sort fait à Maria Schneider lors de ce fameux tournage du Dernier Tango à Paris du sieur Bernardo Bertolucci était pour le moins peu enviable pour ne pas dire immonde : ainsi, que dire de ce que Marlon Brando avait fait à la jeune actrice lors de cette fameuse scène du beurre si ce n’est que nous pouvons parler, sans exagération aucune, de viol. Bref, il y avait tout de même matière à ce que ce Maria éveille ma curiosité et, ma foi, dans l’ensemble, on peut dire que le pari est plus ou moins réussi et que oui, toute la première partie du film où l’on suit les débuts de la jeune actrice jusqu’au fameux tournage et la sortie du Dernier Tango à Paris avec les conséquences que l’on sait mérite largement le détour. Ainsi, des espoirs de la jeune Maria Schneider et de sa joie d’être choisie par un grand réalisateur et de tourner avec une légende absolue du septième art jusqu’à la désillusion finale, Bertolucci et Brando ayant bel et bien agis comme de véritables salauds vis-à-vis d’elle, la première partie de Maria frôle avec l’excellence, c’est un fait. Le souci, cependant, c’est la seconde partie du film qui, en toute franchise, est loin, mais alors très loin d’être du même acabit : bourré de multiples ellipses temporelles, occultant le fait, indéniable, que l’actrice a tout de même tournée dans près de soixante films par la suite ce qui fait que sa carrière n’a pas été freinée par ses envies de libertés artistiques et que, pour la petite histoire, celle-ci a plutôt été très fière de jouer dans Profession Reporter de Michelangelo Antonioni certes moins sulfureux que Le Dernier Tango à Paris mais assez spécial tout de même et l’on est en droit de se demander si la vision proposée par ce film de la vie de Maria Schneider n’est pas un peu biaisée pour ne pas dire exagérée ? Afin de nous narrer la belle histoire d’une femme forte lutant contre le patriarcat blanc ? Ma foi, sans défendre le moins du monde Bernardo Bertolucci et Marlon Brando, je pense que c’est bel et bien le cas…
 

Points Positifs
 :
- Un film loin d’être une réussite absolue et qui est sans nul doute critiquable par certains aspects mais qui n’en reste pas moins plutôt intéressant pour ne pas dire réussi par moments surtout qu’il revient de fort belle manière sur une période bien sombre du septième art où le sort des jeunes actrices était pour le moins peu enviable, surtout lorsque celles-ci étaient sous l’emprise de ces réalisateurs ou acteurs bien plus agés et libidineux.
- La première partie qui nous présente le tournage du Dernier Tango à Paris est excellente et mérite à elle seule le visionnage de ce film.
- Un casting de qualité dans l’ensemble et reconnaissons que Anamaria Vartolomei est plutôt crédible en une Maria Schneider plus vraie que nature.
 
Points Négatifs :
- En regardant Maria, on croirait que Maria Schneider à complètement ratée sa carrière suite a la sortie du Dernier Tango à Paris et a sa volonté, louable à l’écran, de ne plus apparaitre uniquement comme étant un objet sexuel. Le problème est que la réalité est un poil différente, surtout que l’actrice nous a pondu presque soixante films ensuite et que cette dernière a plutôt été fière de certains que l’on peut qualifier de discutables…
- La seconde partie du film est nettement moins intéressante et dessert totalement l’impression finale que l’on peut se faire de celui-ci, ce qui est, convenons en, dommage.
- Trop d’ellipses temporelles nuisent, elles aussi, a la seconde partie du film.
 
Ma note : 7/10