Le Bleu du Caftan
Le
Bleu du Caftan
Halim
est tailleur spécialisé dans la fabrication de caftans à Salé, au Maroc. Il
travaille selon les techniques traditionnelles, à la main. Il tient un magasin
avec sa femme Mina. Halim et Mina forment un couple très soudé, même s'ils
partagent un secret honteux et dangereux dans la société marocaine : Halim est
homosexuel. Au hammam, il rencontre des partenaires sexuels occasionnels. Halim
travaille à la confection d'un caftan bleu particulièrement somptueux, commande
d'une riche cliente. Les apprentis sont difficiles à trouver, mais Halim a
récemment recruté Youssef, qui semble partager sa passion du métier. Une
attirance mutuelle naît entre Halim et Youssef, suscitant la jalousie de Mina.
Elle critique Youssef, l'accuse à tort d'avoir égaré ou volé une précieuse
pièce d'étoffe.
Le Bleu du Caftan
Réalisation
: Maryam Touzani
Scénario
: Nabil Ayouch, Maryam Touzani
Musique : Rachid
El Yousfi
Production : Les
Films du Nouveau Monde, Ali n’Productions, Velvet Films
Genre : Drame
Titre
en vo : Azraq Alquftan
Pays
d’origine : Maroc, France, Belgique, Danemark
Parution
: 22
février 2023
Langue
d'origine : arabe
Durée
: 124
min
Casting :
Lubna
Azabal : Mina
Saleh
Bakri : Halim
Ayoub
Missioui : Youssef
Mounia
Lamkimel : la cliente du caftan bleu
Abdelhamid
Zoughi : le docteur
Zakaria
Atifi : Bachir
Fatima
Hilal : une cliente
Mariam
Lalouaz : une cliente
Kholoud
El Ouehabi : une cliente
Amira
Tiouli : une cliente
Hanaa
Laidi : une cliente
Fouzia
Ejjawi : Fatna
Mohamed
Naimane : employé du bain public
Mohamed
Tahri Joutey Hassani : l’officier de police
Abdellah
Lebkiri : un homme du bain public
Driss
Diouri : un homme du bain public
Mon
avis : Je ne vais pas vous mentir, ce ne
fut pas avec un grand enthousiasme que je me suis décidé à aller voir Le
Bleu du Caftan, long métrage marocain présenté au Festival de Cannes de
2022 qui, certes, possédait de bonnes critiques, mais dont le postulat de
départ – un couple, le mari étant homosexuel, ce, dans une société marocaine
dont on se doute bien qu’elle ne voit pas d’un très bon œil ce qu’elle
considère comme étant une déviance – ne m’intéressait guère… Mais bon, cela
faisait longtemps que je souhaitais aller au cinéma, loupant, régulièrement,
d’autres films qui avaient davantage éveiller ma curiosité, ce qui fait que,
cette fois ci, promis, juré, j’allais me rendre au cinéma, quitte, donc, à
aller voir un long métrage moins enthousiasmant. Fort heureusement, le hasard
fait souvent bien les choses et alors que je n’attendais pas grand-chose de
ce Bleu du Caftan, disons juste que non seulement j’ai été fort
agréablement surpris mais que, en plus, je peux affirmer, après coup, que
celui-ci est un film superbe ! Naturellement, j’aurais dut m’en
douter : après tout, les critiques, comme je l’avais souligné
précédemment, étaient pour le moins élogieuses vis-à-vis de ce long métrage.
Cependant, là où j’ai été pour le moins surpris, c’est que, davantage qu’un
simple film sur les difficultés à assumer son homosexualité au Maroc – ou, dans
un sens nettement plus large, dans un pays arabe ou musulman – Le Bleu
du Caftan est, avant toute chose, un film sur l’amour, oui l’amour
avec un grand A, celui émane de ce couple décidément hors norme car, à la
surprise générale, malgré les préférences sexuelles du monsieur, comment ne pas
reconnaitre que celui-ci est fou amoureux de son épouse et que cette dernière
qui, sans le dire, sait parfaitement que son mari préfère les hommes, n’en n’ai
pas moins, elle aussi, terriblement attachée à celui-ci… Du coup, assez
rapidement, le spectateur se rend compte que Le Bleu du Caftan est
une œuvre nettement plus complexe que prévue et, accessoirement, nettement
mieux traitée que pas mal d’autres films qui auraient abordé une thématique
similaire mais sans posséder ne serais-ce que le quart de la justesse de ce
long métrage. Ainsi, de la vie quotidienne de ce couple faite de non dits, de
l’arrivée d’un jeune et bel éphèbe qui va rendre folle de jalousie l’épouse qui
voit là un danger nettement plus grand que les relations sans lendemain de son
mari dans les bains publics, sans oublier, bien entendu, la maladie qui frappe
cette femme, maladie incurable, au demeurant, il est difficile pour le
spectateur de ne pas être touché par une histoire terriblement triste dans son
propos mais qui n’en reste pas moins porteuse d’espoir dans sa conclusion, même
si, là aussi, il faut savoir relativiser les choses au vu de la société où
vivent les protagonistes… Bref, vous l’avez compris, malgré mes réticences
initiales, j’ai été on ne peut plus conquis par Le Bleu du Caftan,
film superbe s’il en est et qui, ma foi, mérite largement le détour, pour peu,
naturellement, que vous possédiez une sensibilité certaine et que vous
apprécier les grandes histoires d’amour…
Points
Positifs :
-
Un long métrage superbe qui est davantage qu’un simple film sur l’homosexualité
au sein de la société marocaine : avant toute chose, Le Bleu du
Caftan est une belle histoire d’amour entre un homme et une femme –
avant qu’un autre homme vienne faire son apparition, bien entendu – que tout
pourrait opposer mais qui forment néanmoins un couple aimant. Une œuvre
singulière mais oh combien réussie !
-
Le casting principal est plutôt limité puisque seuls les trois protagonistes
majeurs sortent du lot, cependant, ils sont pour beaucoup pour la réussite de
ce film, avec, au demeurant, Lubna Azabal qui est brillantissime.
-
Un final triste, bien entendu, mais oh combien réussi.
-
Même si ce film possède bien des longueurs, disons que celles-ci participent
naturellement au déroulement d’une intrigue qui est certes lente mais qui n’en
reste pas moins en adéquation avec le propos de l’histoire.
-
Accessoirement, j’aurais appris ce qu’est un caftan et comment la fabrication à
la main de ce costume peut être lente et fastidieuse.
Points
Négatifs :
-
Même si les nombreuses longueurs participent au déroulement logique du scénario
de ce film, il faut admettre que celles-ci sont un peu nombreuses par moments.
-
Sans grande surprise, Le Bleu du Caftan est un film qui ne
plaira pas à tout le monde et il faut reconnaitre que ce film n’est absolument
pas destiné au grand public. Dommage pour celui-ci d’ailleurs, mais bon, les
gouts et les couleurs…
Ma
note : 8/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire